III – L’ORGANISATION DU RESEAU HTA-GWAD Pour répondre au besoin maintenant clairement établi d’une meilleure prise en charge de l’hypertension artérielle en Guadeloupe, un réseau va progressivement se développer à partir de 2001, encouragé par les nouvelles dispositions réglementaires nationales - notamment la circulaire du 25 novembre 1999 (annexe I). Sans rentrer dans trop de détails, nous décrirons d’abord ses principaux axes, et l’organisation de sa trame ; nous relèverons ensuite les recoupements qui existent entre les principes des réseaux de santé et les dernières recommandations de traitement de l’hypertension artérielle, afin de mieux cerner l’intérêt d’une telle structure, et de proposer quelques pistes de développement. 1 – MISE EN PLACE A – Initiation du projet Si les réseaux, tels que nous les avons décrits dans notre première partie, sont généralement la réalisation commune d’un ensemble d’acteurs, et l’aboutissement de pratiques déjà décloisonnées et pluridisciplinaires, le cas du réseau HTA-Gwad fait figure d’exception. En effet, on ne retrouve à son origine qu’une seule personne, convaincue de la pertinence de son projet, et pour qui le réseau doit devenir le moteur de pratiques nouvelles. On pense ici à ce que la circulaire de novembre 1999 appelle « la nouvelle génération de réseaux », « suscités de manière tout à fait officielle », au détail près qu’il s’agit ici d’un acteur « de terrain ». • Un coordinateur ...
III LORGANISATION DU RESEAU HTA-GWAD Pour répondre au besoin maintenant clairement établi dune meilleure prise en charge de lhypertension artérielle en Guadeloupe, un réseau va progressivement se développer à partir de 2001, encouragé par les nouvelles dispositions réglementaires nationales - notamment la circulaire du 25 novembre 1999 (annexe I). Sans rentrer dans trop de détails, nous décrirons dabord ses principaux axes, et lorganisation de sa trame ; nous relèverons ensuite les recoupements qui existent entre les principes des réseaux de santé et les dernières recommandations de traitement de lhypertension artérielle, afin de mieux cerner lintérêt dune telle structure, et de proposer quelques pistes de développement. 1 MISE EN PLACE AInitiationduprojetSi les réseaux, tels que nous les avons décrits dans notre première partie, sont généralement la réalisation commune dun ensemble dacteurs, et laboutissement de pratiques déjà décloisonnées et pluridisciplinaires, le cas du réseau HTA-Gwad fait figure dexception. En effet, on ne retrouve à son origine quune seule personne, convaincue de la pertinence de son projet, et pour qui le réseau doit devenir le moteur de pratiques nouvelles. On pense ici à ce que la circulaire de novembre 1999 appelle « la nouvelle génération de réseaux », « suscitésde manière tout à fait officielle », au détail près quil sagit ici dun acteur « de terrain ». UncoordinateurmotivéA linterface de secteurs médicaux et politiques, le Dr A. Atallah , à la fois chef du service de cardiologie du Centre Hospitalier de la Basse-Terre, président de la commission médicale détablissement (CME) de cet hôpital, membre du bureau national des présidents de CME (représentant des DOM), et de lUnion Hospitalière de la Guadeloupe, était bien placé pour connaître le problème posé par lHTA dans sa région ainsi que les nouvelles enveloppes budgétaires utilisables. Au fait des évolutions législatives et réglementaires de lorganisation des soins, membre du Comité régional des réseaux lorsquil est créé en 2002, il conçoit le projet dun réseau de prise en charge de lhypertension artérielle en Guadeloupe, crée lassociation porteuse du projet, constitue les dossiers de demande de
financements, et utilise ses talents de communicateur afin de « faire partager le sentiment initial du besoin » à dautres intervenants. La place de coordinateur lui revient naturellement au moment de la création du réseau. Deux demi-journées sont consacrées à ce poste dans le cadre d « activité dintérêt général » (pour des raisons pratiques, il sagit plutôt de deux « demi-soirées »). En contre-partie, il sengage à ne pas avoir dactivité libérale. Créationdelassociation Le 27 septembre 2001 est fondée lassociation loi 1901 dite « Groupe HTA Guadeloupe ». Elle est la personnalité morale représentant le réseau, ce qui lui permet dêtre clairement identifié, de disposer dun budget, dun local, de matériel, dembaucher du personnel (mi-temps