Pertes subies par la population de l URSS, 1918-1958 - article ; n°3 ; vol.18, pg 223-265
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Pertes subies par la population de l'URSS, 1918-1958 - article ; n°3 ; vol.18, pg 223-265

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Description

Cahiers du monde russe et soviétique - Année 1977 - Volume 18 - Numéro 3 - Pages 223-265
Maksudov, Demographic losses of the population of USSR, 1918-1958.
On basis of statistics published in USSR and a critical study of sources, the author reckons the demographic losses of the Soviet population during the period of 1918-1958. He examines the circumstances which at different stages have altered the normal course of the evolution (civil war, collectivisation, repressions of 1926 to 1938, Second World War and the subsequent movements).
Maksudov, Pertes subies par la population de l'URSS 1918-1958.
A partir des statistiques publiées en URSS et d'une étude critique des sources, l'auteur dresse un bilan des pertes de la population soviétique de 1918 à 1958. Il passe en revue les circonstances qui, au cours des différentes époques, ont altéré le cours normal de l'évolution démographique (guerre civile, collectivisation et répression de 1926 à 1938, Deuxième Guerre mondiale et mouvements démographiques qui y sont liés).
43 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 66
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

S. Maksudov
Marguerite Aymard
Dominique Négrel
Pertes subies par la population de l'URSS, 1918-1958
In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 18 N°3. pp. 223-265.
Abstract
Maksudov, Demographic losses of the population of USSR, 1918-1958.
On basis of statistics published in USSR and a critical study of sources, the author reckons the demographic losses of the Soviet
population during the period of 1918-1958. He examines the circumstances which at different stages have altered the normal
course of the evolution (civil war, collectivisation, repressions of 1926 to 1938, Second World War and the subsequent
movements).
Résumé
Maksudov, Pertes subies par la population de l'URSS 1918-1958.
A partir des statistiques publiées en URSS et d'une étude critique des sources, l'auteur dresse un bilan des pertes de la
population soviétique de 1918 à 1958. Il passe en revue les circonstances qui, au cours des différentes époques, ont altéré le
cours normal de l'évolution démographique (guerre civile, collectivisation et répression de 1926 à 1938, Deuxième Guerre
mondiale et mouvements démographiques qui y sont liés).
Citer ce document / Cite this document :
Maksudov S., Aymard Marguerite, Négrel Dominique. Pertes subies par la population de l'URSS, 1918-1958. In: Cahiers du
monde russe et soviétique. Vol. 18 N°3. pp. 223-265.
doi : 10.3406/cmr.1977.1292
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cmr_0008-0160_1977_num_18_3_1292DOSSIER
MAKSUDO V
PERTES SUBIES PAR LA POPULATION DE L'URSS
1918-1958
L'ordre du tsar est qu'on prie pour ceux qui
sont tombés en disgrâce et qu'on dise en leur
nom l'office des morts. Quant a ceux qui ne sont
pas cités nommément dans ce mémorial ou qui
ne le sont que par leur surnom ou qui ne figurent
que sous un chiffre, 10, 20, 501, il convient de
prier pour eux en disant : « Toi, Seigneur, tu
connais leurs noms. »
a Mémorial des tombés en disgrâce d'Ivan le
Terrible » (Sinodik opal'nyh Ivana Groznogo),
in Recueil de la commission des archives du gou
vernement de Nižnij Novgorod j Sbornik Nize-
gorodskoj gubernskoj arhivnoj komissii, XV,
1913-
Les hommes sont la principale richesse de notre
pays.
La population de l'URSS (Naselenie SSSR),
Moscou, 1974.
« Combien sont tombés dans ce gouffre ? » ? Cette question conserve toute son actualité. Elle s'élève
avec douleur et colère des pages de L'archipel. Nous ne sommes pas encore
cette génération qui ne pourra pas vivre tant qu'elle ne se rappellera pas
chaque victime innocente par son nom. C'est à cette seule condition,
cependant, que nous deviendrons un peuple, une nation, car la mémoire
est le premier pas hors du néant, le passage du Jean-sans-souvenir au
respect de la personne humaine, au respect de soi-même. Mais le temps
n'est pas encore venu de constituer le « synode des réprouvés ». Même les
évaluations sommaires — « combien en tout, en gros » — diffèrent à des
dizaines de millions près.
Le but de notre travail est l'évaluation minimum des pertes subies
par la population soviétique2. Par pertes nous entendons les disparus
prématurément, avant l'heure de la mort naturelle. Elles comprennent
aussi bien les victimes de la guerre, que celles des camps, de la faim, des
épidémies, de l'insuffisance de soins médicaux, etc. Le terme « pertes »
