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Epistémologie 10 13/12/07F. Blanchet-BlanquéDE L'ÉDUCATION POUR LA SANTÉ DU CITOYENÀ L'ÉDUCATION DU MALADEObjectifs du cours :Comprendre la démarche de l'éducation à la santé du citoyen et du malade : de l'appropriation des connaissances à l'acquisition de nouveaux comportements dans le but de maintenir son capital-santé ou de maintenir sa vie « mouvement polarisé ».Introduction :Problématique : la pratique médicale est centrée sur l'individu, l'individu étant inscrit dans une société, la norme subjective est influencée par la société. La question actuelle de la médecine : quelle limite assigner à la volonté de l'individu ? Comment prendre en compte la norme propre de chaque individu sachant que les individus dans la société contemporaine participent à l'utopie de la santé parfaite et repoussent les limites de la normalité.La racine latine ducere du mot éducation signifie faire sortir de soi, épanouir. Le sens courant d'éduquer est élever, enseigner, former : on se situe du côté de la pratique, il s'agit de donner à l'individu les moyens d'une plus grande maîtrise de sa vie, il s'agit d'un apprentissage.L'éducation à la santé relève de deux droits :– à l'éducation,– à la protection de la santé de chacun.Ces droits sont à ce titre garantis par les pouvoirs publics. Le champ de l'éducation à la santé est large, et dépasse celui de la médecine : il s'étend à la psychologie, les sciences de la communication, la sociologie, l'éducation..L'éducation ...

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Langue Français

Extrait

Epistémologie 10 F. Blanchet-Blanqué
DE L'ÉDUCATION POUR LA SANTÉ DU CITOYEN À L'ÉDUCATION DU MALADE
Objectifs du cours :
13/12/07
Comprendre la démarche de l'éducation à la santé du citoyen et du malade : de l'appropriation des connaissances à l'acquisition de nouveaux comportements dans le but de maintenir son capital-santé ou de maintenir sa vie « mouvement polarisé ».
Introduction :
Problématique : la pratique médicale est centrée sur l'individu, l'individu étant inscrit dans une société, la norme subjective est influencée par la société. La question actuelle de la médecine : quelle limite assigner à la volonté de l'individu ? Comment prendre en compte la norme propre de chaque individu sachant que les individus dans la société contemporaine participent à l'utopie de la santé parfaite et repoussent les limites de la normalité.
La racine latineduceremot éducation signifie faire sortir de soi, épanouir. Le sens du courant d'éduquer est élever, enseigner, former : on se situe du côté de la pratique, il s'agit de donner à l'individu les moyens d'une plus grande maîtrise de sa vie, il s'agit d'un apprentissage.
L'éducation à la santé relève de deux droits : à l'éducation, à la protection de la santé de chacun. Ces droits sont à ce titre garantis par les pouvoirs publics. Le champ de l'éducation à la santé est large, et dépasse celui de la médecine : il s'étend à la psychologie, les sciences de la communication, la sociologie, l'éducation..
L'éducation est à la fois une discipline conceptuelle et pratique : elle consiste à mettre en oeuvre des démarches d'apprentissage, à s'approprier des notions, qu'il s'agit ensuite de mettre en pratique.
Les approches de la santé peuvent être individuelles ou collectives, c'est à dire sociales. Les deux approches sont nécessaires.
Concepts et méthodes utilisés dans l'éducation à la santé sont étroitement liés à l'évolution des concepts et méthodes utilisés pour la santé individuelle et collective.
Plusieurs chartes de l'OMS, dont celle d'Ottawa (1986), définissent précisément le concept de prévention des risques et les axes de développement pour la santé en l'an 2000. En fait, les concepts d'éducation s'étendent progressivement et s'interpénètrent avec ceux de la promotion de la santé : il s'agit maintenant d'optimisation de la santé, individuelle et collective.
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1.
I.
L'ÉDUCATION POUR LA SANTÉ DU CITOYEN
Difficultéd'unedéfinitionuniquedelasanté:
La santé est définie à la fois comme absence de maladie, comme état biopsychologique, biopsychosocial (OMS 1946) ou comme capacité individuelle à gérer sa vie et son environnement. Voici trois définitions parmi les plus reconnues de la santé :
CH.-E. WINSLOW (1920) :
« La santé publique est la science et l'art de prévenir les maladies, de prolonger la vie, et de promouvoir la santé, et l'efficacité physique à travers les efforts coordonnés de la communauté, par l'assainissement de l'environnement, le contrôle des infections dans la population, l'éducation de l'individu aux principes de l'hygiène personnelle, l'organisation des services médicaux et infirmiers pour le diagnosticprécoceet le traitementpréventifdes pathologies, le développement des dispositifs sociauxà chacunqui assurent un niveau de vie adéquat pour le maintien de la santé. »
Très tôt, on s'intéresse aux concepts qui sont ceux qui prévalent aujourd'hui : prévention, promotion de la santé, et dispositifs sociaux assurant un niveau de vie compatible avec la santé.
