Rapport mondial de l Onusida - 2014
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RAPPORT MONDIAL Rapport ONUSIDA sur l’épidémie mondiale de sida 2013 Copyright © 2013 Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) Tous droits de reproduction réservés. Les appellations employées dans cette publication et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’ONUSIDA aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. L’ONUSIDA ne garantit pas que l’information contenue dans la présente publication est complète et correcte et ne pourra être tenu pour responsable des dommages éventuels résultant de son utilisation. Catalogage à la source : Bibliothèque de l’OMS : Rapport mondial : Rapport ONUSIDA sur l’épidémie mondiale de sida 2013. « ONUSIDA / JC2502/1/F » 1.Infections à VIH – prévention et contrôle. 2.Infections à VIH – transmission. 3.Syndrome d’immunodéficience acquise – prévention et contrôle. 4.Stigmate social. 5.Antirétroviraux – ressources et distribution. 6.Infections opportunistes liées au SIDA. 7.Programmes nationaux de santé. 8.Coopération internationale. I.ONUSIDA. ISBN 978-92-92503-033-4 (Classification NLM : WC 503.6) RAPPORT MONDIAL Rapport ONUSIDA sur l’épidémie mondiale de sida 2013 Table des ma Tières Avant-propos 2 Introduction 4 1. Réduire de moitié le taux de transmission du VIH par voie sexuelle d’ici 2015 12 2.

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Publié le 16 juillet 2014
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RAPPORT MONDIAL Rapport ONUSIDA sur l’épidémie mondiale de sida 2013
Copyright © 2013 Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) Tous droits de reproduction réservés.
Les appellations employées dans cette publication et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’ONUSIDA aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. L’ONUSIDA ne garantit pas que l’information contenue dans la présente publication est complète et correcte et ne pourra être tenu pour responsable des dommages éventuels résultant de son utilisation.
Catalogage à la source : Bibliothèque de l’OMS : Rappor tmondial : Rapport ONUSIDA sur l’épidémie mondiale de sida 2013. « ONUSIDA / JC2502/1/F » 1.Infections à VIH – prévention et contrôle. 2.Infections à VIH – transmission. 3.Syndrome d’immunodéficience acquise – prévention et contrôle. 4.Stigmate social. 5.Antirétroviraux – ressources et distribution. 6.Infections opportunistes liées au SIDA. 7.Programmes nationaux de santé. 8.Coopération internationale. I.ONUSIDA. ISBN 978-92-92503-033-4(Classification NLM : WC 503.6)
RAPPORT MONDIAL
Rapport ONUSIDA sur l’épidémie mondiale de sida 2013
Table des maTières
Avant-propos2 Introduction4 1. Réduirede moitié le taux de transmission du VIH par voie sexuelle d’ici 201512 2.de moitié le taux de transmission du VIH parmi les consommateurs Réduirede drogues injectables d’ici 201530 3.les infections à VIH chez les enfants et réduire le taux de mortalité maternelle Éliminer38 4. Assurerun traitement antirétroviral vital à 15 millions de personnes vivant avecle VIH d’ici 201546 5.de moitié les décès dus à la tuberculose chez les personnes vivant avec Réduirele VIH d’ici 201560
6.Réduire le déficit mondial de moyens de lutte contre le sida68 7.Éliminer les inégalités fondées sur le sexe ainsi que la maltraitance et la violence sexisteset renforcer la capacité des femmes et des filles à se protéger du VIH78 8.la stigmatisation et la discrimination liées au VIH ainsi que les pratiques Élimineret les lois punitives84 9.Éliminer les restrictions à l’entrée, au séjour et à la résidence liées au VIH92 10.Renforcer l’intégration du VIH98 Références106 AnnexesA1
avanT-propos
Michel Sidibé Directeur exécutif de l’ONUSIDA
2 |
En 2000, la communauté mondiale a franchi un pas historique en reconnaissant, dans la Déclaration du Millénaire des Nations Unies, l’importance de mener une riposte au VIH/sida efficace et en intégrant celle-ci au programme de développement. Les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) définis à cette occasion couvrent de nombreuses cibles relatives à la santé. L’objectif 6 en particulier vise une mobilisation sans précédent afin d’enrayer et d’inverser l’épidémie de sida. Comme l’ont implicitement reconnu les États membres en adhérant à la Déclaration du Millénaire, la persistance des maladies transmissibles sape les efforts visant à réduire la pauvreté, prévenir la faim et préserver le potentiel humain dans les régions du monde les plus limitées en ressources.
