Observations codicologiques et liturgiques sur trois sacramentaires grégoriens de la première moitié du IXe siècle : Paris latin 2812, Vatican Ottoboni latin 313 et Reginensis latin 337 - article ; n°1 ; vol.97, pg 23-43
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Observations codicologiques et liturgiques sur trois sacramentaires grégoriens de la première moitié du IXe siècle : Paris latin 2812, Vatican Ottoboni latin 313 et Reginensis latin 337 - article ; n°1 ; vol.97, pg 23-43

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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes - Année 1985 - Volume 97 - Numéro 1 - Pages 23-43
Victor Saxer, ~~Observations codicologiques et liturgiques sur trois sacra-mentaires grégoriens de la première moitié du IXe siècle : Paris latin 2812~~, Vatican Ottoboni latin ~~313 et~~ Reginensis latin ~~337~~, p. 23-43. Dans son livre sur ~~Le sacramentaire de Marmoutier (Autun 19bis) dans l'histoire des sacramentaires grégoriens du IXe siècle~~, Joseph Décréaux propose des vues nouvelles sur l'histoire de ces sacramentaires. Il suppose en particulier des rapports nouveaux entre trois de ces sacramentaires. La présente étude vérifie ces rapports du point de vue codicologique et liturgique. Le résultat principal de cette vérification est de restituer la physionomie primitive du ~~Paris Latin~~ 2812 qui, après la copie de ~~l'Hadrianum~~, sacramentaire grégorien papal qu'Hadrien Ier (772-795) envoya à Charlemagne, contient un Supplément, aujourd'hui mutilé, mais à l'origine complet, et transcrit à Lyon et pour Lyon entre 835 et 838. Ce Supplément, ayant fait figure d'innovation révolutionnaire en comparai- (v. au verso) son de la vieille tradition liturgique lyonnaise, fut intentionnellement arraché du manuscrit pour le conformer à l'usage lyonnais. De ce fait, c'est le sacramentaire de Marmoutier qui est le plus ancien des Grégoriens conservés à nous donner complètement le Supplément. Celui-ci n'est plus attribué à Alcuin, mais à Benoît d'Aniane. Décréaux pense que le Supplément anianien lui-même a reçu d'Hélisachar sa forme définitive.
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Victor Saxer
Observations codicologiques et liturgiques sur trois
sacramentaires grégoriens de la première moitié du IXe siècle :
Paris latin 2812, Vatican Ottoboni latin 313 et Reginensis latin
337
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 97, N°1. 1985. pp. 23-43.
Résumé
Victor Saxer, Observations codicologiques et liturgiques sur trois sacra-mentaires grégoriens de la première moitié du IXe siècle :
Paris latin 2812, Vatican Ottoboni latin 313 et Reginensis latin 337, p. 23-43.
Dans son livre sur Le sacramentaire de Marmoutier (Autun 19bis) dans l'histoire des sacramentaires grégoriens du IXe siècle,
Joseph Décréaux propose des vues nouvelles sur l'histoire de ces sacramentaires. Il suppose en particulier des rapports
nouveaux entre trois de ces sacramentaires. La présente étude vérifie ces rapports du point de vue codicologique et liturgique.
Le résultat principal de cette vérification est de restituer la physionomie primitive du Paris Latin 2812 qui, après la copie de
l'Hadrianum, sacramentaire grégorien papal qu'Hadrien Ier (772-795) envoya à Charlemagne, contient un Supplément,
aujourd'hui mutilé, mais à l'origine complet, et transcrit à Lyon et pour Lyon entre 835 et 838. Ce Supplément, ayant fait figure
d'innovation révolutionnaire en comparai-
(v. au verso) son de la vieille tradition liturgique lyonnaise, fut intentionnellement arraché du manuscrit pour le conformer à
l'usage lyonnais. De ce fait, c'est le sacramentaire de Marmoutier qui est le plus ancien des Grégoriens conservés à nous donner
complètement le Supplément. Celui-ci n'est plus attribué à Alcuin, mais à Benoît d'Aniane. Décréaux pense que le Supplément
anianien lui-même a reçu d'Hélisachar sa forme définitive.
