Les travaux de la Commission des embellissements de Paris en 1853 : pouvait-on transformer la capitale sans Haussmann ? - article ; n°2 ; vol.155, pg 645-689
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Les travaux de la Commission des embellissements de Paris en 1853 : pouvait-on transformer la capitale sans Haussmann ? - article ; n°2 ; vol.155, pg 645-689

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1997 - Volume 155 - Numéro 2 - Pages 645-689
45 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 58
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Pierre Casselle
Les travaux de la Commission des embellissements de Paris en
1853 : pouvait-on transformer la capitale sans Haussmann ?
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1997, tome 155, livraison 2. pp. 645-689.
Citer ce document / Cite this document :
Casselle Pierre. Les travaux de la Commission des embellissements de Paris en 1853 : pouvait-on transformer la capitale sans
Haussmann ?. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1997, tome 155, livraison 2. pp. 645-689.
doi : 10.3406/bec.1997.450887
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1997_num_155_2_450887Résumé
Depuis plus d'un siècle, on attribue la paternité du nouveau Paris au préfet Haussmann, en se fondant
notamment sur les Mémoires que celui-ci publia à la fin de sa vie. Des sources inédites, provenant du
comte Henri Siméon (1803-1874) et récemment acquises par la Bibliothèque administrative de la ville
de Paris, jettent une lumière nouvelle sur la genèse du projet de transformation de la capitale sous le
Second Empire ; elles renferment en particulier le rapport et le plan élaborés par la Commission des
embellissements de Paris, nommée par Napoléon III en août 1853 et dont les travaux étaient jusqu'ici
demeurés inconnus des historiens. Quelques-uns des meilleurs connaisseurs de la topographie et de
l'urbanisme parisiens, tels Théodore Jacoubet, Hippolyte Meynadier et les frères Lazare, collaborèrent
aux travaux. La plupart des voies nouvelles exécutées par Haussmann ont été imaginées par
l'empereur et étudiées par la Commission sans la participation du préfet ni de son administration. Le
projet originel portait, de façon équilibrée, sur l'ensemble de la ville (sans privilégier l'ouest, comme le fit
Haussmann) et la voirie de la zone annexée en 1860 était prévue dans ses grandes lignes dès 1853.
Zusammenfassung
Als Begründer des 'neuen' Paris gilt seit mehr als einem Jahrhundert der Präfekt Haussmann, nicht
zuletzt aufgrund der Mémoires, die Haussmann gegen Lebensende veröffentlichte. Bisher nicht edierte
Quellen, die aus den Beständen des Grafen Henri Siméon (1803-1874) stammen und jüngst von der
Bibliothèque administrative der Stadt Paris erworben wurden, stellen die Entstehung des
Reformprojekts der Hauptstadt unter dem Second Empire in einem neuen Licht dar. Wichtig sind vor
allem der Bericht und der Plan, den die Commission des embellissements de Paris verfaßte, die
Napoleon III. im August 1853 ins Leben rief und deren Arbeiten bisher der Historie verborgen geblieben
waren. Einige der besten Kenner der Topographie und des Städtebaus der Hauptstadt waren hierbei
beteiligt, so Théodore Jacoubet, Hippolyte Meynadier und die Brüder Lazare. Die meisten der neuen
Straßen, die Haussmann bauen ließ, wurden vom Kaiser erdacht und von der Kommission
ausgearbeitet, ohne daß der Präfekt oder seine Verwaltung dabei beteiligt waren. Das ursprüngliche,
ausgewogene Projekt umfaßte die ganze Stadt, ohne — wie bei Haussmann — eine
Schwerpunktbildung im Westteil; die Wegeplanung der 1860 eingemeindeten Teile war in den großen
Linien bereits 1853 festgelegt.
Abstract
For over a century, Prefect Haussmann has been hailed as the father of modern Paris, mainly on the
evidence of his own Mémoires, published towards the end of his life. New, unpublished documents
previously held by Count Henri Siméon (1803-1874) and recently acquired by the Bibliothèque
administrative de la Ville de Paris, shed new light on the genesis of the project which was to result in the
transformation of Paris under the Second Empire. They include the report and plan drawn up by the
Commission des embellissements de Paris, appointed by Napoleon III in August 1853, the proceedings
of which had hitherto remained unknown to historians. Some of the best experts on the topography and
urbanism of Paris were present, such as Théodore Jacoubet, Hippolyte Meynadier and the Lazare
brothers. Most of the new streets opened up by Haussmann were planned by the Emperor and
discussed by the Commission without the prefect or his administration ever taking part. The whole city
was evenly covered in the original project (whereas mainly worked on the western part),
and the street network of the former suburbs annexed in 1860 was itself already outlined in 1853.de l'École des chartes, t. 155, 1997, p. 645-689. Bibliothèque
LES TRAVAUX DE LA COMMISSION
DES EMBELLISSEMENTS DE PARIS EN 1853
POUVAIT-ON TRANSFORMER
LA CAPITALE SANS HAUSSMANN ?
par
Pierre CASSELLE
Des documents officiels restés en mains privées réapparaissent de manière
régulière sur le marché de la librairie ancienne ou en vente publique, mais
rares sont ceux qui permettent de renouveler un sujet déjà étudié par de
nombreux historiens. C'est le cas d'un ensemble de papiers provenant du
comte Henri Siméon (1803-1874), demeurés chez ses descendants jusqu'à
ces dernières années et qui ont été récemment acquis par la Bibliothèque
administrative de la ville de Paris J . On y trouve le rapport sur les projets
d'embellissements de Paris, rédigé par la commission nommée par Napo
léon III en 1853, ainsi que des documents annexes (parmi lesquels un plan
aquarelle), diverses notes préparatoires et des lettres se rapportant à ce
travail2.
Certains des auteurs qui ont étudié la transformation de Paris sous le Second
Empire ont fait allusion à l'existence de cette commission, mais sans avoir
pu en connaître les projets : ainsi André Morizet, Pierre Lavedan ou encore
David H. Pinkney3. La source qu'ils utilisèrent sont les Mémoires d'Hauss-
1 . Le reste des papiers des comtes Siméon a été dispersé en plusieurs fois, notamment
lors de la vente organisée le 17 février 1994 par Me Francis Briest à l'Hôtel Drouot.
2. Bibliothèque administrative de la ville de Paris [désormais : B.A.V.P.], ras 1779-1783.
3. A. Morizet, Du vieux Paris au Paris moderne : Haussmann et ses prédécesseurs, Paris,
1932, p. 178; P. Lavedan, « L'arrivée au pouvoir (1853) », dans L'œuvre du baron Hauss-
mann, préfet de la Seine (1853-1870), Paris, 1954, p. 22 ; D. H. Pinkney, Napoléon III and
the rebuilding of Paris, Princeton, 1958, p. 26 ; P. Lavedan, Histoire de l'urbanisme à Paris,
Paris, 1975 {Nouvelle histoire de Paris), p. 415. D'autres historiens n'évoquent pas même
l'existence de la Commission, ainsi Anthony Sutcliffe, The autumn of central Paris : the defeat
of town planning, 1850-1970, Londres, 1970 (Studies in urban history, 1); Louis Girard,
La Deuxième République et le Second Empire, Paris, 1981 (Nouvelle histoire de Paris); ni,
plus récemment, l'ouvrage publié à l'occasion de l'exposition organisée sous l'égide de la
Pierre Casselle, directeur de la Bibliothèque administrative de la ville de Paris, Hôtel de
Ville, F-75196 Paris RP.
BIBL. ÉC. CHARTES. 1997. 2 22 PIERRE CASSELLE B.É.C. 1997 646
mann, dont on sait qu'ils sont plus révélateurs de la forte personnalité de
leur auteur que relation objective de son œuvre administrative. Or on n'est
pas incité à s'interroger plus avant sur la Commission des embellissements
de Paris et sur ses travaux si l'on suit le récit fait par Haussmann de l'entre
tien que lui accorda Napoléon III, le 29 juin 1853, après sa prestation de
serment comme nouveau préfet de la Seine :
« L'Empereur était pressé de me montrer une carte de Paris, sur laquelle
on voyait tracées par lui-même, en bleu, en rouge, en jaune et en vert, sui
vant leur degré d'urgence, les différentes voies nouvelles qu'il se proposait
de faire exécuter. J'appris, à ce sujet, que l'Empereur avait jugé bon de cons
tituer une commission, composée de divers personnages qu'il me désigna
('Commission officieuse', dont le Préfet de la Seine faisait partie de droit),
pour étudier, avec lui, chacun de ces projets et arrêter le plan du réseau
général de toutes les nouvelles voies publiques à ouvrir successivement dans
Paris. Cet avis imprévu de l'existence d'une sorte de conseil municipal privé,
sinon occulte, me fit appréhender tout de suite les embarras qui pouvaient
en naître. Il était trop tard pour décliner les fonctions de préfet de la Seine,
et trop tôt pour m'en démettre.
« Voici mes premières paroles : 'Assurément, Votre Majesté ne saurait
s'entourer de trop de lumières dans le grand travail qu'elle entreprend ; mais
je commence à comprendre ce qui me causait jusqu'à présent un étonne-
ment profond : la mauvaise gr

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