secrétariat), enfin de faciliter les opérations daccréditation. Ce local et ce secrétariat (voir photos) servent de plate-forme logistique à lensemble des intervenants du réseau, moyen précieux permettant dassurer la réception téléphonique, la gestion du courrier (papier et électronique), les comptes-rendus de réunions, de servir dinterface entre le coordinateur et les partenaires, daider à la rédaction de la revue, à lanimation du site web, à la préparation des séminaires et soirées de FMC et des réunions dinformation. Selon les statuts de lassociation, son objet est de « contribuer à lamélioration de la prise en charge globale de lhypertension artérielle en Guadeloupe à travers une nécessaire graduation et continuité des soins, et [de promouvoir le] réseau de soins sur lhypertension en Guadeloupe. « Dans le cadre de cet objet, lassociation peut agir par tous les moyens pour permettre la réalisation des objectifs : - assurer au plus près du terrain des actions de prévention, déducation et dinformation du public et ce en renfort avec les structures existantes ; - organisation de réunions et dactions de coordination afin de favoriser une meilleure adaptation et graduation dans la prise en charge de lHTA , comme prévu dans le SROSS (soins de proximité, sites orientés, pôles de référence) ; - contribuer à renforcer la formation continue des professionnels de santé par la diffusion des recommandations et référentiels (ANAES, OMS, JNC) ; - collaborer au développement des études épidémiologiques et de la recherche clinique . » Afin déviter dalourdir lorganisation du réseau et daboutir à un essoufflement des partenaires, ce travail a été partagé par quatre groupes thématiques (dont nous détaillerons lactivité dans notre deuxième sous-partie) devant travailler de manière autonome, en présence du coordinateur ; respectivement : - le groupe Prévention - Education ; - le groupe Réseau - Filière ; - le groupe Formation Continue des Professionnels de Santé ;
- le groupe Epidémiologie - Recherche Clinique. Son conseil dadministration comprend vingt-cinq membres représentant diverses institutions, organismes, établissements de santé ou collèges scientifiques. Il sagit de : lOrdre des Médecins, le CHR de Pointe à Pitre, le CH de la Basse-Terre, le Collège de Cardiologie de la Guadeloupe, la Conférence Régionale des CME de la Guadeloupe, le Groupe de Programmation du PRS-HTA, lUnion Régionale des Médecins Libéraux de la Guadeloupe, lUTIP (pharmaciens), lassociation des infirmiers libéraux, lAssociation en Santé Publique et Epidémiologie de Guadeloupe, lObservatoire Régional de la Santé, le Collège des Diabétologues de la Guadeloupe, le syndicat des Etablissements Privés de la Guadeloupe, lUnion des Hôpitaux de Guadeloupe, le Centre dExamens de Santé de la Guadeloupe, lAssociation des Médecins Généralistes de Saint-Martin, la médecine du travail. Les tutelles y siègent à titre consultatif (ARH, CGSS, DASD, DSDS, contrôle médical). Le bureau est jusquà ce jour composé dun cardiologue libéral, des chefs des services de néphrologie du CHR de Pointe-à-Pitre et de cardiologie du CH de la Basse-Terre, dun infirmier libéral et de deux médecins généralistes libéraux (membres de lURML). Le comité de pilotage est formé des membres du bureau, de huit animateurs des quatre groupes de travail, et dun représentant des usagers. Un comité scientifique a pour buts lencadrement de la formation médicale continue (FMC), la validation du fonctionnement du réseau et du système dinformation. Il doit être amené à jouer un rôle central dans lévaluation interne du réseau. Il se compose exclusivement de médecins hospitaliers spécialistes en cardiologie, néphrologie ou santé publique, travaillant en Guadeloupe ou en métropole. BDéfinitiondesobjectifsetdesprincipesdemiseenoeuvreObjectifsgénéraux Le principe de ce réseau est celui dune prise en charge globale de lHTA des patients, en organisant la prévention, les soins et leur coordination, ainsi que laccompagnement social. Ses objectifs déclinent les rôles des quatre groupes de travail déjà définis ; il sagit de : 1) Coordonner la prise en charge des hypertendus, en structurant autour du patient, par le biais doutils adaptés, les différents professionnels concernés. 2) Développer les préventions primaire et secondaire, en renforçant linformation des patients sur leur maladie. 3) Améliorer la formation des professionnels de santé.
