Sept siècles d histoire sur le domaine de la Grange-aux-Queulx : une chronique de Bicêtre - article ; n°296 ; vol.81, pg 37-44
9 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Sept siècles d'histoire sur le domaine de la Grange-aux-Queulx : une chronique de Bicêtre - article ; n°296 ; vol.81, pg 37-44

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
9 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 1993 - Volume 81 - Numéro 296 - Pages 37-44
Seven centuries of history on the property of the « Grange-aux-Queulx » (cook-house of the chef) : a chronicle of Bicêtre.
The author discusses successively the origins of Bicêtre Hospital, its organization, the categories of people whom it took in (prisoners, indigents, the sick) and its function under the Ancien Régime. He ends with several notes on its history during the 19th and 20th centuries.
Siebenhundertjährige Geschichte um das Gut der « Grange-aux-Queulx » (der Bettelvolkscheune) : eine Chronik von Bicêtre.
Der Verfasser gibt, hintereinander, eine Darstellung der Anfänge des Bicêtrespitals, seiner Einrichtungen, der Kategorien von Personen welche hier Aufnahme fanden (Gefangene, Arme, Kranke) und dessen Betrieb zur Zeit des Ancien Régime. Er schliesst mit einigen Notizen über seine Geschichte während des 19. und 20. Jahrhunderts.
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 13
Langue Français

