Note sur la mobilité de la vieillesse et les déplacements de la population en pays pré-pyrénéen pendant la Révolution française - article ; n°3 ; vol.21, pg 291-301
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Note sur la mobilité de la vieillesse et les déplacements de la population en pays pré-pyrénéen pendant la Révolution française - article ; n°3 ; vol.21, pg 291-301

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Histoire, économie et société - Année 2002 - Volume 21 - Numéro 3 - Pages 291-301
Résumé L'attention ayant été récemment portée sur la mobilité de la vieillesse, un ensemble de listes nominatives des Baronnies (Hautes-Pyrénées) amène à des résultats différents, pour l'an III, et permet également de jeter quelques lueurs sur la mobilité par âge, en particulier celle liée au mariage et à l'emploi des jeunes.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 16
Langue Français

Extrait

Jean-Pierre Poussou
Note sur la mobilité de la vieillesse et les déplacements de la
population en pays pré-pyrénéen pendant la Révolution
française
In: Histoire, économie et société. 2002, 21e année, n°3. pp. 291-301.
Résumé L'attention ayant été récemment portée sur la mobilité de la vieillesse, un ensemble de listes nominatives des Baronnies
(Hautes-Pyrénées) amène à des résultats différents, pour l'an III, et permet également de jeter quelques lueurs sur la mobilité par
âge, en particulier celle liée au mariage et à l'emploi des jeunes.
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Poussou Jean-Pierre. Note sur la mobilité de la vieillesse et les déplacements de la population en pays pré-pyrénéen pendant la
Révolution française. In: Histoire, économie et société. 2002, 21e année, n°3. pp. 291-301.
doi : 10.3406/hes.2002.2302
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_2002_num_21_3_2302NOTE SUR LA MOBILITÉ DE LA VIEILLESSE
ET LES DÉPLACEMENTS DE LA POPULATION EN PAYS
PRÉ-PYRÉNÉEN PENDANT LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
par Jean-Pierre POUSSOU
Résumé
L'attention ayant été récemment portée sur la mobilité de la vieillesse, un ensemble de listes
nominatives des Baronnies (Hautes-Pyrénées) amène à des résultats différents, pour l'an III, et
permet également de jeter quelques lueurs sur la mobilité par âge, en particulier celle liée au mariage
et à l'emploi des jeunes.
Abstract
The nominative lists of La Roche-Guyon, for the year 1799 (an VII), have underlined the mobil
ity of old people. The conclusion, from the nominatives lists of 1795 (an III), for the Baronnies, near
Lannemezan, are very différents. But these lists give also the possibility to study the mobility of the
mariage and of the young people.
Dans un article récent ', tout à fait suggestif et Imaginatif, Vincent Gourdon et Marion
Trévisi ont attiré l'attention sur l'importance d'une analyse tenant compte de l'âge des
migrants, et notamment des déplacements des personnes âgées, à partir de leur étude
du recensement en l'an VII du bourg de La Roche-Guyon, situé dans le Val-d'Oise,
« à une cinquantaine de kilomètres de Paris par la route ». Exploitant une liste nomin
ative qui a l'avantage de comporter la date d'arrivée, ils mettent en valeur une forte
mobilité dans ce bourg de 892 personnes, « les non-natifs représentant environ la moitié
des habitants adultes de ce village » 2, point de vue qu'il faudrait cependant corriger en
tenant compte de la mobilité au mariage des paroisses proches dont je continue à
penser qu'elle ne peut s'analyser comme une migration 3. L'apport essentiel de leur
article est la mise en valeur de la mobilité « aux âges élevés », puisque « c'est près
1. V. Gourdon et M. Trévisi, « Âge et migration dans la France rurale traditionnelle : une étude à partir
du recensement de l'an VII à La Roche-Guyon », Histoire, Économie et Société, t. 19, 2000, 3, p. 307-330.
2. Idem, p. 319.
3. Voir J.-P. Poussou, « Les mouvements migratoires en France et à partir de la France de la fin du XVe
siècle au début du XIXe siècle : approches pour une synthèse », Annales de Démographie Historique, 1970,
p. 11-78 ; idem « Mobilité et migrations », dans J. Dupâquier éd., Histoire de la population française, Paris,
PUF, 1988, t. II, p. 99-143. Pour un point de vue contraire, voir P.-A. Rosental, Les sentiers invisibles :
espaces, familles et migrations dans la France du ХПС siècle, Paris, EHESS, 1999. Je critique plusieurs
points de vue de P.-A. Rosental «L'enracinement est le caractère dominant de la société rurale fran
çaise d'autrefois», Histoire, Économie et Société, n° 4, 2002, p. 97-108.
HES 2002 (21e année, n° 3) Histoire Economie et Société 292
d'une non-native de plus de 50 ans sur 3 et plus d'un non-natif de plus de 50 ans sur
six qui se sont installés à La Roche-Guyon après 40 ans » 4.
Ils viennent ainsi de lancer une recherche nouvelle à laquelle le présent article veut
apporter une deuxième contribution dont l'intérêt est qu'elle se situe à une époque très
proche, qu'elle porte sur un ensemble de communes, et qu'elle aboutit à des conclu
sions très différentes, ce qui a l'avantage de mettre en valeur la diversité de notre pays
et de prémunir contre des conclusions globales trop hâtives.
Dans le cadre de ma thèse, j'avais en effet dépouillé, aux Archives Départementales
des Hautes-Pyrénées, les listes nominatives de l'an III5 pour une région qui a par ailleurs
été bien étudiée: les Baronnies6. Il s'agit d'un ensemble de 25 communes, souvent limi
trophes, ces listes étant incomplètes ou non utilisables pour d'autres communes ; cela
représente au total 6133 habitants, dont 1794 hommes et 2261 femmes de plus de 15
ans. J'avais porté une attention particulière à cet ensemble parce qu'il s'agissait d'une
région fermée au point de vue géographique - malgré l'existence de départs, notamment
en Espagne, ce dont on ne trouve une trace qu'à Bourg où deux maçons de 48 et 34 ans
sont « de retour d'Espagne » depuis trois mois 7 - puisque d'un côté, sur la population
totale, on n'avait que 745 personnes, soit 12,3 % de la population, habitant dans une
commune où elles n'étaient pas nées, et que, d'un autre côté, sur les 175 pour lesquelles
on peut calculer les origines, 18 seulement étaient nées à plus de 10 kilomètres du lieu
où elles habitaient, dont 6 à plus de 20 kilomètres et 3 hors du département 8. La locali
sation pourrait l'expliquer puisqu'il s'agit d'une région que l'on peut décrire comme
reculée et ne participant que médiocrement aux échanges, mais il s'agit en réalité de
résultats que l'on retrouve ailleurs dans le Sud-Ouest rural et que, malgré de récents
écrits aussi péremptoires qu'aventurés, et parfaitement discutables 9, on peut largement
étendre à un niveau national puisque relevant du « modèle Vraiville », soit une augment
ation progressive de la mobilité à partir de la fin du XIXe siècle 10.
4. « Âge et migrations dans la France rurale traditionnelle... », p. 321.
5. Il s'agit de listes nominatives conservées dans la série L des Archives Départementales des Hautes-
Pyrénées. Une carte sommaire indique les noms des communes retenues.
6. Pour faire bref, indiquons que les Baronnies sont délimitées au nord par les plateaux d'Orignac-
Cientat et de Lannemezan, à l'ouest par la vallée de Campan, et à l'est par la vallée d'Aure. Marcel Dubois
a fait connaître ces documents par de brefs articles publiés dans Pyrénées entre 1969 et 1976 : voir, par
exemple, M. Dubois, « Les Pyrénées méconnues : les Baronnies », Pyrénées, n° 89, janv.-mars 1972, p. 22-
26 (il s'agit des villages d'Argelès, de Barrios et de Bonnemazon). On verra surtout, I. Chiva et J. Goy éd.,
Les Baronnies des Pyrénées, Paris, EHESS, 1. 1, 1981 ; t. II, 1986.
7. Ceci étant, il s'agit d'une migration à la fois ancienne et tout à fait importante, comme le montre un
document d'octobre 1792: recensement de 18 habitants de Laborde et d'Esparros partant pour l'Espagne.
(Voir Arch. Dép. Hautes-Pyrénées L. 364). Par ailleurs, un nombre important de jeunes hommes et d'hom
mes servent dans les « armées de la République ».
8. J.-P. Poussou, Bordeaux et le Sud-Ouest au XVIIIe siècle, Paris, EHESS et J. Touzot, 1983, p. 347 ;
Idem « Les migrations dans la Haute-Lande aux xvnT et XIXe siècles », dans J.-B. Marquette (éd.), La
Grande Lande : histoire naturelle et géographie historique, Bordeaux, CNRS, 1985, p. 365-385 ; Ibid., « De
la composition et de l'évolution de la population de l'Aquitaine des origines à nos jours, considérée sous
l'angle de la mobilité géographique », dans M. Acerra et alii, État, marine et Société - Hommage à Jean
Meyer, Paris, Presses Univ. de Paris-Sorbonne, 1995, p. 331-350.
9. Il s'agit essentiellement de publications de P.A. Rosental, déjà citées plus haut'. Voir

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