Morphogénèse des transports en commun de surface en banlieue parisienne : les occasions manquées du redéploiement - article ; n°29 ; vol.13, pg 14-24
12 pages
Français

Morphogénèse des transports en commun de surface en banlieue parisienne : les occasions manquées du redéploiement - article ; n°29 ; vol.13, pg 14-24

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
12 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Flux - Année 1997 - Volume 13 - Numéro 29 - Pages 14-24
Despite significant mutations in use, territorial shape and technology, the present form of the eastern Paris suburban bus routes was already present, in its basic principle, in the routes laid down with the first public surface transportation lines established in the 19th century. This morphological permanence of the system over time can be explained by the tremendous importance of the initial phase of development, as well as by the failure of transformation policies undertaken on several subsequent occasions. This permanence today raises an important question: will the bus system in the Paris suburbs be capable of adapting to metropolitan evolutions, or will it disappear with the increase in alternative modes of transportation, with which it currently operates?
Malgré d'importantes mutations des usages, des configurations territoriales et des techniques, la figure actuelle du réseau des autobus circulant dans l'Est parisien est déjà présente, dans son principe, dans celle prise par les premières lignes de transport en commun de surface lors de leur implantation au cours du XIXe siècle. Cette permanence de la morphologie du réseau dans la durée s'explique à la fois par une grande importance de la phase du développement initial et par l'échec des politiques de transformation envisagées à plusieurs époques successives. Elle pose aujourd'hui problème : le réseau des autobus en banlieue parisienne sera-t-il capable de s'adapter aux évolutions métropolitaines ou devra-t-il s'effacer devant les modes de transport en complémentarité desquels il fonctionne actuellement ?
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Agnès Sander
Morphogénèse des transports en commun de surface en
banlieue parisienne : les occasions manquées du redéploiement
In: Flux n°29, 1997. pp. 14-24.
Résumé
Malgré d'importantes mutations des usages, des configurations territoriales et des techniques, la figure actuelle du réseau des
autobus circulant dans l'Est parisien est déjà présente, dans son principe, dans celle prise par les premières lignes de transport
en commun de surface lors de leur implantation au cours du XIXe siècle. Cette permanence de la morphologie du réseau dans la
durée s'explique à la fois par une grande importance de la phase du développement initial et par l'échec des politiques de
transformation envisagées à plusieurs époques successives. Elle pose aujourd'hui problème : le réseau des autobus en banlieue
parisienne sera-t-il capable de s'adapter aux évolutions métropolitaines ou devra-t-il s'effacer devant les modes de transport en
complémentarité desquels il fonctionne actuellement ?
Abstract
Despite significant mutations in use, territorial shape and technology, the present form of the eastern Paris suburban bus routes
was already present, in its basic principle, in the routes laid down with the first public surface transportation lines established in
the 19th century. This morphological permanence of the system over time can be explained by the tremendous importance of the
initial phase of development, as well as by the failure of transformation policies undertaken on several subsequent occasions.
This permanence today raises an important question: will the bus system in the Paris suburbs be capable of adapting to
metropolitan evolutions, or will it disappear with the increase in alternative modes of transportation, with which it currently
operates?
Citer ce document / Cite this document :
Sander Agnès. Morphogénèse des transports en commun de surface en banlieue parisienne : les occasions manquées du
redéploiement. In: Flux n°29, 1997. pp. 14-24.
doi : 10.3406/flux.1997.1207
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/flux_1154-2721_1997_num_13_29_1207I
n°29 Juillet - Septembre 1997 FLUX
Illustration non autorisée à la diffusion
Figure I : Le site de l'investigation : limites constituées par Figure 1 bis : Le site de l'investigation : voies royales et percées
Paris et par les lignes de chemin de fer, avec, en grisé, l'emprise « volontaires », avec, en grisé, les secteurs urbanisés en 1 867
du secteur « Est parisien » des récentes restructurations de la (sources : Carte des tramways du département de la Seine 1867 ;
RATP (source : Legendre d'Anfray, Sander 1993). Hanning 1975).
GALLIEN MAIRIE DE
MONTREUIL
Figures 2 et 2 bis : Localisation des points de correspondance entre autobus en 1867 et 1991. Les principaux points de correspondance
de l'époque actuelle étaient déjà présents en 1867 ; l'ensemble des points reste localisé en périphérie du plateau. Les cercles noirs
représentent les points de correspondance entre autobus dont la position a varié au fil du temps. Les cercles blancs indiquent ceux
