Les supplétifs Algériens dans l armée française pendant la guerre d Algérie - article ; n°1 ; vol.48, pg 3-20
19 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les supplétifs Algériens dans l'armée française pendant la guerre d'Algérie - article ; n°1 ; vol.48, pg 3-20

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
19 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Vingtième Siècle. Revue d'histoire - Année 1995 - Volume 48 - Numéro 1 - Pages 3-20
Algerian auxiliaries in the French army during the Algerian war, Charles-Robert Ageron.
The opening of the archives of the French Land Army's Historical Service makes it possible to study in detail the various formations of Muslim civilian auxiliary forces (among which the harkis) which contributed, with varying efficacy, to the maintenance of order alongside the French army during the Algerian war, from 1954 to 1962: to tally the number of enrolled soldiers, but also desertions; to ask finally the question of these auxiliaries'motivations and to give a preliminary explanation of the harkis' trauma in 1962.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 257
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Charles-Robert Ageron
Les supplétifs Algériens dans l'armée française pendant la
guerre d'Algérie
In: Vingtième Siècle. Revue d'histoire. N°48, octobre-décembre 1995. pp. 3-20.
Abstract
Algerian auxiliaries in the French army during the Algerian war, Charles-Robert Ageron.
The opening of the archives of the French Land Army's Historical Service makes it possible to study in detail the various
formations of Muslim civilian auxiliary forces (among which the "harkis") which contributed, with varying efficacy, to the
"maintenance of order" alongside the French army during the Algerian war, from 1954 to 1962: to tally the number of enrolled
soldiers, but also desertions; to ask finally the question of these auxiliaries'motivations and to give a preliminary explanation of
the harkis' trauma in 1962.
Citer ce document / Cite this document :
Ageron Charles-Robert. Les supplétifs Algériens dans l'armée française pendant la guerre d'Algérie. In: Vingtième Siècle.
Revue d'histoire. N°48, octobre-décembre 1995. pp. 3-20.
doi : 10.3406/xxs.1995.4419
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/xxs_0294-1759_1995_num_48_1_4419LES SUPPLETIFS ALGÉRIENS
DANS L'ARMÉE FRANÇAISE PENDANT
LA GUERRE D'ALGÉRIE
Charles-Robert Ageron
Pas moins de cinq catégories de fo ment au recrutement des Français musul
rmations supplétives civiles constituées mans. La tradition militaire coloniale,
ont contribué au « maintien de l'ordre » l'expérience des anciens officiers d'affai
pendant la guerre d'Algérie. Sur ces res indigènes, l'initiative de certains chefs
unités musulmanes spéciales, au sein algériens expliquent ce retour un peu sur
desquelles se comptaient les harkis, prenant au passé. Mais l'ampleur de ce
Charles-Robert Ageron a fait pour recours aux supplétifs devait poser plus
Vingtième siècle la première étude de problèmes que le recrutement de sol
scientifique fondée sur l'exploitation dats réguliers par voie d'appels ou d'enga
des archives du Service historique de gements. La preuve en est que cinquante
l'armée de terre qui viennent d'être ans après le début de la guerre d'Algérie
ouvertes. on polémique encore en France autour
de la question des harkis. Cette étude ren
Les militaires engagés dans l'action due possible par l'ouverture des archives
militaires du Service historique de l'armée aux colonies ont toujours recruté des
auxiliaires autochtones et constitué de terre voudrait être une contribution
historique et ne constitue pas une intedes formations supplétives. En Afrique du
Nord, on appelait le plus souvent celles-ci rvention dans le débat politico-médiatique
soulevé autour du problème des harkis. des goums (en arabe: troupe). Cependant
que les goums pouvaient être regroupés
en unités permanentes - les tabors au O LES DIVERSES FORMATIONS DE SUPPLÉTIFS
Maroc - on y levait également selon la tra
dition chérifienne des harkais) à durée S'agissant des formations supplétives,
limitée et des petites troupes de mok- on doit d'abord préciser que, pendant la
hazniis). En Algérie, les corps réguliers guerre d'Algérie tout au moins, furent
- zouaves, spahis, turcos, puis tirailleurs - désignées sous ce nom diverses catégories
l'emportèrent vite sur les formations sup de personnel relevant toutes, au début,
plétives qui, depuis l'institution de la cons des formations civiles du maintien de
cription pour les musulmans en 1912, l'ordre.
disparurent même complètement. On devait Par ordre chronologique selon leur date
pourtant y revenir pendant la guerre d'Algér de création, on peut énumérer: 1) les
ie alors même qu'on procédait GMPR (groupes mobiles de police rurale)
3 CHARLES-ROBERT AGERON
créés en janvier 1955; 2) les mokhazniis), atteint au maximum 500 hommes selon
des groupes makhzen instaurés eux aussi les uns, 900 selon d'autres.
