Les première, quatrième et treizième lettres provinciales. Publiées dans leur texte primitif avec une introd. et des notes par Ernest Havet

Blaise Pascal, Ernest Havet

Sujets

• Jansenism
• Society of Jesus

Informations

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• Nombre de lectures: 7
• Langue: Français
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Extrait

LES PREMIÈRES, QUATRIÈME ET TREIZIÈME
LETTRES PROVINCIALESnon revêtu maexemplaire de net ouvrage deTout
contrefait.sera réputé
ffrifleLES PREMIÈRE, QUATRIÈME ET TREIZIÈME
LETTRES PiiOVINCIALES
PAR
BLAISE PASCAL
Publiées dans leur texte primitif
AVEC UNE INTRODUCTION ET DES NOTES
PAR
ERNEST HAVET
Membre de l'Institut.
DOUZIEME EDITION
PARIS
LIBRAIRIE CH. DELAGRAVE
15, RUE SODFFLOT, 15Le Conseil supérieur de l'Instruction publique a
êtremis sur le programme des au'eurs qui doivent
dans la classe de rhétorique les première,étudiés
quatrième et treizième Provinciales. Ce sont ces trois
lettres que nous publions.INTRODUCTION
EN GÉNÉRALDES PROVINCIALES
pamphlets jansénistes,Les Lettres provinciales sont des
fois une théologie etmais le jansénisme contient à la
successivement sousune morale; je vais le considérer
ces deux aspects.
— '.DE LA THÉOLOGIE JANSÉNISTEI.
n'est autre que la doctrineLe fond de cette théologie
dans VAugustinus, livre posthumeBur la grâce, développée
d'Ypres, Jansen ou Jansénius. On ne ren-de l'évêque
une matière Ihéologique aussi difficile quecontre guère
la grâce, où il s'agit d'accorder ce qu'on appellecelle de
libre arbitre de l'homme avec la toute-puissance de lale
grâce de Dieu. Dieu et le libre arbitre I que d'obscurités
métaphysiciens,pourraient s'élever déjà, pour des par
le seul conOil de deux idées dont chacune à part est si
sera-ce s'il n'est plus questiongrosse d'obscurités I Que
mais de et de textes à inter-de métaphysique, théologie,
prétends nullement ici discuter ni résou-préter ? J'^ ne
quelques1. Dans ce paragraphe premier, on retrouvera pages qu'oa
Étude sur Pensées de Pascal.I% pu lire déjà dans mon les
IINTRODUCTION.VI
problème me bornerai à présenter un exposédre le : je
beaucoup si lecteurs ont lehisioriqne, et ce sera les
de me suivre. Pour senlir combien la difficultécourage
n*y pas besoin s'enfoncer dansest inextricable» il a de
: il suffit de lire, mai< de lire avec attentionles in-folio
Paris,quelques lignes du Petit Catéchisme du diocèse de
d'une centaine de pages, écriiez pDur l'usageun opuscule
des enfants :
« parPn',wons-nous, nos propres forces^ observer les
commandements et éviter lepéché ?
Non ; nous ne pouvons observer les commandements
éviter le p^ché qu'avec la grâce Dieu.et de
« Qiiest ce que la grâce ?
« La grâce est un don surnaturel ou un secours que
Dieu nous accorde par pure bonté et en vue des mérites
de Jésus-Christ, pour nous aidera faire notre salut.
« La grâce nous est-elle nécessaire ?
« Oui, la grâce nous est si nécessaire que sans elle
pouvonsnous ne rien faire qjii sorl utile à notre salut.
« Dieu nous donne-t il toujours la grâce ?
« Oui, Dieu nous la donne toutes les fois qiie nous en
»ivons besoin et que nous la demandons comme il faut.
Pressons un peu ces dernières paroles Dieu: accorde
la grâce quand on la demande comme il faut. Mais, pour
la demander ainsi, ne faut-il pas déjà Tavoir? Oui, évi-
demment; car si nous pouvions demander la grâce sans
Vavoir déjà, nous ferions donc sans elle une chose utile
pour notre salut, ce qui vient d*être déclaré impossible.
Ainsi, (lire que Dieu accorde la grâce quand elle est bien
demandée, c'estdire qu'il l'accorde quand il l'accorde, et
rien de plus. Et sMl ne l'accorde pas, nous sommes dans
l'impossibilité de la demander par nos propres forces.
C'est donc la grâce qui fait tout en nous, et non pas