Aujourd’hui, moins de deux ans nous séparent de la date butoir des objectifs du Millénaire pour le développement. Au fil des ans, la morosité et les déceptions reflétées dans les premières éditions duRapport ONUSIDA sur l’épidémie mondiale de sidaont laissé place à des avancées encourageantes, notamment la baisse importante du nombre des décès liés au sida et des nouvelles infections, et la mobilisation sans précédent de financements destinés à la lutte contre le VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire. L’élimination du sida n’en demeure pas moins un objectif inachevé, qui souligne le besoin de maintenir et de renforcer la solidarité et la détermination internationales à vaincre l’un des plus grands enjeux sanitaires de notre époque.
Lors de l’adoption des objectifs du Millénaire pour le développement au début des années 2000, l’absence d’outils cruciaux de prévention et de traitement du VIH a souvent entravé les efforts visant à réagir efficacement à l’épidémie. Comme l’affirme le présentRapport mondial, nous disposons aujourd’hui des outils nécessaires pour amorcer la fin de l’épidémie de sida.
Ce rapport souligne les progrès continus vers l’objectif mondial « zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida ». Le nombre annuel de nouvelles infections à VIH continue de reculer, en particulier chez les enfants. Le nombre de personnes bénéficiant d’un traitement vital est au plus haut, d’où une baisse régulière des décès liés au sida et un renforcement des efforts visant à prévenir les nouvelles infections.
Ces progrès reflètent la synergie des différentes parties prenantes, à savoir le leadership et l’engagement des gouvernements nationaux, la solidarité de la communauté internationale, l’innovation des responsables de la mise en œuvre des programmes, les progrès notables réalisés par la recherche scientifique et l’adhésion enthousiaste de la société civile, notamment des personnes vivant avec le VIH. Grâce à ces efforts communs, de nombreux pays sont désormais en passe d’atteindre certains des objectifs clés établis dans la Déclaration politique des Nations Unies sur le VIH et le sida (2011) et progressent donc clairement vers la réalisation de l’objectif 6.
Ce rapport appelle cependant également à la prudence et relève certains signes d’essoufflement des progrès vers d’autres objectifs et engagements d’élimination contenus dans la Déclaration politique. Dans plusieurs pays où les nouvelles infections à VIH ont considérablement diminué, des signes préoccupants suggèrent une hausse des comportements sexuels à risque chez les jeunes. La stigmatisation et la discrimination persistent dans de nombreuses régions du monde et des lois punitives continuent de dissuader les personnes les plus exposées d’avoir recours aux services essentiels en matière de VIH. Si le montant total des
ressources financières destinées aux programmes de lutte contre le VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire a augmenté modestement en 2012, notre capacité à amorcer la fin de l’épidémie de sida continue d’être entravée par un déficit majeur de ressources.
Ces problèmes sont bien réels et doivent être pris au sérieux si les pays veulent réaliser leurs objectifs en matière de sida. Mais les progrès considérables que décrit le présent rapport raniment une certitude : la riposte au sida s’est déjà heurtée à ces problèmes par le passé et les a surmontés.
Lorsque cette édition 2013 sera publiée, un peu plus de deux ans nous sépareront de la date butoir des objectifs et des engagements contenus dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2011. Je nourris l’espoir que les pays s’appuieront sur les résultats résumésdans ce rapport – qui soulignent les accomplissements comme les lacunes – pour redoubler d’efforts et honorer leurs engagements. Nous devons faire plus et mieux, en ciblant davantage notre objectif stratégique et en améliorant l’efficacité et l’efficience de nos efforts.