Extrait

Paul-André Bellier
Sept siècles d'histoire sur le domaine de la Grange-aux-Queulx :
une chronique de Bicêtre
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 81e année, N. 296, 1993. pp. 37-44.
Abstract
Seven centuries of history on the property of the « Grange-aux-Queulx » (cook-house of the chef) : a chronicle of Bicêtre.
The author discusses successively the origins of Bicêtre Hospital, its organization, the categories of people whom it took in
(prisoners, indigents, the sick) and its function under the Ancien Régime. He ends with several notes on its history during the 19th
and 20th centuries.
Zusammenfassung
Siebenhundertjährige Geschichte um das Gut der « Grange-aux-Queulx » (der Bettelvolkscheune) : eine Chronik von Bicêtre.
Der Verfasser gibt, hintereinander, eine Darstellung der Anfänge des Bicêtrespitals, seiner Einrichtungen, der Kategorien von
Personen welche hier Aufnahme fanden (Gefangene, Arme, Kranke) und dessen Betrieb zur Zeit des Ancien Régime. Er
schliesst mit einigen Notizen über seine Geschichte während des 19. und 20. Jahrhunderts.
Citer ce document / Cite this document :
Bellier Paul-André. Sept siècles d'histoire sur le domaine de la Grange-aux-Queulx : une chronique de Bicêtre. In: Revue
d'histoire de la pharmacie, 81e année, N. 296, 1993. pp. 37-44.
doi : 10.3406/pharm.1993.3680
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1993_num_81_296_3680siècles d'histoire sur le domaine Sept
de la Grange-aux-Queulx :
une chronique de Bicêtre
couverte village Grange-aux-Queulx maître-queux VERS Notre-Dame, de le Gentilly prés, milieu de son de la », et terres père du qui rivière une XIIIe avait labourées colline d'où siècle, de été Bièvre le surmontée acheté nom et à de une coulait de vignes. en lieue la 1250 de métairie. nonchalamment C'était quelques et par demie le domaine roi chaumières du Louis parvis entre de IX « de au la et le
Peu de temps après, le roi donna le domaine à des moines chartreux
pour y bâtir leur couvent. Les moines, ayant au bout de deux ans épuisé les
charmes de l'endroit, profitèrent d'une nouvelle libéralité du roi pour venir
installer leur communauté sur les terres du château de Vauvert, au sud de
l'actuel jardin du Luxembourg, après avoir exorcisé les diables et démons
qui hantaient ces lieux.
Quant à la Grange-aux-Queulx, elle devint, vers 1280, propriété de Jean
de Pontys, évêque de Winchester et conseiller d'Edouard Ier, roi d'Angleterre ;
il y fit construire le château de Winchester, dont le nom, par déformations
successives, allait peu à peu devenir « Bicêtre ». Ce manoir fut confisqué
par Philippe le Bel en 1294, puis incendié par les Anglais en 1359. Vers
1400, le duc Jean de Berry, frère de Charles V, fit édifier sur son emplacement
un château somptueux, dont la richesse fit l'admiration de ses contemporains.
Malheureusement, en 1411, à l'occasion de la guerre entre Armagnacs et
Bourguignons, la superbe demeure fut pillée et incendiée. Ses ruines,
abandonnées, devinrent un repaire de vagabonds, de mendiants et de
malfaiteurs en tous genres pendant plus de deux siècles.
Puis, en 1632, Richelieu, désireux de montrer la générosité du roi
Louis XIII envers « les soldats estropiez » à son service, décida de faire
édifier à Bicêtre une « maison vrayement royale » pour les héberger. Il
convient de rappeler, à ce propos, qu'à cette époque et selon une antique
tradition, les invalides de guerre étaient pris en charge par les civils et,
Communication présentée à la Société d'Histoire de la Pharmacie le 16 février 1992.
REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE, XL, N° 296, 1er TRIM. 1993. 38 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE
notamment, par les abbayes, où ils étaient admis comme frères lais ; mais
comme la vie monastique ne leur convenait que rarement, ils prenaient
volontiers la clef des champs et s'en allaient vagabonder de villes en villages.
C'est donc pour des motifs à la fois humanitaires et d'ordre public que
Louis XIII décida de les regrouper à Bicêtre.
À cet effet, il institua, en 1633, la « Commanderie de Saint-Louis ». La
charge d'édifier des bâtiments prestigieux fut confiée à deux architectes de
renom, Lemercier et Lindlaer. Le financement fut assuré par une contribution
versée au receveur général par les abbayes et prieurés.
Les travaux, lancés en août 1634, furent rondement menés. Malheureus
ement, dès 1637, après la mort du roi et celle du cardinal, leur rythme
ralentit, peut-être par manque d'argent, peut-être aussi à cause de l'opposi
tion du clergé, de sorte que le projet ne fut pas entièrement réalisé. Cela
n'empêcha pas toutefois un certain nombre d'invalides de venir occuper les
lieux...
Enfin, en 1643, les Filles de la Charité (de Saint- Vincent-de-Paul)
commencèrent à convoiter les bâtiments de Bicêtre pour y loger les enfants
abandonnés. Après de longues discussions (car cette idée ne faisait pas
l'unanimité), les premiers enfants furent installés en juillet 1647. Mais les
locaux étaient peu confortables et inadaptés, la mortalité des enfants
effrayante, l'air « trop vif », et aussi les religieuses en avaient assez d'aller
chaque matin à la messe à Gentilly par des chemins boueux et défoncés, si
bien que l'évacuation des enfants et leur retour sur Paris s'effectua dès 1648.
** *
Bicêtre aurait pu rester longtemps encore à l'état de chantier quasi
abandonné, où erraient quelques dizaines d'invalides, s'il n'y avait eu l'édit
donné par Louis XIV en 1656, qui prescrivait à la fois l'interdiction de la
mendicité et l'enfermement des « pauvres mendiants » à l'Hôpital Général,
fondé à cet effet. Rappelons brièvement que cette institution, qui n'avait
rien à voir avec l'hôpital tel que nous le concevons, mais beaucoup avec le
maintien de l'ordre public, comprenait un chef-lieu (à la Pitié) pour les
enfants de six à douze ans et, pour les adultes, plusieurs maisons, dont la
Salpêtrière pour les femmes et Bicêtre pour les « pauvres hommes et garçons,
valides et invalides ».
L'édit fut appliqué dès 1657 et, à cet effet, les « soldats estropiez » furent
rapidement expulsés de Bicêtre et remplacés par six cents « pauvres
mendiants », qui vécurent dans le plus grand inconfort, sans chauffage et
couchés à cinq ou six par lit. Les valides devaient, selon l'édit, « être exercés
en différents métiers et les invalides traitez de leur maladie ». On retrouve
ainsi le grand principe du XVIIe siècle, où l'assistance revêt un caractère
quasi policier et où l'on construit hors des murs des établissements destinés
à lutter non pas contre la maladie, mais contre la mendicité, la prostitution, CHRONIQUE DE BICÊTRE 39
voire des crimes ou délits de droit commun. En bref, les malades sont soignés
dans Paris (Hôtel-Dieu) et les autres sont enfermés en dehors de la ville.
Ajoutons que les fous ont été enveloppés dans la proscription de l'oisiveté,
de sorte que l'on trouvait à Bicêtre, comme à la Salpêtrière, une étrange
cohabitation de pauvres, de mendiants, d'insensés et de détenus de droit
commun.
Cependant, vers la fin du XVIIe siècle, un semblant d'organisation avait
été mis en place à Bicêtre. On y trouvait cinq « emplois », nous disons des
« quartiers » ou « divisions » : 1) la Force, la Correction, les Cabanons, la
cuisine et la lingerie ; 2) et 3) les « bons pauvres ; 4) les aliénés et les
marginaux ; 5) les vénériens.
1. La Force, véritable prison, avait été édifiée aux environs de 1680.
Elle comprenait trois secteurs : la Correction, qui recevait une soixantaine
de mineurs « libertins et indisciplinés » de sept à vingt-cinq ans ; les
Cabanons, où deux cent cinquante cellules hébergeaient les prisonniers
enfermés par lettre de cachet ; la Force proprement dite, pour deux cents
détenus de droit commun, logés dans de vastes dortoirs. En outre, dans ce
domaine, Bicêtre possédait une triste particularité : les cachots. Il y avait
eu d'abord les huit « cachots noirs

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents