Les grands pharmaciens : Lucas Cranach, apothicaire (1472-1553) - article ; n°37 ; vol.11, pg 137-143
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Les grands pharmaciens : Lucas Cranach, apothicaire (1472-1553) - article ; n°37 ; vol.11, pg 137-143

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Description

Bulletin de la Société d'histoire de la pharmacie - Année 1923 - Volume 11 - Numéro 37 - Pages 137-143
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1923
Nombre de lectures 44
Langue Français

Extrait

Ernest Wickersheimer
XIII. Les grands pharmaciens : Lucas Cranach, apothicaire
(1472-1553)
In: Bulletin de la Société d'histoire de la pharmacie, 11e année, N. 37, 1923. pp. 137-143.
Citer ce document / Cite this document :
Wickersheimer Ernest. XIII. Les grands pharmaciens : Lucas Cranach, apothicaire (1472-1553). In: Bulletin de la Société
d'histoire de la pharmacie, 11e année, N. 37, 1923. pp. 137-143.
doi : 10.3406/pharm.1923.1495
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0995-838X_1923_num_11_37_1495N° 37 JANVIER iq23
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SIÈGE SOCIAL Ri>ed«Jouy.7.PARIS
M. Charles BUCHET, reçoit les demandes président, d'admission 7, rue de Jouy, Paris IVe,
M. E.-H. GUITARD, 48. M. H. GILLET, 7, M. C.-H. FIALON, 29, rue Matabiau,Toulouse,reçoit rue du Général-Noël, Rueil rue de Jouy, Paris, les manuscrits et les communic IVe, reçoit les envois (Seine-et-Oise), reçoit las
ations intéressant le Bulletin. d'espèces et les volumes. dons pour le musée.
Les Grands Pharmaciens
XIIL - Lucas CRANACH, apothicaire
(1472-1553)
Lu/cas Granach, dit l'Ancien, afin de le distinguer de son fils,
le peintre Lucas Cranach dit le Jeune, compte parmi les plus célè
bres des artistes allemands de la Renaissance, et, bien que pour
son mérite il ne puisse être comparé à un Durer, à un Holbein ou
à un Griinewald, sa popularité égale, ou peu s'en faut, celle de ces
trois grands maîtres.
Elle s'expliquerait, a-t-on dit, par les circonstances qui fixèrent
son existence à Wittenberg, à la cour des Electeurs de Saxe, où il
devint l'ami de Luther et d'où, aidé de ses élèves, il submergea
l'Allemagne protestante d'effigies du réformateur, de Catherine de
Bora, épouse de Luther, de Melanchthon et de l'Electeur Frédéric
le Sage; ainsi la Réforme aurait fait la fortune de son peintre.
Peut-être le succès de Cranach tient-il à une autre cause, à l'él
ément erotique de certaines peintures qui, sans doute, ne sont pas
toutes de sa main, mais qui toutes portent la marque de son ate
lier. Rares sont les touristes qui, parcourant les musées de l'Eu
rope, ne se sont arrêtés devant quelqu'une de ces figurines déhan
chées aux pâleurs d'ivoire, au thorax étriqué et au ventre globu- 138 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ
leux (i), dont la nudité, parfois voilée par une gaze diaphane, est
souvent accusée avec brutalité par un j.oyau d'or ou par un chape
ron de pourpre. Un charme, à la fois ingénu et pervers se dégage
de ces êtres moins semblables à des femmes qu'à des bibelots d'éta
gère. Leurs seins sont ceux d'une vierge, mais leurs yeux fendus
en amandes et leurs lèvres minces laissent filtrer un sourire équi
voque qui n'est rien moins que virginal.
La vie et l'uvre de Cranach ont été l'objet d'un assez grand
nombre de travaux dont une bibliographie a panui en 1900 (2).
En France, elles sont connues surtout par MM. André Michel (3)
et Louis Réau (4). Ce dernier a fait des allusions à Lucas Cranach
apothicaire, des allusions seulement; c'est ce qui m'a déterminé à
réunir ici les souvenirs relatifs à la carrière pharmaceutique du
vieux peintre de Wittenberg.
Lucas Sunder (ou Millier) doit le nom de Cranach sous lequel il
est généralement connu, àKronach, petite ville du diocèse de Bamb
erg où il vit le jour en 1472. Son père fut son premier maître
de dessin. Après un séjour en Autriche, il fut appelé en i5o/i par
l'Electeur de Saxe Frédéric le Sage à Wittenberg, où lui fut confié
l'office de peintre de la cour, Sénateur et bourgmestre de Wittenb
erg, il fut, à deux reprises, après la bataille de Miihlberg (i5a7),
autorisé par Charles-Quint à partager la captivité de son maître,
l'Electeur Jean-Frédéric le Magnanime et lorsque celui-ci fut rendu
à la liberté, il l'accompagna à Weimar, sa nouvelle résidence; il y
mourut le 16 octobre i553.
A Wittenberg, lorsque Cranach vint s'y établir, vivait un per
sonnage au savoir encyclopédique comme en a tant produit cette
époque. Martin Pollich de Mellerstadt, connu surtout par sa polé
mique avec Simon Pistoris au sujet des origines de la vérole, était
docteur en philosophie et en médecine et maître en théologie (5).
Archiatre de Frédéric le Sage qu'il accompagna en Terre-Sainte,
(1) Cf. Etienne Levrat, L'anatomie et les maîtres allemands de la
Renaissance, Archives médicales de Toulouse, xviii (1911), p. 477-489.
(2) Campbell Dogdson, Lucas Cranach, Paris, Fontemoing, s. d.
(1900), in-8°, 17 p. {Bibliothèque de bibliographies critiques, p. p. la
Société des études historiques, 11° 8).
(3) La Grande Encyclopédie, xin (1891), p. 258-260.
(4) La Revue de l'art ancien et moderne, 1909, p. 271-287, 333-34G et
Histoire de Vart depuis les premiers temps chrétiens jusqu'à nos
jours, publiée sous la direction de André Michel, V (1912), p. 66-72,
95.
(5) Epitaphe dans l'église paroissiale de Wittenberg. Andr. Senner-
tus, Athenae ilemque inscriptiones Wittebergenses, libri H, Witteber-
gae, 1655, in-4°, p. 159-160. On a avancé sans preuves qu'il joignait
aux titres énoncés ci-dessus celui de docteur en droit; cf. J. B. Len-
zius, Professorum natione Francorum, qui Wittenbergam illustra-
runt ser., Wittebergae, 1702, in-4\ fol. 4. D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE 139
il persuada à l'Electeur de fonder à Wittenberg une Univers
ité (i5oa). Il en fut le premier recteur et y enseigna la théologie
et la médecine. Vers la même époque (i), il jugea utile d'ajouter
une nouvelle corde à son arc et ouvrit à Wittenberg une pharmac
ie qu'il administra sans doute jusqu'à sa mort, survenue le 27 dé
cembre i5i3.
A qui échut alors l'officine ? Suivant les uns à Cranach qui au
rait donc été le successeur immédiat de Martin Pollich (2); suivant
d'autres le peintre ne serait devenu apothicaire que quelques an
nées plus tard. Le registre d'immatriculation de l'Université de
Wittenberg pour i5i5, mentionnant un certain « Petrus Culitz de
Mithwede, Misnensis dioecesis, apotheckarius hujus urbis » (3)
semble fournir un argument à ces derniers, en nous apprenant
qu'il y eut à Wittenberg un apothicaire intermédiaire entre Martin
Pollich et Lucas Cranach. Quoi qu'il en soit, en i52o, l'officine
fondée par Martin Pollich avait passé aux mains de Cranach. Soit
que celui-ci l'y eût trouvée installée, soit qu'il l'y installât lui-
même, elle occupait une maison de la place du Marché, à l'angle
des rues du Château et de l'Elbe, que Lucas Cranach avait achetée
en i5i3 au juge Caspar Teuschel (4). Cette maison, à laquelle atte-
nait un jardin, don de l'Électeur au peintre, était une des plus bel
les de la ville. Elle se composait, à l'origine, de vingt pièces et de
cinq cuisines mais ses appartements étaient si spacieux qu'en 1820
on put les aménager en. quatre-vingt-quatre chambres chauffables
et seize cuisines bien éclairées, ceci sans préjudice de vastes locaux
voûtés réservés au laboratoire et à une buanderie (5); au xvine siè
cle, on y admirait encore un plafond à neuf compartiments dont
les peintures passaient pour être de la main de Cranach (6). En
i523, cette riche demeure servit de refuge à un roi en exil, Chris-
(1) On a dit que la pharmacie de Martin Pollich existait dès les
dernières années du xve siècle. Joseph Heller, Lucas Cranach' s Le-
ben und Werke, 2. Aufl., Nûrnberg, 1854, in-8°, p. 5. Il paraît plus
vraisemblable qu'elle est contemporaine de l'Université, et on a rap
pelé, à ce propos, l'exemple de Leipzig où la date de fondation de
l'Université (1909) coïncide avec celle de la plus ancienne pharmacie.
M. B. Lindau, Lucas Cranach ein Lebensbild aus dern Zeitalter der
Reformation, Leipzig, 1883, in-8°, p. 157.
(2) M. B. LINDAU, op. cit., p. 157.
(3) C. Ed., Frstemann, Album Academiae Vitebergensis ab anno
Chr. MDII usque ad annum MDLX, Lipsiae, 1841, in-4\ p. 58
(4) Joseph Heller, Lucas Cranach's Leben und Werke, 2. Aufl., p. 5.
(5)Versuch ûber das und die Werke Lucas
Cranach's..., Bamberg, 1821, in-8°, p. 459.
(6) C. E. Reimer, Historisch-critische Abhandlung ûber

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