OMS (Juin 1946) :
« La santé est un complet bien-êtrephysique,mental etsocial, ne consistant pas seulement en une absence de maladie. »
DUBOS (1962) :
« La santé est la capacité d'une personne à gérer sa vie et son environnement, c'est à dire à mobiliser les ressources personnelles et sociales, en vue de répondre aux nécessités de la vie. »
Dans cette dernière définition, on insiste sur la santé du point de vue de l'individu.
La santé, dans son acception actuelle, n'est donc pas limitée à être le négatif de la maladie ; au contraire, elle devient une valeur positive, un concept global. Ainsi :
La notion d'opposition entre le normal et la pathologiqueestdépassée; la santé est désormais de nature qualitative et dynamique : c'est une processus et une capacité d'adaptation au milieu. Cette conception contribue ainsi à donner à la médecine une orientation en partie indépendante de la pathologie. Le concept de santé dépasse la seule pratique médicale, au sens scientifique et technique, pour s'intéresser aurapport du corpsnon seulementà son environnement (au sens large), mais aussià la vie psychique, dont on reconnaît l'influence sur la santé physiologique. Cette extension n'est pas indépendante de la prise de conscience par ème l'opinion, au lendemain des grands conflits du XX siècle, de l'impact durable des traumatismes sur les individus qui les ont vécus.
La santé est donc désormais analysée sous trois dimensions, intégrées : biologiques, psychologique et sociale ; on parle de modèle bio-psycho-social. La santé est dynamique : elle recouvre tout ce qui concourt à l'adaptation au monde dans lequel l'individu vit.
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Conséquences sur la définition et la pratique de la médecine :
La médecine n'est plus le seul producteur de santé. La médecine définissant le pathologique, si celui-ci est étendu, elle doit ouvrir son champ au registre social, pour s'intéresser par exemple aux maladies du travail, aux comportements « déviants » ou plus simplement qui s'accompagnent d'un risque pour la santé, à court, moyen ou long terme : alcoolisme, tabagisme, conduites addictives... Par ailleurs, la pathologie médicale est complétée ou modifiée pour devenir une pathologie de l'adaptation.
L'épidémiologie et l'étiologie prennent en compte l'ensemble des éléments du domaine tri-dimensionnel et transforment, à partir des années 50, la notion de cause : on en recherche désormais un faisceau, dans le domaine bio-psycho-social.v L'analyse épidémiologique multifactorielle, basée sur un raisonnement probabiliste, identifie des facteurs associés à la survenue d'une maladie.
L'épidémiologie descriptive intègre les disciplines du champ social, concernant la mortalité et la morbidité des populations, cependant qu'on assiste à la montée des maladies chroniques et dégénératives, corrélative au vieillissement de la population.
Comme la méthode anatomo-clinique a construit le signe, comme la médecine scientifique a produit les constantes, l'épidémiologie construit les facteurs de risques, qui sont pour la plupart susceptibles d'être transformés en facteurs de santé.
La relation entre la maladie potentielle, dont on identifie les facteurs de risque, et la situation bio-psycho-sociale des patients, ouvre de nouvelles perspectives de prise en charge et de prévention de la maladie.
2.
Promotiondelasanté(OMS1986):
La promotion de la santé est le processus qui consiste à permettre aux individus de mieux maîtriser les déterminants de la santé et d’améliorer ainsi leur santé. La participation de la population est essentielle dans toute action de promotion de la santé.
La promotion de la santé est un processus social et politique global, qui comprend non seulement des actions visant à renforcer les aptitudes et les capacités des individus mais également des mesures visant à changer la situation sociale, environnementale et économique, de façon à réduire ses effets négatifs sur la santé publique et sur la santé des personnes.
