Madame la Ministre, chre Roselyne, Monsieur le Prsident du conseil gnral, Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Parlementaires, Monsieur le Prfet, Mesdames, Messieurs,
C'est la premire fois qu'un Prsident de la Rpublique rend visite au personnel d'un hpital psychiatrique. Je n'en tire aucune fiert personnelle. Je considre que, faisant cela, je ne fais que mon devoir parce que vous accomplissez chaquejouruneuvreremarquableauservicedelasocitetsivousn'tiezpasl,bienpeunombreuxseraientles volontaires pour faire votre travail. Vous travaillez dans un environnement rude pour prendre en charge des patients qui peuvent ne pas accepter les soins. Votre rle est de gurir les maux de l'me, les souffrances mentales qui sont sans doute les plus mystrieuses et les plus difficiles traiter. Vos moyens d'agir, ce ne sont pas les IRM, les blocs opratoires, les prothses : ce sont vos paroles, votre savoir-faire dans la relation avec le patient, les mdicaments aussi. Votre exercice professionnel et votre pratique sont la fois riches et complexes. Votre mtier, j'en suis bien conscient, comporte des risques. Votre travail vous apporte de grandes satisfactions quand un malade va mieux. Mais il y aussi l'agressivit, la violence, les radmissions frquentes de tous ces patients dont vous vous demandez si la place est bien ici. Je comprends fort bien que, certains jours, les difficults de votre mtier vous psent. Ces jours-l, quand vous ressentez ce poids, vous devez aller puiser dans l'amour de votre travail, la solidarit de vos collgues la force de continuer. Mdecins, psychologues, infirmires, aides-soignantes, techniciens, agents de service, personnels administratifs en milieu psychiatrique, il n'y a aucune raison de cacher votre mtier, vous tes indispensables la socit. Le rle du chef de l'tat, c'tait d'abord de dire aux Franais : regardez ces professions dont nous avons besoin. De tous les soignants, vous tes sans doute ceux qui connaissent le plus intimement vos patients. Vous prodiguez des soins au long cours des personnes qui, pour gurir, doivent pouvoir s'ouvrir vous et aux autres. tablir une relation personnelle entre vos patients et vous, c'est la cl. C'est ce qui fait l'extrme exigence de votre rle. C'est ce qui en fait galement la noblesse. J'ai voulu vous rendre hommage vous, les personnels de l'hpital psychiatrique, qui fait finalement peu parler de lui, l'hpital psychiatrique, qui est souvent incompris, l'hpital psychiatrique, qui est rarement reconnu. Lorsque l'on parle d'tablissements d'excellence, on parle bien souvent d'autres tablissements que des vtres.
Comme notre socit a besoin de vous, nous devons nous engager pour que l'on parle de vos tablissements autrement qu' l'occasion de faits divers qui mettent en cause les patients qui vous sont confis. mes yeux, ces faits divers ne remettent nullement en question votre comptence, votre dvouement et les services que vous rendez la socit. Mais ces faits divers doivent nous interroger tous, y compris moi, sur les lacunes que peut rvler notre systme d'organisation et de fonctionnement de la prise en charge. Surtout lorsque des drames ne peuvent pas tre imputs la