Monographies récentes sur les philosophies des XIVe-XVIe siècles - article ; n°63 ; vol.42, pg 485-497
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Revue néo-scolastique de philosophie - Année 1939 - Volume 42 - Numéro 63 - Pages 485-497
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Publié le 01 janvier 1939
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Langue Français

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Jean Paulus
Monographies récentes sur les philosophies des XIVe-XVIe
siècles
In: Revue néo-scolastique de philosophie. 42° année, Deuxième série, N°63, 1939. pp. 485-497.
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Paulus Jean. Monographies récentes sur les philosophies des XIVe-XVIe siècles. In: Revue néo-scolastique de philosophie. 42°
année, Deuxième série, N°63, 1939. pp. 485-497.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0776-555X_1939_num_42_63_3975philosophies des XlV6-XVle siècles 485 Les
oeuvres est en cours de publication sous la direction de M. Michel
BaRBI et ils ont pu lire les comptes rendus critiques que notre
collaborateur M. P. Groult a donnés des volumes parus : II con-
vivio et De vulgari eloquentia (28).
D'autre part M. Bruno Nardi a poursuivi ses études d'exégèse,
notamment dans ses Note critiche di filosofia dantesca <29), où il
entreprend la discussion de certains passages du Convivio et de
la Divine Comédie, relatifs à l'activité intellectuelle, à la matière
première, à l'origine et à l'immortalité de l'âme humaine. Cet
article se rattache étroitement à la controverse qui se développe
depuis longtemps en Italie, entre M. Nardi et d'autres dantologues,
au sujet de l'orientation doctrinale du poète et des sources de sa
pensée.
Fernand Van STEENBERGHEN.
Louvain .
MONOGRAPHIES RÉCENTES
SUR LES PHILOSOPHIES DES XIV-XVIe SIÈCLES
Depuis notre dernier bulletin, qui date d'août 1937, il n'a paru
sur les philosophies des XIVe-XVe siècles, et notamment sur le nomi-
nalisme, qu'un assez petit nombre d'ouvrages. Peut-être la qualité
compense-t-elle la quantité. M. Michalski a poursuivi la série de
ses belles études, qui comptent parmi les plus instructives que
nous ayons lues depuis Duhem. M. Elie s'est imposé à l'attention
par des travaux fort personnels, dont l'un des résultats les moins
contestables est de rapprocher singulièrement les XIVe-XVe siècles
philosophiques du nôtre. Sans doute cette parenté s'imposera-t-elle
de plus en plus à l'historien. De part et d'autre, en effet, on se
consacre à la critique, beaucoup plus qu'à la création métaphys
ique ; la critique fait justice de bien des conceptions non suffi-
<28> En février 1939, pp. 140-42, et en mai 1939, pp. 311-14.
<29> Une brochure 29 X 20 de 42 pp. Florence, Olschki, 1938. (Extrait du
Giornale Dantesco, XXXIX). Jean Paulus 486
samment fondées ; très souvent aussi — de nos jours non moins
qu'au XIVe siècle, si nous osons risquer ce reproche — , l'entreprise
critique dégénère en scolastique, nous voulons dire qu'elle substitue
à la réflexion sur les choses la réflexion sur les doctrines. — Au
lecteur qui s'interrogerait sur les causes, la portée, la philosophie
d'une telle évolution — plusieurs fois répétée au cours de l'histoire
— , nous conseillerions instamment de méditer le maître-livre de
M. Gilson, The Unity of Philosophical Experience, que, malheu
reusement, nous n'aurons pas le plaisir de recenser ici (1).
Dans l'ensemble des problèmes débattus à Oxford (1320-1340)
et à Paris (1340-1380) au sujet de la volonté, trois méritent une
attention spéciale, au dire de M. Michalski (2).
Le premier est celui de la possibilité d'une science affective,
qui fait peut-être présager la théorie des valeurs développée par
Scheler. Les nominalistes s'accordent à rejeter la distinction réelle
de la substance et de ses facultés. Mais doit-on continuer d'opposer
la et ses actes, ainsi que ces actes entre eux ? En par
ticulier, faut-il refuser à la volonté la possibilité d'opérations cogni-
tives qui lui soient propres ? Sous l'influence de certaines concept
ions de la mystique, Fitz-Ralph, Holkot, Woodham à Oxford, Jean
de Mirecourt (avec des réserves) et Hugolin d'Orvieto à Paris in
clinent à penser que la volonté ne peut tendre vers son objet sans
en posséder, sans en fournir une certaine connaissance sui generis.
