Les premiers Zemskie Sobory de l État russe à la lumière des recherches soviétiques les plus récentes - article ; n°4 ; vol.6, pg 497-510
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Les premiers Zemskie Sobory de l'État russe à la lumière des recherches soviétiques les plus récentes - article ; n°4 ; vol.6, pg 497-510

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Description

Cahiers du monde russe et soviétique - Année 1965 - Volume 6 - Numéro 4 - Pages 497-510
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

S. O. Schmidt
Les premiers Zemskie Sobory de l'État russe à la lumière des
recherches soviétiques les plus récentes
In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 6 N°4. pp. 497-510.
Citer ce document / Cite this document :
Schmidt S. O. Les premiers Zemskie Sobory de l'État russe à la lumière des recherches soviétiques les plus récentes. In:
Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 6 N°4. pp. 497-510.
doi : 10.3406/cmr.1965.1639
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cmr_0008-0160_1965_num_6_4_1639PREMIERS ZEMSKIE SOBORY LES
DE L'ÉTAT RUSSE
A LA LUMIÈRE DES RECHERCHES
SOVIÉTIQUES LES PLUS RÉCENTES*
Dans l'histoire de l'État russe, la période qui va du milieu du XVIe
à la fin du xvne siècle est souvent appelée monarchie tempérée et
représentative. Sous le règne d'Ivan le Terrible en effet, l'habitude
avait été prise de convoquer des États Généraux, les Sobory, qu'on
devait appeler plus tard Zemskie Sobory. Le tsar convoquait ces assemb
lées pour discuter des questions importantes de politique intérieure
et extérieure, et pour prendre des décisions concernant les affaires
urgentes. Les membres de la Douma des boyards, ceux de Г « Assemblée
sacrée » et des représentants d'autres corps des classes dominantes
participaient à ces assemblées.
Les recherches sur l'histoire des Zemskie Sobory ont une impor
tance considérable pour l'étude de l'histoire politique de la Russie.
Elles permettent aussi de définir certains aspects d'un problème plus
vaste : celui des origines et du développement du parlementarisme au
Moyen Age.
De nombreuses et volumineuses publications1 ont déjà traité de
l'histoire de ces assemblées. Avant 1957 l'attention que l'on prêtait
à ces assemblées était en grande mesure retenue par un intérêt politique
et suscitée par la recherche d'une organisation idéale de l'État où
l'absolutisme serait à la fois transformé et sauvegardé.
* Texte d'une conférence prononcée à Paris par le Professeur S. O. Schmidt
de l'Université de Moscou au mois de mai 1965. (N.D.L.R.)
1. Voir l'aperçu de ces publications dans l'ouvrage de S. A. Avaliani : Zemskie
Sobory (Histoire littéraire des assemblées des États), 2e éd., Odessa, 1916. Pour
la caractéristique des principales opinions, voir l'article de L. V. Čerepnin, « Le
rôle des Zemskie Sobory en Russie lors de la guerre des paysans au début du
xvne siècle », Album Helen Mand. Cam. (Études présentées à la Commission
Internationale pour l'histoire des assemblées d'États, vol. XXIII). En 1899 a été
publié à Paris l'ouvrage de Félix de Rocca : Les Zemskie Sobors (Les assemblées
politiques dans la Russie ancienne) . S. O. SCHMIDT 498
En abordant ce sujet, même les plus éminents savants de cette
époque s'attachaient avant tout, dans leurs déductions tirées de l'étude
des documents originaux, à déterminer les analogies ou les différences
que ces assemblées pouvaient présenter avec les organismes d'État
que la Russie devait connaître par la suite, ou avec les organes parle
mentaires modernes des pays étrangers.
En abordant ainsi le problème, on négligeait d'étudier l'évolution
interne de ces assemblées durant toute la période où elles ont existé ;
on négligeait aussi de comparer leur organisation et leur activité
propres. L'imagination des historiens et des juristes créa au contraire
une assemblée type ayant les mêmes caractères pendant le XVIe et le
xvne siècle, alors que les assemblées ont toutes été convoquées dans
des circonstances très différentes.
L'histoire des assemblées a d'abord été peu étudiée en Russie