En adhérant à la Déclaration politique des Nations Unies (2011), les États membres visaient un ensemble d’objectifs et d’engagements d’élimination ambitieux et visionnaires. Ceux-ci sont à notre portée – à condition pour nous de reconnaître notre responsabilité partagée en matière de riposte au sida et de mettre en pratique les nombreux enseignements tirés au fil des ans.
Déclaration du Millénaire des Nations Unies
Cible 6a des OMD. D’ici à 2015, enrayer la propagation du VIH/sida et commencer à inverser la tendance actuelle
Déclaration d’engagement des Nations Unies sur le VIH et le sida : À crise mondiale, action mondiale
2000 2001
Déclaration politique des Nations Unies sur le VIH et le sida
2006
Déclaration politique des Nations Unies sur le VIH et le sida Intensifier nos efforts pour éliminer le VIH et le sida
2011
Dates butoir concernant :
les objectifs du Millénaire pour le développement des Nations Unies
les objectifs et engagements d’élimination de la Déclaration politique des Nations Unies sur le VIH et le sida
2015
ONUSIDARapport mondial 2013|3
inTroducTion
4 |
L’une des avancées les plus marquantes des nombreux pays réunis à New York au début des années 2000 en vue d’élaborer un nouveau programme mondial de développement a été d’y intégrer la problématique de la santé. Reconnaissant les répercussions historiques de l’épidémie de sida, l’objectif 6 du Millénaire pour le développement, qui préconise une mobilisation mondiale afin d’enrayer et de commencer à inverser l’épidémie, est à l’origine d’efforts sans précédent.
L’Assemblée générale des Nations Unies a organisé une série de réunions de haut niveau afin de définir les stratégies, buts et objectifs inhérents à la réalisation de l’objectif 6 et d’accélérer les progrès d’ici 2015. Lors de la réunion de haut niveau sur le VIH et le sida convoquée en 2011, les États membres ont passé en revue les progrès historiques accomplis par la riposte au VIH au cours de la décennie précédente. Déterminés à s’appuyer sur les avancées en matière de réduction des nouvelles infections à VIH et des décès liés au sida, et entrevoyant la fin proche de l’épidémie, ils ont approuvé en 2011 la Déclaration politique sur le VIH et le sida, qui énonce un ensemble ambitieux d’objectifs et d’engagements d’élimination d’ici 2015.
AVANCÉES HISTORIQUES ET PROBLÈMES PERSISTANTS Alors que la date butoir de 2015 est imminente, le présent rapport résume les progrès accomplis quant aux objectifs et engagements établis par la Déclaration politique des Nations Unies de 2011, qui contribuent à la réalisation de l’OMD 6. Plus concrètement, il décrit les avancées et les problèmes persistants relatifs aux dix objectifs et engagements. Dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2011, les pays se sont engagés, entre autres, à réaliser des améliorations spécifiques en matière de : santé (p. ex., réduction de 50 % de la prévalence et de la transmission du VIH par voie sexuelle ou par la consommation de drogues, élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants) ; couverture et objectifs liés aux ressources (à savoir, fournir un traitement antirétroviral à 15 millions de personnes, mobiliser de 22 à 24 milliards de dollars US pour les programmes liés au VIH) ; objectifs d’élimination (entre autres, élimination de la stigmatisation et la discrimination, des inégalités fondées sur le sexe et des restrictions à l’entrée, au séjour et à la résidence liées au VIH) ; mesures pour assurer la pérennité de la riposte (p. ex. intégration des activités de lutte contre le VIH aux domaines de la santé et du développement).
