Les sciences de l information en question. Le point de vue du lecteur - article ; n°58 ; vol.11, pg 9-25
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Description

Réseaux - Année 1993 - Volume 11 - Numéro 58 - Pages 9-25
Même si elles trouvent leurs racines dans des traditions professionnelles anciennes, les « sciences de l'information » se sont affirmées dans les deux dernières décennies sur la base de politiques publiques dans l'information scientifique et technique et de l'arrivée des nouvelles technologies de traitement de l'information. La réflexion conceptuelle n'a pas accompagné le développement des outils. L'analyse des médiations construites à partir de l'activité de lecture, donc du destinataire, devrait autoriser une nouvelle avancée de ces sciences qui intégrerait les apports de l'histoire du livre, de l'économie de l'information ou de l'informatique documentaire.
Even if their roots lie in former professional traditions, the information sciences have asserted themselves in the past two decades on the basis of public policies on scientific and technological information and of the advent of new information processing technologies. Conceptual thought has not however accompanied the development of tools. An analysis of mediation based on the activity of reading, thus of the receiver, should permit further development of these sciences which would include the contribution of the history of books, of information economics or documentary information retrieval.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Michel Salaün
Les sciences de l'information en question. Le point de vue du
lecteur
In: Réseaux, 1993, volume 11 n°58. pp. 9-25.
Résumé
Même si elles trouvent leurs racines dans des traditions professionnelles anciennes, les « sciences de l'information » se sont
affirmées dans les deux dernières décennies sur la base de politiques publiques dans l'information scientifique et technique et de
l'arrivée des nouvelles technologies de traitement de l'information. La réflexion conceptuelle n'a pas accompagné le
développement des outils. L'analyse des médiations construites à partir de l'activité de lecture, donc du destinataire, devrait
autoriser une nouvelle avancée de ces sciences qui intégrerait les apports de l'histoire du livre, de l'économie de l'information ou
de l'informatique documentaire.
Abstract
Even if their roots lie in former professional traditions, the "information sciences" have asserted themselves in the past two
decades on the basis of public policies on scientific and technological information and of the advent of new information
processing technologies. Conceptual thought has not however accompanied the development of tools. An analysis of mediation
based on the activity of reading, thus of the receiver, should permit further of these sciences which would include
the contribution of the history of books, of information economics or documentary information retrieval.
Citer ce document / Cite this document :
Salaün Jean-Michel. Les sciences de l'information en question. Le point de vue du lecteur. In: Réseaux, 1993, volume 11 n°58.
pp. 9-25.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reso_0751-7971_1993_num_11_58_2302« SCIENCES LES
DE L'INFORMATION »
EN QUESTION
Le point de vue du lecteur
Jean-Michel SALAUN
© Réseaux n° 58 CNET - 1 993
9 — 10 cision n'ont pas toujours été jusqu'ici très
convaincantes. La pérennité de ce groupe
particulier s'explique plus par une volonté
identitaire de chercheurs et de praticiens
que par une rigueur scientifique. Cette ca
ractéristique est d'ailleurs largement parta
gée par l'ensemble de la section universit
aire.
Le fondement de la catégorie, au moins
en France, est plus sociologique qu'épisté-
mologique. Comme il est souvent plus
simple de se définir par défaut (par ce que
l'on n'est pas ou plus plutôt que par ce que
l'on est) deux autres orientations, repré
sentées par deux groupes de professionnels
ou de chercheurs, ont servi de repoussoir.
Les tenants des « sciences de l'informa
tion » insistent d'abord sur une rupture
dans leur propre tradition. La dynamique
scientifique originelle s'appuie sur les bi
bliothèques et se cristallise dans un savoir
En 1975 une nouvelle discipline a pratique : la « bibliothéconomie » pour la
gestion des services, la « bibliographie » été accueillie officiellement au
sein de l'université française, bapti pour le repérage des livres (2), qui dé
sée « sciences de l'information et de la bouche au début du siècle dans une tenta
communication ». L'histoire de la réunion tive pour construire un savoir autonome
des enseignants-chercheurs, sous l'impul qui se veut scientifique, « la bibliologie ».
