Nicodème et Joseph d Arimathée
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Nicodème et Joseph d’Arimathée par Bertrand L. Comparet Dans cette leçon, nous allons étudier l’histoire de deux individus, à partir de l’époque où ils sont mentionnés dans la Bible et après que les Écritures aient cessé de les mentionner. Ces deux individus sont Nicodème et Joseph d’Arimathée, qui sont des personnages historiques bien établis en plus des mentions les concernant se trouvant dans la Bible. Dans nos Écritures, l’unique référence à Nicodème se trouve dans l’évangile de Jean. Il est surprenant de trouver Nicodème mentionné également dans le Talmud juif. Il existe aussi un « Livre de Nicodème » qui fut écrit à une certaine époque du- rant les trois premiers siècles de notre ère. Aucun ancien auteur Chrétien d’avant 250 ou 275 ap. JC ne mentionne le Livre de Nicodème bien que, par après, il ait été souvent cité. Il y eut une période de plusieurs siècles durant laquelle les gens pensaient qu’ils devaient aider Yahweh ; Il ne pouvait sans doute pas faire les choses par Lui- même. Ces gens désiraient ardemment faire le plus possible de convertis parmi les païens. À cette époque comme aujourd’hui, le peuple était très impressionné par des miracles. Rappelez-vous comment les Juifs exigeaient sans arrêt de Yah- shua qu’Il fasse des miracles juste pour leur montrer qu’Il était plus qu’un simple mortel, avant qu’ils puissent le prendre au sérieux. Yahshua refusa toujours de ré- pondre à ces demandes.

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Publié le 20 février 2014
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Dans cette leçon, nous allons étudier l’histoire de deux individus, à partir de l’époque où ils sont mentionnés dans la Bible et après que les Écritures aient cessé de les mentionner. Ces deux individus sont Nicodème et Joseph d’Arimathée, qui sont des personnages historiques bien établis en plus des mentions les concernant se trouvant dans la Bible.
Dans nos Écritures, l’unique référence à Nicodème se trouve dans l’évangile de Jean. Il est surprenant de trouver Nicodème mentionné également dans le Talmud juif. Il existe aussi un « Livre de Nicodème » qui fut écrit à une certaine époque du-rant les trois premiers siècles de notre ère. Aucun ancien auteur Chrétien d’avant 250 ou 275 ap. JC ne mentionne le Livre de Nicodème bien que, par après, il ait été souvent cité.
Il y eut une période de plusieurs siècles durant laquelle les gens pensaient qu’ils devaient aider Yahweh; Il ne pouvait sans doute pas faire les choses par Lui-même. Ces gens désiraient ardemment faire le plus possible de convertis parmi les païens. À cette époque comme aujourd’hui, le peuple était très impressionné par des miracles. Rappelez-vous comment les Juifs exigeaient sans arrêt de Yah-shua qu’Il fasse des miracles juste pour leur montrer qu’Il était plus qu’un simple mortel, avant qu’ils puissent le prendre au sérieux. Yahshua refusa toujours de ré-pondre à ces demandes. Il accomplit beaucoup de miracles, mais uniquement ceux qui avaient été prophétisés dans l’Ancien Testament. Ces prophéties se trouvent surtout dans Ésaïe. Yahshua ne voulait pas se comporter comme un clown pour l’amusement d’une population juive.
Le Livre de Nicodème est rempli de ces faux miracles qui furent concoctés par la suite par des auteurs essayant de rédiger des documents pour les missionnaires, destinés à impressionner les païens. L’une de ces fausses histoires rapporte que, lorsque Yahshua fut amené devant Ponce Pilate, le mât du drapeau romain, porté par des soldats, se courba devant Lui. C’est le type de miracle que Yahshua refusa toujours d’accomplir : des miracles pour la galerie. La Bible ne mentionne nulle part cet incident parce qu’il n’eut jamais lieu.
Ces diverses histoires inventées étaient produites par des gens bien connus pour être des hurluberlus. Personne ne les aurait pris au sérieux s’il avaient écrit sous
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B. L. Comparet
leur propre nom. Ils utilisaient le nom d’un prophète ou d’un personnage connu de la Bible, mort depuis des siècles. De cette manière, ils étaient sûrs qu’il n’allait pas revenir pour nier ces miracles. Ces faux auteurs rédigeaient leurs fables au nom d’un mort et espéraient qu’elles auraient beaucoup de succès grâce à la re-nommée du prétendu auteur de ces miracles. Le Livre de Nicodème entre dans cette catégorie; cependant, il contient certains éléments de vérité, ce qui permet de lui donner l’apparence d’une meilleure crédibilité. Ne prenez surtout pas ce livre pour un livre authentique écrit par Nicodème, car il ne l’est pas.