La Charte d’Ottawa de l'OMS (1986) définit trois stratégies fondamentales pour la promotion de la santé : sensibiliser à la santé pour créer les conditions essentielles à la santé, conférer à tous des moyens de réaliser pleinement leur potentiel de santé, servir de médiateur entre les différents intérêts présents dans la société en vue d’atteindre la santé.
Ces stratégies sont soutenues par cinq domaines d’action prioritaires énoncés dans la Charte d’Ottawa pour la promotion de la santé : élaborer une politique publique saine, créer des milieux favorables à la santé, renforcer l’action communautaire pour la santé, acquérir des aptitudes individuelles, réorienter les services de santé.
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L'importance de la promotion de la santé peut être illustrée par l'idée, désormais largement connue et admise, que l'absence d'une alimentation saine, et le manque d'exercice forment une addition de facteurs conduisant à la maladie chronique : diabète, pathologie cardio-vasculaire etc.
Il ne s'agit pas simplement de faire de la prévention, mais que les individus s'approprient les raisonnements sur la base des connaissances dont on dispose.
La prévention de la santé est l'ensemble des mesures sanitaires, techniques et éducatives qui visent à la diminution ou la suppression des facteurs de risque.
La prévention primaire vise à empêcher l’apparition d’une maladie. La prévention secondaire et tertiaire vise à stopper ou à retarder l’évolution d’une maladie et ses effets par le dépistage précoce et un traitement approprié, ou à réduire le risque de rechute et de chronicité, au moyen d’une réadaptation efficace, par exemple.
Les expressions « prévention de la maladie » et « promotion de la santé » sont parfois utilisées de façon complémentaire. Bien que le contenu et les stratégies de ces deux notions se recouvrent souvent partiellement, la prévention de la maladie est définie séparément.
Dans ce contexte, la prévention de la maladie est considérée comme l’action qui provient généralement du secteur sanitaire et porte sur des personnes et des populations qui présentent des facteurs de risque identifiables, souvent associés à des comportements à risque différents.
La promotion de la santé vise à agir sur les déterminants de la santé, classés en 5 groupes : espace qui nous environne : social, naturel, urbain, alimentation, climat, bruit, habitat, conditions socio-économiques : en relations avec la situation au travail, existence et étendue de la prise en charge collective de la population, caractéristiques individuelles et conditions de vie : âge, sexe, culture, religion, classe sociale, mode de vie (célibataire...) données biographiques personnelles, paramètre physiologiques de santé, hérédité, comportements (boisson, tabagisme, pratiques déviantes...)
Le schéma suivant est proposé par NUTBEAM, un chercheur de l'OMS :
Interactions entre déterminants, objectifs et actions de santé, d'après NUTBEAM (1997)
action communautaire, support social
Degré d'instruction en matière de santé
compétences de vie, capacité à faire face, connaissances et motivation
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Environnements
organisation de la circulation, contrôle de l'environnement, règlements scolaires
Comportements
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air et eau propres, logements sûrs et abordables, lieux de travail sûrs et sains
Qualité de vie et longévité
activité physique régulière, alimentation équilibrée réduction du tabagisme
Il permet de mesurer la diversité potentielle des leviers d'action d'une politique de promotion de la santé. On note qu'un niveau minimal d'instruction d'une majorité de la population est donc primordial, car il conditionne le reste de la démarche de promotion de la santé.
On observe enfin que la prise de conscience récente de l'importance des facteurs écologiques pour la santé a d'ores et déjà un impact sur les actions de promotion de la santé.
3.
Conceptionsactuellesdel'éducationpourlasanté:
Deux approches complémentaires : individuelle et collective.
La santé est non seulement une valeur positive, mais aussi une valeur dynamique. L'éducation pour la santé est donc une action positive pour développer la capacité individuelle pour agir vis à vis de la santé. Elle utilise des campagnes régulières d'information, mais aussi des méthodes et moyens choisis de manière participative : elle cherche à développer des programmes adaptés à chaque groupe cible.
La relation avec les concepts du cours précédent : la santé est une adaptation, tout au long de la vie, la santé est un capital à sauvegarder.
Lasantéestuneadaptation:
Ce concept est d'origine biologique. Claude BERNARD a montré que l'homéostasie du milieu intérieur est nécessaire à la vie, elle permet de faire face aux transformations du milieu extérieur, qui ont un retentissement sur l'individu. Les fonctions d'autorégulation sont couplées aux fonctions d'adaptation au milieu.
DARWIN, lui, se base sur l'existence de (petites) variations individuelles. L'action du milieu sur l'ensemble de la population de l'espèce conduit à sélectionner les plus aptes. Ce raisonnement est populationnel.
