La pharmacie à Montpellier avant les statuts de 1572 (suite) - article ; n°86 ; vol.22, pg 265-305
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Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 1934 - Volume 22 - Numéro 86 - Pages 265-305
41 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1934
Nombre de lectures 98
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Louis Irissou
La pharmacie à Montpellier avant les statuts de 1572 (suite)
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 22e année, N. 86, 1934. pp. 265-305.
Citer ce document / Cite this document :
Irissou Louis. La pharmacie à Montpellier avant les statuts de 1572 (suite). In: Revue d'histoire de la pharmacie, 22e année, N.
86, 1934. pp. 265-305.
doi : 10.3406/pharm.1934.10051
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1934_num_22_86_10051jté
D'HISTOIRE REVUE
DE LA PHARMACIE
N» 20 - Juin 1934
lia pharmacie à Montpellier
avant les statuts de 1572
(Suite).
II
A LA FIN DU XVe SIÈCLE
Pendant longtemps marché d'importation des épices pour le
royaume de France, Montpellier va perdre, à la fin du XV* siècle,
cette situation privilégiée.
Déjà, au moment le plus tragique de la guerre de Cent ans, par
d'habiles tractations avec les Musulmans, les Vénitiens avaient
attiré chez eux les épices dont les pirates empêchaient trop souvent
l'arrivée jusqu'à Aiguës-Mortes ou jusqu'à Lattes, ports de Montp
ellier. De Venise, ces précieuses denrées venaient en France à tra
vers les Alpes par les nouveaux marchés de Genève et de Lyon.
Après l'accomplissement de la mission de Jeanne d'Arc, au
moment où Charles VU gagne du terrain sur les Anglais, Jacques
Cur fait de Montpellier le centre de son établissement commercial
et ranime, pour quelques années, le marché des épices dans cette
place réputée.
Ce renouveau est de courte durée. Si, le 12 septembre 1463, des
lettres de Louis XI relatives à l'entrée dans le royaume de « l'es- 266 REVUE d'histoire de la pharmacie
picerie, sucre et drogueries » exemptent de droits ces marchandises
importées par les ports d'Aigues-Mortes et d'Agde, elles donnent
en même temps semblable privilège à celles qui entrent par le port
de La Rochelle et par la ville de Lyon (51). Elles favorisent ainsi
la concurrence redoutable de Venise et de Marseille qui approvision
nent en épices le marché lyonnais. De plus, par l'avantage donné
à l'un des meilleurs ports de l'Atlantique ouvert sur une voie nouv
elle, elles marquent le changement d'orientation commerciale du
royaume enfin libéré de la domination anglaise.
D'autres événements vont déposséder Montpellier. En parlant des
poivriers « souverains », nous avons déjà mentionné ce fait dont
il convient de rappeler les causes : prise de Constantinople par les
Turcs faisant la Méditerranée moins sûre aux galères à fond plut,
abandon progressif de ces navires pour les vaisseaux de haut bord
nécessitant pour leur ancrage des eaux profondes que les ports de
Lattes ou d'Aigues-Mortes étaient incapables de leur fournir, ratt
achement au domaine de la couronne de Marseille, port favorable au
mouillage des bâtiments à fort tirant d'eau, découverte, enfin, des
voies de navigation qui vont porter sur l'Océan le marché des
épices.
Certes Montpellier restera longtemps encore une ville marchande,
cependant désormais cette place sera déchue comme ville maritime.
Son activité commerciale va subir une importante crise de trans
formation et ce sera surtout le commerce des épices qui, chez elle,
se trouvera atteint.
Les Montpelliérains obtiendront pourtant d'appréciables avan
tages octroyés par le roi de France : Louis XI va pourvoir leurs
consuls de mer d'attributions judiciaires en créant à leur profit une
juridiction commerciale demandée depuis longtemps, Charles VIII
établira deux foires à Montpellier avec les privilèges et les libertés
des autres grandes foires du royaume, Louis XII y joindra deux
(SI) A. Germain. Histoire du commerce de Montpellier, Montpellier, Martel,
1861, 2 vol. in-8°, II, p. justifie. CCXII, p. 386. PHARMACIE A MONTPELLIER AU MOYEN AGE 267 LA
marchés annuels de huit jours. Ces mesures favorables à d'autres
branches commerciales^ne réussiront pas à arrêter pour Montpellier
la décadence du commerce d'importation des épices. Plus forts que
les hommes, les événements suivront leur cours.