4) Servir de référence scientifique locale dans le domaine de lHTA (centralisation des travaux, aide à la recherche). Zonegéographique Elle comporte la Guadeloupe et ses dépendances. Il est prévu que les dépendances puissent être dotées de consultations spécialisées avancées, lorsque cette spécialité nest pas représentée sur place, et que des réunions (EPU, ateliers, séminaires), soient décentralisées sur Marie-Galante et Saint-Martin. Personnesprisesencharge En raison du coût de prise en charge des patients, lAssurance maladie préfère en limiter laccès aux patients à très haut risque (diabétiques, patients sous bi-thérapie ou plus, antécédent dAVC cest-à-dire concrètement aux personnes déjà prises en charge au titre daffection de longue durée) et aux personnes issues de milieux sociaux précaires. En fait, dans le but de limiter justement lapparition du « très haut risque » et des complications, et en constatant que les patients à faible risque coûtent de toutes façons moins cher que les autres, tous les patients hypertendus avérés sont potentiellement concernés par le réseau, mais à des degrés divers. Si léducation sadresse à tous, linclusion dans le dossier médical partagé informatisé (DMPI) et la prise en charge diététique, qui sont les plus coûteuses, sont pour linstant réservées aux seuls hypertendus à haut risque , ou issus de milieux précaires . Ces populations dites « précaires » bénéficient par ailleurs dun renfort en terme déducation. Le médecin (généraliste ou spécialiste traitant) qui propose à un patient dentrer dans le réseau doit recueillir son consentement éclairé en lui remettant un formulaire dinformation résumant le principe, la nature, les objectifs et les moyens du réseau. Il sassure de la compréhension et de la réalité de laccord de participation du patient avant de lui donner une clé personnelle , témoignant de son droit sur ses propres données médicales et de lexercice du libre choix de son médecin. Nous reviendrons sur ce point. Il est demandé aux patients du réseau de s'engager : - à suivre les conseils de soins et de suivi donnés par les médecins, conformes aux bonnes pratiques cliniques définies et réactualisées par les réunions de consensus et les protocoles coopératifs de soins établis par le réseau, chaque fois quils existent ; - à accepter que leur dossier médical soit partagé entre les différents intervenants du réseau qu'ils auront choisis ;
- à autoriser le traitement des données médicales et économiques les concernant par le coordonnateur du réseau et l'évaluateur externe. Professionnelsimpliqués Ce sont : les médecins généralistes , les cardiologues libéraux et hospitaliers, les autres spécialistes intervenant dans la prise en charge des hypertendus (néphrologues, diabétologues, neurologues), les pharmaciens et les intervenants paramédicaux ( infirmier(e)s, diététiciens ). Ils ont initialement tous été informés de la création du réseau par courrier ; des réunions ont été organisées afin dexpliciter son programme. Le réseau est ouvert à tout professionnel de santé qui en fait la demande. Un contrat dadhésion est signé entre lui et le réseau. Celui-ci prévoit notamment quil doit : - « dispenser des soins de qualité en accord avec les protocoles de soins élaborés par le réseau et dans les règles de la déontologie propres à chaque profession ; - « participer à la tenue du dossier médical et à la circulation de linformation dans le réseau ; - « suivre les séances de formation organisées par lassociation. » La cotisation annuelle est de quinze euros. Chacun peut sexclure du réseau quand il le souhaite. Partenaires► Associations : le partenariat avec des associations directement ou indirectement impliquées dans la prise en charge des hypertendus est recherché : associations de patients (Club Cur et Santé), associations de professionnels de santé, dactivités sociales ► S tructures hospitalières : elles jouent un rôle important dans le fonctionnement du réseau en permettant le regroupement des spécialistes médicaux sur un lieu géographique donné, laccès au plateau technique exploratoire et aux soins spécialisés. Cest le cadre idéal pour le regroupement des bilans annuels éventuels. ► Partenaires institutionnels : en dehors du financement du réseau (tutelles), ils peuvent être amenés à y intervenir directement (participation au comité de pilotage, réunions de formation, information des patients dans le domaine de la santé publique, campagnes de dépistage, concours méthodologique, logistique, assistance pour le travail de recherche et de publication). Ce sont :
des tutelles et services de lEtat : lAssurance maladie, lAgence régionale ▪ dhospitalisation, la Direction de la santé et du développement social, la Direction des actions de solidarité départementales, ▪ des organisations professionnelles : lUnion régionale des médecins libéraux (pour sa capacité à évaluer les modifications des pratiques médicales), lOrdre des médecins, ▪ les établissements publics et privés de Guadeloupe, ▪ ou encore dautres organisations (à visée épidémiologique ou éducative) dont on peut retrouver certains noms dans la composition du conseil dadministration de lassociation fondatrice. CServicesrendus Auxpatientsetàleurfami l e:La meilleure coordination des soins (en respect des dernières recommandations) leur assure une prise en charge optimale de leur hypertension, et un accompagnement global personnalisé. La bonne circulation de linformation facilite leur travail de malade ; elle leur évite de servir de coursier ou dintermédiaire entre les différents professionnels en charge de leur dossier. Le réseau leur permet également la prise en charge (dans le cadre de forfaits dérogatoires) de prestations non prévues à la nomenclature (donc non remboursées), mais très bénéfiques, comme des séances déducation ou une consultation diététique. Auxprofessionnelsdesanté: La meilleure circulation des données médicales du patient grâce au DMPI simplifie leur travail ; et lorganisation générale du réseau améliore leurs relations (transmissions facilitée des avis, recommandations, compte-rendus, meilleure convivialité). Par ailleurs, la participation au réseau permet aux professionnels dêtre bien rémunérés pour des séances déducation et pour le suivi des patients à haut risque intégrés au réseau 1 . Léducation thérapeutique renouvelle leur pratique quotidienne (ces séances ont déjà reçu un accueil enthousiaste auprès des infirmières libérales). La FMC sur lHTA sujet qui les concerne de près - est renforcée et indemnisée. En effet, un dédommagement de quinze ou dix C (soit respectivement 330 et 220 euros) est versé aux médecins pour chaque journée ou demi-journée de participation à une FMC organisée par le réseau (mises au point sur lHTA, utilisation du dossier médical partagé informatisé). Un DIU (diplôme inter-universitaire) dHTA doit également voir le jour en Guadeloupe, organisé conjointement par le Collège de cardiologie et le réseau.
1 2 C en plus de la consultation pour linclusion dun patient (soit 66 euros en tout pour cette consultation), et 125 euros par an et par patient suivi.