D’après les estimations, en 2012, 35,3 (32,2-38,8) millions de personnes vivaient avec le VIH dans le monde. On constate une augmentation par rapport aux années précédentes due à l’augmentation du nombre de personnes sous thérapie antirétrovirale. À l’échelle mondiale, 2,3 (1,9-2,7) millions de nouvelles infections à VIH ont été signalées, soit un recul de 33 % par rapport aux 3,4 (3,1-3,7) millions de 2001. Les décès liés au sida enregistrent également une baisse, passant de 2,3 (2,1-2,6) millions en 2005 à 1,6 (1,4-1,9) million en 2012 (voir figure A).
Comme le signale le présent rapport, on constate des avancées remarquables vers la réalisation de nombreux objectifs et engagements d’élimination d’ici 2015, mais des problèmes importants persistent.
1. Réduire de moitié le taux de transmission du VIH par voie sexuelle d’ici 2015 Entre 2001 et 2012, le nombre annuel de nouvelles infections à VIH chez les adultes et les adolescents a diminué de 50 % ou plus dans 26 pays. Mais d’autres pays ne sont pas en passe d’atteindre cet objectif, soulignant la nécessité d’intensifier les efforts de prévention. Bien que la
FIGURE ANOMbre De perSOnneS vivanT aveC Le VIH, De nOuveLLeS infeCTiOnS À VIH eT De DÉCÈS LiÉS au SiDa À L’ÉCheLLe MOnDiaLe, 2001-2012
NoUVEllEs INFEctIoNs à l’écHEllE moNdIAlE, 2001-2012
4 000 000 3 500 000 3 000 000 2 500 000 2 000 000 1 500 000 1 000 000 500 000 0 2001
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PERsoNNEs VIVANt AVEc lE sIdA à l’écHEllE moNdIAlE, 2001-2012
40 000 000 35 000 000 30 000 000 25 000 000 20 000 000 15 000 000 10 000 000 5 000 000 0 2001
Source : estimations de l’ONUSIDA 2012.
2012
décès lIés AU sIdA à l’écHEllE moNdIAlE, 2001-2012
4 000 000 3 500 000 3 000 000 2 500 000 2 000 000 1 500 000 1 000 000 500 000 0 2001
Estimations hautes Estimations Estimations basses
tendance liée aux comportements sexuels dans les pays à forte prévalence ait généralement été encourageante au cours des dix dernières années, des études récentes dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne font état d’une diminution de l’usage du préservatif et/ou une augmentation du nombre de partenaires sexuels. Les efforts visant à réduire la transmission liée au commerce du sexe et chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes restent insuffisants, comme le révèlent les tendances récentes de la prévalence parmi ces groupes. Néanmoins, les perspectives de renforcement des efforts de prévention n’ont jamais été aussi prometteuses. Un ensemble d’outils de prévention biomédicaux très efficaces a récemment été mis au point pour étayer les avantages des approches de prévention de type comportemental et structurel. En 2012, l’élan porteur de l’intensification de l’une de ces interventions médicales, la circoncision masculine médicale volontaire, s’est accéléré.
2. Réduire de moitié le taux de transmission du VIH parmi les consommateurs de drogues injectables d’ici 2015 Le monde n’est pas en passe d’atteindre cet objectif. D’après de nouvelles données factuelles, la situation n’a pratiquement pas évolué chez cette population. La prévalence du virus y demeure élevée et atteint 28 % en Asie. L’accès des consommateurs de drogues injectables aux services de prévention du VIH reste limité ; seuls deux des 32 pays ayant soumis des rapports fournissent au moins 200 seringues stériles par an à chaque consommateur de drogues injectables, selon les recommandations. Parmi les 35 pays ayant présenté des données en 2013, seuls quatre ont fourni une thérapie de substitution à plus de
2012
ONUSIDARapport mondial 2013|5
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10 % des consommateurs d’opiacées. Outre le taux de couverture exceptionnellement bas, l’efficacité de la riposte au sida chez les consommateurs de drogues injectables est entravée par les cadres de politiques punitives et les pratiques en matière d’application de la loi, qui dissuadent les personnes de solliciter les services sociaux et de santé dont elles ont besoin.
