Lettres inédites concernant les croisades (1275-1307). - article ; n°1 ; vol.52, pg 46-63
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1891 - Volume 52 - Numéro 1 - Pages 46-63
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1891
Nombre de lectures 54
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Charles-Victor Langlois
Charles Kohler
Lettres inédites concernant les croisades (1275-1307).
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1891, tome 52. pp. 46-63.
Citer ce document / Cite this document :
Langlois Charles-Victor, Kohler Charles. Lettres inédites concernant les croisades (1275-1307). In: Bibliothèque de l'école des
chartes. 1891, tome 52. pp. 46-63.
doi : 10.3406/bec.1891.447640
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1891_num_52_1_447640LETTRES INÉDITES
CONCERNANT LES CROISADES
(1275-1307)
Les lettres que nous publions plus loin se rattachent toutes à
l'histoire des états chrétiens du Levant pendant la deuxième moitié
du xiiie siècle et les premières années du xive. Elles ont été copiées
au Record Office de Londres et au British Museum par l'un des
signataires de la présente notice qui recherchait dans ces dépôts
des documents d'un autre ordre. Le mauvais état de conservation
où elles se trouvent en a rendu la lecture très difficile. Dans
quelques-unes, la moisissure a fait disparaître l'encre, et même
rongé le papier en maints endroits. Cette circonstance, jointe à
l'intérêt exceptionnel de la plupart d'entre elles, en commandait
la publication. Aucune ne porte de date d'année, mais les noms,
les récits ou les mentions d'événements qu'elles contiennent four
nissent généralement des indications chronologiques assez précises.
Nous allons donc essayer de les dater, et nous donnerons en note
du texte quelques éclaircissements sur les personnages cités et les
faits racontés.
Celle que nous inscrivons sous le n° I est une lettre de Hugues
Revel, grand maître de l'Hôpital, à Edouard Ier, roi d'Angleterre
(20 nov. 1272 à 7 juill. 1307), écrite à Acre le 30 septembre. La
dernière mention que nous possédions de Hugues Revel est du
25 septembre 1276 ; la première qui nous soit parvenue de son
successeur dans la maîtrise, Nicole le Lorgne, est du 18 sep
tembre 1278 *. Il est donc certain que la présente lettre a été
1. Delaville Le Roulx, Archives, bibliothèque et trésor de l'ordre de Saint-Jean
de Jérusalem à Malle, p. 211; cf. Rohricht, Zusutze und Verbesserungen zu
Du Cange, Les familles d'outre-mer, éd. E. Rey. Berlin, 1886, in-4°, p. 5. INÉDITES CONCERNANT LES CROISADES. 47 LETTRES
rédigée entre les derniers jours de 1272 ou les premiers de 1273,
époque où la nouvelle de l'avènement d'Edouard Ier au trône
d'Angleterre dut arriver en Palestine, et le 18 septembre 1278,
époque où la maîtrise de Hugues Revel avait pris fin. Le grand
maître y rapporte que les Tartares, marchant sur la Syrie, ont
atteint les Aiguës-Froides, très vraisemblablement un affluent
de l'Euphrate1 ; que le soudan se trouve à Damas et qu'il vient
de faire une incursion en Arménie, d'où il a remporté un grand
butin. Or, entre 1272 et 1278, la seule année qui nous paraisse
répondre à ces quelques données historiques est 1275. Nous
savons qu'en mars 1275 El Malek ed-Daher Bibars, Soudan
d'Egypte, envahit la petite Arménie, la mit au pillage, puis se
retira à Damas8 ; qu'en la 674e année de l'hégire (27 juin 1275-
14 juin 1276) les Tartares ou Mongols de Perse s'avancèrent
du côté de la Syrie, jusqu'à El-Birâ sur l'Euphrate, et que Bibars,
sortant de Damas, en novembre 1275, se porta contre eux et
les força à s'éloigner3. Ces rapprochements ne nous apportent
assurément pas une certitude absolue, mais on ne peut douter, je
crois, que le soudan dont il est fait mention dans notre document
ne soit Bibars. Comme ce prince mourut le 30 juin 12774, la
lettre de Hugues Revel, datée du 30 octobre, ne serait en tous
cas pas postérieure à 1276.
Notre n° II est une lettre de Guillaume de Beaujeu, grand
maître du Temple, au même roi d'Angleterre, datée d'Acre, le
2 octobre. G. de Beaujeu ayant occupé les fonctions de grand
maître du 13 mai 1273 au 18 mai 1291 5, l'intervalle de temps
pendant lequel cette lettre a pu être écrite est bien plus considé-
1. Les Gestes des Chiprois, publ. par G. Reynaud pour la Société de l'Orient
latin, pp. 208, 210, 296.
2. Makrizi, Hist, des sultans Mamlouks, éd. Quatremère, t. I, p. 123 ; Aboul-
feda, Annales (Hist, orient, des crois., t. I, p. 154-5); Bedr-Eddyn Alaïny, Le
Collier de Perles (ibid., t. II, lre part., p. 248-9); Annales de T. S. (dans Arch,
de l'Orient latin, II, и, p. 456) ; Gestes des Chiprois, p. 202 ; Éracles, 1. XXXIV,
ch. 20 (Hist, occid. des crois., t. II, p. 467); M. Sanudo, Sécréta fidel. crucis,
I. III, part. XII, ch. 14 (Gesta Dei per Francos, p. 226) ; cf. Rôhricht, Études
sur les derniers temps du royaume de Jérusalem (Arch, de l'Orient latin,
II, i, 405).
3. Makrizi, ouvr. cité, p. 127, et Aboulfeda, ouvr. cité, p. 155.
4. Sur cette date voy. R. Rôhricht, Études sur les derniers temps du royaume
de Jérusalem. Les combats du sultan Bibars (Arch, de l'Orient latin, t. II, i,
p. 406, n. 169).
5. Voy. Rôhricht, Zusâtze , p. 17. 48 LETTRES INEDITES
rable que pour la précédente. Gomme, d'ailleurs, en fait d'év
énements historiques, elle n'en mentionne aucun qu'il soit possible
d'identifier d'une façon certaine, la date que nous lui assignerons
ne devra pas être acceptée sans réserve. Voici, parmi les circons
tances qu'elle relate, celles qui peuvent servir à formuler une
hypothèse sur ce point : G. de Beaujeu vient d'arriver par mer à
Acre, le 15 septembre. Il a fait sans doute une traversée de
plusieurs jours, puisqu'il dit avoir essuyé plusieurs tempêtes. Son
absence de Terre-Sainte a dû être assez longue, car l'objet de sa
lettre est de faire connaître au roi l'état dans lequel il a retrouvé
ce pays. Le sultan est aux environs de Damas avec une grosse
armée. Le bruit court que les Таг tares approchent [de la Syrie].
Un passage général aura lieu prochainement. — De ces divers ren
seignements on peut conclure, avec quelque vraisemblance, que
la lettre a été, comme celle de Hugues Revel, écrite en 1275. En
1274, Guillaume de Beaujeu avait assisté au concile de Lyon, où
l'on s'était occupé des affaires de la Terre-Sainte1, et, suivant
FEracles, il était rentré à Acre le 29 septembre 12752. Cette
dernière date ne s'accorde pas exactement avec celle que donne
la lettre, mais l'écart est minime, et il ne serait pas bien témé
raire de supposer que le chroniqueur ait commis une erreur
aussi légère. J'ajoute que Guillaume de Beaujeu, après son voyage
de 1274-1275, ne paraît pas avoir quitté de nouveau la Terre-
Sainte, et je rappelle qu'en 1275 les Tartares et le Soudan d'Egypte
se trouvaient bien dans les conditions indiquées par la lettre3.
Notre n° III est une lettre de Jean et de Jacques Vassal,
ambassadeurs d'Abaga, roi des Tartares, et de Léon III, roi
d'Arménie, à Edouard Ier, roi d'Angleterre. L'ambassade de ces
deux personnages en Occident est rapportée par d'autres témoi
gnages 4. On sait qu'avant de se rendre en Angleterre, ils pas
sèrent par l'Italie, où ils se trouvaient à la fin de 1276. Leur
1. Sacrosancta concilia, éd. Labbe, t. XI, p. 938 et suiv. — Éracles,
liv. XXXIV, ch. xix, xxv, xxvi [Hist, occid. des crois., t. II, p. 465, 471, 472);
M. Sanudo, Sécréta fidelium crucis, 1. III, part. XII, ch. xiii {Gesta Dei per
Francos, p. 225).
2. Liv. XXXIV, ch. xxi, p. 468.
3. Voy. plus haut, p. 47.
4. Rémusat, Relations des rois de France avec les empereurs mongols (dans
les Mém. de VAcad. des inscriptions, t. VII, p. 245 et s.), où sont cités ces
témoignages. — Cf. Rôhricht, Études... Les batailles de Hims, 1281 et 1299
{Arch. de l'Orient latin, I, p. 650, n. 81). CONCERNANT LES CROISADES. 49
lettre à Edouard Ier, datée de Viterbe, le 25 novembre, est donc
vraisemblablement de cette année. Elle fournit sur l'ambassade
de Jean et Jacques Yassal des détails nouveaux et curieux.
Les nos IY et V sont des lettres de Nicole le Lorgne, grand
maître de ГДорИа1, à Edouard Ier. Gomme elles paraissent se
rapporter au même événement, nous les examinerons ensemble.
Le n° V, écrit à Acre le 5 mars, contient un récit, assez suc
cinct d'ailleurs, de la bataille de Hims, livrée en 1281 par les Tar-
tares

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