Citer ce document / Cite this document :
Saxer Victor. Observations codicologiques et liturgiques sur trois sacramentaires grégoriens de la première moitié du IXe siècle
: Paris latin 2812, Vatican Ottoboni latin 313 et Reginensis latin 337. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age,
Temps modernes T. 97, N°1. 1985. pp. 23-43.
doi : 10.3406/mefr.1985.2797
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5110_1985_num_97_1_2797ÉTUDES DE CODICOLOGIE
VICTOR SAXER
OBSERVATIONS CODICOLOGIQUES ET LITURGIQUES
SUR TROIS SACRAMENT AIRES GRÉGORIENS
DE LA PREMIÈRE MOITIÉ DU IXe s.
PARIS Latin 2812, VATICAN Ottoboni latin 313 et Reginensis latin 337
La préparation de la thèse de Joseph Décréaux, en vue de son édi
tion1, sur «Le sacramentaire de Marmoutier, Autun, 19 bis, dans l'histoire
des sacramentaires grégoriens du IXe siècle» m'a fait reprendre en main
trois de ces manuscrits liturgiques. J'ai voulu vérifier sur les originaux,
non tant leurs lieux variants, pour lesquels on peut se fier habituellement
aux éditions modernes, que la manière dont se présente leur sacramentair
e dans le corps de chaque livre. Ces manuscrits sont le Paris Latin 2812,
les Vatican Ottoboni latin 313 et Reginensis latin 337. J'ai été amené à fai
re à leur sujet des observations codicologiques qu'on n'a pas l'habitude de
trouver dans les synthèses liturgiques. Elles me semblent aller dans le
sens de la thèse à paraître. C'est pourquoi je veux les livrer au public.
Elles prépareront à leur manière le public averti à considérer dans sa jus
te lumière la thèse de M. Décréaux.
Avant de s'engager dans une étude sur les sacramentaires, il est tou
jours bon de relire le «Mémoire» que Leopold Delisle leur consacra voici
bientôt cent ans : ce savant a connu deux des manuscrits qui nous intéres
sent ici2, alors que le troisième, le Reginensis, passait alors pour perdu à
la Bibliothèque Vaticane3 et ne fut remis au jour que par Hugo Ehrens-
1 Elle doit être publiée dans la collection Studi di Antichità cristiana éditée par
le Pontificio Istituto di archeologia cristiana.
2 L. Delisle, Mémoire sur d'anciens sacramentaires, dans Mémoires de l'Institut
de France. Académie des inscriptions et belles-lettres, Ie partie, Paris, 1886, p. 149-
152.
3 A. Ebner, Quellen und Forschungen zur Geschichte und Kunstgeschichte des
Missale Romanum im Mittelalter, Freiburg/Br., 1896 (réimpr. anast. Graz, 1956),
p. 241.
MEFRM - 97 - 1985 - 1, p. 23-43. VICTOR SAXER 24
berger4. Delisle et ses épigones se sont intéressés avant tout à la paléogra
phie de ces manuscrits et accessoirement à leurs problèmes codicologi-
ques.
On peut en dire autant des auteurs de catalogues. Victor Leroquais a,
certes, mentionné « les lacunes du début et de la fin qui affectent le Parisi-
nus », mais il n'en a pas expliqué l'origine ni aperçu la signification pour
l'histoire du Grégorien supplémenté 5. Quant à Adalbert Ebner, il n'a pas
noté de lacunes, encore qu'elles existent, dans les deux livres romains,
mais il en a signalé soigneusement les additions et les a comparées avec
la mauvaise édition que Muratori avait faite de ces manuscrits6. Les cata
logues qui suivirent imitèrent ces modèles sans les améliorer7. Les catalo
gues récents de manuscrits datés sont les seuls à sortir des sentiers bat
tus : le Parisinus a ainsi fait l'objet d'une notice brève dans le catalogue de
la Bibliothèque nationale de Paris8, mais on attend encore ceux de la Vaticane. En attendant, il est vrai qu'on possède l'excellente
description du Reginensis par André Wilmart9.
