Noël Valois. La France et le Grand Schisme d Occident  ; n°1 ; vol.64, pg 99-105
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Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1903 - Volume 64 - Numéro 1 - Pages 99-105
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Publié le 01 janvier 1903
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Langue Français

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Paul Fournier
Noël Valois. La France et le Grand Schisme d'Occident
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1903, tome 64. pp. 99-105.
Citer ce document / Cite this document :
Fournier Paul. Noël Valois. La France et le Grand Schisme d'Occident. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1903, tome 64.
pp. 99-105.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1903_num_64_1_452332*5 /О 'Л Й
BIBLIOGRAPHIE.
Noël IV. Valois. Paris, Picard La France et fils, et 4902. le Grand In-8°, Schisme xxiv-632 d'Occident. et 640 pages. T. III et
Les deux volumes qui contiennent la seconde et dernière partie de
l'ouvrage de M. Noël Valois sur le Grand Schisme s'ouvrent à l'époque
où mourut Clément VII, le premier des papes de l'obédience avignon-
naise. Ce moment marque un changement manifeste dans la politique
ecclésiastique du gouvernement français. Jusqu'alors, la France avait
espéré qu'elle terminerait le schisme en soumettant la chrétienté
entière au pape d'Avignon. Maintenant, tout le monde en France a
acquis la certitude que telle ne saurait être l'issue de la lutte qui
déchire l'Église; les forces du royaume ne suffiraient pas à accomplir
cette tâche. Il faut donc chercher un autre moyen. Animés d'un zèle
désintéressé qui leur fait d'autant plus d'honneur que d'autres motifs
avaient à diverses reprises inspiré la politique française, Charles "VI et ses
conseillers voulurent profiter des circonstances favorables qu'avait créées
la mort de Clément VII. C'était beaucoup que l'un des deux compéti
teurs eût disparu ; il n'y avait plus maintenant qu'à déterminer l'abdi
cation du pape de Rome ou à attendre que la mort le frappât à son
tour. Mais, avant tout, il importait que les cardinaux d'Avignon ne se
hâtassent point de perpétuer le schisme en donnant un successeur au
pontife défunt; aussi le gouvernement royal, sans perdre un instant,
les invita à surseoir à toute élection. Malheureusement, ses invitations
réitérées ne furent pas écoutées; non sans prendre quelques mesures
destinées à calmer les scrupules de leurs consciences, les cardinaux
d'Avignon commirent la faute insigne de poursuivre le conclave, et la
faute plus grave encore d'élire, en la personne de Pierre de Luna, le
candidat le plus propre à entraver tout plan de pacification. M. Valois
trace, en quelques traits nettement accusés, le portrait de ce person
nage fort peu sympathique, autour duquel gravitent les événements
racontés au tome III de son ouvrage, a Cette âme foncièrement ecclé
siastique ne péchait que par l'excès de ses qualités mêmes; l'habileté
dégénérait parfois en astuce; l'énergie inflexible devenait opiniâtre; la 00 BIBLIOGRAPHIE. \
dignité personnelle, le goût de l'indépendance aboutissaient à un orgueil
intraitable. »
Au début de la période qui commence à l'élection de Benoît XIII,
la France entreprit de guider l'action des puissances catholiques afin
d'obtenir la cession, c'est-à-dire l'abdication volontaire des deux pont
ifes rivaux. Mais Benoît XIII, en dépit des espérances qu'on avait
conçues, se montra tout de suite indocile à la direction que prétendait
lui donner le gouvernement royal ; les ducs de Berry, de Bourgogne
et d'Orléans, envoyés en ambassade, ne purent rien gagner sur lui.
Aussi les Français se trouvèrent-ils amenés à tenter d'exercer une
pression sur l'obstiné pontife, par un moyen qui n'était autre que la
soustraction d'obédience. Cette soustraction fut prononcée une première
fois en 1398; alors l'Église de France, repliée sur elle-même, s'efforça
de se gouverner en se passant du pontife romain. Mais cette mesure radi
cale ne décourage pas Benoît XIII; assiégé dans Avignon par les forces
françaises, plus tard gardé à vue dans son palais, abandonné de ses
cardinaux, le pontife ne s'abandonne pas lui-même. La fuite lui rend
la liberté; si bien que la France, hésitante parce qu'elle est divisée,
d'ailleurs lasse de la situation anormale qu'elle a prise sans profit pour
personne, revient à son ancienne obédience. Mais c'est pour y trouver
une nouvelle déception; en effet, les négociations engagées par Be
noît XIII avec le pape de Rome, Grégoire XII, grâce à la mauvaise
volonté des deux concurrents, se terminent par un piteux échec. Aussi,
en 1408, la France se retire derechef de l'obédience de Benoît XIII.
A dater de ce moment, le roi ne souffrira plus, tant que durera le
schisme, qu'aucun de ses sujets obéisse soit à l'un soit à l'autre des
« contendants. »
Ce n'est pas qu'en France ni ailleurs on se résigne à voir le schisme
durer indéfiniment. Mais, après ces déboires, la France, qui n'attend
plus rien des papes, les laisse à leur obstination; c'est en dehors d'eux,
en se passant de leur concours, en bravant au besoin leur opposition
violente qu'on tentera, en désespoir de cause, « de reconstituer cette
unité ecclésiastique depuis trente ans disparue et objet de si profonds
et de si universels regrets. » Les événements qui se déroulent dans
cette phase nouvelle et dernière de l'histoire du schisme sont exposés
au tome IV de l'ouvrage de M. Valois. C'est d'abord l'entreprise infruc
tueuse de Pise, où un concile général a pu être convoqué grâce à l'union
des cardinaux des deux obédiences; elle n'aboutit qu'à augmenter la
confusion par la création d'un troisième pape et d'une troisième obé
dience. Il faut laisser quelques années s'écouler ; alors il sera donné à
l'assemblée de Constance, convoquée grâce à l'influence de l'empereur
Sigismond, de rendre la paix à la chrétienté. Jean XXIII, le pape de
l'obédience de Pise, accepte la sentence qui le frappe; Grégoire XII
abdique volontairement, et si Benoît XIII, retiré sur son rocher de BIBLIOGRAPHIE. ]0\
Catalogne et abandonné de ses partisans, meurt dans un fier isolement,
son successeur éphémère Clément VIII finit par renoncer à sa dignité
pour se rallier à l'élu des cardinaux et du concile. C'est à Martin V,
désormais accepté par l'Église universelle, qu'incombe la rude tâche
de réparer les désastres accumulés par le schisme.
Telles sont les grandes lignes qui encadrent le récit de M. Valois.
On retrouvera dans ces deux volumes la richesse d'informations qui
caractérise les précédents. Les sources imprimées et manuscrites ont
été mises à contribution avec autant de patience que de perspicacité.
Au premier rang de ces sources figurent naturellement les Archives du
Vatican et les grands dépôts parisiens, qui ont fourni à l'auteur de
nombreux documents d'une extrême importance; mais M. Valois n'a
négligé ni les archives départementales, ni les manuscrits de nos
bibliothèques de province, ni les dépôts d'Angleterre, d'Italie et d'autres
pays étrangers. Jamais aussi vaste enquête ne fut conduite avec plus
de conscience et de persévérance. Aussi ne faut-il pas s'étonner de ce
que sur nombre de points l'histoire du Grand Schisme soit faite pour
la première fois dans cet ouvrage, sans compter que sur des points non
moins nombreux elle a été absolument renouvelée. Pour s'en con
vaincre, il suffira de lire l'histoire des diverses assemblées du clergé de
France tenues depuis l'avènement de Benoît XIII, par exemple l'his
toire si intéressante et si nouvelle de l'assemblée tenue à Paris au
printemps de l'année 1398, à propos du projet de soustraction d'obé
dience. Se fondant sur le dépouillement des bulletins de votes, conser
vés aux Archives nationales et négligés par les historiens antérieurs,
M. Valois fait connaître les partisans et les adversaires du projet et
démontre qu'une très forte minorité se refusa à approuver la rupture
immédiate avec le pontife d'Avignon. De même, le rôle de l'assemblée
de 1409, qui prépara la participation de l'Église de France au concile
de Pise, e

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