Néolithisation et Néolithique ancien d Aquitaine - article ; n°2 ; vol.74, pg 559-582
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1977 - Volume 74 - Numéro 2 - Pages 559-582
Résumé. — Les niveaux supérieurs, « tardenoisiens », du Martinet, à Sauveterre-la-Lémance, ont fait l'objet d'interprétations divergentes, surtout en ce qui concerne le niveau 7, qui a livré ensemble des microlithes, des flèches à ailerons et pédoncule et de la céramique. Cette association a longtemps servi de base à l'idée que l'Aquitaine continentale se serait néolithisée très tardivement. L'étude de la céramique — jusqu'ici presqu'entièrement inédite — du Martinet et de la Borie del Rey y révèle l'existence d'un Néolithique ancien très proche de Rou- cadour C, associé au lithique « Tardenoisien III ». Les éléments récents (flèches à ailerons et pédoncule, et quelques tessons) n'apparaissent qu'au Martinet, en intrusion, tandis qu'à la Borie del Rey seule existe la céramique de type Roucadour C. La position chronologique de ce « Roucadourien » peut être fixée, entre la date С 14 de Rouffignac, couche 2, et celle de Roucadour, couche C, soit dans la seconde moitié du 5e millénaire. Ce groupe s'étend, hors du Lot, au Haut-Agenais et à la vallée de la Vézère, et peut-être jusqu'à l'Atlantique (le Bétey ?). Sur la côte basque, le site de Mouligna à Bidart peut en être rapproché, bien que plus récent d'après le С 14. L'isolement culturel de Roucadour paraît donc s'atténuer. Les influences, sensibles dans la céramique comme dans le lithique, font penser surtout à la Méditerranée occidentale, plus particulièrement peut-être à la zone orientale des Pyrénées et à la péninsule ibérique. La continuité manifeste des industries, du « Tardenoisien I » au « Tardenoisien III » (Néolithique ancien en réalité), montre l'appartenance de ces trois stades à un même cycle culturel. La présence d'animaux domestiques dès les premiers stades, au Cuzoul, confirmerait cette façon de voir et montrerait que, dès le « Tardenoisien I », vers le début du 6e millénaire ? on passe à un Néolithique en formation. La véritable rupture, en effet, ne se situe pas entre le « Tardenoisien II » sans céramique et le « Tardenoisien III » avec céramique, mais entre le Sauveterrien et les industries à trapèzes, de type Cuzoul, pour lesquels il faut abandonner défini- vement le terme de Tardenoisien.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 54
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Julia Roussot-Larroque
Néolithisation et Néolithique ancien d'Aquitaine
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1977, tome 74, N. 2. pp. 559-582.
Résumé
Résumé. — Les niveaux supérieurs, « tardenoisiens », du Martinet, à Sauveterre-la-Lémance, ont fait l'objet d'interprétations
divergentes, surtout en ce qui concerne le niveau 7, qui a livré ensemble des microlithes, des flèches à ailerons et pédoncule et
de la céramique. Cette association a longtemps servi de base à l'idée que l'Aquitaine continentale se serait néolithisée très
tardivement. L'étude de la céramique — jusqu'ici presqu'entièrement inédite — du Martinet et de la Borie del Rey y révèle
l'existence d'un Néolithique ancien très proche de Rou- cadour C, associé au lithique « Tardenoisien III ». Les éléments récents
(flèches à ailerons et pédoncule, et quelques tessons) n'apparaissent qu'au Martinet, en intrusion, tandis qu'à la Borie del Rey
seule existe la céramique de type Roucadour C. La position chronologique de ce « Roucadourien » peut être fixée, entre la date
С 14 de Rouffignac, couche 2, et celle de Roucadour, couche C, soit dans la seconde moitié du 5e millénaire. Ce groupe s'étend,
hors du Lot, au Haut-Agenais et à la vallée de la Vézère, et peut-être jusqu'à l'Atlantique (le Bétey ?). Sur la côte basque, le site
de Mouligna à Bidart peut en être rapproché, bien que plus récent d'après le С 14. L'isolement culturel de Roucadour paraît donc
s'atténuer. Les influences, sensibles dans la céramique comme dans le lithique, font penser surtout à la Méditerranée
occidentale, plus particulièrement peut-être à la zone orientale des Pyrénées et à la péninsule ibérique. La continuité manifeste
des industries, du « Tardenoisien I » au « Tardenoisien III » (Néolithique ancien en réalité), montre l'appartenance de ces trois
stades à un même cycle culturel. La présence d'animaux domestiques dès les premiers stades, au Cuzoul, confirmerait cette
façon de voir et montrerait que, dès le « I », vers le début du 6e millénaire ? on passe à un Néolithique en
formation. La véritable rupture, en effet, ne se situe pas entre le « Tardenoisien II » sans céramique et le « Tardenoisien III »
avec céramique, mais entre le Sauveterrien et les industries à trapèzes, de type Cuzoul, pour lesquels il faut abandonner défini-
vement le terme de Tardenoisien.
Citer ce document / Cite this document :
Roussot-Larroque Julia. Néolithisation et Néolithique ancien d'Aquitaine. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1977,
tome 74, N. 2. pp. 559-582.
doi : 10.3406/bspf.1977.8468
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1977_hos_74_2_8468de la Société préhistorique française, tome 74, 1977, Eludes el Travaux, fascicule 2 Bulletin
Néolithisation et Néolithique ancien d'Aquitaine
par Julia Roussot-Larroque (*.
Résumé. — Les niveaux supérieurs, « tardenoisiens », du Martinet, à Sauveterre-la-Lémance, ont fait
l'objet d'interprétations divergentes, surtout en ce qui concerne le niveau 7, qui a livré ensemble des microlithes,
des flèches à ailerons et pédoncule et de la céramique. Cette association a longtemps servi de base à l'idée que
l'Aquitaine continentale se serait néolithisée très tardivement. L'étude de la céramique — jusqu'ici presqu'entièrement
inédite — du Martinet et de la Borie del Rey y révèle l'existence d'un Néolithique ancien très proche de Rou-
cadour C, associé au lithique « Tardenoisien III ». Les éléments récents (flèches à ailerons et pédoncule, et
quelques tessons) n'apparaissent qu'au Martinet, en intrusion, tandis qu'à la Borie del Rey seule existe la cér
amique de type Roucadour C. La position chronologique de ce « Roucadourien » peut être fixée, entre la date
С 14 de Rouffignac, couche 2, et celle de Roucadour, couche C, soit dans la seconde moitié du 5e millénaire.
Ce groupe s'étend, hors du Lot, au Haut-Agenais et á la vallée de la Vézère, et peut-être jusqu'à l'Atlantique
(le Bétey ?). Sur la côte basque, le site de Mouligna à Bidart peut en être rapproché, bien que plus récent d'après
le С 14. L'isolement culturel de Roucadour paraît donc s'atténuer. Les influences, sensibles dans la céramique
comme dans le lithique, font penser surtout à la Méditerranée occidentale, plus particulièrement peut-être à la
zone orientale des Pyrénées et à la péninsule ibérique.
La continuité manifeste des industries, du « Tardenoisien I » au « Tardenoisien III » (Néolithique ancien
en réalité), montre l'appartenance de ces trois stades à un même cycle culturel. La présence d'animaux domest
iques dès les premiers stades, au Cuzoul, confirmerait cette façon de voir et montrerait que, dès le « Tarde
noisien I », vers le début du 6e millénaire ? on passe à un Néolithique en formation. La véritable rupture, en
effet, ne se situe pas entre le « Tardenoisien II » sans céramique et le « Tardenoisien III » avec céramique,
mais entre le Sauveterrien et les industries à trapèzes, de type Cuzoul, pour lesquels il faut abandonner défini-
vement le terme de Tardenoisien.
Dès la publication des premiers résultats, les — niveau 7, deux zones contiguës, plus claires,
fouilles de L. Coulonges dans les gisements de reposant sur le niveau précédent, Tardenoisien
Sauveterre-la-Lémance eurent un retentissement III ;
considérable en Europe occidentale. Les strat niveau 8, terre argileuse avec débris de igraphies observées par L. Coulonges, surtout briques, poteries, scories de fer, Age du Fer, celle de l'abri du Martinet, ont servi et servent Gallo-Romain (Coulonges, 1935). encore de base pour la connaissance de l'Epipa-
léolithique-Mésolithique d'Aquitaine. Bien au- Une même séquence a été rencontrée, sous delà du cadre régional, on les invoque dans tous forme partielle ou complète, dans deux autres les essais de synthèse concernant cette période. gisements des environs de Sauveterre, le Roc
Allan et la Borie del Rey à Blanquefort-sur- Au Martinet, en avant de l'abri, les niveaux Briolance (Lot-et-Garonne), confirmant ainsi la archéologiques se présentaient de la manière validité de la stratigraphie du Martinet. Enfin, suivante :
au Cuzoul de Gramat (Lot), R. Lacam et A.
— niveau h, couche de cendres noires, repo Niederlender ont fouillé un gisement stratifié
sant sur des éboulis calcaires stériles, Sauve- dont la succession d'industries correspond aussi,
terrien ; dans ses grandes lignes, à celle du Martinet
(Lacam et Niederlender, 1944). — niveau 5, reposant immédiatement sur la
couche précédente, brun et cendreux, peu étendu, De cet ensemble de données se dégagent les Tardenoisien 1 ; principaux points suivants :
— niveau в, de même couleur et de même — individualisation du Sauveterrien, industrie étendue que le précédent, reposant dans sa partie caractérisée par les microlithes pygmées — gauche sur celle-ci, ailleurs sur la couche sauve- triangles surtout — , les pointes de Sauveterre, terrienne, Tardenoisien II ; les lamelles à dos étroites, parfois tronquées,
un débitage donnant des lames souvent mal
venues et irrégulières, et la technique du micro- (*) Institut du Quaternaire, Université de Bordeaux I, 33 - Talence. burin.
559 — remplacement brusque (couche 5 du Mart les plus évidentes de ces industries étant à
inet) du Sauveterrien par une industrie à tra chercher dans les niveaux IV à VII du Cuzoul
pèzes dérivée de la lame, avec un débitage diffé de Gramat, site quercynois qui n'est, après tout,
qu'à une soixantaine de kilomètres à l'est de rent, plus régulier, donnant des lames et lamelles
plus larges ; la technique du microburin est Sauveterre.
toujours en honneur ; les lames denticulées —
Cette assimilation pure et simple des industries considérées par Coulonges comme des éléments à trapèzes du Martinet au Tardenoisien de la de faucille — et les lames à coches abondent.
région éponyme, admise avec diverses nuances Les armatures de type sauveterrien — triangles,
ju

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