Monuments d Europe Centrale retables baroques d apres l œuvre de Victor-Lucien Tapie  - article ; n°3 ; vol.2, pg 407-428
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Monuments d'Europe Centrale retables baroques d'apres l'œuvre de Victor-Lucien Tapie - article ; n°3 ; vol.2, pg 407-428

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Description

Histoire, économie et société - Année 1983 - Volume 2 - Numéro 3 - Pages 407-428
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Annik Pardailhe-Galabrun
Madeleine Foisil
Monuments d'Europe Centrale retables baroques d'apres
l'œuvre de Victor-Lucien Tapie
In: Histoire, économie et société. 1983, 2e année, n°3. pp. 407-428.
Citer ce document / Cite this document :
Pardailhe-Galabrun Annik, Foisil Madeleine. Monuments d'Europe Centrale retables baroques d'apres l'œuvre de Victor-Lucien
Tapie . In: Histoire, économie et société. 1983, 2e année, n°3. pp. 407-428.
doi : 10.3406/hes.1983.1476
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_1983_num_2_3_1476MONUMENTS D'EUROPE CENTRALE
RETABLES BAROQUES
D'APRES L'ŒUVRE DE VICTOR-LUCIEN TAPIE
présentés par
Annik PARDAILHÊ-GALABRUN et Madeleine FOISIL
A la suite de la présentation de Baroque et classicisme par Jean Delumeau, nous
nous proposons d'illustrer en quelque sorte les écrits de Victor-Lucien Tapie sur le baro
que, à l'aide de documents photographiques. Les commentaires photographiques sont
ceux de Victor-Lucien Tapie lui-même, tels que nous les entendions dans son séminaire
de recherches, et tels que nous pouvons les lire dans ses grands ouvrages sur l'Europe
centrale. Nous nous sommes efforcés de réduire au minimum nos propres commenta
ires ( 1 ). Dans notre choix des images, nous avons tâché de sélectionner des œuvres d'art
représentatives de l'Europe centrale, sur lesquelles Victor-Lucien Tapie insistait tout
particulièrement, et nous avons écarté d'emblée des édifices très connus de Rome, Venise
ou Salzbourg, dont trouvons d'ailleurs de très belles descriptions dans Baroque et
classicisme. Nous avons retenu quelques ouvrages d'architecture et de sculpture baro
que caractéristiques à Prague et à Vienne. Nous présenterons successivement des exemp
les du baroque de Bohême à Prague, des exemples du baroque danubien avec le Belvé
dère et la colonne de la peste à Vienne, et les abbayes de Melk, Gottweig et Wilhering,
des exemples du baroque plus tardif et du rococo d'Allemagne du Sud, avec les abbayes
d'Ottobeuren et de Wies. Deux photographies de retables serviront d'illustration au
baroque français.
LE BAROQUE D'EUROPE CENTRALE
Voici le magnifique bilan qu'en une synthèse d'une page, Victor-Lucien Tapie dres
sait sur le baroque d'Europe centrale, dans son ouvrage, Monarchie et peuples du Danube,
faisant valoir l'extrême abondance des œuvres, la diversité des artistes reliés entre eux
par un modèle commun, l'Italie baroque, et une clientèle de même type : grands se
igneurs et ordres religieux.
«L'essentiel en tout cas est de reconnaître que, durant un siècle, une production intense a multip
lié dans ces régions les constructions de châteaux et d'églises, les œuvres de la sculpture et de la pein
ture, sous des aspects les plus variés : décoration à fresque des plafonds et des voûtes, tableaux de
retables, statues de bois, de pierre ou de stuc, atlantes soutenant des balcons ou des escaliers. Il faut
ajouter une quantité impossible à dénombrer d'œuvres artisanales dont les maîtres locaux témoignaient
1 . Les photographies présentées font partie de la superbe collection de diapositives, au nombre
de 1 5 000 environ, constituée par M. et Mme Tapie au cours de leurs nombreux voyages. Ces photog
raphies, d'une grande valeur documentaire et artistique à la fois, sont l'œuvre de Mme Tapie. Eglise Saint-Nicolas de Malá Strana à Prague — La Façade La coupole y MONUMENTS BAROQUES D'EUROPE CENTRALE 409
d'habileté et d'un savoureux vérisme. Une admirable et fourmillante floraison. Pour résultat, les œuv
res d'artistes majeurs : un J.-B. Mathey qui construisit à Prague dans le dernier tiers du XVIIème siècle
plusieurs palais et une église à coupole pour les Chevaliers de la Croix, Fischer von Erlach et Hilde-
brandt, qui transformèrent la Vienne de Leopold et de Charles VI, la Vienne du prince Eugène aussi,
Prandtauer qui dressa sur un éperon dominant le Danube l'incomparable abbaye de Melk, le sculpteur
Mathias Braun, en Bohême, qui réalisa avec les Brokoff et Jâckel la décoration du pont Charles, les
Dientzenhoffer, à qui l'on doit plusieurs églises de Prague, les peintres Gran, Rottmayr, Trôger, Alto-
monte dans les cloîtres d'Autriche, enfin, au-delà de 1750 et jusqu'à la fin du siècle, Kracker dont les
compositions lumineuses ont éclairé la voûte de Saint-Nicolas de Malá Strana, comme la grande salle
du collège des Jésuites, à Eger, en Hongrie, Maulbertsch, lui aussi œuvrant d'un pays à l'autre, avec sa
virtuosité, ses jolies couleurs éclatantes et son art de suggestion. Ce sont noms de véritables princes de
l'art. Mais une telle enumeration reste incomplète, presque injuste dans sa brièveté. Ces artistes ne
composent pourtant pas une seule et même école. Néanmoins, on découvre entre eux deux importantes
solidarités : ils ont procédé les uns des autres, tout en évoluant avec le temps et des influences nouvelles.
Ils se sont inspirés des architectes, peintres et décorateurs de l'Italie baroque : Bernin, Borromini,
Caravage, le Père Pozzo jusqu'à Tiepolo, dont la manière a tant séduit au-delà de 1750 les artistes
d'Europe centrale. Il y a donc eu dans les capitales, Vienne, Prague, voire Presbourg, permanence
d'ateliers et dans la ville impériale, une Académie à partir de 1705.
«L'autre solidarité provient de la clientèle. Dans cette société aristocratique et religieuse, grands
seigneurs et ordres religieux formaient le monde de la commande, grâce aux revenus de la propriété
foncière et à la prodigieuse ampleur de certaines fortunes. On construisait, on décorait par goût de la
grandeur et du faste. D'où ces œuvres de vastes proportions, où les dorures et les couleurs chatoient,
où l'espace semble capté, divisé et multiplié, la préférence accordée au mouvement sur la stabilité, à
un je ne sais quoi difficile à définir mais essentiel, qui n'est pas une frénésie, ni une pathétique ardeur,
une perpétuelle mobilité. (2)»
LE BAROQUE DE BOHEME A PRAGUE
C'est à Prague, Victor-Lucien Tapie aimait à ledire, que sont nées sa ferveur et sa
curiosité pour le baroque. Et Jean-Baptiste Duroselle, son successeur à l'Académie des
sciences morales et politiques, le rappelait en 1976
«[le baroque] il l'a découvert à Prague, en 1921, spontanément comme une sorte de révélation.
Josef Pekar Га ébloui en lui montrant qu'au-delà d'un problème artistique, le baroque constituait un
vaste ensemble affectant une civilisation» (3).
Source de la grande vocation d'historien de Victor-Lucien Tapie, c'est par Prague,
la ville baroque par excellence, la ville qui avait sa préférence par tous les souvenirs qui
l'attachaient à elle, que nous allons commencer avec Saint-Nicolas de Malá Strana et le
pont Charles.
Saint-Nicolas de Malá Strana
«Des églises de Malá Strana, l'une surtout, entre le château royal et les tours du pont, prend un
2. Victor-L. Tapie, Monarchie et peuples du Danube, Paris, 1969, p. 187.
3. Jean-Baptiste Duroselle, Notice sur la vie et les travaux de Victor-L. Tapie, 1900-1974. Institut
de «Hommage France, Académie à un historien des tchèque» sciences morales in Revue et française politiques, de Prague, Paris, 1976 n° 76, ; Victor-L. 1937. Tapie, Josef Pekař, 410 Annik PARDAILHÉ et Madeleine FOISIL
Pont Charles à Prague MONUMENTS BAROQUES D'EUROPE CENTRALE 4 1 1
particulier accent, quand on l'aperçoit de l'autre côté du fleuve, celle des Jésuites : Saint-Nicolas. Il
faut l'évoquer ici, encore que sa construction, commencée avant 1710, et sa décoration intérieure aient
occupé plusieurs décennies jusqu'aux années 1770 (4).
«Cette église était destinée à la maison professe des Jésuites et il est curieux de penser, à son propos,
aux églises italiennes, ou françaises élevées, cent ans plus tôt, pour la même fin, et auxquelles elle re
ssemble si peu. Il ne serait pourtant pas juste de la rattacher au rococo. Des critiques tchèques ont parl
é, avec plus de vérité, d'une alliance entre le style du Père Guarini et les réminiscences de Mansart. Elle
s'impose avant tout par sa monumentalita (5).
«Sans en avoir sans doute tracé les premiers plans, c'est Kilian-Ignace Dienzenhoffer qui lui a prêté
s

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