Notes sur le dialecte de Néo, île de Malo ou plus exactement Tö-mótu Néo, archipel des Santa-Cruz - article ; n°45 ; vol.30, pg 283-299
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Notes sur le dialecte de Néo, île de Malo ou plus exactement Tö-mótu Néo, archipel des Santa-Cruz - article ; n°45 ; vol.30, pg 283-299

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Description

Journal de la Société des océanistes - Année 1974 - Volume 30 - Numéro 45 - Pages 283-299
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jacqueline de La Fontinelle
Notes sur le dialecte de Néo, île de Malo ou plus exactement
Tö-mótu Néo, archipel des Santa-Cruz
In: Journal de la Société des océanistes. N°45, Tome 30, 1974. pp. 283-299.
Citer ce document / Cite this document :
de La Fontinelle Jacqueline. Notes sur le dialecte de Néo, île de Malo ou plus exactement Tö-mótu Néo, archipel des Santa-
Cruz. In: Journal de la Société des océanistes. N°45, Tome 30, 1974. pp. 283-299.
doi : 10.3406/jso.1974.2669
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jso_0300-953X_1974_num_30_45_2669Notes
sur le dialecte de Néo,
île de Malo
ou plus exactement
To-motu Néo,
archipel des Santa-Cruz
n'ont des sur archipel diffère Les un matériaux la pas langue suffisamment dialecte langues des encore Santa-Cruz. parlée et proche, des fait les l'objet Santa-Cruz principaux pour à Néo, parlé Wurm, justifier de île sur descriptions. résultats de sont en la Malo, 1970, côte très présentation d'une en a opposée peu Il donné est réalité connues brève donné des de les nommée enquête l'île, premières renseignements ici et une certains mais Tô-motu faite grande le indications dialectes en Néo partie 1972 Néo, phoen
nologiques et grammaticaux contenus dans cet article.
En 1972, lors d'une mission C.N.R.S. aux Nouvelles-Hébrides, nous avons
eu l'occasion de travailler quelques jours avec une informatrice originaire des
Santa-Cruz.
Madame Margaret Worek1 est née à Malo (l'île se nomme en réalité
To-motu Néo), et a vécu son enfance et une partie de son adolescence dans
le village de Néo, sur la côte Nord-Ouest de l'île. Bien que parlant avec
beaucoup d'aisance l'anglais (elle a fait des études en Nouvelle-Zélande) et
le « pidjin », elle n'a pas oublié sa langue maternelle qu'elle pratique lors des
séjours qu'elle fait à Néo dans sa famille.
1. M"16 Margaret Worek, née Inaglai, apprend également la langue de son mari pour pouvoir parler
avec sa belle-mère, arrivée récemment des îles Banks et ne parlant que le motlav.
283 SOCIÉTÉ DES OCÉANISTES
Wurm a décrit la langue de Malo : S. A. Wurm, The linguistic situation
in the Reef and Santa Cruz Islands (p. 47 à 105) in Capell A., Chowning A.
and Wurm S. A., Ed., Papers in Linguistics of Melanesia N° 2, series A n° 21.
Pacific Linguistics, 1969, The Australian University.
Bien que les renseignements que nous possédons soient fort incomplets
et qu'il ne soit pas possible de donner autre chose qu'une très brève esquisse
de la langue, la rareté des documents publiés jusqu'ici nous pousse à pré
senter cette modeste contribution aux recherches entreprises sur ces langues.
Le dialecte parlé par notre informatrice diffère nettement de celui décrit
par Wurm. Les locuteurs désignent leur langue par le nom « officiel » de leur
île Mœlo (transcrit généralement Malo) et précisent de quel village ils sont
originaires. En fait, le village A comprend B et B, C, mais D qui commun
ique avec C ne comprend plus A et n'est pas compris de ses habitants.
Ainsi, notre informatrice comprend assez bien les gens de Malo « village »,
mais ne comprend pas les habitants de la côte Nord de Ndeni.
I. LES CONSONNES EN MŒLO DE NEO
Nous reproduisons ici le tableau phonologique des consonnes donné par
Wurm en Malo (p. 60, 3.2.2., op. cite) et nous indiquons en regard les pho
nèmes que nous livre l'enquête dans le dialecte Néo :
Wurm :
k Occlusives Sourdes. t k t P P — th kh —Sourdes Aspirées. ph
—Vélarisées. pw tw kw pw tw ■ — — — Occlusives Sourdes Palatalisées. [pj] ky py
b d b d gSonores.
dw — gw g —Sonores Velarisées. bw bw dw
- — mb [nd] IJg Occlusives Semi-Nasales.
m n m n n [jl] I) Nasales. ny
nw — mw nw mw Nasales Velarisées.
V V s [j j w Fricatives. s/tj/ty
1 1 1 Latérales/Latérales
w y — lw — Semi-Voyelles.