en 1955; 3) les harkis, les premières Examinons successivement les cinq
harkais) ayant été constituées en avril catégories de formations supplétives civi
les du maintien de l'ordre. Héritiers des 1956 ; 4) les unités territoriales (UT) mises
sur pied en mai 1956, devenues unités de goums de sécurité mis en place dans la
commune mixte de Biskra en 1954, les réserve (UR) en I960, auxquelles on ajouta
alors les réservistes spéciaux, les 'assas ; groupes mobiles de police rurale ou
GMPR furent officialisés par arrêté du 5) les groupes d'autodéfense.
Enfin, les militaires français désignaient gouverneur général de l'Algérie en date
aussi comme supplétifs ou auxiliaires des du 29 janvier 1955. Il s'agissait, face à
unités musulmanes spéciales: 1) les for l'insécurité montante, de renforcer les
ces K ou forces Kobus constituées en 1957 effectifs chargés de la police du bled en
par Belhadj (Djilali), un ancien militant créant une force permanente de police
PPA, instructeur de l'OS. Celui-ci, rallié et rurale franco-musulmane sur le modèle
«retourné», créa en 1957 un maquis des anciennes formations de goumiers
pseudo-nationaliste alimenté et armé par qu'on disait vouloir être cependant plus
disciplinées et mieux hiérarchisées. les Français. Cette force de 1 400 hommes,
qui se prétendait de l'ALN, luttait en fait On fit donc appel à des volontaires
contre elle. Lorsque les soldats de Belhadj anciens combattants ou à d'anciens mili
eurent décelé son double jeu, ils l'exécu taires sélectionnés. Les hommes des
tèrent le 28 avril 1958 et passèrent presque GMPR, appelés gardes ruraux, étaient en
tous à l'ALN avec quelque 3500 armes; principe des civils recrutés par l'adminis
tration civile, liés par contrats et placés 2) les djounoud (soldats) de certains maquis
messalistes qui combattirent d'abord les sous l'autorité de trois inspecteurs régio
naux et du directeur de la Sûreté natioFrançais, puis l'ALN. Essentiellement, les
3500 hommes de Bellounis, qui, soldés nale. Pourtant, ils portaient un uniforme,
par la France, reçurent le nom de command avaient leur hiérarchie propre. Encadrés
os sud-algériens et furent comptabilisés par de petits gradés musulmans et des
comme effectifs harkis. Mais celui qui sous-officiers français, ils étaient command
s'appelait le «général Bellounis, chef de és par quelques officiers de réserve ou
l'ANPA» (Armée nationale populaire algé d'activé volontaires qui étaient très rar
rienne) était un nationaliste algérien qui ement des musulmans. Tous portaient des
titres civils : un capitaine était un commandavait joué la carte Guy Mollet-Lacoste et
ant de groupe de lre classe, un adjudant revint au combat national en juin 1958.
Les troupes françaises réussirent à se un chef de section de lre classe. Officiel
débarrasser de lui: il fut tué le 13 juillet lement, la proportion de musulmans dans
1958. À l'exception de 248 de ses soldats les GMPR était de 75 à 80 %, et chaque
qui furent acceptés comme harkis, le reste groupe aurait dû être à effectif théorique
(de 1200 à 1500) reprit la lutte contre de 96, en fait 75. Regroupés en unités
l'armée française; 3) un petit groupe de constituées, les «gardes ruraux» que les
quelque 150 hommes ralliés aux Français Algériens n'appelèrent jamais que «gou
en avril 1957 et connu sous le nom de miers» étaient encasernés dans des can
son chef Lahi Cherif, le Jîch Sîdî Cherif tonnements. Pour attirer des volontaires
(350 hommes en octobre 1957). Encadré «d'un niveau supérieur à celui des harkis»,
par 90 Français, officiers, sous-officiers et leur solde était plus élevée que celle de
soldats, il prit le nom de FAFM (Force ces derniers. Cette solde journalière allait de
auxiliaire franco-musulmane) et aurait 1 020 AF pour un garde rural de 2e classe LES SUPPLÉTIFS ALGÉRIENS DANS L'ARMÉE FRANÇAISE
à 1 300 AF pour un muqaddîm, grade (sections administratives urbaines) pas
équivalent à celui de maréchal des logis. sant de 11000 en janvier 1958 à près de
Il n'existait pas de grade supérieur, même 20000 à la fin de I960 pour 697 SAS et
pas de muqaddîm aouel (adjudant-chef) SAU.
comme chez les goumiers marocains. Troisième catégorie de supplé

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents