ETUDE MICRO CREDIT DW

Joce

Informations

• Publié par: Unne
• Nombre de lectures: 73
• Langue: Français

Extrait

Dossier Micro crédit

Etude des possibilités de micro crédit à Doundoulma………Page 2
Entretiens avec les femmes du village de Doundoulma……..Page 7

Par Delphine Weil



















1


Partie I : Etude des possibilités de micro crédit à Doundoulma (Nabitenga 1 ) :


Dans quelles mesures serait-il possible d’envisager un micro crédit afin d’aider à
l’épanouissement du commerce du savon au beurre de karité produit par la
communauté des femmes du village de Doundoulma ?

- Etude de la production du savon au beurre de karité :

* Aujourd’hui comment fonctionne la production du savon au beurre de karité entreprise par
les femmes de Nabitenga 1 ?

^ Matières premières :

µ Les matières premières utiles à la production du savon sont la noix de karité et noix
d’arachide desquelles les femmes extraient le beurre de karité et l’huile d’arachide en vue
de produire le savon.

µ Comment se procurent-elles ces matières ? Ces matières premières sont
principalement achetées ( et non produites dans leurs cultures ). A ce titre il convient de
noter ici la spécificité du marché de chacune de ces deux matières qui évolue en termes
de prix, aussi les femmes spéculent-elles et attendent le moment où le prix est au plus
bas pour acheter en grande quantité les matières nécessaires.

µ Enfin en termes de quantité :

§ Production : 80 boules de savon tous les 5 jours ( hors saison des pluies : qui dure
combien de temps ??? nécessaire de le savoir afin de déterminer la quantité de savons
produite à l’année … )

§ Quantité de matières premières :

. 20 sacs de 50kg d’arachides pour 2 mois de production d’huile ( mais l’huile ainsi
produite est-elle entièrement destinée à la production de savon ? ). 1 sac d’arachide
de 50kg donne 40 plats d’arachides et coûte 100 000 francs. 10 sacs de 50 kgs
d’arachide pour 1 mois = 500 kgs d’arachide pour 1 mois ( 30 jours divisés par 5 = 6
x 80 boules de savon = 480 boules de savon ) 1 sac de 50 kgs d’arachide coûte 100
000 frcs dc pour le mois 100 000 x 10 sacs = 1 000 000 francs pour les arachides
destinées au savon ( ? ).

. 3 plats de noix de karité pour 6 litres d’huile d’arachide. Mais ici, quant aux noix
de karité nous détenons trop peu d’informations ( problème quant aux unités de
mesure ) pour évaluer la quantité nécessaire de cette matière première et donc son
coût.

2 ^ Ustensiles : Moule à savons défectueux, cuve(s), décortiqueuse des noix d’arachide (
mais de manière plus indirecte puisque la production de l’huile d’arachide requiert en
amont que les arachides soient décortiquées )…

* Quelles améliorations sont envisageables ? Par quels moyens pourrions-nous améliorer
cette production ? ( Et dans quelles mesures un financement par micro crédit pourrait y
concourir ? )

^ Il s’agirait d’agir sur deux plans :

µ Tant au plan de la qualité du produit à améliorer,

µ Qu’au niveau du prix de revient à diminuer associé à un accroissement de la
productivité

En d’autres termes il conviendrait de permettre une réduction du coût de production,
associée à une plus grande productivité conduisant à une diminution du prix de vente,
conservant toutefois une marge bénéficiaire. Ajoutons que ce produit au prix diminué sera
de qualité égale au savon proposé par la concurrence et serait par là préféré au second.

^ Comment concrètement ?

µ par l’achat de moule(s) à tampon(s) ( ou moule(s) et tampon(s) ) permettant de marquer
le savon et de faire des boules de savons esthétiques, rendant en conséquence le produit
plus attractif et donc plus concurrent.

µ par l’octroi d’une somme « conséquente » d’argent permettant aux femmes de
Nabitenga 1 d’acheter les matières premières en plus grande quantité ( qu’auparavant )
durant la période de spéculation propice. Ajoutons ( sur requête des femmes ) deux plus
grandes bassines ainsi que trois bidons de 20 L afin de permettre au plan matériel ce
développement de l’activité, cet accroissement de la productivité.

- Etude de marché : Le marché du savon au beurre de karité sera t-il capable d’absorber la
plus grande quantité de savons ( à écouler ) produite par les femmes de Nabitenga 1 ?

* Qu’en est-il aujourd’hui de l’écoulement de la production de savons des femmes de
Nabitenga 1 ?

A l’heure actuelle les femmes de Nabitenga 1 vendent la boule de savon au même prix que
la concurrence ( à savoir à 150 francs ), mais leurs boules de savon, étant moins esthétiques,
sont vendues plus grosses ( nous pouvons probablement considérer cette taille « excessive »
du savon de Nabitenga 1 comme une façon de compenser un défaut de qualité ), et les
destinataires de ce commerce sont les seuls utilisateurs directs ( locaux ).
3
Quant à la question de l’écoulement de cette production, les femmes produisent 80 boules
de savon tous les 5 jours et écoulent la moitié de cette production le premier jour de marché
le plus souvent ( les femmes s’arrangent pour produire à l’occasion de ce premier jour de
marché ). Par la suite elles affirment vendre l’ensemble des boules de savon restantes dans
la semaine.


* Que peut-on espérer d’un microcrédit dans ce secteur de production en termes
d’augmentation du profit, des bénéfices ?

^ Un produit plus concurrent et un spectre du marché élargi :

Les femmes de Nabitenga devraient, suite à notre « intervention », pouvoir proposer sur le
marché un savon de meilleure qualité à un prix de vente inférieur à la concurrence ( car prix
de revient diminué ) et en quantité plus abondante. En d’autres termes, si l’on permet aux
femmes de réduire leur coût de production du savon tout en agissant sur sa qualité, celles-ci
pourront proposer un savon de qualité probablement égale à la concurrence mais vendu à un
coût inférieur à celui pratiqué par la concurrence… En outre, ce savon plus esthétique et
plus concurrent pourrait permettre aux femmes d’élargir l’éventail des acheteurs, c’est-à-
dire qu’ainsi elles pourraient toucher tant les utilisateurs directs de ce produit que les
revendeurs.

^ Quant à l’augmentation du profit escompté :

Lorsque nous abordons le thème des bénéfices et tentons d’évaluer l’augmentation de la
marge bénéficiaire que les femmes pourraient retirer d’un micro financement, ces dernières
avancent qu’il y a un réel rapport de proportionnalité entre l’augmentation de la production
et l’augmentation des bénéfices, semblant ainsi insinuer que le marché sera(it) tout à fait
capable d’absorber cette plus forte production. Ainsi les femmes affirment que multiplier la
production par deux conduirait à multiplier de la même manière les bénéfices par deux.
Cette analyse de marché est probablement trop « lisse », mais nous manquons
d’informations pour la confirmer ou à l’inverse la démentir.

- Le micro crédit dans le village de Doundoulma, une « intervention » adaptée aux réalités ?

* Réception du concept de micro crédit :

^ La référence à l’expérience du village voisin :

La chef des femmes nous précise que la communauté est déjà informée relativement au
micro crédit. En effet un groupement voisin s’est trouvé aidé par la structure associative
« Promofemme » qui leur fit un don de 30 000 francs afin de les aider, sans
nécessairement viser une activité spécifique. Ce don permettait aux femmes de le destiner
à ce qu’elles désiraient, et elles décidèrent d’injecter cette somme dans la fabrication de
savon et d’huile d’arachide. Enfin les femmes destinèrent une partie des bénéfices ( 50
000 francs ) à la construction d’une bâtisse et mirent en outre 60 000 de côté, versés en
4 banque. Notons que cette expérience se déroula sur une période de sept ans. Si la notion
de l’argent et sa « bonne » utilisation, destination est ici mise en lumière, il ne s’agi