La dixième rencontre de médiévistes à Cologne (9-12 septembre 1959) - article ; n°56 ; vol.57, pg 665-678
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Revue Philosophique de Louvain - Année 1959 - Volume 57 - Numéro 56 - Pages 665-678
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Publié le 01 janvier 1959
Nombre de lectures 28
Langue Français

Extrait

Casimir Petraitis
La dixième rencontre de médiévistes à Cologne (9-12
septembre 1959)
In: Revue Philosophique de Louvain. Troisième série, Tome 57, N°56, 1959. pp. 665-678.
Citer ce document / Cite this document :
Petraitis Casimir. La dixième rencontre de médiévistes à Cologne (9-12 septembre 1959). In: Revue Philosophique de Louvain.
Troisième série, Tome 57, N°56, 1959. pp. 665-678.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0035-3841_1959_num_57_56_5021La dixième rencontre de médiévistes à Cologne 665
extrêmement satisfait du travail réalisé, et rempli de gratitude envers
les organisateurs de la réunion. MM. P. Wilpert et W. Kluxen mér
itent tout particulièrement la reconnaissance des participants, qui
purent admirer les résultats de leur génie organisateur et apprécier
en même temps leur dévouement discret et inlassable.
Casimir PeïRAITIS.
Louvain.
LA DIXIÈME RENCONTRE
DE MÉDIÉVISTES A COLOGNE
(9-12 septembre 1959)
Cette année, les traditionnelles journées d'étude des médiév
istes à l'Université de Cologne revêtaient une importance particul
ière. On célébrait, en effet, le dixième anniversaire de ces assises,
commencées à l'inspiration de Mgr J. Koch. Le thème choisi con
cernait : Fides und Auctoritas im /3. Jahrhundert. Nous donnons
ici un aperçu des communications présentées et des discussions qui
les suivirent.
J. RaîZINGER (Bonn) : Auctoritas und Ratio bei Bonaoentura.
L'orateur examine la nature de Yauctoritas et constate que,
au moyen âge, on parle d' auctoritas tant dans le domaine de la foi
que dans celui de la raison ; par ailleurs, il se peut que la foi utilise
aussi des rationes. L' auctoritas en tant que telle ne doit pas se con
fondre avec les auctoritates, ni la ratio avec les rationes. L auctori
tas comme telle n'est pas separable de la foi, dont S. Bonaventure
dit qu'elle naît per auctoritatem et per revelationem : plus précisé
ment la foi est le résultat de la scriptura et du lumen infusum.
L'examen de ces deux sources montre que, d'une part, la foi,
grâce au lumen infusum, dépasse V auctoritas sous son aspect person
nel et que, d'autre part, Yauctoritas n'est pas identique à la
scriptura. La foi est plutôt conçue comme une autorité vivante, à
partir de laquelle l'Ecriture peut être comprise ; la formule fides'
scriptura sert alors, d'après S. Bonaventure, à l'élaboration de la 666 Casimir Petraitis
connaissance théologique. La théologie n'est rien d autre pour le
Docteur Séraphique que la compréhension de l'Ecriture par la foi.
La foi comprend tout d'abord le symbole des apôtres, non toute
fois comme une lettre morte, mais comme une propriété vivante
de l'Eglise. Dans ce sens, la formule fides-scriptura signifie la tran
scendance de la voix de l'Eglise vivante sur la lettre de l'Ecriture et
c est ici qu'on voit, chez S. Bonaventure, la présence du principe de
tradition. L'affirmation de l'identité entre auctoritas et fides obiec-
tiva, la foi vivante de l'Eglise, se répercute sur la détermination du
rôle de la raison. Sans aucun doute, les écrits de S. Bonaventure
composés avant 1257 montrent une tendance à accorder à la raison
philosophique une indépendance relative, semblable à celle que
S. Thomas défend. D'autre part, vers la fin de sa vie, S. Bonavent
ure abandonnera la théologie spéculative au profit de la théologie
à' auctoritas. Sa véritable position en matière à' auctoritas et de ratio
est difficile à déterminer avec précision parce qu'elle se meut entre
ces deux extrêmes. 11 reconnaît l'existence d'un domaine de la
raison, mais il exige que cette raison se développe dans les limites
tracées par la fides, car l'homme est un être un qui ne trouve son
salut que dans celle-ci.
Lors de l'échange de vues qui suivit cette communication