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Comme nous le verrons plus bas, le DMPI est à lui seul un outil de FMC, une aide précieuse pour la prise en charge optimale des patients, à chaque consultation. Une connexion internet ADSL (haut débit) a été offerte pour un an à chaque nouvel adhérent au réseau, ainsi que le logiciel médical NOVA qui, outre sa fonction de logiciel médical général, permet une correspondance parfaite avec le DMPI (problème dinter-opérabilité du DMPI avec dautres logiciels médicaux, dont nous reparlerons plus bas). A Lamélioration de la communication ville-hôpital, principalement grâce au DMPI, permet une meilleure prise en charge, et une économie de temps et dargent (souvent tout un bilan est refait en cas dhospitalisation en urgence du patient, alors qu il nest pas rare que le même bilan ait été fait peu de temps auparavant ailleurs). Leur participation au réseau, sils réalisent des séances déducation mensuelles par exemple, les fait participer aux missions du SROSS et leur assure ainsi lappui, par lintermédiaire du réseau, de tutelles comme la DSDS ou lARH. A Outre son rôle doutil effecteur des politiques de santé publique, le réseau, par la base de données dont il disposera, sera une source dinformations épidémiologiques utile. DLesgrandeslignesdelévaluationLe choix dune évaluation interne continue a été fait par le comité de pilotage - avec rapport annuel avant le 31 mars - afin de mettre en place progressivement les mesures correctives nécessaires. Elle fera lobjet dun rapport distribué aux institutionnels partenaires et aux membres du réseau. Cest un cabinet dévaluation de Pointe-à-Pitre, qui comprend en son sein une professionnelle de lévaluation en santé, qui a été choisi par le réseau pour assurer cette fonction. Plusieurs indicateurs peuvent être retenus : ► qualitatifs : enquêtes de satisfaction auprès des professionnels (communication, formation, éducation) et des patients usagers du système, alimentation régulière du site, respect des calendriers, qualité des référenciels utilisés. ► quantitatifs : nombre dadhérents (médecins généralistes et spécialistes, infirmier(e)s) ; nombre de nouveaux dossiers intégrés chaque année dans la banque de données (par médecin généraliste, par médecin spécialiste) ; nombre détablissements publics et/ou privés adhérents ; nombre de pharmaciens adhérents ; nombre de consultations du site (mise en place dun compteur) ; nombre dexemplaires de la revue distribués.
► médicaux : contrôle tensionnel (seuil recommandé < 140/90 mm Hg), événements cardiovasculaires, niveau de risque cardiovasculaire. ► évaluation de la formation : nombre de visites du site ; nombre de formations réalisées (sur le site, ou sur place en ateliers, par des intervenants de métropole ou par des intervenants locaux) pour les médecins généralistes et pour les infirmières ; nombre de télé expertises demandées. ► économiques : cest de loin la plus difficile à établir car elle ne peut se faire quà long terme ; quelques critères peuvent tout de même être retenus : respect du budget alloué, nombre de patients éduqués, nombre dexamens redondants évités. L évaluation externe , qui doit être menée après trois années dexistence effective du réseau, est prévue pour fin 2006. E-Financements Des dépenses importantes ont été entreprises pour la création du réseau : dépenses d investissement (mises aux normes des locaux, équipement matériel et bureautique, système dinformation, encadrement technique, mise en place du DMPI), d études (constitution des documents administratifs, évaluation), de fonctionnement (loyer et charges, bureautique, postes de coordinateur et de secrétaire, revue trimestrielle), de formation (remboursement des médecins pour les FMC, conférenciers, formation du coordonnateur) Elles ont été couvertes dabord par lARH de Guadeloupe (financement du médecin hospitalier coordinateur et du secrétariat) et le FAQSV, puis, lors de sa création par le guichet unique de la DRDR. Une aide ponctuelle provenant des laboratoires (manifestations de FMC et de sensibilisation du public) est à définir au cas par cas, avec les précautions dusage de façon à maintenir lindépendance du réseau.
