Molière et les apothicaires - article ; n°138 ; vol.41, pg 114-126
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Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 1953 - Volume 41 - Numéro 138 - Pages 114-126
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1953
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Maurice Bouvet
Molière et les apothicaires
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 41e année, N. 138, 1953. pp. 114-126.
Citer ce document / Cite this document :
Bouvet Maurice. Molière et les apothicaires. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 41e année, N. 138, 1953. pp. 114-126.
doi : 10.3406/pharm.1953.8585
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1953_num_41_138_8585MOLIERE
ET LES
APOTHICAIRES
peut Mais On sembler a tellement les études présomptueux écrit sur notre sur les d'évoquer grand rapports comique à de nouveau Molière reviennent cette et des question. à apothicaires la mode : conféqu'il
rence du célèbre acteur de la Comédie-Française, Denis d'Inès (1), aux
Journées pharmaceutiques d'octobre 1950 ; article de G. Lenôtre, Molière
était-il Louis XIV ?, in Historia (juin 1951) ; article d'Henry Poulaille,
Corneille, auteur de « l'Amour médecin ». in JEsculape (juillet-août 1951) ;
notre récent article sur La maison où habita Molière, rue des Jardins,
paru dans la Revue d'Histoire du Théâtre, fondée par notre regretté
camarade d'études, Louis Jouvet (1951, n° IV), etc..
Et il nous a semblé intéressant de rassembler les renseignements iné
dits, ou peu connus, que nous avons relevés au cours de nos recherches
pendant ces trente dernières années. Nous les présenterons en six note»
différentes, d'importance d'ailleurs très inégale, les trois premières étant
consacrées à l'étude de la documentation pharmaceutique de Molière,
ceci avec l'espoir que nos lecteurs pourront, sur plusieurs points, comp
léter notre documentation. En voici le plan :
I. Molière a-t-il eu des apothicaires dans son entourage immédiat ?
II. Autour du Fleurant du « Malade imaginaire ».
III. Les relations de Molière avec l'apothicaire Arnoulet.
IV. Deux apothicaires fournisseurs de Molière.
V. Molière a-t-il exagéré le montant des réductions accordées sur leurs
t parties » par les apothicaires d'alors ?
VI. La seringue dans l'illustration des uvres de Molière.
(1) Nous possédons dans notre collection ton portrait, par Jouas, en costume
d'apothicaire. (Don de l'auteur). 15*. ut, .
LE: JVIALADE IM AGI N A IRE
Dessin de Bouche* pour une édition du « Malade imaginaire »
(Coll. M. B.).
Revue H.P., 1953. PI. XII, MOLIÈRE ET LES APOTHICAIRES 115
I. - MOLIÈRE A-T-IL EU DES APOTHICAIRES
DANS SON ENTOURAGE IMMÉDIAT
marraine Molière ses trouvé le Nous Sa Avait-il Tout grand oncles mère qui au savons, a acteur vécu la de maternels plus, permette était femme même dans grâce peut-on Guillot-Gorju parente d'un des de avait une au le prétendre apothicaires atmosphère chirurgien, d'un croire. épousé docteur (Bertrand médecin la qu'il Cabanes soeur médicale. dans valet Hardouin a très connu, d'un sa de (2), famille chambre chirurgien. dans que, de ? Saint- sa Nous sa dès du sur prime roi, Jacques), son n'avons avait et jeunesse, enfance, l'un pour rien ceci de
au cours de ces représentations de l'Hôtel-de-Bourgogne, où le conduisait
souvent son grand-père. Celui-ci aurait été le fils d'un apothicaire de la
rue Saint-Jacques. Il aurait étudié la médecine et l'apothicairerie à Montp
ellier et aurait ensuite parcouru la province* avec une troupe de char
latans (3).
Nous ne connaissons à Paris, à cette époque, qu'un seul apothicaire de
ce nom. C'est Bertrand Hardouin de Saint-Jacques, pourvu en 1631 (4) du
poste d'apothicaire privilégié du Grand Prévôt de l'Hôtel du Roi, rem
placé le 11 avril 1633 par Antoine Varin (5). Mais nous ignorons s'il
habite rue Saint-Jacques et s'il est le père de Guillot-Gorju. De toute
façon, comme il se retire de la vie active dès 1642 (Molière avait alors
20 ans) et qu'il meurt à Paris en 1648, son influence sur Molière, qui est
possible, n'aurait été que de courte durée.
II. - AUTOUR DU FLEURANT DU « MALADE
IMAGINAIRE »
Nous grouperons les documents recueillis sous les trois rubriques sui
vantes : 1) Le Fleurant Lyonnais : 2) Le Fleurant de Guéret ; 3) Autres
hypothèses.
1 Le Fleurant Lyonnais.
a) Possibilité d'une rencontre avec Molière à Lyon
Cette hypothèse est évoquée dès 1807, par Aimé Guillon, dans son
ouvrage, Lyon tel qu'il étoit, tel qu'il est (6) :
Molière, qui séjourne de temps à autre à Lyon de 1652 à 1658 (7), passe
rue Saint-Dominique et aborde l'apothicaire Fleurant qui prenait l'air à
(2) Les sources d'inspirations médicales de Molière, in Les indiscrétions de
l'Histoire, 6e série, p. 57.
(3) P. Boussel : Guillot Gorju, médecin, farceur et homme mal connu, in JEscn-
lane, mai 1950.
(4) Faculté de Médecine, ms. 5036.
(5)de Pharmacie, registre 12.
(6) P. 33.
(7) D'après Georges Mohval : Chronologie molièresque, Paris, 1897, il est déjà
à Lyon U 19 décembre 1652 et y séjourne également le 10 janvier 1658. REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIF 116
la porte de son officine. Il lui demande : « Monsieur, Monsieur, comment
vous nommez-vous ? » L'autre étonné répond : « Pourquoi ? » Mais
Molière insiste : « Eh bien, je m'appelle Fleurant. Ah, je le pressentois,
que votre nom feroit honneur à l'apothicaire de ma comédie. On parlera
longtemps de vous, Monsieur Fleurant ! »
Dans le Panthéon littéraire, 1851 (8), il est précisé que des descen
dants de ce Fleurant (9) habitaient encore, sous le Directoire, le village
de Genay, près de Neuville-sur-Saône.
Dans ses Recherches sur Molière (10), E. Soulié note que le nom de
Fleurant figure dans certains actes notariés du temps, mais l'édition des
« Grands Ecrivains » (11) relatant cette affirmation, précise que ce nom
avait été choisi par Molière « pour sa signification ».
Nous passerons rapidement sur les idées émises : par Brouchoud, dans
Les Origines du Théâtre de Lyon (12) ; par Vingtrinier, dans un article
de L'Intermédiaire du 20 février 1898 et ayant pour titre Où Molière a-t-il
pris le type de Monsieur Fleurant ?, par la Chronique médicale, en
1898 (13) et en 1905.
D'après cette revue, Auguste Bleton, dans le Lyon universitaire, veut
détruire la légende d'après laquelle un apothicaire lyonnais aurait servi
de modèle à Molière. Il y avait, dit-il, à Lyon, de nombreux Fleurant,
Florant, Fleuran, Flurant, tailleurs d'Thabits (14), ou peintres, dans le
quartier habité à Lyon par Molière. « Ce nom de Fleurant aura frappé
Molière et lui sera revenu plus tard à l'esprit. C'était le parfait pendant
de Purgon. Purgon d'un côté, Fleurant de l'autre, font image et se répond
ent. »
Et pourtant, la légende tient.
Mettant en relief une découverte du professeur Florence, le docteur
Sahuc, en 1922 (15) et en février 1937 (16), affirme à nouveau qu'elle
repose sur des bases sérieuses.
Claude Flurant a cependant été reçu maître à Lyon en 1690 seulement.
L'explication semble facile au docteur Sahuc : « Claude Flurant, qui
n'était pas fils d'apothicaire, dut accomplir ce que nous appellerions
aujourd'hui, un stage prolongé. » Il n'aurait été reçu maître qu'après la
cinquantaine. « Ce qui tend à le démontrer encore, c"est que son fils
Pierre, huit ans plus tard, était admis à son tour comme aspirant apothi
caire. » Nous verrons plus loin une explication logique de ces faits.
Notre confrère Danos, dans son intéressante thèse A la recherche des
vieux vestiges, notes d'histoire pharmaceutique Igonncdse (17), cite les
idées de Vidal et Deléage sur la question, sans prendre très nettement
position.
(8) Le Malade imaginaire, p. 2. (B.N., Z 9666).
(9) En réalité « Flurant »,.comme nous le verrons plus loin.
(10) 1863, p. 276, note 1.
(11) Paris, 1886, IX, p. 275.
(12) Lyon, 1875.
(13) P. 250.
(14) P. 301. Ces tailleurs de Lyon descendraient de Jean Flurant, baptisé à
Courzieu le 7 janvier 1647.
(15) Informateur médical, 5 octobre 1922, et Bulletin S.H.P., n* 37, couvert
ure, p. n.
(16) Revue des Spécialités, février 1937
(17) Tours, 1980. r-A
Dessin de Brisart pour une 

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