Les Souterrains-refuges du Pas-de-Calais - article ; n°8 ; vol.17, pg 189-208

Armand Viré

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1920 - Volume 17 - Numéro 8 - Pages 189-208
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: BULLETIN_DE_LA_SOCIETE_PREHISTORIQUE_FRANCAISE
• Publié le: 01 janvier 1920
• Nombre de lectures: 159
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Armand Viré
Les Souterrains-refuges du Pas-de-Calais
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1920, tome 17, N. 8-9. pp. 189-208.
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Viré Armand. Les Souterrains-refuges du Pas-de-Calais. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1920, tome 17, N. 8-
9. pp. 189-208.
doi : 10.3406/bspf.1920.7525
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1920_num_17_8_7525Les Souterraine-Refuges
du Pas-de-Calais.
PAR
Armand VIRÉ.
I. — Relevé des souterraius déjà signalés par les auteurs (1).
II. — Prospection, par la méthode radio-tellurique de
Probst, de souterrains inédits. Leur découverte et leur utilisation
comme abris de bombardement pendant la guerre 1914-1918.
I
Souterrains signalés par les auteurs locaux.
BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE
Bouthors. — Les Cryptes de Picardie. Mém. Soc. antiq. de Picard
ie, t. I, et Mém. Soc. antiq. de la Morinie, VI, p. 2.
Bulletin de la Commission des antiquités du Pas-de-Calais, II, n° 4.
Dictionnaire hist, et arch, du dép. du publié par la
Commission départementale des Monuments historiques. Arrondisse
ment d'Arras; Arras, Sueur Charruey, 1873.
(1) Cet inventaire a été effectué en 1915, le soir, au repos, sous le feu des All
emands. On en excusera les lacunes certaines, vu les circonstances. Pour la
première partie, purement bibliographique, nous n'eûmes à notre disposition que
les documents restés entre les mains de quelques habitants du « front » non
évacués et en particulier de M. l'abbé Hartmann, curé de Beaumetz-les- Loges,
qui n'avait pas voulu abandonner son poste, pour pouvoir desservir toute une
région dévastée, et nous fut un précieux auxiliaire. D'autres mentions nous ont
été obligeamment communiquées depuis par l'aimable secrétaire de la commission,
J. Bossavy.
La seconde partie de notre travail est plus personnelle. Notre armement était,
en 1915, inférieur à celui des Allemands, notamment comme artillerie lourde.
Les abris construits alors par le Génie constituaient une protection très insuff
isante contre les gros obus. Très ému de cette situation et sachant par les dires
de quelques vieillards qu'il devait exister dans le sous-sol de nombreuses cavités
anciennes, dont les entrées étaient ignorées, et qui eussent pu servir dabris
contre les bombardements, M. le général J.-B. Dumas, commandant le XVII* corps,
à la demande de M. le colonel Vallantin, commandant la 175* brigade territo
riale, voulut bien, en notre qualité de vieux spécialiste des recherches souter
raines, nous confier la mission de vérifier l'existence de ces cavités, et de les
rechercher plus particulièrement au voisinage des lignes de soutien et des lignes 19Ô SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
Harbavillé (M.). — Memorial hist, et arch, du Pas-de-Calais.
Arras, Topino, 1842, 2 vol.
Joanne (A.). — Géographie du Pas-de-Calais. Paris, Hachette.
Lucante. — Essai géographique sur les Cavernes de France et de
Г Etranger (l'e partie: Sud de la France; 2e partie: Régions du
centre, du Nord et de l'Ouest). Extraits du Bull, de la Soc. d'Etudes
scient. d'Angers. Angers, Germain et Grassin, 1880 et 1882.
L. Cousin. — Notice sur les antiquités celtiques ou gallo-romaines
du Nord de la France. Mém. de la Soc. Dunkerquoise, 1865-1866.
A. Terminck. — Quelques notes sur les anciens souterrains de
l'Artois. Rev. Soc. sav. des départements. 3e série, Щ, Paris, 1881,
p. 295.
Id. — Excursion archéologique dans le canton de Vimy. Bull, de la
comm. des antiquités du Pas-de-Calais. Arras, 1849, p. 353.
Id. — Arras gallo-romain. Fouilles et découverte d'antiquités. Bull,
comm. antiq. du Pas de-Calais. VI. Arras, 1885, p. 69.
E. Sauvage. — Les grottes de la Basse-Falise, près Hydrequent.
Boulogne, in-8°, 4 p , 1866 (Extr. du Bull. Soc. Acad. de Boulogne,
I, 1866.
Dr E.-T. Hamy. — Les grottes de la Basse-Falise, Boulogne- sur-
Mer, 1897.
de combat, points où, naturellement, les « marmitages » exerçaient dans nos
troupes le plus de ravages.