2 QUATRE GROUPES DE TRAVAIL Depuis la création de lassociation porteuse du réseau, une division du travail en quatre groupes autonomes est prévue, pour une meilleure efficience globale. Quels sont leurs domaines dactivité ? Et quont-ils réalisé ? AEducationetprévention Le premier groupe intervient à plusieurs niveaux ; sa mission est de diffuser largement - parmi les hypertendus, leur entourage, et la population guadeloupéenne en général - les connaissances actuelles en matière de prévalence, de physiopathologie, de complications et de traitements de lHTA ; et conséquemment les moyens de sa prévention et de prise en charge optimale. Ù Prise en charge diététique Pour les patients à haut risque tels quon les a décrits plus haut, le réseau propose cinq consultations auprès dun(e) diététicien(ne) ou dun médecin nutritionniste, à raison dune consultation par mois pendant cinq mois. Lexpérience de ces derniers a en effet montré que pour induire un changement de comportement alimentaire, une consultation isolée ne servait pratiquement à rien. Le choix a donc été fait par le réseau dun suivi plus intensif (donc plus coûteux) mais réservé aux plus nécessiteux. Ù Manifestations ponctuelles Pour la première fois, en mai 2005, une journée mondiale contre lHTA a été organisée. Linitiative de la World Hypertension League a été relayée en France par le Comité français de lutte contre lHTA (CFHTA), qui a élaboré un excellent livret éducatif. Partenaire du réseau HTA-GWAD, le CFHTA a réalisé pour lui cinq mille exemplaires « créolisés » de ce livret (têtes de chapitres et sous-titres traduits en créole, photos locales). Le 13 mai 2005, des séances dinformation ont ainsi été réalisées dans trois établissements de santé guadeloupéens (CHU, CHBT, clinique de Choisy à Sainte-Anne) : projection du film, dépliants, livret etc. Ù Site web du réseau Dès la page daccueil du site « htagwad.com » (que nous décrirons plus en détail ensuite), des « conseils pratiques » sur le sport, lalcool, la surcharge pondérale, le sel et le tabac - concernant leurs rapports avec lHTA sont disponibles. Les principaux documents pédagogiques du réseau sont disponibles à la rubrique « PRS sur lHTA » , dont le film de douze minutes, que lon peut visualiser « en ligne ».
Un « forum public » permet déchanger avec dautres internautes, et de poser des questions sur lHTA. Des liens sont enfin proposés dans la rubrique « adresses utiles » vers des sites spécialisés ou à vocation éducative (comme « automesure.com »), ou des missions de santé publique (comme le Programme national nutrition santé).. Ù Poursuite du programme régional santé La plus importante part du travail de ce premier groupe consiste à prolonger, avec les mêmes acteurs, le PRS-HTA 1998-2003 (sur lequel nous avons conclu notre deuxième partie). Celui-ci en effet, après avoir réalisé de bons outils pédagogiques (prospectus, affiches sur lHTA et la diététique, et vidéogramme en versions française et créole), navait pas eu le temps et la force de passer à sa phase de réalisation proprement dite. La formation des infirmières des dispensaires, et la mise en place des structures déducation sétaient arrêtées au stade expérimental. Objectif Lobjectif du PRS-HTA a dabord été révisé pour être plus réaliste : il sagit de donner en trois ans à cinq mille personnes hypertendues les informations nécessaires à une meilleure connaissance de leur pathologie. Cette éducation doit se faire sous forme de séances, animées par un professionnel de santé (infirmière dans presque tous les cas) préalablement formé par le réseau. Compositiondesséances Après une tentative de sensibilisation générale de la population à la nécessité de dépistage, de suivi et dobservance du traitement de lHTA - par le biais de campagnes daffichage, de messages radiophoniques et télévisés, par le biais du réseau aussi via sa revue, sons site, ses réunions dinformation et ses séances de FMC - les infirmier(e)s déposent des cartons dinvitation pour une séance déducation auprès des médecins et des pharmaciens de leur secteur, à qui il est demandé de transmettre linvitation aux patients hypertendus. ► Première séance : le jour dit, une fiche dévaluation initiale (identifiée seulement au moyen dun numéro qui reste confidentiel afin dautoriser lutilisation administrative des résultats) est dabord remplie par les patients (avec laide de linfirmière). Cette fiche permet de connaître lâge, le sexe, le poids, la taille, la TA et le pouls des patients. Et destimer leur situation socio-économique ainsi que leurs autres facteurs de risque. Puis une vingtaine de questions, ouvertes ou à choix multiples, renseignent sur lHTA du patient, ses connaissances sur sa maladie, son traitement médicamenteux ou hygiéno-diététique, ses complications et les facteurs de risque qui peuvent sy associer. Plusieurs questions cherchent à appréhender lobservance du patient. Un guide daide au remplissage du questionnaire à lintention de linfirmière a été réalisé, pour améliorer la qualité des réponses saisies.
Suit la séance déducation proprement dite, avec les supports pédagogiques déjà cités ( vidéogramme , dépliants). Au cours de celle-ci, il est demandé à lanimateur de porter une attention privilégiée aux personnes issues de milieux sociaux précaires ; afin de toucher ces individus, un partenariat avec lAgence départementale dinsertion est prévu. Une seconde invitation est finalement proposée aux participants, pour une nouvelle séance un mois plus tard (un rappel téléphonique est prévu juste avant). ► Seconde séance : après une seconde évaluation (essentiellement des progrès réalisés sur la connaissance de la maladie), le film peut être repassé, ou des rappels faits. Lorientation générale de la séance doit être davantage axée sur la diététique (lintervention dun diététicien ou dun médecin nutritionniste est possible). Les participants sont ensuite invités à participer à un jeu sur le thème de lHTA , conçu par le réseau. Quatre joueurs progressent sur un parcours en répondant selon la case sur laquelle leur pion se trouve à des familles de questions. Les messages forts sont contenus dans les cartes du dessus (premières tirées). Si les participants progressent bien, ils accèdent aux questions plus difficiles, qui correspondent à des messages éducatifs complémentaires. Lorganisateur dispose dun livret de réponses. Miseenoeuvre Après validation officielle (par le Comité régional des politiques de santé) de la poursuite du PRS-HTA au sein du réseau, le Conseil Général de Guadeloupe a mobilisé pour 2004 les infirmières de ses dispensaires (CLASS) , afin de participer au projet éducatif. Quatre journées de formation destinées aux infirmier(e)s des sept circonscriptions (cinq CLASS en moyenne par circonscription) ont été organisées par le réseau - à Pointe-Noire, aux Abymes, à Gosier et à Marie-Galante afin de les sensibiliser au problème posé par lHTA en Guadeloupe, et de les familiariser avec les outils pédagogiques mis à leur disposition. Des appareils dautomesure validés ont été fournis par le réseau, et du matériel audiovisuel mis à disposition. Une à deux séances dune heure et demie déducation par mois, comprenant idéalement cinq (et jusquà dix) participants chacune, ont ensuite été programmées par linfirmier(e) de chaque CLASS. Malheureusement, à la suite des lois de décentralisation, les missions des infirmières des dispensaires ont, au cours de lannée 2004, été davantage portées sur les soins aux personnes âgées à domicile. Leur emploi du temps a été plus chargé, et leur disponibilité, pour les séances déducation du réseau, moins grande. Cest vers les cliniques et centres de santé que le réseau sest donc tourné, qui ont pour certains signé une convention avec le réseau pour assurer une séance déducation par semaine, exactement selon les mêmes modalités que dans les CLASS. Ils peuvent soit mettre du personnel à disposition (qui doit dabord suivre la formation organisée par le réseau), soit seulement un local dans lequel le réseau organise la séance avec infirmière et/ou diététicien, téléviseur etc.