Offre et productivité de la main-d œuvre dans les armements français au XVIIIème siècle - article ; n°3 ; vol.2, pg 457-473
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Offre et productivité de la main-d'œuvre dans les armements français au XVIIIème siècle - article ; n°3 ; vol.2, pg 457-473

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Description

Histoire, économie et société - Année 1983 - Volume 2 - Numéro 3 - Pages 457-473
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Tim J.A. Le Goff
Offre et productivité de la main-d'œuvre dans les armements
français au XVIIIème siècle
In: Histoire, économie et société. 1983, 2e année, n°3. pp. 457-473.
Citer ce document / Cite this document :
Le Goff Tim J.A. Offre et productivité de la main-d'œuvre dans les armements français au XVIIIème siècle. In: Histoire,
économie et société. 1983, 2e année, n°3. pp. 457-473.
doi : 10.3406/hes.1983.1338
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_1983_num_2_3_1338OFFRE ET PRODUCTIVITE DE LA MAIN-D'ŒUVRE
DANS LES ARMEMENTS FRANÇAIS
AU XVIIIème SIECLE
par T. J. A. LEGOFF
Malgré l'existence d'une riche littérature monographique sur l'histoire économique
des ports français et de quelques études intéressantes, mais surtout démographiques, du
milieu des gens de mer (1), le problème du rapport entre offre et demande de main-
d'œuvre dans l'économie maritime française du XVIIIème siècle n'a jamais été abordé
globalement. Nous nous proposons, dans cette note, d'examiner en premier lieu les d
imensions et l'évolution globale de la «population» des marins qualifiés de 1686 à 1794 ;
ensuite, la façon dont les armateurs et les capitaines de bâtiments marchands ont tenté
de résoudre les problèmes posés par l'expansion rapide du commerce français au cours
du XVIIIème siècle.
Combien de gens de mer y avait-il en France pendant le dernier siècle de l'Ancien
Régime ? On peut répondre à cette question avec un degré de certitude par rapport aux
autres pays européens, grâce à l'introduction précoce en France du système de cons
cription maritime connu généralement sous le nom de «système des classes». Point n'est
besoin ici de faire l'historique de ses débuts difficiles pendant les guerres sous Louis XIV,
ni de retracer les aléas du système jusqu'à son rétablissement sur des bases relativement
solides au début du ministère de Maurepas, vers 1724-1730 (2). Il suffit de noter que
trois éléments principaux le rendent relativement efficace à la longue comme moyen de
contrôle et de comptabilité de la population des gens de mer : l'obligation selon laquelle
chaque matelot et officier marinier inscrit sur le rôle d'équipage d'un bâtiment doit se
faire préalablement inscrire sur les registres des classes ; celle d'envoyer au ministère des
«états fixes» et «états de situation» du nombre des gens de mer sur les registres de cha
que quartier à des intervalles plus ou moins réguliers ; et, enfin, les inspections générales
1. A. Cabantous, «Les gens de la mer de Dunkerque à l'époque modeme» (Thèse de troisième
cycle, Université de Ше-Ш, 1978) ; P.Gouhier, «Port-en-Bessin, 1597-1792. Étude d'histoire démog
raphique» (Caen, Cahiers des annales de Normandie , n° 1 , 1962) ; J.-F. Henry, «La situation
raphique de l'île d'Yeu à la fin de l'Ancien Régime», Annuaire de la Société d'émulation delà Vendée
(1975), 1-15 ; B. Malgorn, «La population d'Ouessant au XVIIIème siècle», Annales de Bretagne, IXXX
(1973), 289-315, etc.
2. J.-G. de Crisenoy, Le personnel de la marine militaire et les classes maritimes sous Colbert et
Seignelay (Paris, 1864) ; J. Captier, Étude historique et économique sur inscription maritime (Paris,
1907) ; R. Memain, Matelots et soldats des vaisseaux du Roi. Levées d'hommes au département de
Roche fort (1661-1690) (Paris, 1937) ; E. L. Asher, The Resistance to the Maritime Classes (Berkeley-
Los Angeles, 1960) ; G. R. Symcox, The Crisis of French Naval Power 1688-1697 (The Hague, 1974) ;
M. Perrichet, «L'administration des classes de la Marine et ses archives dans les ports bretons», Revue
d'histoire économique et sociale, XXXVII (1959), 89-112. 458 T.J.A.LEGOFF
des classes au moment du renouvellement des registres matricules des gens de mer, qui
ont lieu tous les dix ans environ, et pendant lesquelles les inspecteurs vérifient la tenue
des registres, entendent les doléances des marins, les demandes de pension et de déclas
sement, etc.
Les lacunes de documentation laissées par ce système sont malheureusement assez
considérables, à la fois du fait des pertes et destructions et des carences de l'administra
tion de l'époque. Les totaux les plus souvent conservés concernent les officiers-mariniers
et matelots, c'est-à-dire le noyau professionnel et essentiel des équipages de guerre et
de commerce. Cependant, on s'efforçait en même temps de tenir compte des autres ca
tégories de gens de mer qui pourraient éventuellement servir sur les vaisseaux de Sa Maj
esté, tels les maîtres et capitaines, les novices, mousses, invalides, charpentiers et calfats
non navigants, etc. C'est ainsi que, par exemple, on donne pour l'année 1709 un effectif
total de quelque 74 000 gens de mer classés, dont seulement 52 000 sont considérés
comme officiers-mariniers ou matelots (3). Ce groupe mal défini d'effectifs auxiliaires
manque trop de précision pour nous aider à préciser l'évolution de la totalité de main-
d'œuvre disponible au XVIIIème siècle ; d'ailleurs les chiffres des effectifs «totaux» des
gens de mer font trop souvent défaut. Nous donnons donc, à la table I, les effectifs des
officiers-mariniers et matelots seulement, que nous avons pu réunir au fil de nos recher
ches.
Cette table appelle toutefois plusieurs réserves, surtout à l'égard des chiffres concer
nant le règne de Louis XIV. La provenance de ceux-ci — les beaux petits Etats de la Mar
ine reliés et dorés qu'on dressa pour l'édification du roi et de son ministre — ainsi que
leur belle précision apparente ne doivent pas nous induire en erreur. En les examinant
de plus près, on remarque, par exemple, que les chiffres pour la Normandie, la Picardie
et la Bretagne se répètent de 1702 à 1703. Plus inquiétante encore est la ressemblance
des totaux de 1707 à ceux de 1708, de 1709 à 1701 et de 1710 à 1700 : on est ici en
face d'une improvisation administrative pour le moins hardie. De tout ceci il ressort que
ces chiffres ont, pour le règne de Louis XIV, une valeur surtout approximative et sym
bolique.
Deuxième constatation : la rareté des renseignements sur la Régence et le début du
règne de Louis XV. Il faut l'attribuer sans doute à la médiocrité des moyens administ
ratifs et financiers dont disposait la Marine au lendemain de la paix d'Utrecht. Ce n'est
que vers 1 723-1 724 qu'il y eut une tentative de revue générale, et encore ne recensa-t-on
pas tous les quartiers (4). Seuls subsistent de cette tentative les résultats pour le Midi.
Entre cette date et l'époque de la guerre de Sept Ans, ce sont surtout, semble-t-il, des
lacunes dans la documentation qui expliquent l'absence de chiffres précis (5). Nos totaux
pour 1741 et 1754 proviennent d'un brouillon de mémoire présenté au ministre en 1755.
Le premier état vraiment détaillé depuis le règne de Louis XIV date des années 1758-
1759.
3. A. N. Marine, G 17.
4. C'est ainsi que Ton négligea ceux de Vannes et d'Auray, par exemple ; v. A. N. Marine C4 151 :
mémoire concernant les classes et le commerce maritime qui se fait dans les différentes paroisses de
l'étendue des quartiers de Vannes et d'Auray... 24-7-1734.
5. Les totaux cités dans M. Filion, La pensée et l'action coloniale de Maurepas (Ottawa, 1972),
69-82, sont ceux de tous les membres des équipages employés annuellement à la navigation, ce qui est
autre chose. ET PRODUCTIVITÉ DE LA MAIN-D'ŒUVRE 459 OFFRE
TABLE I
OFFICIERS MARINIERS ET MATELOTS, 1686-1
Source* Normandie- Année Bretagne Sud-Ouest Midi Total
Picardie
1686 9 861 14 823 12 270 15 152 52 106 Chambre de commerce de
Dunkerque, reg. 1686
1686 10 255 14 823 12 270 15 152 52 500 G9
1687 9 319 14 991 12 009 14 160 50 479 G9
14 823 1688 9 861 12 270 15 152 52 106 Bib. mun. Le Havre, Ms.274
1690 9 841 16 682 12 856 15 711 55 090 G 10
1696 8 781 15 249 13 180 13 359 50 569 G 11
G llbis ;8S С 1698 9 238 15 367 13 136 14 434 52 175
1700 9 342 14 985 12 954 14 228 51 509 G liter
1701 8 896 14 626 13 466 15 140 52 128 G 12
1702 14 678 13 655 G 13 9 175 15 282 52 790
C4 129 1703 9 175 14 678 13 664 15 173 52 690
1704 9 260 14 138 12 721 15 047 51 166 G 13bis
1706 8 135 12 535 13 386 49 617 G 14 15 561
1707 G 15 8 584 12 433 12 82

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