Les traités de Byzance avec la Russie au Xe siècle (II) - article ; n°4 ; vol.2, pg 447-475
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Description

Cahiers du monde russe et soviétique - Année 1961 - Volume 2 - Numéro 4 - Pages 447-475
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 41
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Irène Sorlin
Les traités de Byzance avec la Russie au Xe siècle (II)
In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 2 N°4. pp. 447-475.
Citer ce document / Cite this document :
Sorlin Irène. Les traités de Byzance avec la Russie au Xe siècle (II). In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 2 N°4. pp.
447-475.
doi : 10.3406/cmr.1961.1484
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cmr_0008-0160_1961_num_2_4_1484TRAITÉS DE BYZANCE AVEC LA RUSSIE LES
AU Xe SIÈCLE (II)
I. — Le traité de 944
1. Texte, circonstances et date du traité.
Suivant la chronique de Kiev, Igor, avant de passer traité avec
Byzance, aurait entrepris deux campagnes contre Constantinople,
en 941 et en 944162. La première campagne se serait soldée par un échec.
Igor, revenu en Russie et désireux de prendre une revanche, aurait
rassemblé une nouvelle armée et se serait ménagé l'alliance des Petche-
nègues. Les Byzantins, effrayés, auraient obtenu le retrait d'Igor en
lui payant tribut, et à la suite de cette seconde expédition, les deux
parties auraient conclu le traité suivant :
Traité de 944
Exemplaire conforme de l'autre traité conclu
sous les empereurs Romain et Constantin et Etienne, seigneurs pieux :
« Nous de la nation russe, ambassadeurs et marchands, Ivor,
ambassadeur d'Igor, grand prince russe, et les autres ambassadeurs :
Vuefast pour Svjatoslav, fils d'Igor, Iskusevi pour la princesse Olga,
Sludy pour Igor, neveu d'Igor, Uleb pour Volodislav, Kanicar pour
Predslava, Sikhbern Sfandr pour la femme d'Uleb, Prasten
Turod, Libiar pour Fast, Grim pour Sfirki, Prasten pour Akun,
neveu d'Igor, Kary pour Tudki, Karsev pour Turod, Egri Evlisk,
Voïst pour Vojk, Istr pour Aminod, Prasten pour Bern, Javt Jag pour
Gunnar, Alvad pour Gud, Fudri pour Tuad, Mutur pour Utin, et les
marchands : Adun, Adulb, Iggivlad, Uleb, Fruntan, Gomol, Kuci,
162. D. S. Lihačev, P.V.L., I, p. 33-34 ; S. H. Cross, op. cit., pp. 72-73. I. SORLIN
Emig, Turobid, Furosten, Bruny, Roald,'Sven, Stir, Aldan, Tilen,
Apubeksar, Vuslev, Sinko Boric163, envoyés par Igor, grand prince
russe, et par chaque principauté, et par tout le peuple de la terre russe.
Et tous ceux-ci ont ordonné de renouveler l'ancienne paix, ruinée
depuis de nombreuses années par le diable qui hait la paix et chérit
l'inimitié, et de ratifier l'entente des Grecs et des Russes.
« Et notre grand prince Igor et ses princes et ses bojars et tout le
peuple russe nous ont envoyés auprès de Romain et Constantin et
Etienne, grands empereurs grecs, pour conclure un acte d'amitié avec
les empereurs eux-mêmes, avec tous les dignitaires et tout le peuple
grec dans tous les siècles, aussi longtemps que le soleil luira et que le
monde durera.
« Et si certains Russes font le projet de violer cet accord, que ceux
d'entre eux qui sont baptisés subissent la vengeance du Dieu tout-
puissant, et qu'ils soient condamnés à périr dans tous les siècles ; et que
ceux d'entre eux qui ne sont pas baptisés n'aient aucun secours de Dieu
ni de Perun, et qu'ils ne puissent se protéger avec leurs boucliers, et
qu'ils soient massacrés avec leur propre épée, avec leurs flèches ou
toute autre de leurs armes, et qu'ils soient esclaves dans tous les siècles.
« Que le grand prince russe et ses bojars envoient autant de navires
qu'ils le désirent chez les grands empereurs grecs, avec des ambassa
deurs et des marchands, comme cela a été stipulé pour eux.
« Autrefois les ambassadeurs étaient porteurs de sceaux d'or et les
marchands de sceaux d'argent. Maintenant votre prince a fait savoir
qu'il fallait envoyer des lettres à notre royauté ; que les ambassadeurs
et les marchands envoyés par eux apportent une lettre rédigée comme
suit : « J'ai envoyé tant de vaisseaux », et par ces lettres nous saurons
qu'ils sont venus avec des intentions pacifiques. S'ils viennent sans
lettres et tombent entre nos mains, nous les saisirons et les garderons
jusqu'à ce que votre prince en soit averti. S'ils ne veulent pas se rendre
de bon gré164 et qu'ils se défendent, que votre prince ne nous tienne pas
rigueur de leur mort. S'ils s'échappent et rentrent en Russie, nous
écrirons à votre prince, et qu'ils [les princes russes] fassent ce que bon
leur semblera [aux Russes fugitifs].
