Etude opiacés V2 OD
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Etude du niveau de connaissance des facteurs de risques d’overdose par les Usagers de Drogues dans 3 départements français (Meuse, Somme, Haute-Loire) Dr Maroussia WILQUIN, CH Abbeville (80), Dr Dominique GUIRLET, CH Bar-le-Duc (55), Dr Antoine GERARD, CH Le-Puy-en-Velay (43) Contexte Un collectif d’associations , impliquées dans la réduction des risques et plus particulièrement sensibilisées aux risques d’overdose que prennent les usagers de drogues, décide en fin d’année 2008 de concevoir un document d’information sur les risques d’overdose et la façon les prévenir. Il s’agit de : • Nova Dona (CSAPA et CAARUD à Paris) et son directeur Mustapha BENSLIMANE, • l’ARUDA (Association pour la Réinsertion des Usagers de Drogues du secteur d’Abbeville dans la Somme) et sa présidente le Dr Maroussia WILQUIN, • ASUD Nîmes (CAARUD et Association d’usagers) et son directeur Jef FAVATIER. En janvier 2009, un comité scientifique s’emploie à la rédaction du contenu. Aux initiateurs du projet cités précédemment, s’ajoutent le Pr Christophe LANÇON, psychiatre à Marseille, Elisabeth KENNEDY, pharmacien d’officine à St-Germain-en-Laye, Pascaline DEBRABANT, infirmière à St-Valéry-sur-Somme, Etienne MATTER, représentant les usagers, le Dr Bruno VANRENTERGHEM, médecin urgentiste à Dunkerque et le Dr Michel KFOURY, urgentiste à Abbeville. Dès avril 2009, avec le concours financier et logistique des Laboratoires Bouchara-Recordati, une plaquette d’information ...

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Etude du niveau de connaissance des facteurs de ris ues d’overdose ar les Usa ers de Dro ues dans 3 dé artements français Meuse, Somme, HauteLoireDr Maroussia WIL UIN, CH Abbeville 80 , Dr Domini ue GUIRLET, CH BarleDuc 55 , Dr Antoine GERARD, CH LePuyenVelay (43)
Contexte Un collectif d’associations , impliquées dans la réduction des risques et plus particulièrement sensibilisées aux risques d’overdose que prennent les usagers de drogues, décide en fin d’année 2008 de concevoir un document d’information sur les risques d’overdose et la façon les prévenir. Il s’agit de : Nova Dona (CSAPA et CAARUD à Paris) et son directeur Mustapha BENSLIMANE, l’ARUDA (Association pour la Réinsertion des Usagers de Drogues du secteur d’Abbeville dans la Somme) et sa présidente le Dr Maroussia WILQUIN, ASUD Nîmes (CAARUD et Association d’usagers) et son directeur Jef FAVATIER. En janvier 2009,un comité scientifique s’emploie à la rédaction du contenu. Aux initiateurs du projet cités précédemment, s’ajoutent le Pr Christophe LANÇON, psychiatre à Marseille, Elisabeth KENNEDY, pharmacien d’officine à StGermainenLaye, Pascaline DEBRABANT, infirmière à StValérysurSomme, Etienne MATTER, représentant les usagers, le Dr Bruno VANRENTERGHEM, médecin urgentiste à Dunkerque et le Dr Michel KFOURY, urgentiste à Abbeville. Dès avril 2009, avec le concours financier et logistique des Laboratoires BoucharaRecordati, une plaquette d’information est mise à disposition des usagers de drogues dans tous les lieux qu’ils fréquentent (CSST/CSAPA, services hospitaliers, pharmacies d’officine, CAARUD et associations d’usagers…). C’est un document de 16 pages, format poche, qui décline son message en trois parties distinctes : 1.Connaitre les facteurs de risque 2.Reconnaitre les signes d’overdose 3.Savoir réagir en cas d’overdose
L’objectif est de participer activement à la réduction du nombre d’overdoses mortelles liées aux opiacés licites ou illicites, nombre d’overdoses dont on peut craindre une hausse liée à un retour confirmé de l’héroïne comme le laissent suggérer les informations convergentes fournies par les dispositifs de surveillance (Trend, Oppidum, OEDT…) (1). Début 2010, c’est près de 100 000 plaquettes de ce type qui ont été diffusées en France auprès des intervenants en toxicomanie. A côté de cette diffusion généralisée,une opération originale a été menée dans le département de la Meuse (55) à la fin du mois de mai 2009.L’expérience de la Meuse Si ce département est rural, il se situe pourtant à la dixième place en nombre de patients recevant un traitement de substitution opiacée par buprénorphine haut dosage (Subutex® et ses génériques) :26 patients pour 10 000 habitants, chiffre