sion en particulier de R. Escarpit, des dé La montée de nouvelles pratiques profes
bats qui l'ont traversée, de ses développe sionnelles, justement baptisées « docu
ments, de ses avancées, mais aussi de ses mentation », plus directement orientées
hésitations et de ses fragilités n'est pas en vers la recherche de documents, notam
core écrite, il est sans doute trop tôt. Mais ment dans les entreprises, couplée à l'arr
autant qu'une naissance et une promesse, ivée de l'informatique, a conduit certains
la fondation d'une nouvelle section scien chercheurs et praticiens à faire la diffé
tifique est aussi un aboutissement. On rence entre ceux qui se préoccuperaient
connaît assez bien les courants fondateurs plus du « support », respectivement les bi
de ceux qu'en France on regroupe souvent bliothécaires et le livre, et ceux qui mett
sous la dénomination « sciences de la raient l'accent sur le « contenu », « l'i
communication ». Dans cet article nous nformation », différence d'autant plus
voudrions discuter de l'autre partie de la pertinente à leurs yeux que les nouvelles
dénomination d'origine, les « sciences de technologies de traitement des signes dé
l'information », moins connues malgré matérialisent spectaculairement les anciens
quelques publications qui tentent réguliè objets et outils.
La seconde exclusion concerne « les rement de faire le point (1).
L'expression n'est pas vieille, issue no sciences de la communication ». L'argu
ment rejoint le précédent : « la communictamment de la rencontre de professionnels
de l'informatique et de la documentation, ation » serait le processus, « l'informat
et contestée. Nous n'insisterons pas sur ion » le contenu. A tort ou à raison, les
tenants des « sciences de la communica- son flou conceptuel, les tentatives de
(1) On pourra consulter notamment, Brises n°16, 1991.
(2) Pour un aperçu de la première construction de ces savoirs pratiques : DESGRAVES, 1991, pp.3-3O.
11 Ces collectivités sont structurées en sociétion » sont perçus comme envahissants,
orientant leurs réflexions plutôt vers les tés ouvertes, sociétés fermées, ou même
médias de masse et peu réceptifs aux confidentielles. Leurs objectifs peuvent
questions posées par leurs cousins des être très précis, utilitaires, parfois imméd
« sciences de l'information ». iats, ou plus généraux et lointains. Pour
A vrai dire ces deux différenciations en satisfaire ces besoins des techniques ont
masquent une troisième, moins explicite été inventées et adaptées qui se sont per
mais peut-être plus réaliste : l'arrivée dans fectionnées au cours des siècles sous la
le champ de professionnels et de cher triple pression de l'évolution des collecti
cheurs issus des sciences dites exactes ou vités et de leur demande, de celle du
nombre, de la forme, et des modalités de dures dont la culture et les comportements
sont étrangers aux littéraires, historiens, diffusion des documents produits et enfin
sociologues ou humanistes qui traditio de celle des outils disponibles. Au premier
nnellement s'intéressent aux bibliothèques modèle d'organisation, la bibliothèque, qui
ou analysent la communication. perdure encore, se sont superposés et ajou
Nous voudrions montrer ici à la fois la tés celui de la recherche documentaire ou
réalité de la différence et la nécessité ac celui des banques de données et divers ser
tuelle du dialogue et de l'approfondisse vices associés.
ment. Un travail plus important sur les Mais ces livres et documents manipulés
et traités sont aussi des représentations de fondements de la discipline, sans exclusive
a priori, nous paraît urgent. Les « sciences connaissances, des supports de savoir. Les
de l'information et de la communication » choix des professionnels chargés de ce tra
sont pluridisciplinaires répète-t-on à vail reflètent, et éventuellement modifient,
le rapport au savoir et à la culture de leur Г envi. Cette caractéristique est une r
ichesse quand les divers apports nourrissent époque. Inventer une classification, ranger
le champ central. C'est une fragilité quand un document sous une rubrique, en facili
ce dernier n'est qu'un terrain d'application ter l'accès, dans l'espace et dans le temps,
pour diverses disciplines. Les forces cen c'est aussi intervenir sur les connaissances
trifuges l'emportent alors sur les forces de la collectivité à laquelle on s'adresse.
centripètes. Le noyau se vide. Il serait pa C'est pourquoi dès l'origine jusqu'à nos
radoxal que dans les années quatre-vingt- jours, les bibliothécaires, les documentali
dix où, plus que jamais, les technologies stes, les producteurs de banques de don
de l'information envahissent le social, les nées ont développé, parallèlement aux ré
sciences du même nom n'arrivent pas à flexions sur les techniques de gestion des
s'affirmer ! documents, des analyses à vocation plus
épistémologique. Pourtant l'une et l'autre
Racines professionnell

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