Notre principale méthode d'investigation, la seule à peu près qui fût possible en
l'occurence, fut celle qu'emploient les « Sourciers » et principalement la méthode
de Louis Probst. Nous eûmes, pour l'appliquer, deux précieux collaborateurs, le
colonel Vallantin, « radio-actif » de premier ordre, et notre élève et ami André
Aussaresses, qui voulut bien, à notre demande, abandonner une position d'ar
rière de tout repos, pour nous suivre en pleine mêlée.
On verra, dans la seconde partie de ce travail, les curieux et précieux résultats
que nous donna cette méthode de recherche, tant au point de vue spécial de la
protection de nos « poilus » dont ;nous' arrachâmes ainsi quelques centaines à
une mort presque assurée, qu'au point de vue purement archéologique.
L'âge de creusement rie ces cavités artificielles, appelées dans le pays Creules,
Boves, ou Muches est très variable. C'est ainsi que d'après les auteurs locaux les
souterrains d'Hénin-Liétard seraient Gaulois, ceux d'Etrun paraissent romains ;
ceux de Beaumetz-les-Cambrai ont servi de refuge au v* siècle; ceux de Tour--
nehem et de Wizernes ont été créés en H79 et 1415; ceux de Basseux nous
paraissent du xne siècle. D'autres furent enfin creusés de toutes pièces pendant
la guerre de 1914-1918, sans compter ceux qui furent seulement agrandis ou
réutilisés tels quels (Château Boutmy et Infirmerie à Bellacourt, carrière de Blamont
à Rivière, carrière de Wailly, souterrains de Fauquembergues, etc.).
Malgré nos prétentions à une civilisation supérieure, nous n'avons trouvé rien
de mieux, comme moyen de protection, que ceux des Troglodytes, et la vieille
légende du géant Antée reprenant des forces au contact de la terre, sa mère,
est toujours d'actualité!
Ajoutons que ces souterrains peuvent se diviser en trois groupes : souterrains
naturels (très peu nombreux dans cette région), souterrains-refuges proprement
dits, et anciennes carrières souterraines. PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE Ш SOCIÉTÉ
E. Sauvage et E.-T. Hamy. — Elude sur les terrains quaternaires
du Boulonnais, 1866.
E. Lejeune. — Abri sous roche de l'âge du Renne situé à Rinzent.
Les différents âges préhistoriques dans le déparlement du Pas-de-
Calais, in-8°, 7 p. Lille, Danet, 1874. Extr. du Bull, de l'A F. A. S-,
Congr. de Lille, 1874, p. 521-528.
Dancoisne. — Le canton de Carvin (Pas de-Calais). Arras, Schou-
terr, 1877, in-8°, 140 p.
Divers. — Souterrains-refuges du Pas-de-Calais. Bull, coinin .
antiquités du Pas-de-Calais. Arras, 1849.
RELEVÉ PAR COMMUNES
Achicourt. — Souterrain- refuge sous l ancien château fort.
[DÍCT. HIST., p. 1531.
Arleux-en-Gohelle. — Souterrains sous la ferme de la collégiale
de Saint-Pierre-de-Lille .
[HARBAVILLE, 1,2*'].
Arras. — II existe de nombreuses caves des xne et хше siècles,
appelées Boves, qui communiquent entre elles et ont parfois trois
étages. De vastes souterrains furent en outre creusés lors de la
construction des fortifications de Vauban.
[HARBAVILLE, I, 45 - JOANNE, Géogr.].
Aubigny. — Deux mottes avec caves voûtées.
[JOANNE, Géogr. \.
Bailleulmont. — Un souterrain qui existe encore partait du
château et aboutissait au puits d'un moulin de pierre situé entre
Bailleulmont et Basseux.
La butte de l'ancien château nous parut effectivement renfermer
des souterrains
[HARBAVILLE, I, 167].
Bailleulval. — Souterrain entre le château de Bailleulmont et
celui de (En 1915, on ne pouvait y faire que 15 mètres).
[DE CARDEVAQUli. Le château de Bnilleulval. Bull. comm. du Pas-de-
Calais, n° 4, p. 293].
Nota. — Nous avons fait entreprendre en 1915 un sondage au
château de Bailleulval pour retrouver ces souterrains, mais des
ordres supérieurs ont interrompu les travaux avant leur termi
naison.
D'après une communication verbale d'un ancien garde nommé
Lecreux, il y aurait à Vedette un autre souterrain allant au château
de Bailleulval.
Barastre. — Cave et souterrains se prolongeant jusqu'à l'extré- 192 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
mité de la commune et partant du « jardin de l'Abbaye » attenant à
l'église.
[DICT., I, 261].
Basseux. — Dans