dont la position est restée fixe de 1867 à nos jours. Les carrés blancs sont aujourd'hui les points de correspondance principaux,
choisis par la RATP pour devenir les « points-clés » de ses restructurations (source : Legendre d'Anfray, Sander, 1993).
14 Morphogénèse des transports
FLUX en commun de surface en
n°29
Juillet - Septembre
banlieue parisienne : 1997
pp. 14r24
les occasions manquées
du redéploiement1
Agnès Sander
Pour qui s'intéresse à l'évolution des réseaux techniques dans leurs rela
tions aux territoires, il est assez frappant de constater la très forte perma
nence de certaines configurations dans la durée, alors que les usages, les
fonctionnalités, les techniques, ont souvent subi d'importantes transformat
ions. Le cas du réseau des autobus circulant dans l'Est parisien2, auquel
nous nous intéressons ici, en est assez exemplaire : la figure actuelle de ce
réseau est déjà présente, dans son principe, dans celle prise, lors de leur toute
première implantation au cours du xixe siècle, par les premières lignes de
transport en commun de surface implantées hors de Paris (voir Figure 1).
En dehors de toute transformation radicale, le réseau se constitue, par
itérations successives, à partir de ces premières lignes. Dans ce cadre, rami
fications, prolongations et adjonctions répondent souvent à des demandes
fragmentaires de dessertes particulières. Ces modifications successives peu
vent toutefois être lues, a posteriori, comme les éléments d'une évolution
cohérente : les fragments de rocades créés entre les lignes primitives qui
rayonnaient depuis Paris pour atteindre les communes de la périphérie
constituent un maillage de plus en plus fin, qui s'étend peu à peu de la limite
immédiate de la capitale vers des communes plus éloignées. Les éléments de
ce maillage se constituent également par adjonction de lignes rayonnantes
vers certains centres-villes, comme Montreuil, et dans une moindre mesure,
Romainville et Rosny-sous-Bois.
Les grandes étapes de l'évolution des usages (promenades à la campagne,
puis migrations alternantes, puis diversification des motifs de déplacements)
des modes de traction (voitures collectives puis omnibus « à traction animal
e », tramways « à traction animale » puis électrique, autobus enfin) et de ges
tion (création ou suppression de monopoles), l'ouverture des gares SNCF
(1860-1870) dont certaines deviendront RER un siècle plus tard, la prolongatAgnès SANDER est architecte
DES A et docteur en urbanisme et ion des lignes de métro hors des limites de la capitale (1830-1840 puis
aménagement. Elle est enseignante à 1870-1885), et même, plus récemment (à partir de 1985), une restructuration l'Ecole Spéciale d'Architecture de
volontaire de la part de la RATP ne modifieront qu'à la marge la physionoParis et collabore aux travaux du GDR
« Réseaux » depuis 1992. mie d'un réseau constitué au fil de micro-évolutions incrémentales.
15 n°29 Juillet - Septembre 1997 FLUX
Ces observations peuvent être rapprochées avec prof semble-t-il, à la promenade, s'installent en région pari
it du modèle de développement des réseaux techniques sienne, elles suivent tout naturellement les routes prin
cipales (voies royales ou routes percées du xvme siècle) élaboré par J.-M. Offner (1993) distinguant sept phases
de développement (naissance, développement initial, reliant Paris aux communes périphériques (Figure
transformation/redéploiement, maturité, déclin, dispari 1 bis). Les lignes sont exploitées par de très nombreuses
tion), modèle que l'auteur propose d'utiliser non seul entreprises distinctes, et constituent, compte tenu des
ement pour l'analyse, mais également de manière pros voies de desserte, des radiales. Peu à peu, ces lignes
pective. Nous nous interrogeons donc, en conclusion, sur sont prolongées, toujours selon le même schéma, et le
la capacité des autobus à trouver un « second équilibre » nombre de voitures augmente.
(phase de redéploiement) qui paraît n'avoir toujours pas
été atteint aujourd'hui, alors qu'il s'agit de l'une des En 1859, une ligne de chemin de fer voyageurs est
phases-clés de la croissance, intensive ou extensive, ouverte de Paris vers la Varenne-Saint-Hilaire (actuel
d'un réseau technique ; nous nous demandons également RER A dans sa partie Sud). L'ouverture de la gare de
si l'autobus, trop fortement concurrencé par d'autres Vincennes sur cette ligne conduit la CGO à restreindre
modes, ne risque pas d'atteindre une phase de déclin, en très fortement l'activité de son centre de départ situé à
la Bastille (Lagarrigue 1956)4. Sur les cartes de cette l'absence de décisions qui affirmeraient nettement sa
complémentarité avec l'ensemble du système des trans époque, certains prolongements au delà de Vincennes
ports de la Région parisienne. sont en effet supprimés, et le nombre de lignes vers
cette commune diminue. C'est au même moment
qu'apparaissent de premiers éléments de liaison intra-
LE DEVELOPPEMENT INITIAL : banlieue, par l'intermédiaire de « services rabatteurs »5.
UNE ÉTAPE DÉTERMINANTE
Lors de cette première ramification du réseau, desti
La thèse de la phase de développement initial comme n

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents