Le laboratoire et les instruments de chimie, du XVIIe à la seconde moitié du XIXe siècle - article ; n°333 ; vol.90, pg 7-30
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Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 2002 - Volume 90 - Numéro 333 - Pages 7-30
Après présentation du laboratoire, l'auteur décrit les fourneaux, les vaisseaux évaporatoires, distillatoires, de fusion et de vitrification, les divers autres instruments en verre, grès, porcelaine, terre, cuivre, étain, fer, ainsi que ceux de la « chimie pneumatique » (chimie des gaz). L'auteur présente également les balances, la composition des différents luts, les registres de laboratoire, examine les possibilités d'approvisionnement en drogues simples et en produits chimiques.
The laboratory and chemical instruments, from XVIIth to second half of XIXth century.
After a presentation of the laboratory, the author describes the furnaces, the evaporatory, distillatory, fusion and vitrification vessels, the other instruments in glass, stoneware, earthenware, baked clay, copper, iron, tin, and those of pneumatic chemistry. He presents also the balances, reports the different mixtures to seal the distillatory vessels, the tradesmen of chemical products, envisages the existence of laboratory registers.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 277
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Claude Viel
Le laboratoire et les instruments de chimie, du XVIIe à la
seconde moitié du XIXe siècle
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 90e année, N. 333, 2002. pp. 7-30.
Résumé
Après présentation du laboratoire, l'auteur décrit les fourneaux, les vaisseaux évaporatoires, distillatoires, de fusion et de
vitrification, les divers autres instruments en verre, grès, porcelaine, terre, cuivre, étain, fer, ainsi que ceux de la « chimie
pneumatique » (chimie des gaz). L'auteur présente également les balances, la composition des différents luts, les registres de
laboratoire, examine les possibilités d'approvisionnement en drogues simples et en produits chimiques.
Abstract
The laboratory and chemical instruments, from XVIIth to second half of XIXth century.
After a presentation of the laboratory, the author describes the furnaces, the evaporatory, distillatory, fusion and vitrification
vessels, the other instruments in glass, stoneware, earthenware, baked clay, copper, iron, tin, and those of pneumatic chemistry.
He presents also the balances, reports the different mixtures to seal the distillatory vessels, the tradesmen of chemical products,
envisages the existence of laboratory registers.
Citer ce document / Cite this document :
Viel Claude. Le laboratoire et les instruments de chimie, du XVIIe à la seconde moitié du XIXe siècle. In: Revue d'histoire de la
pharmacie, 90e année, N. 333, 2002. pp. 7-30.
doi : 10.3406/pharm.2002.5321
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_2002_num_90_333_5321Le laboratoire et
les instruments de chimie,
du XVIIe à la seconde moitié du XIXe siècle
par Claude Viel*
Dans deux précédents mémoires 1,25 nous avons examiné la formation
que recevaient les chimistes et les apothicaires aux XVIIe et XVIIP
siècles, puis analysé l'évolution des méthodes de phytochimie à
cette même époque et dans la première moitié du XIXe siècle. Un troisième
volet se devait de compléter cette étude en présentant le laboratoire, les appar
eils utilisés pour les différentes manipulations effectuées par voies sèche et
humide, les fournisseurs de matériel et de produits chimiques. Ce sont ces
différents aspects que nous présenterons ici.
Le laboratoire
Nous sommes loin du laboratoire de l'alchimiste, encombré d'un fatras
d'instruments divers, tel que l'ont représenté Bruegel et Teniers en particul
ier. Ce devait être un espace de travail spacieux et lumineux car, comme l'a
souligné Baume 3, « il y a un grand nombre de phénomènes peu sensibles qui
se passent dans beaucoup d'opérations, qui échapperoient à la vue, si l'on fai-
soit ces opérations dans un laboratoire mal éclairé » et, ajoute t-il, « la lumiè
re des bougies, même multipliées, ne remplace pas avec le même avantage la
lumière naturelle ».
Communication présentée le 20 juin 2001, à la séance commune Société d'histoire de la Pharmacie / Club
d'histoire de la chimie
* Faculté de pharmacie, 31 avenue Monge, 37200 Tours
REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE, L, N° 333, 1er TRIM. 2002, 7-30. REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE 8
De plus, il devait être ventilé et être à l'abri de l'humidité, afin que les in
struments en fer ne puissent rouiller, que les sels ne tombent en déliquescenc
e, que les étiquettes des flacons et bocaux ne se décollent et ne s'effacent.
L'idéal était donc d'implanter le laboratoire sur un emplacement de 4 à 5
mètres de long sur autant de large, situé au-dessus d'un rez-de-chaussée pour
éviter l'humidité et avoir un éclairage correct.
Partie intégrante du laboratoire, une cheminée en hotte est un élément
indispensable. Celle-ci, en maçonnerie, était habituellement construite sur
l'un des côtés du laboratoire, ses dimensions idéales étaient de l'ordre de 3
mètres 20 à 4 mètres de long pour une profondeur de l'ordre de 1 mètre 30
environ.
Pour accéder facilement sous la hotte, le manteau de la cheminée devait
être construit à une hauteur de 1 mètre 60 à 2 mètres, afin de pouvoir libr
ement passer dessous, cette hauteur correspondant au meilleur compromis
entre efficacité du tirage de la cheminée et libre accès à la hotte 3. Comme on
ne brûle que du charbon sous cette cheminée, il ne se dépose par suite pas de
suie et c'est pourquoi ces dimensions sont bien adaptées puisqu'il n'est par
conséquent pas nécessaire de faire appel à un ramoneur. Sous la cheminée,
on pouvait faire construire quelques fourneaux en brique, en particulier, un
fourneau de fusion, un pour distiller à l'alambic et un ou deux réchauds en
fer comme ceux des cuisines 35. Le reste de l'espace de la cheminée devait
être occupé par de simples supports ou des paillasses de différentes hauteurs,
de 30 à 50 centimètres jusqu'à hauteur d'appui, ce qui permettait de placer
dessus des fourneaux portatifs de différents types. Comme nous le verrons
ultérieurement, ces fourneaux étaient les plus commodes car on pouvait les
disposer à sa convenance et de plus, c'était réellement les seuls nécessaires
dans un petit laboratoire 5. Sur cette cheminée, il était indispensable de
mettre un soufflet à deux vents, dont la branloire était à main gauche, souff
let qui devait avoir un porte- vent et une tuyère que l'on dirigeait sur le sup
port où était établie la forge 3,s. Les fourneaux portatifs dont on avait besoin
étaient un fourneau simple pour distiller à l'alambic en cuivre, un fourneau
de lampe, plusieurs fourneaux à réverbère de grandeurs différentes pour dis
tiller à la cornue, un fourneau à vent ou de fusion, un fourneau d'essai et un
fourneau de forge 5. Sous la cheminée, à une hauteur convenable au-dessus
des paillasses, on disposait une rangée de clous à crochet fixés sur les murs
du fond et des côtés, qui permettaient d'accrocher les petites pelles, les
pinces, les pincettes droites et courbes, les tenailles, les verges de fer et autres
outils utiles pour disposer le charbon et manipuler les creusets 5. Sur le mant
eau de la cheminée et sur tous les pans de murs, des étagères étaient dispo
sées pour remiser les bouteilles et les flacons et pour recevoir les ballons, les LABORATOIRE ET LES INSTRUMENTS DE CHIMIE LE
Le laboratoire de chimie
[extrait de Barlet, loc. cit. 8] 1 0 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE
matras et autres vaisseaux de verre, qui étaient posés sur des ronds de natte,
c'est à dire des valets 3,s. Dans un coin du laboratoire était placée, au-dessus
d'une cuvette ou d'une auge, une fontaine en grès ou en plomb, permettant
d'effectuer le lavage de la vaisselle, des clous au mur, à proximité étant là
pour accrocher torchons et goupillons.
Au milieu du laboratoire se trouvait une grande table sur laquelle on effec
tuait les mélanges, la préparation des opérations, les dissolutions, les précipi
tations, les petites filtrations et toutes les opérations qui n'exigeaient pas une
température élevée, mais tout au plus celle que donnait le fourneau de
lampe 5.
Dans des endroits commodes du laboratoire, il était par ailleurs nécessaire
d'avoir, sur des ronds de natte pleins, des billots de bois sur lesquels repo
saient un mortier en fer et un en marbre ou mieux, en grès dur, au voisinage
desquels on mettait des tamis de différentes grandeurs et finesses. Sur un
autre billot était placée une petite bigorne avec, à proximité, les outils nécess
aires pour travailler les métaux 5. Il était bon d'avoir également deux tr
éteaux qui servaient à soutenir un grand filtre monté sur châssis, que l'on
transportait dans l'endroit le plus commode du laboratoire, suivant l'opéra
tion à effectuer 5.
En outre, le laboratoire comportait quelques gros meubles, dont une table
moyenne à pieds solides destinée à recevoir la pierre à broyer en porphyre,
ou mieux encore, celle faite d'une espèce de grès très dense et très dur, nom
mée écaille de mer, avec sa molette de même matière 5.
À côté de cela, le laboratoire comportait de menus meubles, ainsi que des
ustensiles divers et variés dont nous parlerons ultérieurement.
Évidemment, la construction d'un laboratoire était des plus onéreuse, sans
compter le coût

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