légèrement supérieur au département Paris (75) ou des BouchesduRhône (13) ou encore de la SeineSaintDenis (93). Cet indicateur peut être considéré comme reflétant la prévalence de la dépendance aux opiacés, en l’occurrence élevée pour la Meuse, plaçant celleci à la 11ème place des départements français. Concernant la méthadone, avec un chiffre de près de 6 patients pour 10 000 habitants, elle se place làaussi audessus de la moyenne nationale et à la 25ème place au classement national (2). Dans ce département comme ailleurs, les plaquettes de prévention ont été diffusées auprès des intervenants du champ sanitaire (médecins et pharmaciens impliqués dans le suivi de patients toxicomanes, centres de soins spécialisés) par BoucharaRecordati mais également par d’autres circuits moins habituels. En effet en coopération avec les Procureurs de la République de Bar le Duc et de Verdun et Monsieur le Préfet de la Meuse, ce document d'information va également être diffusé par les services de police et de gendarmerie à l'occasion des enquêtes et auditions impliquant des toxicomanes ainsi qu'aux populations à risque dans les établissements scolaires et de formation professionnelle. L’évaluation Avant même la diffusion des plaquettes, la question de l’évaluation de l’efficacité d’une telle mesure est apparue indispensable aux personnes impliquées dans le projet. Evaluer l’efficacité en termes de mortalité eût été audacieux mais probablement compliqué. Nous avons alors parié sur une évaluation comparative, avant et après la diffusion de la plaquette, du niveau de connaissance par les usagers euxmêmes des facteurs de risque d’overdose et ce, sur 3 bassins de populations distincts. En avril 2009, et avant que les plaquettes de prévention ne soient diffusées, le questionnaire ciaprès a été administré aux usagers sur les sites suivants : Le bassin d’Abbeville dans la Somme, au NordOuest de la France sous la responsabilité du Dr Maroussia WILQUIN. Le département de la Meuse, dans l’Est de la France, sous la responsabilité du Dr Dominique GUIRLET. Le département de la HauteLoire, et plus particulièrement le bassin de population du PuyenVelay, sous la responsabilité du Dr Antoine GERARD.
Voici les questions posées aux usagers qui se sont présentés dans les structures des 3 bassins de population au cours de la deuxième quinzaine d’avril : Age : Sexe : 1. Depuis combien de mois consommezvous des substances opiacées (héroïne, morphine, codéine, médicaments de substitution…) comme substances principales : ____ 2. Vous considérezvous comme usager (plusieurs réponses possibles) : Très occasionnel / occasionnel / régulier / très régulier / dépendant 3. Quels sont vos modes habituels de consommation (plusieurs réponses possibles) ? Injection / absorption par la bouche / fume / sniff / autre : 4. Avezvous déjà fait ce que vous pensez être une overdose ? Oui / je crois / je ne crois pas / non 5. Sur une échelle de 0 à 10, à combien estimezvous votre connaissance des facteurs de risques d’overdose (0 = connaissance nulle, 10 = parfaite connaissance), en dehors du fait de consommer des substances opiacées : 6. Connaissezvous les signes d’overdose sur vous ou quelqu’un en votre présence : Oui / je crois / je ne crois pas / non 7. Pensezvous savoir comment réagir si quelqu’un en votre présence fait une overdose : Oui / je crois / je ne crois pas / non 8. Avezvous déjà eu de la part d’un professionnel (santé, justice, social…), une information concrète sur les facteurs de risque d’overdose et comment réagir en cas d’overdose : Oui / non
Ce premier travail donne une photographie du niveau de connaissance des usagers par rapport à la problématique des overdoses.Nous effectuerons en avril 2010 une seconde vague d’enquête sur les 3 bassins de populationsur lesquels nous exerçons. La comparaison des données indiquera dans quelle mesure les usagers que nous suivons améliorent leur niveau de connaissance sur ce sujet. L’analyse des questionnaires a été confiée à la société CENBIOTECH à Dijon. Population étudiée Caractéristiques générales des patients 255 usagersont répondu au questionnaire administré dans les structures des trois bassins de population. Des hommes pour la plupart (84%), âgés de 17 à 56 ans, dont 18,8% ont moins de 22 ans et 31,8% plus de 30 ans. Au total, plus de la moitié des usagers sont âgés de plus de 25 ans (tab. 1). Tableau 1 : Répartition de la population en fonction de l’âge des usagers
La majorité d’entre eux (62,5%) consomme des opiacés depuis trois ans ou moins (plus de huit ans pour près de 14%).Plus des troisquarts (76,9%) se déclarent dépendants(tab. 2), et11,5% affirment avoir déjà fait une overdose(3,2% croient en avoir déjà fait une). Tableau 2 : Répartition par modalité d’usage
Concernant les modes habituels de consommation (plusieurs réponses possibles),le sniff (67,5%) arrive largement en tête,devant l’absorption par la bouche (42%) et loin devant la fumée (29%) ou l’injection (13,7%).A posteriori, la question posée pouvait induire une erreur dans le choix de la réponse (le pourcentage élevé de fume incite à penser que certains usagers interrogés ont évoqué ici la consommation de cannabis par exemple). La forte prévalence de l’absorption par la bouche est probablement liée à une représentation élevée d’usagers bénéficiant d’un traitement de substitution opiacée. Quoi qu’il en soit, cette enquête fait apparaitreplutôt faible (13,7 %) à l’inverse de l’usage en sniff (67,5un taux d’injecteurs %)qui peut aussi bien concerner l’héroïne que certains médicaments de substitution opiacée. C’est cette dernière donnée dont l’extraction nous parait significative. Résultats 1.Niveau de connaissance des facteurs de risques d’overdose Cotée de 0 (connaissance nulle) à 10 (connaissance parfaite),la connaissance des facteurs de risque d’overdose (OD) par les usagers euxmêmes semble plutôt bonne : 6,3 en moyenne. La plupart s’attribue entre 3 et 5 (32,5%) ou entre 6 et 8 (32,1%). Malgré cela, c’est 40 % d’usagers qui ont une connaissance des facteurs de risque d’OD inférieure à 5(tab. 3). Tableau 3 : Répartition par niveau de connaissance des facteurs de risque d’OD
2.Identification des signes d’overdose par les usagers Si on évalue la connaissance des signes d’overdose sur euxmêmes ou sur une autre personne en leur présence, seul un petit tiers des usagers interrogés (30,4%) déclare connaître les signes d’OD. 39,9% croient les connaître et presqu’un quart ne les connait pas (22,9) ou ne croit pas les connaître (tab. 4).
Tableau 4 : Connaissance des signes d’overdose
3.Aptitude à réagir en cas d’overdose Seul 30% des usagers interrogés déclarent clairement (OUI) savoir réagir si quelqu’un faisait une overdose en leur présence. Une proportion presque équivalente (28,1%) ne sait pas comment réagir (NON) si quelqu’un fait une OD. Le reste se répartit entre ceux qui ne croient pas savoir et ceux qui croient savoir (tab. 5). Tableau 5 : Réaction en cas d’overdose chez un tiers
4.Information de la part d’un professionnel sur les overdoses Presque 70% des personnes interrogées disent n’avoir jamais reçu d’information sur ces sujets de la part de professionnels, de la santé, de la justice ou du social. C’est une part élevée d’usagers non informés par les différents professionnels si l’on tient compte du nombre et de la diversité d’entre eux qui croisent leur trajectoire (Assistants sociaux, éducateurs, médecins, pharmaciens, psychologues, pairs…).
5.Différences liées aux sites de l’étude Si les patients se répartissent globalement de la même manière en fonction des tranches d’âge à Abbeville (80) et au PuyenVelay (43),47,6% de ceux de la Meuse (55) ont plus de 30 ans. L’âge moyen des usagers suivis est ainsi de 31,3 ans contre 27,4 et 26,1 sur les deux autres sites de l’étude (tab. 6). Tableau 6 : âge moyen en fonction du site de l’étude
L’ancienneté de la consommation ne varie pas de manière significative en fonction de l’investigateur mais, la presque totalité (94,2%) des répondants se déclare dépendants en Meuse, contre 75% au PuyenVelay et seulement 58,7% à Abbeville (tab. 7). Tableau 7 : Pourcentage d’usagers se déclarant dépendants selon le site
Les usagersdu PuyenVelay et de la Meusepar ailleurs ont une meilleure connaissance des facteurs de risque d’overdose,où plus de 60% ont une note supérieure à 6 contre moins de 45% à Abbeville. En moyenne par site, c’est dans la Meuse que les usagers déclarent connaître le mieux les facteurs de risque d’overdose (tab. 8). Cette connaissance étant par ailleurs corrélée à l’âge, ce résultat n’est pas surprenant.
Tableau 8 : Niveau de connaissance des facteurs de risques d’OD (coté de 0 à 10) selon le site
Enfin, dans cet échantillon d’usagers, une part importante d’entre eux a fait ou croit avoir fait une overdose avec des différences non significatives selon les sites.Ce pourcentage est élevé, près de 15% des usagers sur les 2 items, dans cette étude(tab. 9).Tableau 9 : Pourcentage de patients ayant fait ou croyant avoir fait une OD
Discussion Cette étude est, à notre connaissance, la première en France à explorer la connaissance des usagers visàvis des overdoses (connaissance des facteurs de risque, reconnaissance des signes en cas d’overdose, et aptitude à gérer une overdose chez un tiers). L’échantillon  255 usagers  nous paraît suffisant pour tirer sinon des conclusions au moins des enseignements. Il est avant tout édifiant de constater que près de70 % des usagers interrogés déclarent ne pas avoir eu d’information de la part d’un professionnel sur ce sujet. Au cours de leurs trajectoires, bon nombre d’entre eux ont probablement rencontré de multiples intervenants du champ social, sanitaire ou encore judiciaire. Chacun de ces professionnels devrait s’atteler à diffuser une information sur les risques d’overdose et contribuer ainsi à réduire la mortalité
des usagers. Dans la mesure où15 % d’entre eux ont déjà ou croient avoir déjà fait une overdose, on peut estimer que l’impact d’une information systématique et répétée sur les risques d’overdose pourrait être bénéfique en termes d’overdoses évitées et de vies sauvées, même si nous avons conscience de la difficulté à l’établir. Sila connaissance des facteurs de risque d’overdose semble assez bonnedans cette étude (près de 60% des usagers l’évaluent à plus de 5, sur une échelle de 0 à 10), il faut préciser qu’elle est établie sur le mode de l’autoévaluation et que les usagers interrogés n’ont pas été questionnés sur les facteurs de risque connus par eux (coconsommations, injection, niveau de tolérance…). Nonobstant, il reste une part élevée qui déclare ne pas ou peu connaître les facteurs de risque, et c’est vers eux, les plus jeunesa priori, que doivent s’orienter les efforts en matière d’information et de prévention. Courant 2010, nous resoumettrons aux usagers qui fréquentent nos structures un nouveau questionnaire afin de mesurer leur niveau de connaissance sur l’overdose. Ce deuxième questionnaire sera administré après une période au cours de laquelle nous aurons remis les plaquettes de prévention réalisées par le collectif d’associations (Asud Nîmes, ARUDA, Nova Dona). Notre ambition est d’améliorer le niveau de connaissance des usagers sur l’overdose, notamment sur les 3 points évoqués dans cette même plaquette (connaître les facteurs de risque, reconnaitre les signes d’overdose, savoir réagir en cas d’overdose). Les résultats de cette enquête nous incitent à préconiser une mise à disposition massive de cet outil de prévention dans tous les lieux de passage des usagers de drogueet par tous les intervenants qui les rencontrent, quel que soit leur champ d’activité.Il est nécessaire que les professionnels prennent conscience de leur rôle dans la prévention et l’information des usagers avec un langage clair et adapté. La description des facteurs de risque et des signes d’overdose nous parait de nature à contribuer à leur prévention. La description pédagogique par les croquis sur la PLS (Position Latérale de Sécurité) pourrait être très utile quand un usager est en présence d’un tiers qui fait une overdose. Enfin, signalons qu’un poster existe afin d’attirer l’attention des usagers sur la disponibilité des guides de prévention.
Bibliographie: 1.CadetTaïrou A. et al., Phénomènes émergents liés aux drogues en 2006 Huitième rapport national du dispositif Trend, OFDT, février 2009 2.Velastegui S. et Carpentier D., Analyse de la répartition par département des patients recevant un traitement par BHD et par méthadone. Le Flyer, n° 33, septembre 2008 : 617.
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