Migrations, nuptialité et famille dans la Vallée du fleuve Sénégal - article ; n°3 ; vol.10, pg 83-109
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Description

Revue européenne de migrations internationales - Année 1994 - Volume 10 - Numéro 3 - Pages 83-109
Migration, Marriage and Family in the Valley of the Senegal River
Georges GONZALES
In 1993, out migration from five villages in the upper valley of the Senegal river appears to be as intensive as it was ten years ago, but with the difference that new social groups are now concerned: children, women, and older men.
Migration of family groups is essentially characteristic of international migrants, although all the members of the family do not always move to the same place. Besides pendular and incomplete migrations, settlement in Dakar can be observed, probably corresponding to a progressive severage from the village of origin. Exogamy and non residential polygamy also contribute to a multilocalization of the family and of the community of origin, thus strenghtening the flows of migrants, especially to Dakar.
Migration, nuptialité et famille dans la Vallée du fleuve Sénégal
Georges GONZALES
En 1993, l'émigration des ressortissants de cinq villages de la Haute-Vallée du Fleuve Sénégal semble toujours aussi intense, mais elle concerne de nouvelles couches de populations : les enfants, les femmes et les hommes âgés sont proportionnellement plus émigrés que lors de l'enquête réalisée dans l'ensemble de la Vallée du Fleuve en 1982. Les migrations familiales touchent essentiellement les familles d'émigrés internationaux, mais ne conduisent pas nécessairement au regroupement de l'ensemble de la famille dans le même lieu d'émigration. Aux regroupements alternants, incomplets, s'ajoute l'installation à Dakar des familles d'émigrés internationaux, qui s'apparente souvent à un détachement progressif des émigrés du village et à une dispersion de la famille d'origine. L'exogamie et la polygamie éclatée des émigrés conduisent également au développement d'une certaine multipolarisation familiale et communautaire, qui alimente les flux migratoires des villages en particulier vers Dakar.
Migración, nupcialidad y familia en el Valle del rio Senegal
Georges GONZALES
En 1993, la emigración de los naturales de cinco pueblos del Valle Alto del rio Senegal parece siempre intensa, pero esta se refîere a nuevas capas de poblaciones : los niños, las mujeres y los hombres ancianos son proporcionalmente más emigrantes que en el momento de la encuesta realizada en el conjunto del Valle en 1982. Las migraciones familiares afectan esencialmente a las familias de emigrantes internacionales, pero no conducen necesariamente al reagrupamiento del conjunto de la familia en el mismo lugar de emigración. A los reagrupamientos alternantes, incompletos, se agrega la instalación en Dakar de las familias de emigrantes internacionales, que corresponde a menudo a un alejamiento progresivo de los emigrantes del pueblo y a una dispersión de la familia de origen. La exogamia y la poligamia dispersada de los emigrantes conducen igualmente al desarrollo de una cierta multipolorización familiar y comunitaria, que alimenta los flujos migratorios de los pueblos en particular hacia Dakar.
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Georges Gonzales
Migrations, nuptialité et famille dans la Vallée du fleuve Sénégal
In: Revue européenne de migrations internationales. Vol. 10 N°3. CERPAA CERPOD ORSTOM – Migrations
africaines. pp. 83-109.
Citer ce document / Cite this document :
Gonzales Georges. Migrations, nuptialité et famille dans la Vallée du fleuve Sénégal. In: Revue européenne de migrations
internationales. Vol. 10 N°3. CERPAA CERPOD ORSTOM – Migrations africaines. pp. 83-109.
doi : 10.3406/remi.1994.1427
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_1994_num_10_3_1427Abstract
Migration, Marriage and Family in the Valley of the Senegal River
Georges GONZALES
In 1993, out migration from five villages in the upper valley of the Senegal river appears to be as
intensive as it was ten years ago, but with the difference that new social groups are now concerned:
children, women, and older men.
Migration of family groups is essentially characteristic of international migrants, although all the
members of the family do not always move to the same place. Besides pendular and incomplete
migrations, settlement in Dakar can be observed, probably corresponding to a progressive severage
from the village of origin. Exogamy and non residential polygamy also contribute to a multilocalization of
the family and of the community of origin, thus strenghtening the flows of migrants, especially to Dakar.
Résumé
Migration, nuptialité et famille dans la Vallée du fleuve Sénégal
Georges GONZALES
En 1993, l'émigration des ressortissants de cinq villages de la Haute-Vallée du Fleuve Sénégal semble
toujours aussi intense, mais elle concerne de nouvelles couches de populations : les enfants, les
femmes et les hommes âgés sont proportionnellement plus émigrés que lors de l'enquête réalisée dans
l'ensemble de la Vallée du Fleuve en 1982. Les migrations familiales touchent essentiellement les
familles d'émigrés internationaux, mais ne conduisent pas nécessairement au regroupement de
l'ensemble de la famille dans le même lieu d'émigration. Aux regroupements alternants, incomplets,
s'ajoute l'installation à Dakar des familles d'émigrés internationaux, qui s'apparente souvent à un
détachement progressif des émigrés du village et à une dispersion de la famille d'origine. L'exogamie et
la polygamie éclatée des conduisent également au développement d'une certaine
multipolarisation familiale et communautaire, qui alimente les flux migratoires des villages en particulier
vers Dakar.
Resumen
Migración, nupcialidad y familia en el Valle del rio Senegal
Georges GONZALES
En 1993, la emigración de los naturales de cinco pueblos del Valle Alto del rio Senegal parece siempre
intensa, pero esta se refîere a nuevas capas de poblaciones : los niños, las mujeres y los hombres
ancianos son proporcionalmente más emigrantes que en el momento de la encuesta realizada en el
conjunto del Valle en 1982. Las migraciones familiares afectan esencialmente a las familias de
emigrantes internacionales, pero no conducen necesariamente al reagrupamiento del conjunto de la
familia en el mismo lugar de emigración. A los reagrupamientos alternantes, incompletos, se agrega la
instalación en Dakar de las familias de emigrantes internacionales, que corresponde a menudo a un
alejamiento progresivo de los emigrantes del pueblo y a una dispersión de la familia de origen. La
exogamia y la poligamia dispersada de los emigrantes conducen igualmente al desarrollo de una cierta
multipolorización familiar y comunitaria, que alimenta los flujos migratorios de los pueblos en particular
hacia Dakar.83
Revue Européenne
des Migrations Internationales
Volume 10 - N° 3
1994
Migrations, nuptialité et
famille dans cinq villages
de la vallée du fleuve
Georges GONZALES
La migration des ressortissants de la Vallée du Fleuve
Sénégal a suscité l'intérêt d'un grand nombre de chercheurs qui, depuis une tren
taine d'années, décrivent l'ampleur démographique et historique de ce phénomène.
Il était intéressant un peu plus de dix ans après l'enquête réalisée en 1982 par
l'OCDE et le CILSS et présentée par Condé et Diagne (1986), d'observer les
conséquences des migrations sur les structures démographiques des populations
des zones d'origine. L'analyse des familiales permettra en outre d'appré
hender la fréquence des divisions ou des regroupements familiaux dans un milieu
fortement migrant.
Dans le cadre du programme « Migrations Internationales en Afrique de
l'Ouest » de l'ORSTOM - Dakar, nous avons choisi d'enquêter dans des villages(')
de la zone de Bakel, connue pour être la zone d'émigration vers la France la plus
importante du Sénégal et d'une émigration africaine non négligeable (Kane et
Lericollais, 1975). Ensuite, des monographies de ces villages ont été effectuées
(collaboration entre le CERPAA et l'Université de Saint-Louis du Sénégal) et ont
permis de collecter une base de données de 300 ménages, exploitée ici.
MIGRATIONS ET STRUCTURE DE LA POPULATION
La population résidente des cinq villages est composée de 4751 individus,
dont 2110 nommes et 2641 femmes (Tableau 1). La répartition par sexe est donc
globalement déséquilibrée, avec un rapport de masculinité de 79,9 inférieur aux
rapports de masculinité des départements de Matam et Bakel (respectivement 84,2
et 91) et de l'ensemble de la population sénégalaise (94,6) calculés lors du recense
ment de 1988 (Dir. Stat., 1992).
En comptabilisant les émigrés avec l'ensemble de la population résidente, on
reconstitue une population « de droit » au sein de laquelle le rapport général de 84 Migrations, nuptialité et famille dans cinq villages de la vallée du fleuve
masculinité est presque équilibré (100,7). Cela tend bien à prouver que l'émigration
est la cause principale du déséquilibre dans la répartition des sexes au sein de la
population résidente.
TABLEAU 1 :
Répartition de la population par sexe et statut de résidence
Population Population Population Proportions Sexe résidente émigrée de droit d'émigrés (*)
Masculin 2110 798 2908 27,4 %
Illustration non autorisée à la diffusion Féminin 2641 247 2888 8,6%
4751 1045 Total 5796 18,0 %
Rapport de
323,1 100,7 Masculinité 79,9
* Proportions d'émigrés = Nb d'émigrés / (Nb de résidents + Nb d'émigrés).
Source : monographies villageoises, Bakel 1993 - USL/CERPAA.
1. L'émigration est avant tout masculine : les trois-quarts des émigrés sont
des hommes et l'intensité migratoire est 3 fois plus forte dans la population mascul
ine que dans la population féminine. La pyramide des âges des émigrés originaires
de ces villages (Graphique 2), toutes destinations confondues (pour le détail des
destinations par village, voir Tableau 12), met bien en évidence la sur-représenta
tion des hommes au sein de la population émigrée, avec une forte concentration
des effectifs masculins aux âges actifs et des effectifs minoritaires de femmes et
d'enfants. L'émigration majoritaire des hommes induit parallèlement une forte
féminisation de la population résidente des villages (avec deux fois plus de femmes
que d'hommes entre 15 et 59 ans) et implique une réorganisation socio-économi
que complète de la société d'origine. Si on compare les pyramides des populations
émigrées des deux enquêtes (Graphiques 2 et 3), on s'aperçoit en fait que la
proportion d'hommes émigrés entre 20 et 35 ans est nettement plus faible dans nos
cinq villages que dans l'échantillon de 1982, au profit essentiellement des classes
d'âges jeunes (les moins de 15 ans) et des femmes de 15 à 35 ans. On voit également
que les hommes émigrés de plus de 50 ans sont plus représentés dans la population
émigrée de 1993 que dans celle de 1982. L'émigration de nos villages concerne donc
trois nouveaux types de population : les enfants, les femmes et les hommes âgés et
lui confère un caractère plus permanent.
La proportion maximale d'hommes émigrés est trouvée sur la classe d'âge
20-24 ans dans l'échantillon de 1982 et sur la classe des 30-34 ans dans notre
enquête, qui correspondent approximativement à la même génération. Cette diff
érence peut être interprétée comme le signe d'une réduction relative des flux

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