Restent les éditeurs du sacramentaire grégorien et les historiens de la
liturgie. Tout le monde s'accorde à qualifier de mauvais les services ren
dus par l'édition de Ludovico Muratori : en bouleversant l'ordre des tex
tes, il n'a respecté celui d'aucun manuscrit et a trompé ses utilisateurs
sur leur consistance exacte 10. Les éditeurs suivants, Wilson, Lietzmann et
Deshusses, ont fait faire à notre connaissance du Grégorien des progrès
décisifs, mais avec des préoccupations de philologues plutôt que de codi-
cologues11. Il en est de même d'Edmund Bishop dans les pages qu'il a
4 H. Ehrensberger, Libri liturgici Bibliothecae Apostolicae Vaticanae manus-
cripti, Freiburg/Br., 1897, p. 399-400.
5 V. Leroquais, Les sacramentaires et missels manuscrits des bibliothèques publi
ques de France, Paris, 1924, 1. 1, p. 59-60.
6 Ebner, Quellen, p. 231-234, 241-242.
I Bibliothèque nationale. Catalogue général des manuscrits latins, Paris, 1952,
p. 104-105; P. Salmon, Les manuscrits liturgiques latins de la Bibliothèque Vaticane,
t. 2, Cité du Vatican, 1969, p. 12-13, 20-21; K. Gamber, Codices liturgici latini anti-
quiores, 2e éd., Fribourg/S., 1968 (Spicilegii Friburgensis subsidia, 1), n05 730, 740,
744.
8 Catalogue des manuscrits en écriture latine portant des indications de date, de
lieu ou de copiste. IL Bibliothèque nationale, Paris, 1962, p. 479.
9 A. Wilmart, Bibliotheca Apostolica Vaticana. Codices manuscripti recensiti. Co
dices Reginenses latini, t. 2, Cité du Vatican, 1945, p. 255-258. Il n'y a pas de catalo
gue imprimé du fonds Ottoboni.
10 L. Muratori, Liturgia Romana vêtus, Venise, 1748, passim.
II H. A. Wilson, The Gregorian Sacramentary under Charles the Great, Londres,
1918 (H.B. S., 49); H. Lietzmann, Das Sacramentarium Gregorianum nach dem OBSERVATIONS CODICOLOGIQUES ET LITURGIQUES 25
consacrées à «quelques anciens manuscrits du Grégorien» et d'Emmanuel
Bourque dans son étude d'ensemble de ce même Grégorien 12. Leur histoi
re du Grégorien s'en est ressentie. Seul Joseph Décréaux s'est intéressé à
la codicologie du sacramentaire de Marmoutier, mais il a limité ses obser
vations à ce seul manuscrit, se fiant pour les autres à ses devanciers13.
Aussi n'est-il pas inutile de reprendre en mains les documents orig
inaux pour savoir ce que leur composition et leur contenu peuvent nous
apprendre sur l'histoire du Grégorien supplémenté au IXe siècle. C'est
dans cet esprit que chacun des trois manuscrits va être l'un après l'autre
examiné, mais le poids de l'analyse portera sur le Parisinus, le plus mal
mené des trois.
I - Paris Latin 2812, sacramentaire lyonnais à l'usage d'Arles vers 840.
1) Composition du manuscrit.
Les cahiers du manuscrit sont au nombre de dix-neuf. Le premier est
un quaternion manipulé. Deux feuillets en ont été enlevés, leurs onglets
étant visibles avant le f. 1 et entre les ff . 1 e

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