soviétique. Quelques articles et publications de valeur ont paru sur
les assemblées du xvine siècle ; sur celles du xvie, en revanche, il n'y
avait rien jusqu'à ces derniers temps. La première étude soviétique qui
leur est spécialement consacrée est l'article de l'académicien M. N. Tiho-
mirov intitulé : « Les institutions représentatives des ordres (assemblée
des États) dans la Russie du xvie siècle », publié en 19581. L'article
étudie la question générale des assemblées et contient de nombreux
commentaires et des observations précieuses fondés sur les documents
originaux. Grâce aux travaux ultérieurs des savants soviétiques,
notamment G. B. Galperin, A. A. Zimin, V. I. Koreckij, 1. 1. Smirnov,
L. V. Čerepnin, S. O. Schmidt, nos connaissances sur les assemblées
du xvie siècle, sur leur origine, leur développement et leurs particu
larités continuent à s'accroître2.
Le présent article s'attachera à étudier les conclusions de ces
récentes recherches en rapport avec l'histoire des assemblées du
xvie siècle et plus précisément des assemblées du règne d'Ivan le
Terrible (1547-1584).
* *
Les documents concernant l'histoire de l'État russe de cette époque
sont relativement peu nombreux. La première assemblée pour laquelle
on possède d'importants documents authentiques comportant la liste
des membres de l'assemblée et les signatures des membres de la Douma
des boyards et du haut clergé est mentionnée dans les annales officielles
à la date de 1566.
L'histoire de cette assemblée a été étudiée avec une particulière
1. Voprosy Istorii, 1958, n° 5.
2. Voir les études sur ce sujet de G. B. Galperin, A. A. Zimin, V. I. Koreckij.
L. V. Čerepnin, S. O. Schmidt. LES PREMIERS ZEMSKIE SOBORY 499
minutie. Les marchands — représentants de ce que Ton appelle le
Tiers État — ont participé aux réunions de cette assemblée, qui plus
que toute autre rappelèrent aux historiens celles du xvine siècle.
Les documents originaux qui nous sont parvenus ne nous donnent
que des renseignements fragmentaires, parfois confus sur la plupart
des assemblées du xvie siècle. Ces données ont été principalement
conservées dans des documents d'ordre narratif, non officiels et pos
térieurs aux événements. Les documents ne mentionnent que les acti
vités des assemblées dans le domaine de la politique extérieure. L'étude
de l'histoire des assemblées de cette époque se complique aussi du fait
que le sens des mots n'est pas encore parfaitement établi. Ainsi Sobor
et Zemskij se rapportent à des réalités du xvie siècle qu'il est difficile
de cerner. Le mot Sobor était employé dans plusieurs sens. On y sous-
entendait toute réunion en général, et, particulièrement, celle d'un
groupe d'ecclésiastiques (par exemple les évêques de l'État, le clergé
séculier de la ville, les moines d'un monastère, etc.) et l'assemblée des
États convoquée par le souverain pour discuter des questions import
antes. La résolution adoptée lors d'une réunion relativement impor
tante était « prise en commun » (sobornoe). Le mot zemskij pouvait
signifier « de l'État », contrairement à « du souverain » (c'est-à-dire
concernant personnellement le souverain), « laïque » par opposition
à « ecclésiastique », « civil » par opposition à « militaire ». Le terme
Zemskij Sobor n'aurait pas encore été employé au xvie siècle. Les
témoignages étrangers concernant ces assemblées doivent être égal
ement abordés avec esprit critique. Il ne faut pas oublier en effet que
les auteurs étrangers appliquaient aux phénomènes de la vie russe des
concepts et des termes qui, bien que familiers, ne leur étaient adéquats
qu'en apparence. Ainsi l'Anglais Flechter, dans son ouvrage sur la
Russie dans la seconde moitié du xvie siècle, emploie le mot « Parle
ment ». Certains historiens ont supposé de ce fait que Flechter décrivait
le Zemskij Sobor. Cependant le mot « parlement » est employé dans
cet ouvrage pour désigner le Dumnyj Sobor, c'est-à-dire la réunion
commune de la Douma des boyards et du haut clergé (ou « Assemblée
consacrée »). S'il reste encore aujourd'hui bon nombre de questions

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