Cette décadence maritime va entraîner pour les corps marchands
de Montpellier vivant du trafic d'outre-mer, surtout pour les poi
vriers et pour les épiciers-apothicaires, une sérieuse diminution de
puissance dans la ville même. Une décision politique prise en 1484
par le roi Charles VIII viendra encore l'accentuer. Ce sera la créa
tion du Conseil des Vingt-Quatre qui amoindrira l'influence des cor
porations dans l'administration de la cité en introduisant dans la
direction des affaires communales des personnes qui, avons-nous
dit, n'y avaient encore jamais participé. Noblesse de robe, officiers
du roi, magistrats, chanoines, avocats, notaires et procureurs feront
partie de ce Conseil où leur nombre primera celui des marchands;
si bien que, l'autorité de ces robins grandissant sans cesse aux
années suivantes, les premiers des chaperons consulaires ne tarde
ront pas à être attribués aux plus marquants d'entre eux.
Tous ces faits sont à l'origine d'une phase nouvelle qui va
s'ouvrir dans l'histoire de la pharmacie à Montpellier. Se trouvant
moins forts, les épiciers-apothicaires songent à se mettre sous la
protection du roi de France en cherchant à transformer leur métier
« libre » en un métier contrôlé par les maîtres eux-mêmes sous
l'autorité royale.
Un document dont il a été très brièvement parlé dans la première
partie de cette étude et que nous allons maintenant examiner en
détail nous montre sous quelle forme a été envisagée cette adapta
tion à des besoins nouveaux.
Ce document se trouve aux archives de la Faculté de Médecine
de Montpellier sous forme de « minute de lettres patentes pour 268 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE
obtenir du Roy Charles confirmation des articles, statutz et ordon
nances y mentionnez » (52).
Il concerne « l'art et mestier d'apoticaire » de la ville et figure
au précieux Inventaire général des archives de l'Université de Médec
ine dressé en 1583. Longtemps réputé perdu, heureusement
retrouvé par M. Calmette qui l'a publié dans le tome II du Cartul
aire de l'Université de Montpellier, ce vieil inventaire en donne une
analyse détaillée i53) . Nous préférons cependant suivre le texte ori
ginal lui-même dont nous avons établi, pour plus de clarté et de
facilité, une version modernisée.
Rédigée en français, cette minute se présente sous la forme d'un
manuscrit sur trois feuillets de papier filigrane à la Licorne. Son
écriture est une cursive gothique assez soignée de la fin du
XV siècle, tout à fait semblable à celle des statuts pour les chirur
giens-barbiers insérés au Pefif Thalamus des archives municipales
de Montpellier entre un acte du 17 mars 1495 et un autre de
1496 (M). Quelques corrections d'une écriture lâchée ont été faites
par une autre main que celle du scripteur du corps de l'acte. Une
cote avec les références de l'inventaire est inscrite au dos du der
nier feuillet.
Bien que cette pièce ne soit pas datée, nous admettons que le
« Roy Charles » à qui s'adresse la supplique du début de la minute
n'est autre que Charles VIII qui occupa le trône de France de 1483
à 1498.
On pourrait, en toute vraisemblance, fonder cette opinion sur la
place du document dans la description des pièces du sac 14 au
vieil inventaire de 1583, où il est placé en tête et coté lettre A.
(52) Archives de la Fac. de Médecine de Montpellier, série P1. Le tome II
du Cartulaire de l'Université de Montpellier (Montp., iLauriol, 19*12, in-4°) qui
donne l'inventaire de ces archives, fait précéder la mention de cette pièce de l'i
ndication « XVI' siècle, s. d. ». Nous établissons dans notre étude qu'elle est de la
fin du XV» siècle.
(5lâ) Pages 197-198.
(54) Archives municipales de Montpellier, AA8, fol. 446 et s. PHARMACIE A MONTPELLIER AU MOYEN AGE 269 LA
On pourrait se baser encore sur son style même et sur les carac
tères graphiques de son écriture analogue à celle des statuts des
chirurgiens déjà mentionnés, si l'examen de la liste des suppliants
auteurs de la supplique liminaire ne venait fournir u

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