« Si les Russes viennent sans marchandises, qu'ils ne reçoivent pas
leur subside mensuel. Que le prince interdise à ses ambassadeurs et
aux Russes qui viennent ici de commettre des délits dans nos villes et
dans notre pays.
« Que ceux qui viennent demeurent auprès de Saint-Mammas, et
notre royauté enverra les chercher, et quand on aura inscrit vos noms,
163. Les formes Scandinaves de ces noms ont été restituées par W. Thomsen,
Naâalo Russkago Gosudarstva, pp. 71 et suiv.
164. Mot à mot « donner leurs mains », ce que Lavroskij traduit en grec
par /eipaç Souvai (Vizantijskie elementy..., p. 102). TRAITÉS DE BYZANCE AVEC LA RUSSIE AU Xe SIÈCLE 449 LES
alors ils prendront leur subside mensuel, les ambassadeurs la mensual
ité des ambassadeurs et les marchands leur mensualité, en premier lieu
ceux de la ville de Kiev, ensuite ceux de Černigov et de PerejaslavT
et des autres villes.
« Qu'ils entrent dans la ville par une seule porte, accompagnés d'un
officier impérial, sans armes, par cinquante hommes, et qu'ils fassent le
commerce autant qu'il leur est nécessaire, et qu'ils sortent à nouveau
de la ville. Et que l'officier de notre royauté les surveille, et si quel
qu'un parmi les Russes ou les Grecs commet une faute, qu'il la redresse.
« Que les qui entrent dans la ville n'y causent pas de
dommages et qu'ils n'aient pas la liberté d'acheter plus de soie que
pour la valeur de 50 sous d'or. Et si quelqu'un achète de la soie, il doit la
montrer à l'officier impérial qui y apposera son sceau, puis la lui rendra.
« Que les Russes qui partent d'ici nous prennent autant de nourri
ture qu'il en faut pour la route, et ce qui est nécessaire à leurs navires
comme cela a été stipulé déjà, et qu'ils rentrent saufs en leur pays.
Qu'ils n'aient pas le droit de passer l'hiver à Saint-Mammas.
(1) « Si un esclave fuit de la Russie, et que l'on vienne le chercher
dans le pays de notre royauté, et s'il est près de Saint-Mammas, qu'on
le prenne165 ; s'il n'est pas retrouvé, que nos Russes chrétiens prêtent
serment selon leur foi, et les non-chrétiens selon leur loi, et qu'ils pren
nent de nous leur prix, comme cela a été stipulé auparavant, [a savoir]
deux pièces de soie par esclave.
(2) « Si quelqu'un de nos esclaves royaux, ou de notre ville ou
d'autres villes, s'enfuit chez vous en emportant quelque chose, qu'on
le ramène d'où il vient, et si ce qu'il a pris est intact, qu'on lui prenne
2 sous d'or pour celui qui l'a pris.
(3) « Si quelqu'un d'entre les Russes tente de prendre [par force]
quelque chose à un sujet de notre royauté, que celui qui a fait cela soit
durement puni ; s'il s'est emparé de quelque chose, qu'il le paye au
double, et si c'est un Grec qui fait la même chose à un Russe, qu'il
encourre la peine qu'aurait subie l'autre.
(4) « S'il arrive à un Russe de voler quelque chose à un Grec ou à
un Grec de voler quelque chose à un Russe, il est juste qu'il rende non
seulement la chose elle-même, mais en outre sa valeur. S'il se trouve
que ce qui a été volé soit vendu, qu'on rende aussi le double de son
prix [de vente], et le voleur sera puni selon la loi grecque et selon le
règlement et la loi russe.
(5) (c Quel que soit le nombre de prisonniers chrétiens, ressortissant
de notre pouvoir, que les Russes amèneront : un jeune homme ou une
165. V. I. Sergeevič comprend ce passage comme suit : « Si un esclave des
Russes qui sont à Saint-Mammas prend la fuite dans le pays de notre royauté,
qu'on le reprenne », ce qui est assez éloigné du texte, qui peut être compris sans
cette correction. 450 I. SORLIN
jeune fille belle, qu'on les rachète 10 sous d'or et qu'on les reprenne ;
si c'est un homme d'âge moyen, que l'on donne 8 sous d'or ; et si c'est
un vieillard ou un enfant, que l'on donne 5 sous d'or.
(6) « S'il se trouve des Russes en esclavage chez les Grecs, si ce
sont des prisonniers, que les les rachète

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