Encore le néo-dogmatisme. Réponse à M. Du Roussaux - article ; n°74 ; vol.19, pg 216-263
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Revue néo-scolastique de philosophie - Année 1912 - Volume 19 - Numéro 74 - Pages 216-263
48 pages

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Publié le 01 janvier 1912
Nombre de lectures 37
Langue Français
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Extrait

Ch. Sentroul
Encore le néo-dogmatisme. Réponse à M. Du Roussaux
In: Revue néo-scolastique de philosophie. 19° année, N°74, 1912. pp. 216-263.
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Sentroul Ch. Encore le néo-dogmatisme. Réponse à M. Du Roussaux. In: Revue néo-scolastique de philosophie. 19° année,
N°74, 1912. pp. 216-263.
doi : 10.3406/phlou.1912.2018
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0776-555X_1912_num_19_74_2018216 0. SBNTROUL
s'adaptent pas toujours adéquatement aux besoins de notre temps.
C'est pourquoi nous estimons que l'œuvre de Fôrster peut nous être
d'une grande utilité.
Dr Frans De Hovrk.
Audegem.
IX.
ENCORE LE NÉO-DOGMATISME.
RÉPONSE A M. DU ROUSSAUX.
M. le chanoine Du Roussaux, professeur de la Faculté de Philo
sophie et Lettres de l'Institut Saint-Louis, à Bruxelles *), a fait
récemment un siège en règle de la Critériologie générale du Cardinal
Mercier 2). Il pense bien n'en avoir pas laissé grand chose debout.
Allons donc visiter les ruines.
L'attaque a porté sur quatre points — que nous reprendrons.:
a) Le jugement spontané.
b) La notion de vérité.
c) La question préalable.
I. — LE JUGEMENT SPONTANÉ.
La notion du jugement étant bien la première qui se présente
à étudier au seuil de la critériologie, D. R. a donc commencé l'assaut
par la porte. Malheureusement, il a, pour ses débuts, enfoncé une
porte ouverte.
Il compare la théorie néo-dogmatiste et la sienne du jugement
spontané, en envisageant celui-ci successivement sous ses aspects
objectif, psychologique et critique.
A. — Le jugement spontané, considéré dans son aspect
objectif ou dans sa teneur.
iTt Question : A en croire D. R., que pensent les néo-dogmatistes
du jugement spontané ?
1) Nous nous permettrons, pour le désigner, de nous servir des seules initiales D. R.
3) Voir ReTue Néo-Scolastique de Philosophie, 1911, pp. 537-563. ENCORE LE NÉO-DOGMATISME 217
Ceci : Qu'il est « rapport d'appartenance du prédicat au sujet, un
rapport de contenance dialectique, un rapport de tout à partie
logique ». Pour les néo-dogmatistes, le sens direct du jugement
serait que « le sujet est contenu dans l'extension de l'attribut, et
que l'attribut fait partie de la compréhension du sujet ». Pour eux,
« la synthèse mentale... se fait... entre des concepts formels, pris
pour eux-mêmes, comme entités logiques, mais non entre concepts
objectifs, pris pour les choses qu'ils expriment, lesquelles se
trouvent être un seul et même tout ». Elle serait « un rapport de
conformité, de représentation entre deux concepts ».
2»«e Question : Que pense D. R. $me Question : Que disent effe
lui-même du jugement spontané ? ctivement les néo-dogmatistes du
Le contraire de ce qui précède : jugement spontané ?
« Etablir entre les objets de deux t Le jugement est une synthèse
mentale, consistant en un rapport concepts un rapport d'identité ou
d'identité objective entre deux con de non-identité, affirmer ou nier un
cepts, entre le sujet et le prédicat. objet d'un autre, c'est juger > (Lo
Ce qui veut dire non pas que le sugique, 4e éd., p. 67).
« Cependant dénonciation d'une jet et le prédicat sont le même con
cept, puisqu'ils sont formellement relation d'identité n'est pas une
deux ; mais que le prédicat exprime tautologie... Ces deux termes ob
sous une forme spéciale le même jectifs, tels qu'ils sont devant le
tout que le sujet représente sous regard de l'esprit, sont différents ;
une autre. En effet, ce rapport il y a identité, il n'y a pas tauto
d'identité entre les deux concepts logie » (Critériologie, 5e éd., p. 24).
n'est possible que par l'intermé Formuler une proposition, c'est
diaire d'un objet qui les réalise l'un prononcer que sous deux noms dif
