Les ressources du fonds slave et est-européen de la Bibliothèque du Congrès  ; n°2 ; vol.3, pg 307-322
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Cahiers du monde russe et soviétique - Année 1962 - Volume 3 - Numéro 2 - Pages 307-322
16 pages

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Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paul H. Horecky
Les ressources du fonds slave et est-européen de la
Bibliothèque du Congrès
In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 3 N°2. Avril-juin 1962. pp. 307-322.
Citer ce document / Cite this document :
Horecky Paul H. Les ressources du fonds slave et est-européen de la Bibliothèque du Congrès. In: Cahiers du monde russe et
soviétique. Vol. 3 N°2. Avril-juin 1962. pp. 307-322.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cmr_0008-0160_1962_num_3_2_1512BIBLIOGRAPHIE
LES RESSOURCES DU FONDS SLAVE
ET EST-EUROPÉEN
DE LA BIBLIOTHÈQUE DU CONGRÈS
Bien que, jusqu'à la première guerre mondiale, les questions slaves n'aient
pas fait l'objet d'une attention particulière aux États-Unis, les Bibliothèques
étaient alors en avance dans ce domaine et avaient déjà commencé à constituer
des collections. Il est vrai qu'en igoi M. Herbert Putnam, bibliothécaire en chef
à cette époque au Congrès, constata que les fonds russes de la Bibliothèque1 ne
comptaient que 569 volumes et qu'il manquait dans ce domaine les ouvrages
de base contemporains les plus élémentaires.
Cependant, conformément à un acte du Congrès voté en 1866 la Bibliothèque
gardait en dépôt une série de publications assez importantes, envoyées de
l'Institution Smithsonian en échange d'ouvrages qu'elle avait expédiés à des
Institutions de l'Europe de l'Est et de l'Est de l'Europe Centrale, collection
qui, toutefois, ne lui appartenait pas.
C'est bien en 1907 qu'on entreprit la création systématique des collections ;
cette année-là, la Bibliothèque du Congrès reçut la collection privée de Gennadij
Vasil'evic Yudin2, contenant 80 000 volumes environ qui arrivèrent emballés
Note. — Cet exposé est un texte légèrement modifié d'une conférence faite
en octobre 1961 à l'Université d'Indiana. L'auteur est reconnaissant au pro
fesseur Robert F. Byrnes, Chef du Département d'Histoire et Directeur de
l'Institut Russe et Est-Européen de l'Université d'Indiana, d'avoir permis la
publication pour la première fois de cet exposé en français. Une version anglaise
paraîtra probablement à une date ultérieure.
1. Pour une information générale sur les collections de la Bibliothèque du
Congrès, voir, entre autres : Dan Lacy, « The Library of Congress : A Sesqui-
centenary Review ». I. The Développement of the Collections. IL The Organisat
ion of the Collections, Library Quarterly, XX (juill. 1950 et oct. 1950), pp. 157-179
et 235-258 ; D. Mearns. The Story up to now; The Library of Congress, 1800-1946,
Washington, 226 p. ; Shirley Pearlove, A Guide to Special Book Collections in the
Library of Congress, Washington, 1949.
2. On peut trouver une documentation biographique sur G. V. Yudin
ainsi que des rapports sur cette acquisition dans Alexis V. Babině, The
Library, Krasnoiarsk (Eastern Siberia), Washington, Judd et Detweiler 1905,
49 p. ; Sergius Yakobson, « An Autobiography of Gennadii Vasil'evich Yudin »,
Library of Congress Quarterly Journal of Current Acquisitions, III, février 1946,
pp. 13-15 ; et Report of the Librarian of Congress, Washington, U.S. Government
Printing Office, 1907, pp. 20-24.
Une discussion soviétique récente sur cet achat est contenue dans A. A. Preo- P. H. HOREČKY 3O8
dans 500 caisses après avoir parcouru la distance de Krasnoiarsk, en Sibérie, à
Hambourg à travers la Russie européenne. Yudin était un homme intéressant,
un commerçant qui avait réussi et qui s'était fait une fortune considérable dans
les distilleries d'alcool, les mines d'or et les entreprises immobilières. De plus, des
gains importants aux loteries du gouvernement avaient augmenté considéra
blement cette fortune.
Pour ouvrir une parenthèse, Yudin avait une fois fait remarquer, dans une
brève esquisse autobiographique, qu'il ne partageait pas l'opinion répandue
en Russie suivant laquelle « travailler depuis quarante ans sur une grande échelle
et de façon honnête dans des entreprises d'alcool était dérogatoire ». Л cela il
ajoutait, en l'approuvant, que le chancelier Bismarck avait une fois observé
en terminant un discours à l'Assemblée : « Je suis moi-même un fabricant d'al
cool » ("Ich bin selbst ein Schnapsfabrikant"). Depuis sa jeunesse Yudin avait
manifesté un vif intérêt pour les livres et, arrivé à un âge avancé, il consacrait,
en véritable bibliophile, une grande partie de son temps à collectionner des
ouvrages. En vendant sa fameuse collection à la Bibliothèque du Congrès à un
prix purement nominal, ce qui fit de cette acquisition une véritable donation,
M. Yudin désirait, d'une part contribuer à l'établissement de relations plus
étroites entre la Russie et les États-Unis et de l'autre, mettre sa bibliothèque
à la disposition du « monde scientifique ». En effet, il ne reconnaissait, disait-il,
de place plus honorifique pour sa collection que la Bibliothèque Nationale des
États-Unis.
Il s'agit d'une collection particulièrement riche dans le domaine de l'histoire
russe, de la littérature et de la bibliographie. Elle comprend les ouvrages impor
tants d'historiens et de critiques russes, de Tatiščev et Karamzin à Solov'ev
et Ključevskij, des œuvres complètes de Kantemir à Tchékhov et Korolenko
et des séries complètes de périodiques bibliographiques russes. A cela il faut
ajouter une véritable mine de documents gouvernementaux et de publications
de Sociétés, telles que les Collections (Sbornik) de la Société Historique de la
Russie Impériale, les Rapports (Čtenija) de la Société de Moscou sur l'Histoire
russe et les Antiquités, les Antiquités russes (Russkaja Starina), et le Messager
Historique (IstoriČeskij Vestnik). Les documents manuscrits sur les explorations
russes dans l'Océan Pacifique et sur la Côte Pacifique ainsi que sur les colons de la côte occidentale de l'Amérique du Nord et de l'Alaska sont d'un
intérêt historique tout particulier.
Ajoutons ici quelques informations supplémentaires sur l'histoire de la
fameuse bibliothèque de Yudin, bibliothèque qui n'existe plus en tant que
collection séparée ayant été, en grande partie, absorbée dans les collections
générales. Lénine écrivait de son exil en Sibérie en mars 1897 : « Hier, je suis allé
à la bibliothèque locale et réputée de Yudin qui m'a très bien accueilli et qui
m'a montré ses trésors de livres. Il m'a permis d'étudier dans la bibliothèque...
c'est une collection remarquable de livres. J'espère que je pourrai les utiliser
pour les références nécessaires à mon travail »3.
Ce n'est, peut-être, qu'un hommage rendu à l'importance de cette collection
que la remarque, peu conforme à la réalité des faits, qu'on lit dans un livre
récemment paru en Union Soviétique. L'auteur, commentant cet acte d'acquis
ition, prétend que « l'opération, une sorte de manœuvre secrète, fut menée
impunément par les agents américains » sous les auspices de M. Herbert Hoover
braženskij, « Kollekcija G. V. Judina v Gosudarstvennom Arhive Krasnojars
kogo Krr>ja ; Kratkij obzor », Arheograficeskij ežegodnik za 1958 god, Moscou,
Izd-vo Akademii nauk S.S.S.R., i960, pp. 267-292.
3. The letters of Lenin, t dited by Elizabeth Hill and Doris Mudie, New York,
Harcourt-Brace and Co., 1937, p. 27. LE FONDS SLAVE DE LA BIBLIOTHÈQUE DU CONGRÈS 309
et que Yudin « devint bon gré mal gré un complice dans le crime contre la patrie
et le peuple »*.
Depuis ces débuts, les collections* de la Bibliothèque dans le domaine de la
Russie, des pays de l'Est et de l'Est de l'Europe Centrale se sont considérable
ment enrichies, grâce à des efforts d'acquisition soutenus. A la fin de la première
guerre mondiale, l'ambassade du gouvernement provisoire russe a fait don
d'une collection importante de documents russes, collection particulièrement
riche en publications d'émigrés. En 193 1 le gouvernement soviétique a mis en
vente une partie des fonds de la Bibliothèque du Palais d'Hiver du tsar Nicolas II,
contenant plus de 1 700 volumes portant sur l'histoire administrative, militaire
et sociale de la Russie, fonds qui ont été a

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