Jean de Rodington, Grégoire de Rimini, Jean de Ripa, Pierre
d'Ailly, Henri d'Oyta combattent cette thèse, et maintiennent au
sens strict la distinction de l'intellect et du vouloir.
Beaucoup plus importante est la question de la liberté de la
volonté, ainsi que de la préscience et de la préordination divines
des actes libres. Saint Thomas (au moins si l'on s'en tient à une
exégèse courante) expliquait la préscience par la nature de la
connaissance divine, qui embrasse d'un seul regard le passé, le
présent et l'avenir. Duns Scot distingue deux moments, caractérisés
respectivement par l'intervention de l'intellect et du vouloir divins.
Au premier d'entre eux, l'orientation des actes libres n'a pas encore
été décidée, et les propositions que l'on peut former à leur sujet
<" Cf. le compte rendu de M. J. Dopp, en août 1938, pp. 476-78.
<2> K. MlCHALSKI, Le problème de la volonté à Oxford et à Paris au XIVe
siècle, seorsum impressum ex vol. II Commentariorum Societatis Philosophicae
Polonorum, Studia Philosophica, Leopoli, 1937; 133 pp. philosophies des XIVe-XVI6 siècles 487 Les
ne sont donc ni vraies ni fausses : force est de faire intervenir ici
une troisième valeur logique, essentiellement neutre, dont Aristote
a donné la première formule dans le De interpretatione et dont
certains logiciens contemporains ont complété la description. Au
second moment, le libre Vouloir divin assigne aux divers actes
libres leur orientation dans un sens ou dans l'autre. Grâce à cette
préordination, qui n'est d'ailleurs pas nécessitante, l'intellect est
mis en mesure de connaître l'issue future des événements contin
gents, et de former à leur sujet des propositions déterminées. —
Peut-être pourrait-on dire que les penseurs du XIVe siècle se sont
divisés en deux groupes, selon qu'ils insistaient plus particulièr
ement sur le premier ou sur le second des moments distingués par
Duns Scot, et qu'ils se montraient favorables, soit à l'indétermi-
nisme (voire au pélagianisme) et à l'utilisation de la logique triva-
lente, soit, au contraire, au déterminisme théologique et à la thèse
d'une causalité exercée par Dieu, même dans le péché. Le premier
groupe comprend notamment Pierre d'Auriole qui joue ici le rôle
d'un précurseur, ensuite les ■« pélagiens » d'Oxford: Occam, Wood-
ham, Holkot, Robert Halifax, Thomas de Buckingam (à noter que
plusieurs d'entre ces auteurs ne laissent pas de limiter grandement
la liberté du vouloir humain au point de vue psychologique) ; dans
le camp adverse, nous trouvons d'abord Thomas Bradwardin, qui
combat tant Auriole que le groupe d'Oxford ; ensuite, à Paris, à
la Faculté des arts, Jean de Jandun et Jean Buridan, qui se
réclament sans doute d'auteurs aussi opposés qu'Averroès et
Alexandre d'Aphrodise, mais tendent tous deux plus ou moins
ouvertement vers le nécessitarisme ; à la Faculté de théologie,
Grégoire de Rimini, Pierre d'Ailly, Henri de Hesse, adversaires
passionnés de la logique trivalente; enfin, Jean de Mirecourt et son
apologiste Pierre de Ceffons.
Nous pouvons passer rapidement sur un troisième problème,
auquel M. Michalski ne consacre d'ailleurs que quelques pages :
celui de Y application possible de la quantité et de la mesure à la
qualité, en particulier à ces sortes de qualités que constituent l'acte
volitif et l'amour. Deux attitudes s'observent encore ici, dont la
plus neuve, adoptée par Occam, aboutit à concevoir l'intensité
croissante d'une qualité sur le modèle de l'accroissement d'une
masse par addition de parties.
M. Michalski clôt son étude par de précieuses réflexions tou
chant la méthode en histoire de la philosophie, particulièrement Jean Paulus 488
en histoire de la philosophie médiévale. Faisant sien le mot de
N. Hartmann, selon qui les problèmes l'emportent de beaucoup en
intérêt sur les systèmes, il remarque que la pensée médiévale a
consacré le meilleur de ses efforts, non point tellement au renou
vellement des sytèmes (étonnamment semblables, ainsi qu'on l'a
remarqué cent fois et expliqué de diverses mani&

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