M. Gilson demanda l'avis de l'orateur sur un point précis : S. Bona
venture s' est- il jamais considéré comme un philosophe ? La réponse
fut négative. M. Sydow souligna l'influence du droit canon sur le
concept d'auctoritas chez saint Bonaventure. D'après M. Legowicz,
il faudrait distinguer entre la théologie de S. Thomas, où la raison
maintient ses droits, et celle de S. Bonaventure, de caractère plutôt
intérieur et fort personnel. En tout cas, il ne faut pas oublier que
la doctrine de S. Bonaventure représente une transition entre la
période conservatrice et celle où l'inspiration de S. Thomas pré
vaudra.
Richard WALZER (Oxford) : Fides et Ratio dans la philosophie
islamique médiévale.
Le problème de la raison en face de la révélation qui préoccupa
fort les penseurs chrétiens, surtout au XIIIe siècle, agita aussi le
monde islamique du IXe au XIIe siècle. Comme les chrétiens, mais de
manière très différente des Grecs, les musulmans se trouvaient en
face d'un Livre Saint investi de l'autorité divine ; par ailleurs ils
utilisaient les méthodes de raisonnement et les concepts grecs. dixième rencontre de médiévistes à Cologne 667 La
Or le concept Ttftrciç en tant que TeXeiéxarr] àpenf) n'est pas
connu dans la philosophie grecque classique. Même au moment où
les Grecs commencent à prendre au sérieux le judaïsme et le christi
anisme, ils sont choqués par leur assentiment sans examen : ôiXoyoç
Tzloziç et àve^étaaxoç airpcatà^aaiç, pour utiliser les termes de
Porphyre.
Dès lors les chrétiens sont obligés, dans la mesure où ils ne
veulent pas ignorer la pensée grecque — comme le faisait Tertullien
— de donner une démonstration philosophique de leur foi, ou tout
au moins d'expliquer la différence entre la théologie naturelle, —
laquelle s'appuie sur la raison humaine exclusivement et fut déve
loppée, au cours des siècles, par la philosophie grecque, — et la
théologie spéculative déduite de la révélation et s'appuyant sur le
magistère et les Ecritures. La situation des musulmans, tout en étant
semblable, n'est pas du tout identique. Leur point de départ est
différent : la philosophie ne fait pas partie de leurs traditions,
comme c'était le cas en Grèce et à Rome au moment de l'avène
ment du christianisme. D* autre part, les penseurs musulmans con
naissent, non seulement la philosophie grecque, mais aussi, dans
une certaine mesure, la pensée patristique grecque et même les
problèmes de la théologie chrétienne.
L'orateur distingue deux périodes dans la philosophie musul
mane : celle d'avant Al-Ghazali et celle qui suit sa Destructio philo-
sophorum.
L'arabe Al-Kindi (mort vers 870) présente certaines analogies
avec le philosophe chrétien néoplatonicien du VIe siècle, Jean Phi-
lopon. Il précède aussi Al-Ghazali dans la mesure où il tend à
assigner une priorité absolue à la révélation et à la prophétie et à
introduire la philosophie dans le monde de l'Islam comme Yancilla
theologiae.
Selon Al-Kindi, la connaissance dérivant de la révélation et
communiquée aux hommes par les prophètes d'inspiration divine,
est foncièrement différente de la connaissance humaine de carac
tère philosophique. Le prophète n'a nullement besoin d'une fo
rmation philosophique ; il a une vue directe qui, dans le cas des
hommes ordinaires, ne peut être acquise qu'après un long travail.
Il ne reconnaît donc pas à la prophétie un caractère irrationnel ou
mystique. Il ne trouve aucune contradiction entre l'enseignement
du Coran et les principes de la philosophie. Contrairement à Al-
Farabi, Avicenne et Averroès, Al-Kindi rejette la thèse de l'éter- Casimir Petraitia 668
nité du monde et accepte la création ex nihilo. Le mouvement des
astres est limité dans le temps, car il n'existe pour lui ni temps in
fini, ni mouvement infini.
L'orateur remarque qu'on peut voir ici l'influence de Jean Phi-
lopon qui, lui aussi, s'est efforcé de prouver la création en s 'ap
puyant sur des arguments philosophiques.
Le persan Al-Razi (mort vers 930) ne reconnaît aucune autorité,
ni celle d'une révélation, ni celle des grands philosophes grecs. Il
montre une haine presque épicurienne à l'

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