et l'autre. férents, le prédicat et le sujet, il y
a une seule et même chose » (Lo- » C'est donc un rapport mixte qui
tient de l'esprit et de la réalité tout gigue, 4« éd., p. 137).
ensemble. La dualité des termes « Lorsqu'une réalité qui dans la
est l'œuvre de la raison, leur ident nature est unique, est représentée
ité est due à l'unité de l'objet. Dans par deux concepts, la distinction
des objets empruntés l'un et la pensée, il y a deux concepts fo
rmellement distincts ; dans la chose, l'autre à cette chose unique s'ap
pelle distinction de raison ou disil n'y a qu'une essence indivisible
en sa multiplicité d'attributs. Juger, tinction logique... Le jugement con
c'est reconstituer mentalement la siste à attribuer un objet à un autre,
synthèse du réel, c'est refaire l'unité à voir que deux objets préalable
que l'intellection avait dispersée. ment appréhendés se conviennent
ou ne se conviennent pas. Il est un » Par conséquent, le jugement
direct n'est pas, ainsi que l'exposent acte d'appréhension dont l'objet
les néo-dogmatistes... » formel est l'identité des termes de
deux appréhensions antérieures »
(Logique, 4« edit., p. 85). 218 0. SENTROUL
* La vérité réside fondamentale
ment dans les choses : le sujet exige
l'attribut qui, en réalité, lui conv
ient... Si l'on nous demandait en
quoi consistent ces exigences du
sujet..., nous répondrons qu'elles
résultent de l'unité indivisible pro
pre à chaque sujet » (Critériologie,
5e édit., pp. 24 et 25).
« Chacun des actes abstractifs de
l'intelligence saisit à part un attr
ibut de l'objet connu... Mais chacun
de ces actes va de pair avec l'a
ppréhension de quelque chose de
subsistant, d'un sujet auquel j'em
prunte et auquel je reporte l'attr
ibut abstrait. Abstraire ces attri
buts..., qu'est-ce, sinon les attribuer
à ce sujet indéterminé que je
cherche à spécifier, dire intérieur
ement qu'ils lui appartiennen^yw^cr
qu'un arbre est ce qu'ils expriment »
(Logique, 4« éd., pp. 133 et 134).
Au reste, attribuer à la Critériologie des opinions qui se résument
comme suit : « Bref, la synthèse mentale se fait entre des concepts
formels pris pour eux-mêmes, comme entités logiques, et non entre
concepts objectifs pris pour les choses qu'ils expriment », c'est de
la part de D. R. non seulement négliger des textes formels, qui le
contredisent comme on a vu, mais encore oublier que la Logique
répète avec insistance que le véritable sujet de tout jugement est,
en dernière analyse, toujours la réalité individuelle, la substantia
prima (Voir le n° 36). C'est oublier aussi que la Critériologie reprend
cette thèse et la remet en bonne et due place : voir, par exemple,
le n° 149 (Conclusion du livre IV) et le n° 153 (Résumé de la Crité
riologie générale, p. 413).
Or, comment un auteur intelligent soutiendrait-il, d'une part,
que le jugement identifie les concepts « pris pour eux-mêmes, comme
entités logiques », et, d'autre part, qu'un des éléments du jugement,
et celui même auquel les prédicats sont identifiés, soit toujours non
seulement une chose réelle, ce que représente un concept objectif,
mais même ce qui est au maximum une chose réelle, à savoir une
réalité individuelle ? S'il y a pareille contradiction entre un prin
cipe et ses conséquences, entre divers passages de la Critériologie,
ou entre la Critériologie et la Logique, qu'on le démontre ! '■
ENCORE LE NÉO-DOGMATISME 219
Aussi est-ce à la lumière de ce que la Logique et la Critériologie
affirment expressément et formellement, et à la lumière des prin
cipes fondamentaux qui en constituent les idées maîtresses que
nous devons comprendre les textes. La loyauté — et D. R. nous
a promis la sienne — oblige, en cas de doute, à les interpréter en
accord et non pas en contradiction avec la structure fixe et ferme
de l'ouvrage.
Pour être loyal donc, nous reconnaissons d'abord que la rédac
tion de certaines pages de la Critériologie (notamment les pages
20-24) serait avantageusement remaniée. Mais ensuite que rien
en elles ne justifie les reproches de D. R. Ainsi l'auteur de la

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