La place de James dans l évolution de la psychologie contemporaine - article ; n°8 ; vol.27, pg 357-375
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Revue néo-scolastique de philosophie - Année 1925 - Volume 27 - Numéro 8 - Pages 357-375
19 pages

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Publié le 01 janvier 1925
Nombre de lectures 26
Langue Français
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Extrait

Arthur Fauville
La place de James dans l'évolution de la psychologie
contemporaine
In: Revue néo-scolastique de philosophie. 27° année, Deuxième série, N°8, 1925. pp. 357-375.
Citer ce document / Cite this document :
Fauville Arthur. La place de James dans l'évolution de la psychologie contemporaine. In: Revue néo-scolastique de philosophie.
27° année, Deuxième série, N°8, 1925. pp. 357-375.
doi : 10.3406/phlou.1925.2413
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0776-555X_1925_num_27_8_2413XVI
LA PLACE DE JAMES
DANS L'ÉVOLUTION DE 1 A PSYCHOLOGIE
CONTEMPORAINE
Avant James, ce qui dominait en psychologie, c'était
l'école associationniste. Cette école prétendait résoudre
tous les problèmes de la psychologie entendue dans son
sens le plus large — c'est-à-dire comprenant des problèmes
nettement philosophiques, le problème de la connaissance en
particulier — par la méthode empirique, par l'observation.
Cette observation pour le plus grand nombre de ces psy
chologues était principalement l'observation interne, l'intro
spection. Quelques-uns, cependant, accordaient la première
place à l'observation externe. Mais tous étaient d'accord
pour dire que cette observation devait fractionner la vie
mentale, y découvrir des éléments simples. Les phénomènes
psychiques les plus complexes étaient considérés comme le
produit de l'agglomération d'un nombre plus ou moins
grand d'éléments primitifs. Il fallait donc lout d'abord
rechercher et étudier ces éléments; puis découvrir la loi ou
les lois régissant leurs actions mutuelles et présidant à leur
fusion. Au moyen de ces éléments et de ces lois, on recons
tituait la vie psychique dans ses aspects les plus complexes.
Un traité de psychologie se présentait, en général, comme
suit : d'abord détermination des premiers éléments ; puis
étude des lois de combinaison ; enfin explication de tous 358 A. Fauville
les processus conscients, mémoire, raisonnement, invention,
découverte scientifique, etc., en montrant ces lois au travail.
On reconstruisait donc la vie mentale. Et en général, on
prétendait que cette reconstruction n'était pas purement
imaginaire ; on affirmait que le développement mental de
l'enfant suivait en réalité cette marche. Ces psychologies
constituaient des études de l'évolution psychique de l'indi
vidu. Chose digne de remarque, l'étude de cette évolution
était fort peu empirique, fort peu basée sur l'observation
précise et minutieuse du développement des enfants. L'ob
servation que l'on pratiquait, était l'observation de la vie
consciente des adultes, et, ayant par cette méthode décou
vert les éléments simples et les lois générales, on imaginait
le développement psychique en se servant, tout au plus, de
quelques rapides et vagues observations réelles d'enfants et
d'animaux.
Comme élément premier de la vie psychique, on a la
sensation simple, c'est-à-dire la résultante immédiate de
l'action d'un excitant externe ou interne sur les fibres ner
veuses. Les sensations s'unissent en vertu de la loi de
l'association : Lorsque deux sensations ont été conscientes
simultanément ou en succession immédiate, il s'établit entre
elles un lien, en vertu duquel la réapparition d'une de ces
sensations ramène la seconde. Grâce à l'association, se con
stituent des combinaisons de plus en plus complexes de et nous obtenons les perceptions, la mémoire, le
raisonnement, etc.
On avait donc, en premier lieu, une description et une
reconstruction de la vie consciente. Cette vie consciente
on la considérait comme intimement unie à la vie de l'org
anisme ; à chaque fait conscient correspondait un fait phy
siologique. Aussi on ajoutait à la description psychologique,
une description parallèle des processus physiologiques.
Le support de la vie psychique est le système nerveux.
Dans ce système, l'élément simple est le neurone, c'est-
à-dire la cellule nerveuse munie de ses prolongements. Le psychologie de James 359 La
système nerveux est formé d'un nombre immense de ces
neurones. Chacun d'eux est un élément autonome, ayant
son énergie propre. Mais il existe entre eux des connexions.
Certains de ces neurones reçoivent les excitants ; ceux-ci
agissant sur un des prolongements de la cellule nerveuse,
produisent un ébranlement que le neurone transmet à son
autre extrémité. Cet ébranlement sert d'excitant à un second
neurone, c'est-à-dire déclanche l'énergie propre de celui-ci.
Ce second neurone agit sur un troisième. Finalement un
dernier agit sur un muscle ou sur une glande et
provoque la réaction qui répond à l'excitant. L'activité de
certains neurones, ceux des couches supérieures du cerveau,
s'accompagne de phénomènes conscients. L'action simulta
née ou successive d'un grand nombre de ces neurones pro
duit les phénomènes conscients complexes.
Comme on le voit, la vie psychique, soit sous son aspect
propre, soit dans son concomitant physiologique, était con
stituée pour les associationnistes par l'addition, l'assem
blage d'un certain nombre d'éléments simples : sensations,
neurones — et cet assemblage se faisait en vertu de lois
simples, les lois de l'association.
Voilà la conception qui régnait dans le monde anglo-
saxon lorsque James, après avoir étudié les sciences natu
relles et enseigné la- physiologie, entreprit l'étude de la
psychologie. Il commença par admettre, lui aussi, Fasso-
ciationnisme et fut un disciple de Spencer.
Mais cette psychologie ne pouvait lui plaire longtemps.
Il était pour cela, trop bon « psychologue ». Il avait l'intui
tion nette de ce qu'est la vie consciente, de l'unité person
nelle essentiellement active, changeante et complexe qu'elle
constitue. Une psychologie dont l'idéal est la physique, qui
fait de la conscience une somme d'éléments qu'enchaîne la
loi de l'association, ne laisse aucune place à la vie psychique
véritable, ni à la spontanéité de l'individu.
En 1890, James publia ses Principes de psychologie. Ce 360 A. Fauville
traité est conçu suivant un plan et des principes bien diffé
rents de ceux des associationnistes.
Est-il bien vrai que la vie consciente puisse se résoudre
en une série d'éléments qui s'additionnent ? Sans doute, le
système nerveux est formé de cellules, de neurones. Qu'il
y ait entre l'activité nerveuse et les processus conscients
parallélisme, c'est très probable. Mais enfin, ce n'est là
qu'une hypothèse que l'on peut accepter comme hypothèse
de travail et qu'il importe de vérifier. D'ailleurs, remar
quons-le bien, « la connaissance de nos états mentaux
dépasse infiniment la de leurs conditions
cérébrales * ]).
Nous devons donc étudier cette vie consciente. Non pas
supposer a priori qu'elle est formée d'éléments simples que
nous devons isoler, mais examiner de près la réalité psy
chique et voir si on peut ainsi la fractionner en particules.
«Quelle méthode allons -nous suivre ? •> se demande
James après avoir décrit les conditions physiologiques de
la vie consciente. « La méthode « synthétique «, si nous en
croyons la plupart des traités de psychologie ; ils com
mencent, en effet, par déterminer un catalogue d' « idées
simples » ou de « sensations élémentaires » , dont ils font
tout autant d'atomes psychiques ; puis, avec ces éléments
premiers traités selon des formules d' « association »,
d' « intégration » ou de « fusipn «, ils construisent les états
de conscience supérieurs, tout comme on construit une
maison en cimentant des briques. Cet ordre a évidemment
pour lui les avantages didactiques ordinaires de la méthode
synthétique. Mais il présente l'inconvénient de nous inféo
der d'avance à une théorie plus que discutable, celle qui
fait des états supérieurs autant d'états composés avec des
unités. De plus, au lieu de partir de ce que nous connais
sons le mieux, c'est-à-dire nos état

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