L'individu est comparé à un système ouvert, dont la santé dépend du maintien de l'équilibre non seulement interne, mais aussi un équilibre dynamique d'adaptation au milieu.
Lasantéestuncapital:
La santé collective est également importante (pas seulement la santé individuelle), car c'est un capital pour la société, pour le pays tout entier. Des outils permettent de l'apprécier, de l'estimer, et de connaître la probabilité de concrétisation d'un risque potentiel.
L'étude des facteurs de risque et des facteurs de santé s'inscrit aussi dans un raisonnement « assurantiel » : on cherche à pouvoir « assurer » son capital-santé en mettant en place des systèmes d'assurance sociale. On assure un risque collectif, on se prémunit contre la survenue d'un risque futur.
La promotion de la santé consiste à augmenter la capacité des individus à s'approprier les savoirs de santé, et à s'en servir pour maintenir ou améliorer leur santé. C'est un accompagnement qui sous-tend un changement des comportements et des attitudes de l'individu. Le comportement individuel peut être modifié en faisant appel au sens de la responsabilité. Elle concerne le groupe social, et l'individu. Ces deux approches ne peuvent être séparées.
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4.
Modèlespsychosociauxexplicatifsdescomportementsdesanté:
Modèle biomédical :
Il explique le comportement de santé d’une personne par ses : prédispositions psychologiques (personnalité, motivation, capacité de compréhension), profil sociodémographique (âge, sexe, instruction), (certaines des) caractéristiques du comportement attendu (complexité, durée) et du risque à éviter (prévalence, gravité). Les actions éducatives issues de l’application de ce modèle sont principalement dirigées vers l’information objective sur les risques et les comportements préventifs, mais parfois fondée sur une « pédagogie de la peur ».
Théories de l’information et de la communication :
Elles conçoivent l’éducation pour la santé comme un acte de communication, impliquant les classiques « 5 W » : qui dit quoi à qui avec quels moyens et avec quel effet ? Les facteurs considérés sont les caractéristiques de l’émetteur, du récepteur, du message, du canal et du code. Ce modèle a été très utilisé dans les approches médiatiques et les campagnes de masse. En faisant de l’éducation pour la santé une question de compréhension et d’adéquation du message, il a réduit le problème à certaines de ses composantes.
Théories de la personnalité :
Ce sont celles : du « lieu de contrôle de la santé » (Health Locus of Control) (Rotter, 1966 ; Wallston et coll., 1976) : elle a mis en évidence une forte relation entre la croyance d’une personne en sa capacité de maîtriser sa santé et les comportements de santé qu’elle adopte. Le lieu de contrôle peut être interne (l’individu lui-même), externe (les autres) ou de chance (hasard, Dieu), ou une combinaison des trois ; il est composé de deux volets, le sentiment de pouvoir et le sentiment de responsabilité (devoir). des « logiques de santé » (Capet, 1985) : elle concerne la tendance d’une personne, en fonction de son histoire familiale de santé, à s’inscrire dans une des deux logiques de santé (gestion ou abandon) qui expliquent ses comportements et ses réactions face à une situation ou un risque.
Théories valeurs-attentes :
Leur principale application est le modèle des croyances de santé (Health Belief Model). Il prend en compte : le « sentiment de menace » (vulnérabilité au risque et gravité des conséquences), le « rapport avantages-inconvénients » (ou coût-bénéfice) entre comportement préventif et risque. Fishbein et Ajzen (1975), puis Triandis (1977) ont ajouté à ces théories les concepts d’« attitude vis-à-vis du comportement préventif » et d’importance de la norme sociale, objective et subjective, ainsi que la place et la force de l’habitude.
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PERCEPTIONS INDIVIDUELLES (SENTIMENT DE MENACE)
Vulnérabilité au risque et gravité des conséquences
FACTEURS DE MODIFICATION DU COMPORTEMENT
Âge, sexe, origine ethnique, Personnalité, Connaissances socio-économiques
Perception de la menace de maladie
Faits incitant à l'action : - éducation, - symptômes, - informations générales
Schéma non projeté en cours, mais qui peut être utile pour comprendre le modèle ; plus de précisions :
5.
Modèlesd'éducationpourlasanté:
Modèle PRECEDE* :
PROBABILITÉ D'ACTION
Bilan des avantages et des obstacles au changement de comportement
Probabilité du changement de comportement
Université de Twente (NL)
(Green et coll.,1980; Green et Kreuter,1991)
Il a été le premier modèle multifactoriel, non exclusivement psychologique, développé et utilisé en éducation pour la santé. Il s’attache à plusieurs diagnostics successifs, social, épidémiologique, comportemental, éducatif puis administratif, et utilise notamment le modèle des croyances de santé.
Il intègre les facteurs psycho-sociaux, et détermine la capacité/incapacité à comprendre et agir en fonction des déterminants de la santé.
*Predisposing, Reinforcing, Enabling Causes in Educational Diagnosis and Evaluation
Théories d’apprentissage social :
(Bandura,1986)
Appliquées surtout à partir de la théorie de l’autoefficacité (self-efficacy theory) qui complète les précédentes par la prise en compte du sentiment d’« être capable de réaliser et réussir le comportement souhaité » (attente de maîtrise) et de la croyance que « le comportement apportera effectivement le résultat de santé attendu » (attente de résultat).
Théorie des représentations sociales :
Appliquée à la santé, elle postule que les représentations sociales de la santé (et d’autres objets en relation avec la santé) sont le principal facteur d’influence de la construction, de l’adoption et du changement des comportements de santé.
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Modèles intégratifs :
Plus récents (à partir de 1989, 1992), ils tentent d’articuler les contenus des modèles et théories antérieurs en un ensemble plus global, dépassant les points de vue « unidisciplinaires » jugés trop limités dans leurs visions et leurs apports.
Il prend notamment en compte les représentations de la maladie et les croyances de santé : la maladie n'a pas la même valeur pour tout le monde, pour certains, elle est valorisante (on s'occupe de moi, j'ai du temps libre), certains ont des croyances qui impliquent des raisons qui n'en sont pas dans la maladie, ou confondent les liens entre déterminants et santé réelle.
Conclusion sur les modèles :
Un programme d'éducation pour la santé est un processus qui vise à confèrer aux populations le moyen d'assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé et de l'améliorer.
Dans les deux sous-chapitres qui précèdent, on observe que, selon que l'on retient l'un ou l'autre des modèles psychosociaux des comportements de santé, on a tendance à mettre en œuvre certains modèles d'éducation pour la santé plutôt que d'autres.
Ce schéma propose une synthèse des choix de types de programmes d'éducation :
Modèle d'éducation
Logique d'ENSEIGNEMENT (fondée sur l'enseignant)
Logique d'APPRENTISSAGE (fondée sur l'apprenant)
Deccache et Meremans, 2000 (BE)
Modèle psychosocial des comportements de santé Biomédical Biopsychosocial Type 1 Type 2
enseignement de savoirs médicaux
Type 3
apprentissage des savoirs médicaux
enseignement desanté physique, mentale et sociale Type 4
apprentissage desanté physique, mentale et sociale
Les types 3 et 4 privilégient l'analyse de la façon dont l'individu peut le mieux apprendre et pratiquer. Ils conduisent en général à adopter des méthodes participatives.
6.
Miseenœuvredeprogrammesd'éducationpourlasanté:
Voici un exemple de mise en œuvre d'un programme du type 4, concernant le VIH.
objectif : approche : sujet : contenu :
éducateur : ex. de parcours :
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prévention de la maladie / maintien de la santé personnalisée, adaptée aux besoins de l'individu négociable entre le formateur et l'apprenant relations affectives et sexuelles dans le cadre du SIDA ou thème plus général si cela est prioritaire pour l'apprenant tient un rôle de facilitateur ou de formateur organisation spontanée d'un groupe de discussion sur le thème de la rencontre de nouvelles personnes et sur la relation de confiance dans l'amour, avec un animateur choisi par le groupe.
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On note que l'on garde malgré tout une approche structurée, que l'objectif est clair, identifié dès le départ et invariant. Ce sont les moyens et méthodes qui peuvent être adaptés.
1.
II.
L'ÉDUCATION DU MALADE ATTEINT DE MALADIE CHRONIQUE
Éduquerpourmieuxsoigner:
Le but recherché : acquisition par la personne malade de compétences pour redéfinir et retrouver une norme de santé personnelle.
Définition de l'éducation thérapeutique du patient (OMS – 1998) :
L'éducation thérapeutique du patient devrait permettre aux patients d'acquérir et de conserver les capacités et compétences qui les aident à vivre de manière optimale leur vie avec leur maladie. Il s'agit par conséquent, d'un processus permanent, intégré dans les soins, et centré sur le patient.
L'éducation implique des activités organisée de sensibilisation, d'information, d'apprentissage de l'autogestion et de soutien psychologique concernant: la maladie, le traitement prescrit, les soins, le cadre hospitalier et de soins, les informations organisationnelles, les comportements de santé et de maladie
Elle vise à aider les patients et leurs familles à : comprendre la maladie et le traitement, coopérer avec les soignants, vivre plus sainement et maintenir ou améliorer leur qualité de vie.
Une maladie chronique est une maladie qui ne guérit pas, que l'on garde tout au long de la vie, à laquelle il faut s'adapter de façon permanente pour trouver un équilibre dynamique.
L'éducation thérapeutique a pour but de mieux soigner, en apprenant à l'individu à s'autogérer.
Le malade doit comprendre ce qu'est sa maladie, la connaître, puis savoir faire les gestes nécessaires à ses soins.
2.
Notiondetemps:
L'éducation thérapeutique s'adresse à des personnes malades qui vont être amenées à gérer leurs traitements et leurs soins en collaboration avec des soignants pendant de longues périodes de temps, voire toute leur vie.
Ce qui diffère de l'éducation à la santé, c'est l'échelle de temps. Il y a urgence à parvenir à un résultat, car le risque n'est plus potentiel, il s'est déjà concrétisé, et demeure celui d'une aggravation.
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3.
Exempled'unparcoursd'éducationavecunmaladeatteintdediabète:
Exemple du diabète insulino-dépendant. Il y a 250 000 personnes atteintes en France actuellement. C'est une maladie auto-immune qui voit la destruction des cellules fonctionnelles des îlots de Langerhans.
L'insuline régule le taux sanguin de glucose, son stockage au niveau du foie, et son utilisation dans les muscles. Son absence peut provoquer une hypoglycémie jusqu'au coma et à la mort, mais aussi une hyperglycémie potentiellement létale.
Il s'agit d'amener le patient à reconnaître et comprendre les signes de son évolution, et à accomplir les gestes nécessaires à temps. Il s'agit aussi d'équilibrer de façon aussi stable et durable que possible le diabète afin d'éviter et de retarder l'ensemble des complications à long terme, qui comprennent la détérioration de nombreux organes.
Le patient doit mesurer son glucose, et d'effectuer lui-même ses injections. Le malade doit prendre en compte, maîtrise et être responsable :
prendre en compte son alimentation son activité physique, maîtriser les actions à accomplir (décisions et gestes, mesure des constantes et injection), être responsable (de lui-même et de sa conduite, par exemple alimentaire).
Une simple information, mêle éclairée, n'est pas suffisante. On demande au malade d'être soignant de soi, d'être un auto-soignant. Il faut le former pour lui donner des compétences spécifiques, construire avec lui dans un projet de soins et de vie, pour qu'il puisse maîtriser sa maladie. Le projet sera centré sur le patient, avec un dispositif d'apprentissage tout à fait particulier, du type 4 vu plus haut. Il nécessite un engagement réciproque enseignant / enseigné, avec une interaction forte.
Les compétences acquises dans ce type de programme : de raisonnement et de décision, faire comprendre comment moduler la dose d'insuline, en fonction de la glycémie du matin, de son exercice physique, comment s'adapter au décalage horaire, aux changements de rythme et de milieu du soin : ateliers d'apprentissage pour la mesure de la glycémie, l'injection d'insuline, sociales : le malade devient un formateur, à partir de sa propre expérience de la maladie, auprès d'autres malades (importance des associations de malades)
4.
Aspectsinstitutionnels:émergenced'unevolontépolitique:
Plan National d'Éducation pour la Santé, plan de santé publique relatif aux maladies chroniques (2002-2006) non traité en cours en 2007
Conclusion :
La maladie chronique nécessite d'apprendre à vivre avec elle, en adaptant son comportement. L'accompagnement a pour but de pouvoir se réapproprier sa vie. « Le patient est le guide car lui seul est à même d'indiquer le chemin et de donner le sens. »
Sources : Les textes des sous-chapitres I.4. et I.5., concernant les théories de comportements de santé et les modèles d'éducation, proviennent presque intégralement d'undocumentconsultable sur le site de la Faculté des Sciences du Sport et de l’Education Physique de l'Université de Montpellier I, où l'on trouve également d'autres parties proches de ce cours...Glossaire de la promotion de la santésur le site de l'OMS.
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