Jean 3:1 nous dit que Nicodème était un Pharisien, un dirigeant des Juifs. Cepen-dant, il vint vers Yahshua pendant la nuit et Lui confessa qu’il savait que Yahshua était envoyé par Yahweh. En Jean 3:10, Yahshua appelle Nicodème « un maître d’Israël ». Nous savons donc qu’il n’était pas Juif. Les Pharisiens connaissaient les prophéties sur le Messie à venir, mais ils s’attendaient à ce qu’Il vienne en conqué-rant militaire, qui mettrait en esclavage tous les peuples non-Juifs du monde. Ils désiraient voir toute la richesse du monde délivrée en des mains juives. Les Pha-risiens avaient vu Yahshua accomplir un certain nombre de miracles, ce qui leur faisait penser que, puisqu’Il pouvait accomplir de tels miracles, Il devait tuer toute l’armée Romaine et libérer les Juifs, afin qu’ils puissent tout piller.
Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi Ponce Pilate était tellement nerveux à l’idée de contrarier les Juifs durant cette période? Les prophéties du Livre de Daniel disaient clairement quand le Messie devait arriver, mais la date en avait été falsifiée. Le premier Hérode était celui qui fit mettre à mort tous les enfants mâles âgés de deux ans et moins afin d’assassiner Yahshua.
Hérode avait tenté de faire en sorte d’être reçu par le peuple comme le Messie. Dans ce but, les prêtres, étant ceux qui avaient la garde des archives, falsifièrent les dates du calendrier. Le but de l’opération était de faire coïncider les dates afin de faire croire que Hérode était bien le Messie. Cette ruse échoua, les gens ne furent pas dupes et son plan tomba à l’eau. Le peuple continua à attendre le vrai Messie car l’époque était celle prophétisée pour Sa venue.
Jean 10:22–27 rapporte :
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« Orla fête de la dédicace se célébrait à Jérusalem, et c’était en hi-ver. Et Yahshua se promenait dans le temple, au portique de Salomon. Les Juifs donc l’environnèrent et lui dirent : Jusques à quand tiens-tu notre âme en suspens? Si toi, tu es le Christ, dis-le nous franchement. Yahshua leur répondit : je vous l’ai dit, et vous ne me croyez pas. Les œuvres que moi je fais au nom de mon Père, celles-ci rendent témoi-gnage de moi; mais vous, vous ne me croyez pas, car vous n’êtes pas de mes brebis, comme je vous l’ai dit. Mes brebis écoutent ma voix, et moi je les connais, et elles me suivent ».
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Cette dédicace était la fête maccabéenne de l’anniversaire de la reconsécration du temple après sa purification par Judas Maccabée. La cause de toute cette agitation était que les Zélotes étaient prêts à lever une insurrection contre Rome, quelques soient les circonstances. Le reste de la population était prêt à une insurrection militaire quand le Messie viendrait en tant que chef.
Ponce Pilate avait été envoyé en Palestine comme gouverneur romain. Sa fonction consistait à extraire le plus possible d’argent sous forme de taxes tout en faisant le moins de dépenses. Il possédait suffisamment de troupes pour faire face à de petits troubles mais pas assez pour faire face à une insurrection majeure. C’est pourquoi Ponce Pilate avait tellement peur de pousser les choses trop loin et d’occasionner une rébellion générale.
Avant la date de la fête de la dédicace en décembre, les Pharisiens avaient envoyé Nicodème vers Yahshua, en privé, pour savoir ce qui se passait. Jean 3:1–4 nous dit :
« Et il y avait un homme des pharisiens, Nicodème, un chef des Juifs [Judéens]. Celui-ci vint à lui de nuit, et lui dit : Rabbi, nous savons que tu es venu de Yahweh, un enseignant; car personne ne peut faire ces miracles que toi tu fais, si Yahweh n’est avec lui. Yahshua répondit, et lui dit : Vraiment, je te dis : si quelqu’un n’est né d’en haut, il ne peut voir le royaume de Yahweh. Nicodème lui dit : comment un homme peut-il naître quand il est vieux? Peut-il entrer une seconde fois dans le sein de sa mère et naître? ».
Ces versets de Jean 3, parlant de la fameuse «nouvelle naissance», sont parmi les versets les plus mal traduits de la Bible. Beaucoup de fausses doctrines ont été tissées autour de ces versets. Je les ai traduits de la façon dont ils peuvent être lus en grec. La bonne traduction est « né d’en haut », pas « né à nouveau ».
C’est uniquement Nicodème qui, ne comprenant pas « né d’en haut », apporte cette conception de « né de nouveau ». Notez bien que Yahshua répond :
« Vraiment,vraiment, je te dis : Si un homme n’est né d’eau et de l’esprit, il n’est pas capable d’entrer dans le royaume de Yahweh. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’esprit est esprit. Ne t’étonne pas de ce que je t’ai dit : il vous faut être né d’en haut. Le vent souffle où il veut, et tu en entends le son; mais tu ne sais pas d’où il vient, ni où il va : il en est ainsi de tout homme qui est né de l’esprit. Nicodème répondit et lui dit : Comment ces choses peuvent-elles se faire ?Yahshua répondit et lui dit : Tu es l’enseignant d’Israël, et tu ne sais pas ces choses? Vraiment, vraiment, je te dis : Nous disons ce que nous connaissons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu, et vous ne recevez pas notre témoignage. Si je vous ai parlé des choses terrestres, et que vous ne croyiez pas, comment croirez-vous,
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si je vous parle des choses célestes? Et personne n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le fils de l’homme qui est dans le ciel. Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi il faut que le fils de l’homme soit élevé afin que quiconque croit en lui ne soit pas détruit, mais qu’il ait une vie permanente. Car Yahweh a tant aimé le cosmos qu’il a donné son fils préféré, afin que quiconque croit en lui ne soit pas détruit, mais qu’il ait une vie permanente. Car Yahweh n’a pas envoyé son fils dans le cosmos afin qu’il jugeât le cosmos, mais afin que le cosmos soit sauvé par lui. Celui qui croit en lui n’est pas jugé, mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du fils préféré de Yahweh. Or c’est ici le jugement, que la lumière est venue dans le cosmos, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises ; car quiconque fait des choses viles hait la lumière, et ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient détectées; mais celui qui pratique la vérité vient à la lumière, afin qu’il soit rendu manifeste que ses œuvres ont été faites en Yahweh ».
Il y a, dans ce passage, plus de discours direct concentré que ce que Yahshua donna directement à Ses apôtres. Yahshua disait à Nicodème comment les choses étaient réellement, mais Nicodème ne pouvait pas encore le comprendre. Yahshua voyait derrière les apparences extérieures, Il savait qu’il y avait ici un homme qui possédait ce qu’il fallait pour répondre à la vérité.
Cependant, les Pharisiens ne venaient pas vers Yahshua en plein jour, sauf pour se moquer de Lui et Le ridiculiser, mais seulement quand ils ne pouvaient pas être vus. Ils venaient, ou bien envoyaient un de leurs émissaires de nuit, lorsque per-sonne ne pouvait constater que, peut-être, ils pouvaient vouloir croire Yahshua.
Jean 7:43–53 rapporte :
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« Il y eut donc de la division dans la foule à cause de lui. Et quelques-uns d’entre eux voulaient le prendre; mais personne ne mit les mains sur lui. Les huissiers donc s’en vinrent vers les principaux sacrificateurs et les pharisiens; et ceux-ci leur dirent : Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ?Les huissiers répondirent : Jamais homme ne parla comme cet homme. Les pharisiens donc leur répondirent : Et vous aussi, êtes-vous séduits? Aucun d’entre les chefs ou d’entre les pharisiens, a-t-il cru en lui? Mais cette foule qui ne connaît pas la loi est maudite. Nicodème, qui était l’un d’entre eux, leur dit : Notre loi juge-t-elle l’homme avant de l’avoir entendu et d’avoir connu ce qu’il fait? Ils répondirent et lui dirent : Et toi, es-tu aussi de Galilée? Enquiers-toi, et vois qu’un prophète n’est pas suscité de Galilée. Et chacun s’en alla dans sa maison ».