3. Éliminer les infections à VIH chez les enfants et réduire le taux de mortalité maternelle Grâce aux progrès soutenus, le monde est en mesure de fournir un traitement antirétroviral à au moins 90 % des femmes enceintes vivant avec le VIH. En 2012, 62 % des femmes enceintes vivant avec le VIH bénéficiaient d’une couverture antirétrovirale et le nombre d’enfants nouvellement infectés a baissé de 35 % par rapport à 2009. Cependant, pour réaliser l’objectif mondial, il faudra intensifier de manière semblable les autres stratégies de prévention, y compris la prévention de base du VIH pour les femmes et l’accès à la contraception et à d’autres services de planification familiale. Des efforts sensiblement plus importants sont nécessaires pour permettre l’accès des femmes enceintes et des enfants aux soins et au traitement du VIH. Les femmes enceintes vivant avec le VIH sont en général moins susceptibles de recevoir une thérapie antirétrovirale que les adultes éligibles. Quant à la couverture du traitement chez les enfants vivant avec le VIH, elle correspondait à moins de la moitié de celle des adultes en 2012.
4. Assurer un traitement antirétroviral vital à 15 millions de personnes vivant avec le VIH d’ici 2015 Le monde est en passe de fournir une thérapie antirétrovirale à 15 millions de personnes d’ici 2015. En 2012, 9,7 millions de personnes ont suivi une thérapie antirétrovirale dans les pays à revenu faible et intermédiaire, soit 61 % des personnes éligibles selon les directives de 2010 sur le VIH de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Mais, d’après les directives de 2013, la couverture n’a concerné que 34 % (32-37 %) des 28,6millions de personnes éligibles en 2013. La thérapie antirétrovirale ne sert pas seulement à prévenir les maladies et les décès liés au sida ; elle permet également de réduire sensiblement le risque de transmission du VIH et la propagation de la tuberculose. Entre 1996 et 2012, la thérapie antirétrovirale a permis d’éviter 6,6 millions de décès liés au sida dans le monde, dont 5,5 millions dans les pays à revenu faible et intermédiaire. En dépit des avancées historiques liées à l’expansion des services de traitement, les efforts visant à atteindre l’accès universel au traitement se heurtent à des problèmes considérables. La couverture du traitement des enfants reste invariablement faible. À l’échelle mondiale, les hommes s’avèrent beaucoup moins susceptibles que les femmes de suivre une thérapie antirétrovirale et les populations clés doivent souvent surmonter des obstacles majeurs pour bénéficier d’une prise en charge et d’un traitement. Seules des avancées relativement modestes dans l’accès au traitement ont été enregistrées en Europe orientale, en Asie centrale, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, soulignant le besoin d’étendre l’amélioration récente de la couverture à toutes les régions du globe.
5. Réduire de moitié les décès dus à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH d’ici 2015 Grâce aux progrès soutenus pour répondre aux besoins des personnes vivant avec le VIH atteintes de tuberculose, le monde est en passe d’atteindre cet objectif d’ici 2015. Depuis 2004, un recul de 36 % a été enregistré à l’échelle mondiale (un peu moins en Afrique, où vivent 75 % des personnes présentant la co-infection). L’OMS estime que l’intensification de la collaboration pour les activités de lutte contre la co-infection VIH/tuberculose (y compris le dépistage du VIH, la thérapie antirétrovirale et les mesures de prévention recommandées) a permis d’éviter le décès d’1,3 million de personnes entre 2005 et 2012. Cependant, des enjeux persistent. En effet, on constate un ralentissement des progrès en matière de réduction des décès liés à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH ces dernières années.
La thérapie antirétrovirale réduit le risque pour une personne vivant avec le VIH de contracter la tuberculose mais à l’heure actuelle, cet outil vital n’est pas correctement utilisé ; parmi les 10 pays déclarants qui comptent le nombre le plus élevé de patients atteints de la co-infection VIH/tuberculose, seuls deux (le Kenya et le Malawi) fournissaient en 2012 une thérapie antirétrovirale à plus de 50 % de ces patients, l’intensification du traitement ayant quant à elle ralenti. Moins dela moitié (46 %) des patients tuberculeux dont le cas a été signalé ont effectué le test de dépistage du VIH en 2012 ; quant aux 500 000 personnes atteintes de co-infection VIH/tuberculose sous thérapie antirétrovirale, elles ne représentaient qu’une infime fraction de la population éligible.
6. Réduire le déficit mondial de moyens de lutte contre le sida En 2012, la mobilisation de ressources financières pour la riposte au sida n’a cessé d’augmenter, bien que les dépenses liées au sida restent inférieures à l’objectif mondial (22-24 milliards de dollars US par an). Près de 18,9 milliards de dollars US étaient disponibles pour les programmes VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire, soit une hausse de 10 % par rapport à 2011. Si l’aide internationale dans ce domaine a stagné en termes réels en 2012, de nombreux pays à revenu faible et intermédiaire ont augmenté leur contribution financière à la riposte au VIH ; en 2012, les dépenses nationales ont représenté 53 % de l’ensemble des dépenses liées au VIH. L’augmentation des investissements nationaux concerne tout type de pays, indépendamment du niveau de revenu. Mais les dépenses liées au VIH ont surtout bondi dans les pays à revenu intermédiaire de tranche supérieure. Pour leur part, les pays à revenu intermédiaire de tranche inférieure et les pays à faible revenu sont nombreux à rester lourdement tributaires de l’aide internationale. En 2012, 51 pays ont eu recours à des sources internationales pour couvrir plus de 75 % de leurs dépenses liées au VIH. Alors que les ressources nationales financent essentiellement les dépenses liées aux traitements et à la prise en charge, les fonds internationaux couvrent la plupart des efforts de prévention. Pour tenter de promouvoir la pérennité des ripostes nationales, un nombre croissant de pays envisage des méthodes de financement innovant, y compris des impôts spécifiques et des fonds nationaux d’affectation dédiés à la lutte contre le sida.
7. Éliminer les inégalités fondées sur le sexe ainsi que la maltraitance et la violence sexistes et renforcer la capacité des femmes et des filles à se protéger du VIH Les inégalités fondées sur le sexe et les normes sexospécifiques continuent de contribuer à la vulnérabilité au VIH. Une étude récente révèle que les femmes victimes de violence conjugale sont deux fois plus susceptibles de vivre avec le VIH, soulignant le rôle de l’inégalité fondée sur le sexe dans les épidémies nationales. Presque tous les pays (92 %) ayant réalisé un examen à mi-parcours de leur riposte nationale reconnaissent qu’il est crucial de résorber ces inégalités. Cependant, ces examens soulignent que moins de la moitié des pays octroient des fonds aux organisations de femmes, intègrent largement les services liés au VIH et de santé sexuelle et reproductive ou redoublent d’initiatives pour faire participer les hommes et les garçons aux ripostes nationales.
8. Éliminer la stigmatisation et la discrimination liées au VIH ainsi que les pratiques et les lois punitives La stigmatisation et la discrimination liées au VIH restent des obstacles majeurs à l’efficacité de la riposte au VIH dans toutes les régions du monde. Les enquêtes nationales suggèrent que le traitement discriminatoire dont font l’objet les personnes vivant avec le VIH est encore répandu dans de multiples domaines, y compris l’accès aux soins de santé. En 2012, 61 % des pays ont déclaré disposer de lois contre la discrimination qui protègent les personnes vivant avec le VIH. La proportion de pays signalant l’existence de services juridiques liés au VIH est passée de 45 % en 2008 à 55 % en 2012. Toutefois, en raison du manque fréquent de services
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