Nîmes et les Volques Arècomiques au Ier siècle avant J.-C. - article ; n°1 ; vol.45, pg 87-103
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Nîmes et les Volques Arècomiques au Ier siècle avant J.-C. - article ; n°1 ; vol.45, pg 87-103

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Gallia - Année 1987 - Volume 45 - Numéro 1 - Pages 87-103
A partir des textes (César, Strabon, Pline), des émissions monétaires et de recherches archéologiques récentes, les auteurs proposent une théorie sur l'évolution de Nimes et des Arécomiques en distinguant plusieurs étapes : 1. La lex provinciae pompéienne a défini une unité «volques arécomiques», composée d'une vingtaine (au moins) de communautés (oppida) ; il existait des magistratures à la fois locales et confédérales. 2. César accorda le droit latin à chacune de ces communautés (oppida latina) ; à Nimes même fut déduite une colonie latine. 3. A l'époque augustéenne, les oppida latina volques perdirent leur autonomie et furent attribués à Nimes qui devient une vaste civitas probablement dotée du statut fédéré. A titre d'hypothèse, une nouvelle déduction de colons d'origine orientale expliquerait la précocité du culte impérial.
Starting from ancient texts (Caesar, Strabo, Pliny), coinage and recent archaeological research, the authors offer a theory about the evolution of Nimes and the Volcae, outlining several stages: 1. The lex provinciae of Pompey defined the Volcae Arecomici as a single unit made up of about twenty communities (at least). They had magistrates who were both local and federal. 2. Caesar granted latin right to each of these communities (oppida latina); Nimes received a Latin colony. 3. In the Augustean period, the oppida latina of the Volcae lost their autonomy and were attributed to Nimes which became a huge city, probably with the status of civitas foederata. Another hypothesis that there was a second wave of colonists from the East would explain the early appearance of the imperial cult.
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Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 318
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Michel Christol
Christian Goudineau
Nîmes et les Volques Arècomiques au Ier siècle avant J.-C.
In: Gallia. Tome 45, 1987. pp. 87-103.
Résumé
A partir des textes (César, Strabon, Pline), des émissions monétaires et de recherches archéologiques récentes, les auteurs
proposent une théorie sur l'évolution de Nimes et des Arécomiques en distinguant plusieurs étapes : 1. La lex provinciae
pompéienne a défini une unité «volques arécomiques», composée d'une vingtaine (au moins) de communautés (oppida) ; il
existait des magistratures à la fois locales et confédérales. 2. César accorda le droit latin à chacune de ces communautés
(oppida latina) ; à Nimes même fut déduite une colonie latine. 3. A l'époque augustéenne, les oppida latina volques perdirent leur
autonomie et furent attribués à Nimes qui devient une vaste civitas probablement dotée du statut fédéré. A titre d'hypothèse, une
nouvelle déduction de colons d'origine orientale expliquerait la précocité du culte impérial.
Abstract
Starting from ancient texts (Caesar, Strabo, Pliny), coinage and recent archaeological research, the authors offer a theory about
the evolution of Nimes and the Volcae, outlining several stages: 1. The lex provinciae of Pompey defined the Volcae Arecomici as
a single unit made up of about twenty communities (at least). They had magistrates who were both local and federal. 2. Caesar
granted latin right to each of these (oppida latina); Nimes received a Latin colony. 3. In the Augustean period, the
oppida latina of the Volcae lost their autonomy and were "attributed" to Nimes which became a huge city, probably with the status
of civitas foederata. Another hypothesis that there was a second wave of colonists from the East would explain the early
appearance of the imperial cult.
Citer ce document / Cite this document :
Christol Michel, Goudineau Christian. Nîmes et les Volques Arècomiques au Ier siècle avant J.-C. In: Gallia. Tome 45, 1987. pp.
87-103.
doi : 10.3406/galia.1987.2881
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1987_num_45_1_2881:
ET LES VOLQUES ARECOMIQUES AU Ier SIECLE AVANT J.-C NIMES
par Michel CHRISTOL et Christian GOUDINEAU
En 1976, l'un de nous publiait un article élévations (chevaliers et sénateurs) ? Pourquoi la
consacré au statut de Nimes et des Volques Arécomi- titulature COL.AVG(usta) ? On n'en finirait pas.
ques qui, reprenant les textes de César (B.C., I, 35) et Pour ouvrir de nouveau le dossier, il fallait
de Strabon (IV, 1, 12), en proposait une relecture ajouter à l'étude des textes l'épigraphie, la numismat
dont on peut ainsi résumer les conclusions : ique et de récentes découvertes ou interprétations
1. c'était Pompée (et non César) qui avait «concédé» archéologiques. Vaste programme. Cependant, plutôt
à Marseille agros Volcarum Arecomicorum et Helvio- que de donner à nos recherches la forme d'un livre,
rum, César lui «attribuant» ultérieurement des avec ce qu'il aurait eu de faussement définitif, nous
territoires (ou l'équivalent : le mot latin a disparu de avons préféré les proposer sous forme concise, quitte
la tradition manuscrite) en Gaule intérieure ; 2. à à ne pas argumenter dans le détail : les travaux sont
Nimes, colonie de droit latin, avaient été «attr nombreux en terre arécomique, et beaucoup de
ibuées» vingt-quatre communautés arécomiques (les chercheurs pourront alimenter le débat2.
oppida ignobilia de Pline, III, 37) qui, cependant,
jouissaient également du droit latin ; ces mesures
avaient été prises à l'époque césarienne ou au début
de l'époque triumvirale1.
L'ORGANISATION POMPÉIENNE Bien que ces propositions aient été en général
retenues, elles laissaient un sentiment d'insatisfac
L'histoire de Nimes et des Volques Arécomiqtion, non au plan de la philologie mais pour
ues, au rr s. av. J.-C, est généralement écrite en l'explication historique. Pourquoi César ou Lépide
fonction de Marseille. Celle-ci aurait exercé une avaient-ils attribué à Nimes vingt-quatre oppida
domination qui ne cessa qu'avec sa capitulation arécomiques? Comment expliquer l'extraordinaire
parure monumentale de Nimes à l'époque augustéen-
ne (le don par Auguste des murs et des portes, les
transformations de la Tour Magne et du quartier de 2 Une mise au point a été récemment présentée par
la Fontaine, l'édification de la Maison Carrée, etc.) ? M. Py, J.-L. Fiches et P. Garmy dans les deux chapitres
Comment rendre compte du monnayage «au crocodi «Nimes protohistorique» et «Nimes gallo-romaine» de V Histoir
e de Nimes, Edisud, 1982, avec une bibliographie qu'on peut le» qui allait diffuser dans tout l'Occident le nom de
augmenter à l'aide des nombreuses références qui accompala COL NEM «patronnée» en quelque sorte par gnent les articles de D. Roman, particulièrement La fondation Auguste et Agrippa ? Pourquoi autant d'inscrip de la colonie de Nimes : problèmes de chronologie, Bulletin de
tions? Pourquoi Nimes, à haute époque, devança-t- l'École Antique de Nimes, 14, 1979, p. 99-104 et Apollon,
elle toutes les civitates de Gaule par le nombre des Auguste et Nimes, R.A.N., 14, 1981, p. 207-214. Les problèmes
que nous évoquons devront être complétés par l'étude des
cadastrations, actuellement en cours : Cf. J.-L. Fiches et
1 Chr. Goudineau, Le statut de Nimes et des Volques J. Soyer, Occupation du sol et cadastres antiques l'exemple
Arécomiques, Revue Archéologique de Narbonnaise (R.A.N.), de la carte de Nimes, Cadastres et espace rural, Paris, 1983,
9, 1976, p. 105-114. p. 259-274.
Gallia, 45, 1987-1988. :
'
:
'
88 MICHEL CHRISTOL ET CHRISTIAN GOUDINEAU
retrouvée et du droit latin accordé en 49 ou un peu
plus tard3 (fig. 1).
Revenons à César B.C., I, 35. Avec laconisme, le
texte rappelle en quelques mots les bienfaits de
Pompée et ceux de César à l'égard des Marseillais :
«(Pompée) leur a concédé officiellement des terres
des Volques Arécomiques et des Helviens, (lui-
même) leur a attribué des (...) de Gaule qu'il venait
de vaincre, augmentant ainsi leurs revenus». La
lacune restituée peut se combler, par exemple, par
partes.
La démarche n'a rien d'inhabituel, qui consiste
à donner à des communautés — ou à des particuliers
— soit des terres soit des revenus (des rentes
foncières) à l'extérieur du territoire de leur propre
cité. Les exemples ne manquent pas pour la période
qui nous intéresse4. Les «concessions» pompéiennes
consistèrent, au moins en partie, en dons de terres
puisqu'il fallut recourir à la force armée pour réaliser
les expropriations (Pro Fonteio, 13, 14, 26). Les
3 Longue tradition sur ce petit bronze dit «au démos».
En dernier lieu, J.-L. Fiches et J.-Cl. Richard, L'émission
monétaire d'Ambrussum, R.A.N., 18, 1985, p. 387 : «le
personnage en toge du revers des petits bronzes (...) pourrait
même symboliser l'obtention du droit latin». Mais nul n'a
jamais fourni de comparaison numismatique allant en ce sens.
Sur le monnayage de Nimes, la seule étude de synthèse
demeure celle de J.-B. Giard, Le monnayage antique de
Nimes, Bulletin de l'École Antique de Nimes, 6-7, 1971-1972,
p. 47-60, tributaire d'hypothèses historiques.
4 Entre autres exemples, rappelons les cas clairement
exposés par Cicéron, Fam., XIII, 7, 1 et 11, 1, concernant
Atella et Arpinum, municipes auxquels furent attribuées des
rentes foncières sur des territoires gaulois les expressions
utilisées (agro vecligali, vectigalia) sont semblables à celles de
César. Plus tard (en 38), Velleius Paterculus II, 81
(confirmé par Dion Cassius, XLIX, 14, 5) signale qu'à
Capoue, en échange d'une extension du domaine colonial,
furent données «dans l'île de Crète des terres plus fertiles dont
le revenu était de 1 200 mille sesterces — et on lui promit
l'eau (la future Aqua Julia)». Une contribution récente de
J.-M. Bertrand, Le statut du territoire attribué dans le
monde grec et romain, Sociétés urbaines, sociétés rurales dans Fig. 1 — a, b, émission NEMAT; c, d, émission NAMA2AT ; l'Asie Mineure et la Syrie hellénistiques et romaines, Strasbourg, e, f, émission d'argent VOLC AR ; g, h, i, petit bronze 1987,

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