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Les Pharisiens traitaient les gens du commun par le plus grand mépris. Ils les appelaientam ha eratz, signifiant « le peuple du pays ». Les Pharisiens croyaient en la résurrection mais ils affirmaient que le gens du commun ne la méritaient pas. Comme les Pharisiens d’aujourd’hui dans nos églises, ils ne connaissaient pas leurs écritures. Rappelez-vous comment Yahshua leur disait : « Vous errez, ne connaissant pas les écritures. Si vous aviez cru Moïse, vous m’auriez cru, car il écrivit sur moi ». Une fois de plus, ici, les Pharisiens dirent qu’il n’y avait pas de prophète venu de Galilée. S’il avaient connu l’Ancien Testament, les écritures comme elles exis-taient jusqu’à cette époque, ils auraient su que Jonas, Nahum et Malachie étaient de Galilée. Comme la majorité du clergé aujourd’hui, ils ne lisaient ni ne connais-saient le livre sur lequel ils prétendaient s’appuyer. Nicodème avait déjà courageusement parlé en défense de Yahshua après que le Sanhédrin ait ouvertement planifié son assassinat. Après la crucifixion, Nicodème risqua une fois de plus sa vie pour rendre un dernier hommage à Yahshua. Jean 19:38–42 dit : « Or, après ces choses, Joseph d’Arimathée, qui était disciple de Yah-shua, en secret toutefois par crainte des Juifs, fit à Pilate la demande d’ôter le corps de Yahshua; et Pilate le permit. Il vint donc et ôta le corps de Yahshua. Et Nicodème aussi, celui qui au commencement était allé de nuit à Yahshua, vint, apportant une mixtion de myrrhe et d’aloès, d’environ cent livres. Ils prirent donc le corps de Yahshua, et l’enveloppèrent de linges, avec les aromates, comme les Judéens ont coutume d’ensevelir. Or il y avait, au lieu où il avait été crucifié, un jardin, et dans le jardin un sépulcre neuf, dans lequel personne n’avait jamais été mis. Ils mirent donc Yahshua là, à cause de la Préparation des Juifs, parce que le sépulcre était proche ». Je ne pense pas que ce soit rapporté dans la Bible, mais cette tombe était celle que Joseph d’Arimathée avait préparée pour sa propre mort. Les lois romaine comme juive reconnaissaient le droit et le devoir du plus proche parent d’enterrer un mort. Ceci incluait même quelqu’un qui avait été exécuté comme criminel commun. Cependant, les Juifs et les Pharisiens avait édicté une nouvelle loi selon laquelle, à moins qu’un parent réclame le corps d’un criminel exécuté dans l’heure suivant l’exécution, le corps devait être emmené vers l’un des deux cimetières en dehors de Jérusalem. Ces cimetières étaient réservés pour les corps des criminels exécutés, et les corps étaient simplement jetés dans une fosse commune. Il n’y avait pas de tombe séparée pouvant être marquée par sa propre pierre tombale ou par toute autre identification. Joseph d’Arimathée devait agir vite pour empêcher les Juifs de s’emparer du corps de Yahshua. Vous pouvez facilement comprendre pourquoi ces Juifs étaient parti-culièrement anxieux de prévenir un enterrement décent pour le corps de Yahshua,
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même s’ils ne s’attendaient pas à ce qu’Il ressuscite. Si la tombe de Yahshua venait à être connue, elle pourrait contribuer à garder vivante Sa mémoire ainsi que le mouvement Chrétien qu’ils étaient déterminés à écraser.
C’est la dernière mention de Nicodème dans la Bible. Cependant, nous allons continuer à le suivre à travers les documents historiques.
Pour avoir une idée du contexte de cette époque, il est nécessaire d’avoir une certaine connaissance des groupes et partis ecclésiastiques juifs. Il y avait les Pharisiens, ce nom étant dérivé depharash, signifiant « séparé » ; pharisien signifie donc « à part ». Le commencement du mouvement pharisien date d’entre 500 et 450 avant JC, très peu après le retour de Babylone. Ils étaient des étudiants sérieux du Judaïsme, ce qui signifie du Talmud, et ils ne prêtaient pas grande attention à la Bible. Leur croyance dans la nécessité de la séparation d’avec les autres nations et d’avec leurs coutumes vient de là.
Après le retour de Babylone, ici le long des côtes palestiniennes (la plupart du temps sous la domination de la Syrie au nord), ils étaient entrés dans le monde païen dont le pouvoir militaire était représenté par Rome mais dont la culture éminente était celle des Grecs. La littérature était exclusivement grecque, ainsi que l’art; mais en même temps que ces belles choses vint le paganisme grec.