dans cette acception correspond non pas à la diminution de la population,
Cahiers du Monde russe et soviétique, XVIII (3), juil.-sept. 1977, pp. 223-263. MAKSUDOV 224
à l'effectif des personnes victimes de la répression, mais à la mortalité
accrue, estimée comme la différence entre la baisse de la population et la
« mortalité naturelle » théorique. Le niveau de la « mortalité naturelle »
s'obtient par calcul. C'est chose facile si on connaît le chiffre de la popul
ation et les taux de mortalité par âges*. Par exemple au recensement
du 17 décembre 1926 on a dénombré 933 000 hommes âgés de 30 ans et
les taux de mortalité des hommes de 28 à 32 ans étaient de 0,62, 0,63,
0,64, 0,66, 0,68 pour cent4. Cela signifie, compte tenu d'un niveau de
mortalité correspondant à cette table de taux, qu'il devait y avoir, à la
fin de 1927, 933 — (933 x 0,64 % ) = 927 000 hommes âgés de 31 ans.
Le nombre des hommes âgés de 32 ans s'élèverait apparemment, en 1928,
à 927 — (927 x 0,66 % ) = 921 000. En 1929, le nombre des hommes
de 33 ans atteindrait 921 — (921 x 0,68 % ) = 915 000. Il est tout aussi
simple de dénombrer les hommes âgés de 29 ans en 1925 : 933 -f (933 x
0,63 %) = 940 000, les âgés de 28 ans en 1924 : 940 -f- (940 x
0,62 %) = 947 etc.
De cette manière nous suivons l'évolution de l'effectif de chaque
génération d'hommes et de femmes et, par là même, l'évolution de la
population du pays tout entier5. Le tableau qui en ressort reflète le mou
vement naturel de la population (sans tenir compte de la natalité) et
dans les cas où le chiffre effectif de la population fourni par le rece
nsement est nettement inférieur aux évaluations, on peut parler de pertes
humaines.
La méthode utilisée dans ce travail n'est pas nouvelle. Une démarche
de ce type a fréquemment été employée pour procéder à des estimations
de population*. Ju. A. Korčak-Čepurkovskij a montré l'importance de
telles prévisions pour la recherche historique : « Les évaluations de
M. V. Ptuhi, de S. A. Novosel'skij et V. V. Paevskij, compte tenu du
niveau élevé de la méthode et de la technique employées, présentent
maintenant encore un grand intérêt pour le chercheur historien démo
graphe qui essaierait d'observer les conséquences démographiques des
événements qui ont entravé le développement normal de la population
de notre pays. »'
L'évaluation a porté sur trois périodes : 1926-1938, 1926-1918 (par
la méthode rétrospective), 1939-19588 ; les années-charnières sont impo
sées par les dates des recensements. On a retenu le chiffre de population
fourni par les matériaux du recensement de 1926, compte tenu de la
correction effectuée par Novosel'skij et Paevskij9. Ce sont ces auteurs qui
ont établi les tables de mortalité utilisées pour notre évaluation. Les taux
de ces tables ont été employés sans modification pour la période 1927-
1938, mais pour les autres périodes étudiées ils ont été majorés ou minorés :
multipliés par 1,5 pour la période 1897-1922, par 1,2 pour la période
1923-1926, par 0,9 la 1939-1949. Les multiplicateurs appli
qués aux taux ont été déterminés en fonction des données disponibles sur
le niveau de mortalité au cours de ces années (Annexe : infra, tabl. I,
p. 249, tabl. II, p. 250). En liaison avec l'objectif proposé — la recherche
d'un minimum — , on a adopté des éléments de calcul plus élevés que les
taux de mortalité de la population publiés par la CSU (Central'noe
statističeskoe upravlenie /Direction centrale de la statistique) (tabl. II).
Il convient d'attirer l'attention sur l'abaissement constant de la mortalité PERTES DE POPULATION • I918-I958 225
dans le pays10 (tabl. II), ce qui doit inévitablement induire une surest
imation des pertes de population par rapport aux données réelles. Un tel
phénomène s'observe aussi bien dans les périodes relativement paci
fiques de notre histoire.
Pour la période 1897-1913 la diminution de population obtenue par
évaluation fut supérieure à la réelle de 1,4 million ; elle le fut
de 0,45 million pour la période 1923-1926, de 0,9 million pour la période
1927-1931, et de 2,9 millions pour la période 1950-1958 [infra, tabl. V,
p. 253, tabl. IX-XI, pp. 257-258).
Sur la trame de cette tendance caractéristique du temps de paix
l'énorme déficit du chiffre réel de population par rapport aux estimations
en 1914-1917, 1918-1922, 1932-1938, 1939-1945 (de 1,7, 14,3, 7,9, 27,4 mil
lions respectivement) peut sans discussion être considéré comme s'appa-
rentant à des pertes humaines. L'alternance des périodes de paix et de
cataclysmes est importante ici aussi, étant donné que pour les estimations
on a utilisé, par principe, les mêmes taux de mortalité. Il est significatif
également que les jeunes générations

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