Revue Philosophique de Louvain - Année 1989 - Volume 87 - Numéro 73 - Pages 5-22Basing himself on J.-M. Beyssade's book, La philosophie première de Descartes, the A. shows firstly that the time for Descartes is not discontinuous, but is composed of moments of duration. He then emphasizes the consequences of this analysis of temporality for the Cogito: the Cogito is not simple and instantaneous, as it brings together several kinds of thought into one; the Cogito, although intuitive, also includes a discursive aspect; but not being certain except at the moment of its effectuation, the Cogito also requires the divine guarantee in order to be retained as a conclusion. Finally, the A. shows that this reading makes it possible to reply to the objections of Kant and of Husserl. The Cogito does not authorise the subject to posit itself as a permanent substance, and it does not borrow its certainty from a regional science, like geometry. In brief the article invites the reader to reread in a new light the principle theses of Cartesian metaphysics and particularly its role as a foundation for the sciences. (Transl, by J. Dudley). S'appuyant sur le livre de J.-M. Beyssade, La philosophie première de Descartes, l'A. montre tout d'abord que le temps cartésien n'est pas discontinu mais qu'il est fait de moments de durée. Il souligne ensuite les conséquences de cette analyse de la temporalité pour le Cogito: le Cogito n'est pas simple et instantané car il rassemble plusieurs pensées en une; le Cogito, tout en étant intuitif, comprend aussi un aspect discursif; mais n'étant certain qu'au moment de son effectuation, le Cogito demande également la garantie divine pour être retenu à titre de conclusion. L'A. montre enfin que cette lecture permet également de répondre aux objections de Kant et de Husserl. Le Cogito n'autorise pas le sujet à se poser comme une substance permanente et il n'emprunte pas sa certitude à une science régionale, comme la géométrie. Bref, ce sont les thèses centrales de la métaphysique cartésienne, et notamment son rôle de fondement des sciences, que l'on est invité à relire sous un jour nouveau. 18 pages