Nattes, rubans et pendeloques - article ; n°2 ; vol.94, pg 551-565
16 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Nattes, rubans et pendeloques - article ; n°2 ; vol.94, pg 551-565

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
16 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1970 - Volume 94 - Numéro 2 - Pages 551-565
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Claude Rolley
Nattes, rubans et pendeloques
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 94, livraison 2, 1970. pp. 551-565.
Citer ce document / Cite this document :
Rolley Claude. Nattes, rubans et pendeloques. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 94, livraison 2, 1970. pp. 551-
565.
doi : 10.3406/bch.1970.4874
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1970_num_94_2_4874RUBANS ET PENDELOQUES NATTES,
J'avais, dans le tome 92 (1968) de cette revue (2), à propos de trois
têtes de marbre trouvées à Thasos, tenté de réexaminer les problèmes posés
par la « parure de tête » qu'elles portent : elle est constituée d'un ruban
posé sur les cheveux, dans l'axe de la tête, et terminé par des pendeloques
qui se détachent sur le front. Après d'autres, je supposais in fine, à titre
de simple hypothèse de travail, que cette parure, très rare en tout cas, a un
double sens : elle me paraissait caractéristique d'enfants morts avant
l'âge, que l'on voulait mettre, dans l'autre monde, sous la protection de
divinités extérieures au panthéon gréco-romain traditionnel, le plus
souvent des divinités égyptiennes. Je m'étais appuyé, pour la discuter
plus d'une fois, sur une étude de L. Hahl, achevée par V. von Gonzenbach,
« Zur Erklârung der niedergermanischen Matronendenkmàler », Bonner
Jahrbùcher 160 (1960), p. 9 à 49, et pi. 2 à 9 ; cet article envisageait pour la
première fois l'ensemble des figurations de ce bijou, que porte le plus
souvent l'une des trois Maires des reliefs de Germanie. V. von Gonzenbach,
dans le BCH 93 (1969), critique l'ensemble de mon article de 1968 (3) :
elle rectifie un certain nombre d'indications de détail relatives à telle ou
telle œuvre ; puis elle discute, et refuse, le principe du classement typo-
(1) Mes remerciements vont à Mmes Besques et Biosse-Duplan, à Mlle Deyts, à MM. Leglay
et Parlasca, qui m'ont permis, par leurs remarques et leurs renseignements, de proposer ici
quelques observations moins inexactes ou incomplètes que ce que j'avais écrit en 1968 sur le même
sujet, ainsi qu'à MM. Devambez et N. Duval, qui m'ont autorisé à reproduire les documents
conservés au Musée du Louvre.
(2) « Les cultes égyptiens à Thasos : à propos de quelques documents nouveaux », BCH 92
(1968), p. 187 à 219, et pi. 17 à 20. Il sera surtout question ici de la troisième partie, « Le ruban
à pendeloques frontales : signification religieuse ? », p. 204 à 219. Pour la première partie, V. von
Gonzenbach, article cité n. suivante, a certainement raison d'ajouter à ma liste des documents
isiaques trouvés à Thasos la stèle inv. 171, BCH 91 (1967), p. 36, fig. 25 et 26, et pi. 2, 1, qui
montre un jeune garçon avec la mèche d'Harpocrate sur l'épaule droite. On aura vu d'autre part,
BCH 92 (1968), p. 1138, la rectification de la date du décret des Sarapiastes {ibid., p. 196, n» 1),
qui est du second siècle avant notre ère, ainsi que, BCH 93 (1969), p. 1065, la correction (9 au
lieu de 10) portant sur le renvoi, BCH 1968, p. 218, cinq lignes avant la fin, erreur que V. von
Gonzenbach soupçonne à juste titre, BCH 1969, p. 890.
(3) « Der griechisch-rômische Scheitelschmuck und die Funde von Thasos », BCH 93 (1969),
p. 885 à 945. 552 CLAUDE ROLLEY [BCH 94
logique que j'avais adopté ; enfin elle repousse mon hypothèse finale, pour
proposer une interprétation qu'elle présente comme assurée : le ruban ou
la natte axiale, avec ou sans pendeloques, met l'enfant, de son vivant, sous
la protection de divinités courotrophes, et s'explique donc, à l'origine
au moins, dans les cultes grecs. Elle ajoute à son article un catalogue
— le troisième — des exemplaires connus de cette parure de tête.
Les photographies ou les observations de V. von Gonzenbach permettent en
effet, pour plusieurs œuvres que je citais, de rectifier des erreurs que j'avais
commises ; c'est le cas pour les nos 2, 5 (et 32), 18 et 30 de son catalogue, BCH
1969, p. 937 sq. Mais je ne vois rien de bien distinct sur la photographie, ibid.,
p. 887, fig. 2, de son n° 3 ; sur celle de son n° 7, p. 889, fig. 3, ce qu'on voit à droite
et à gauche du ruban peut-il être fait, comme elle le dit, uniquement de cheveux?