Note : dans le tableau de Wurm, la palatale nasale figure, sans doute par erreur, entre la
labiale et la dentale, nous nous sommes permis de la replacer de façon plus classique.
La confrontation des deux tableaux appelle une série de remarques.
La première concerne des ordres : Wurm a distingué 4 ordres, mais il
nous semble nécessaire d'en utiliser 5 puisque l'occlusive sourde et la sonore
correspondante /t/, /d/, la nasale /n/, la variante libre fricative de A/, ainsi
que la latérale /]/ sont phonétiquement cacuminales, alors que /n/, /s/ et /!/
sont dentales.
Nous possédons malheureusement peu de paires pour démontrer la valeur
284 NOTES SUR LE DIALECTE DE NÉO, ÎLE DE MALO
phonologique de l'opposition entre les cacuminales et les dentales, on peut
cependant opposer : pela (haute mer) à mêla (près de toi, proche) ; ôlœ
(grimper) à molœ (gauche) ; 0/œ (creuser une pirogue) a lœ (en haut), ou
encore : mêle (mince) a amêle (tous).
Nous n'avons noté la cacuminale nasale que dans deux mots : nyvi (la
liane) et nourp (arbre, en général), où les deux /n/ se suivent. Il s'agit à nos
yeux d'oppositions phonologiques entre les cacuminales et les dentales, et
nous pensons qu'il est nécessaire — tout au moins jusqu'à ce que de nou
veaux renseignements puissent être donnés — de maintenir les deux ordres
distincts.
De nombreuses différences sont à noter dans les séries entre le Malo et
le Néo.
La série des sourdes : /p/, A/, /k/, ne connaît pas de série correspondante
aspirée en Néo. Ainsi les termes notés avec une aspirée par Wurm ont été
notés avec une occlusive simple : nSphù (flower) (78) = nèpy (fleur) ; khakhôpli
(crocodile) (99) = kakûpli (crocodile); thôka (bad) (119) = téka (mauvais).
Des consonnes vélarisées existent dans les deux dialectes et les mots de la
liste de Wurm correspondent à nos notations : pwà (4.17) = pwe (4); bwa
(shark) (103) = bwa (requin); thopwd (small) (117) = tôpwe (petit); mwi
(to sleep) (140) = mwi (dormir), à l'exception de mwa (house) (109) pour
lequel nous avons ma. Wurm, d'ailleurs, a décrit pour cette nasale un mode
articulatoire très particulier qui le ferait différer nettement des autres véla
risées et nous n'avons rien entendu de semblable. Par contre, nous avons
mwa (pêcher).
Tous les exemples proposés par Wurm portent sur des consonnes véla
risées labiales ou cacuminales ; nous n'avons, pour notre part, pas rencontré
de kw ni de gw. À Ipw/, /bw/ et W, s'ajoutent /twl, Idwl et llw/. Ainsi :
dwa (ancre) ; twœ (porter) ; Iwe (eau), noté lue par Wurm, et Iwe (bon marché).
En fait, il semble raisonnable d'interpréter ces vélarisées comme la suc
cession : Consonne + u + voyelle accentuée : mw-sé (je veux) est mû-le (il
veut a la 3e pers. du sing.) mais, par contre, dans le cas de luv (davantage),
l'accent initial conserve sa valeur à la voyelle lu/ et l'on a : Imu+œl = mwœ
du type CW s'opposant à luv du type 'CW.
Alors que Wurm a noté une série de consonnes sourdes palatalisées
(deux phonèmes et une variante, et même avec un point d'interrogation une
labiale sonore palatalisée — non portée sur le tableau), nous n'avons rencont
ré que pj et dans un seul mot : maepja (sang). Dans ce cas, comme dans celui
de la nasale, nous inclinerions à interpréter cette réalisation comme Con
sonne + i en hiatus. On aurait ainsi deux types accentuels : CW et 'CW :
[/la] (taro) serait /nia/ qui s'oppose à nw (filao, Casuarina sp.).
Dans la série des sonores, où simples et vélarisées se correspondent bien
d'un tableau à l'autre, il y a cependant une différence importante : en Malo
les sonores sont automatiquement prénasalisées, alors que, d'après notre
285 SOCIÉTÉ DES OCÉANISTES
brève enquête, la prénasalisation est utilisée tantôt comme trait distinctif,
tantôt librement, en variante. En effet : mbo (banian) s'oppose à bo (filet,
papillon) ; mby (hier) s'oppose à by (cendres) ; mbœ (chauve-souris, limite)
s'oppose à bœ (mourir). La distinction apportée par l'absence ou la présence
de la prénasalisation ne semble pas exister à l'intervocalique, sauf dans le cas
des composés dont les éléments sont identifiés : na-mbse by (foyer) où se
retrouve by (cendres). Les réalisations sont prénasalisées dans les autres cas.
Par contre, la cacuminale nd pr&

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