La nation de Palestine se développant dès le retour de Babylone jusqu’à quelque part aux environs de 150 av. JC, les Judéens ne constituaient pas une nation indépendante. Ils étaient gouvernés uniquement en tant que province tributaire d’une nation ou d’une autre, la Syrie la plupart du temps. La Syrie avait adopté entièrement la culture et le paganisme grecs, et les Syriens ne voyaient pas pour-quoi ils devraient permettre qu’une quelconque distinction soit faite dans cette petite province conquise de Judée. Parmi le peuple local, il existait une impor-tante faction qui désirait vivre en paix avec leurs conquérants; ils suivaient donc généralement la foule. La culture grecque ne représentait qu’une petite partie du paganisme grec. Même après que l’indépendance de la Palestine ait été obtenue sous Judas Maccabée, vers 150 av. JC, le paganisme grec exerçait toujours une forte influence. La Bible les appelle « les Grecs ». En réalité, il ne s’agissait pas de 1 vrais Grecs mais de Judéens qui désiraient adopter la culture grecque.
Ces gens constituaient cette importante faction; ils désiraient garder toutes les coutumes grecques qui les ramenaient directement au paganisme. Les persécu-tions de toute religion dissidente par Antiochus Épiphanes de Syrie étaient sévères et la situation devint précaire. La résistance à ce paganisme grec était centrée dans ce groupe des Pharisiens qui étaient alors appelésHasidim, « les pieux ».
Les Hasidim se divisèrent progressivement en deux groupes : ceux qui étaient intéressés uniquement par le Judaïsme en tant que culte religieux devinrent les Essènes. Ceux qui devinrent un parti politique s’appelèrent Pharisiens.
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1. Danscertaines Bibles, ils sont appelés « Hellénistes ». (N.D.T.)
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Un des rois Maccabées, Jean Hyrcane, qui parvint au trône vers 125 av. JC, cher-cha à créer un royaume ordinaire par des alliances politiques avec d’autres nations plus puissantes. Ce fut lui qui amena les Juifs Édomites dans le royaume et qui leur donna la citoyenneté. Cet acte fut un désastre dépassant tout ce qui aurait pu être imaginé.
Les Pharisiens devinrent le parti de l’opposition. À l’époque des petits-fils de Jean Hyrcane, une guerre civile éclata entre les Pharisiens et les Sadducéens. Les Sad-ducéens étaient du côté des Hellénistes, et finalement la guerre civile conduisit à la conquête du royaume par les Romains en 63 av. JC. Les Pharisiens refusèrent de jurer allégeance à Rome ou à Hérode et, à cause de ce refus, ils durent payer une amende.
Les Pharisiens étaient grandement respectés par les gens instruits et par les gens du commun qui étudiaient la loi. Cependant, ils développèrent à l’extrême les doctrines de la prétendue « loi orale ». Ils enseignaient que Moïse leur avait trans-mis beaucoup d’autres lois en plus des lois écrites. Cette tradition, prétendant que ces lois provenaient de Moïse, même si Moïse ne les avaient jamais écrites, était supposée donner à leurs traditions au moins autant d’importance que les lois écrites de Moïse. Cette tradition devint par la suite connue sous le nom de « Talmud ». À l’époque de Yahshua, elle était encore appelée « la Tradition des An-ciens ». Souvenez-vous de la façon dont Yahshua reprocha aux Pharisiens d’avoir laissé de côté les lois de Yahweh par leur tradition!
Les Pharisiens croyaient dans l’immortalité, avec des récompenses, des punitions et une résurrection finale. Ils croyaient également à l’existence des anges ainsi qu’à celle des bons et des mauvais esprits. Ils croyaient à la venue du Sauveur promis, ou Messie. Les Pharisiens sont ceux qui développèrent l’institution de la synagogue parce que les Sadducéens étaient au contrôle complet du temple depuis un siècle et demi. Les Sadducéens avaient une certaine tendance à l’ascétisme, bien qu’ils n’allaient pas jusqu’aux extrêmes comme les Essènes. Yahshua parle avec mépris de cette tendance en Luc 18:11–12, qui dit :
« Lepharisien, se tenant à l’écart, priait en lui-même en ces termes : Ô Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes qui sont ravisseurs, injustes, adultères; ou même comme ce publicain. Je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tout ce que je possède ».
Les Essènes étaient le développement extrême du pharisaïsme; ils étaient prati-quement un ordre monastique. Ils vivaient entre eux dans des quartiers spéciaux, bien qu’ils ne se retiraient pas entièrement dans ces monastères. Ils sortaient et travaillaient dans les communautés avoisinantes afin de subvenir à leurs propres besoins, mais ils retournaient dans leurs quartiers à la nuit tombante pour dormir. Ils étaient célibataires. Aucun d’entre eux ne pouvait se marier, aucune femme
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n’était admise dans l’ordre. Ils étaient de stricts végétariens et suivaient le sab-bat. Ils étaient aussi contre les sacrifices d’animaux au temple, ce qui fait qu’ils y étaient interdits. Cependant, ils croyaient en l’immortalité.
L’autre parti principal était représenté par les Sadducéens. Ils étaient moins nom-breux que les Pharisiens mais ils étaient composés de personnes riches et in-fluentes. Du fait de cette richesse, ils étaient plus puissants que le groupe plus large des Pharisiens. Les Sadducéens débutèrent comme le parti soutenant l’hellé-nisation de leurs coutumes et, en ceci, ils étaient conduits par leurs grand-prêtres. Ils n’eurent aucun pouvoir de l’époque de Mattathias Maccabeus, l’un des pre-miers rois Maccabées, jusqu’à Jean Hyrcane.
Puis les Sadducéens reprirent le pouvoir et le contrôle du temple à l’époque de Jean Hyrcane. L’opposition des Pharisiens à la politique de Jean fit qu’ils furent entièrement chassés de toute position de pouvoir. À partir de ce moment, les Sadducéens contrôlèrent le temple, excepté pour une brève période au tout début du règne du premier Hérode.
Les Sadducéens constituaient également le parti favorable aux Romains. Ces Sad-ducéens étaient les hommes du monde, les matérialistes, dont la devise était de toujours s’associer avec les gens au pouvoir et les riches. Quant à leur croyance re-ligieuse, ils n’acceptaient que le Pentateuque, les cinq premiers livres de la Bible, écrits par Moïse et contenant les lois. Ils rejetaient tous les prophètes ainsi que le Talmud, la prétendue loi orale.
Ils rejetaient beaucoup de choses, parmi lesquelles la prédestination, l’immortalité ou résurrection, l’existence des anges ou des esprits; ils étaient purement maté-rialistes. Ils adaptèrent rapidement la prêtrise, qu’ils contrôlaient entièrement, à la corruption religieuse babylonienne.
Il existait un autre groupe, qui est à peine mentionné dans la Bible, les Zélotes. Ils étaient un groupe extrémiste Pharisien, mais politiquement, pas doctrinalement comme les Essènes. Les Zélotes croyaient en une révolte immédiate contre les Romains, sans avoir à attendre le Messie. L’un des apôtres de Yahshua, que la King James Bibleappelle erronément « Simon le Cananéen » (aucun Cananéen ne fut jamais un apôtre, vous pouvez être sûr de cela), était en réalité un Zélote.
Cette mauvaise traduction peut provenir de deux causes possibles. On pense que la ville natale de Simon était le petit village de Cana, où Yahshua accomplit Son premier miracle, celui où Il changea l’eau en vin. De « Canaïen » à « Cananéen », l’erreur est vite faite. Le mot hébreu signifiant « zélote » estCana, qui ressemble au mot Cananéen. Le mot grec équivalent au mot hébreuCanazé-, signifiant « lote », estzelotes. Notez qu’en Actes 1:13, Simon est correctement appelé « Simon Zelotes », Simon le Zélote. Moffatt, Smith et Goodspeed, ainsi que certains autres traducteurs modernes, ont correctement traduit le nom en Matthieu, Marc et Luc, là où laKing James Bibleavait faux.
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Le Sanhédrin est également mentionné, dont l’origine est assez incertaine. Cette institution peut remonter à la Babylone sous direction Perse, mais elle ne peut être retracée plus avant dans le temps, avant la domination grecque sous Alexandre le Grand. À la mort d’Alexandre, les côtes orientales de la Méditerranée tombèrent sous la direction de son général qui était jusque là aux commandes en Syrie; il y eut donc une continuation dans la domination et la culture grecques là-bas. Les Romains permettaient aux Juifs de se gouverner eux-mêmes, dans une large mesure, et le Sanhédrin représentait ce gouvernement. Le mot araméenSanhedrin signifie «conseil ».Le nombre d’hommes dans ce conseil est fixé par le Talmud et se monte à 70 membres, plus un président, unNasi, ce qui fait 71 membres au total. Originellement, pour pouvoir être membre de ce conseil, il fallait être un prêtre Sadducéen ou un noble. Les Pharisiens représentaient une minorité, mais quand même un nombre substantiel. À partir d’environ 75 av. JC, beaucoup de Pharisiens furent admis sous la classification de « scribes » et « anciens ». Comment exactement les membres scribes et anciens étaient sélectionnés, on ne le sait pas. LeNasi, le président, était le grand-prêtre.
Originellement, le grand-prêtre avait une autorité égale à celle des autres 70 membres du conseil. Après que Hérode eut réduit la grande-prêtrise d’une fonc-tion religieuse héréditaire à un simple outil politique, une récompense pour ser-vice politique rendu, le grand-prêtre perdit son prestige et son grand pouvoir; il devint simplement un votant parmi 70 autres. Ce genre de choses peut changer rapidement en quelques années; cela nous fait penser à ce qui est arrivé ici aux États-Unis avec les nominations pour la Cour Suprême.
Un des pouvoirs politiques du Sanhédrin était la perception des taxes. LaKing James Biblepublicain »pour percepteur. Yahshua classifiait en-utilise le mot « semble les prostituées et les publicains. Quand vous rédigerez votre déclaration d’impôts, vous comprendrez pourquoi Yahshua classifiait ainsi les percepteurs d’impôts.
Le Sanhédrin était la haute cour de la loi juive. En tant que tel, le Sanhédrin possédait sa propre force de police et procédait à des arrestations, à sa propre discrétion. Les Romains n’interféraient pas avec ce gouvernement juif local. Sous la loi biblique, la méthode pour tuer un criminel condamné est la lapidation. Les Juifs pouvaient passer cette sentence de mort et la faire exécuter sans avoir à attendre la permission du gouverneur romain.
Lorsque les Juifs voulurent mettre à mort le premier martyr Chrétien Stéphane, ils ne demandèrent pas la permission à Ponce Pilate, ils prirent juste des pierres et lapidèrent Stéphane. Quand les Juifs voulaient utiliser une méthode d’exécution qui ne faisait pas partie de leur propre coutume, c’était une autre affaire. Ils se trouvaient alors hors de la sphère permise de leur gouvernement local et ils de-vaient aller trouver le gouverneur romain pour obtenir une permission.
Lorsqu’ils voulurent mettre à mort Yahshua par une méthode particulièrement
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horrible de torture, la crucifixion, ils durent faire en sorte que Ponce Pilate fasse le sale boulot pour eux. Quand ils exigèrent de Ponce Pilate que Yahshua soit tué, celui-ci répondit : « Vous n’avez qu’à Le prendre et Le juger d’après vos propres lois ». La lapidation était une méthode relativement clémente de mise à mort, car elle causait une rapide inconscience. Mais les Juifs ne voulaient pas cela.
Le Sanhédrin était composé de trois groupes. D’abord les grands-prêtres; notez le pluriel. Sous la règle mise en place dans l’Ancien Testament, il n’y avait qu’un seul grand-prêtre à un certain moment. Le grand-prêtre gardait sa fonction à vie et, à sa mort, son fils aîné lui succédait dans sa fonction.
Hérode, le premier du nom, fit assassiner le dernier des grand-prêtres légitimes pouvant faire retracer son ascendance jusqu’à Aaron. Par la suite, Hérode ap-pointa à la fonction de grand-prêtre une succession d’escrocs faisant partie de son propre groupe politique. La fonction de grand-prêtre ne fut dès lors jamais occupée très longtemps par un homme, parfois seulement quelques mois, avant qu’il soit déposé et que Hérode le fasse remplacer par quelqu’un d’autre. Le Tal-mud rapporte ces changements fréquents de grand-prêtres.
À l’époque du procès de Yahshua, il y avait douze anciens grand-prêtres toujours présents, en plus de Caïphe, le grand-prêtre en fonction. La traduction directe du grec de Jean 11:47–48 se lit :
« Alors assemblèrent les grand-prêtres et les Pharisiens un haut conseil, et dirent : Que faisons-nous? Parce que cet homme accomplit beau-coup de signes, si nous Le laissons faire, tous vont croire en Lui; et viendront les Romains alors et prendront de nous le lieu et la nation ».
À quoi faisaient-ils référence ? Ils n’avaient pas peur parce qu’un bonhomme allait et venait, pleurnichant humblement et demandant aux gens de bien se comporter et d’être bons. Non, Yahshua rappelait aux gens que rien de ce qu’ils avaient dans leur système religieux et politique existant ne s’accordait aux lois de Yahweh.
Lorsque Hérode le Grand mourut, il laissa la Judée à l’un de ses fils, Hérode Archélaos. Il devait être roi de Judée, les Romains ayant homologué le premier Hérode comme roi de Judée. Les Romains n’étaient pas des débutants à ce jeu ; ils n’allaient pas appointer comme roi un homme qu’ils n’avaient pas d’abord testé. Ils attribuèrent donc seulement à Hérode Archélaos la fonction de gouverneur pour une période de test. De 4 à 6 après JC, Hérode Archélaos fit connaître à la Judée la plus mauvaise administration qu’une nation quelconque ait jamais connue dans l’Histoire.
Les Romains étaient haïs en tant que conquérants étrangers qui maintenaient leur autorité par la force militaire. Le peuple n’allait pas, sous le prétexte d’un simple mécontentement, demander aux Romains de prendre en mains eux-mêmes les
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rênes du gouvernement. Afin de pacifier le peuple, ils avaient permis une cer-taine forme d’auto-gouvernance locale. Sous la mauvaise administration de Hé-rode Archélaos, la vie devint tellement intolérable que le peuple judéen envoya un ambassadeur à Rome pour se plaindre du comportement du gouverneur. Fina-lement, les Romains lui firent un procès, le trouvèrent coupable des crimes dont le peuple le chargeait, le déchurent de sa fonction et le firent exiler en Gaule. En-suite, le peuple judéen demanda à Rome qu’un gouverneur romain soit appointé pour diriger la Judée.
Les Romains appointèrent donc une série de procurateurs, une liste de gouver-neurs romains dont Ponce Pilate était le numéro six. Le peuple américain d’au-jourd’hui pourra-t-il un jour de même se révolter et chasser les coquins qui ruinent notre grande nation?
Nous pouvons maintenant comprendre de quoi les grand-prêtres parlaient. Une traduction claire en serait :
« Nousne pourrons pas continuer notre racket si nous laissons cet homme [Yahshua] continuer à éduquer le peuple. Ils vont aller se plaindre aux Romains jusqu’à ce que ceux-ci nous reprennent le pou-voir dans ce pays ».
C’est la raison profonde pour laquelle les Juifs étaient déterminés à assassiner Yahshua, et pas parce qu’ils n’aimaient pas Ses doctrines religieuses. Si Yahshua avait juste été un homme humble et de lamentations comme les églises aiment à le présenter, les Sadducéens n’auraient même pas pris la peine de se moquer de Lui. En réalité, Il représentait une menace pour leur pouvoir, et c’est pourquoi ils étaient déterminés à Le tuer.
Les circonstances sont similaires aujourd’hui : vous pouvez être un voleur, un meurtrier ou un violeur et vous en tirer avec une légère sentence. Cependant, si vous menacez le système monétaire de la structure au pouvoir, vous pouvez être emprisonné à vie sous un faux prétexte quelconque.
Il est douteux que nous puissions trouver, à une quelconque époque de l’Histoire, une collection de criminels comme ces grand-prêtres qui faisaient partie du San-hédrin à l’époque du procès de Yahshua. Parmi ces escrocs, nous trouvons par exemple Simon Ben Boethus, qui fut grand-prêtre pendant une certaine période se terminant en 4 av. JC, l’époque de la mort du premier Hérode. Joazar, qui était le fils de Simon, fut grand-prêtre de 4 av. JC à 2 ap. JC. Éléazar, un autre fils de Boethus, fut grand-prêtre pendant trois mois, en l’an 2 av. JC.
Jésus Ben Sie fut grand-prêtre de 2 à 6 ap. JC. Anne était le beau-père de Caïphe. Il était le premier devant lequel Yahshua fut amené pour un faux procès. Il fut grand-prêtre de 7 à 10 ap. JC. Ishmaël Ben Phabi fut grand-prêtre pendant neuf ans, probablement de 14 à 23 ap. JC. Et ainsi de suite. Il y eut un certain nombre
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