Plus nettement, à propos de son n° 4, c'est N. Bonacasa qui a raison d'y voir une
« treccia di perle » ; le n° 6 reste trop unique pour qu'il soit prudent de l'insérer
ici ; V. von Gonzenbach n'a pas vu son n° 12 (ma fig. 25, BCH 1968, p. 209,
photographie que j'ai prise moi-même), où il n'y a pas les deux rangs d'éléments
sphériques qu'elle y reconnaît ; pour son n° 13, je continue à croire que les phrases
mêmes de Morey qu'elle reproduit montrent uniquement sa perplexité devant
l'objet ; qu'en est-il réellement du n° 41 ? Enfin, pour en terminer avec les
remarques de détail, les deux têtes de Thasos, BCH 1968, fig. 16 à 20, et pi. 18
(V. von Gonzenbach, BCH 1969, p. 942, nos 23 et 24), ne diffèrent entre elles que
par l'usure de la surface, et représentent deux enfants du même âge.
Il est bien difficile en effet, sur photographies surtout, et même devant certains
originaux, d'interpréter le détail d'œuvres un peu négligées, de petite taille, ou
simplement mal conservées, et cela peut rendre plus d'une fois difficile un class
ement des représentations d'après le type de la parure, natte ou ruban, avec ou sans
pendeloques. On en jugera, à propos d'un des exemples où j'avais cru voir un lien
entre ruban à pendeloques et croyances isiaques, par la fig. 1 (4). V. von Gonzen
bach, BCH 1969, p. 891 et n. 1, n'y aperçoit qu'une natte, et ne voit dans ce que
j'avais appelé «chignon surélevé» que «la coiffure avec rouleau de cheveux
d'époque antonine, typique de ce groupe de stèles attiques ». Elle cite un exemple
de cette coiffure, Conze, o.c, n° 1921, pi. 411 ; il s'agit de la longue natte enroulée
sur l'occiput que porte aussi, par exemple, la tête de Thessalonique, BCH 1968,
pi. 19 et 20. Mais la fillette ici fig. 1 a au sommet du crâne une masse pointue,
bien différente (5), et on voit distinctement, au bas de chacune des deux formes très
(4) Conze, Die attischen Grabreliefs IV, p. 57, n° 1966, pi. 422 ; BCH 92 (1968), p. 213, n° 13 ;
BCH 93 (1969), p. 891 et n. 1, et p. 916.
(5) Sans que l'arrangement de l'ensemble soit identique à ce que montrent les poupées
d'Asie Mineure {BCH 92 [1968], p. 216, n° 24 et fig. 34, et ci-dessous p. 564, 13°, et fig. 7 à 9),
où le ruban est accroché au-dessus d'un chignon surélevé de cette forme, et le dissimule en vue
de face. NATTES, RUBANS ET PENDELOQUES 553 1970]
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 1. — Stèle de Salamine Fig. 2. — Stèle de Smyrne, Louvre, Ma 3300
(d'après Conze, pi'. 422). (Photo Chuzeville).
allongées qui se superposent aux deux « côtes de melon » centrales, une pendeloque
qui se détache sur le front. Il me paraît fort improbable que ce soient deux simples
nattes qui portent les pendeloques, car le sculpteur a pris soin de les traiter à part,
différemment des cheveux qui couvrent le reste du crâne. De la même façon, malgré
le nouvel examen de N. Firath, que rappelle V. von Gonzenbach, je ne suis pas
certain qu'il faille interpréter comme une natte ou une mèche l'ornement, indistinct
mais en fort relief aussi, que porte le personnage d'une stèle de Byzance, n° 18 de
mon catalogue, BCH 1968 (6). Dans d'autres cas, où il s'agit bien d'un ruban, on
ne voit guère comment il se termine ; c'est le cas d'une stèle du Louvre, Ma 3300,
ici fig. 2 (7). La statue ici fig. 3 (8), où j'avais cru voir un jeune garçon, vêtu de la
(6) V. von Gonzenbach, BCH 93 (1969), p. 890 et n. 2. Il s'agit de la stèle publiée par
N. Firatli et L. Robert, Les stèles de Byzance gréco-romaine, p. 91, n° 921 et pi. 29.
(7) De Smyrne. H. : 0,60 m. Reproduite : Encyclopédie photographique (Éd. Tel), p. 253, D.
La parure de tête est aussi peu distincte sur l'original que sur la photographie. Le personnage est
ici, en tout cas, un jeune garçon, Μητρόδωρος, comme sur une stèle de Leyde, provenant aussi
de Smyrne, qui reprend la même composition, avec quelques accessoires supplémentaires :
Pfuhl, Jdl 20 (1

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents