Politique monétaire en économie d endettement vue à travaes le modèle OFCE-annuel - article ; n°1 ; vol.13, pg 119-147
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Description

Revue de l'OFCE - Année 1985 - Volume 13 - Numéro 1 - Pages 119-147
On présente l'estimation sur données françaises d'un modèle d'économie d'endettement dont les principales caractéristiques résultent des hypothèses suivantes. Les ménages placent l'essentiel de leur épargne sous forme monétaire. Le marché des titres est donc de petite dimension, ce qui oblige les entreprises à se financer pour l'essentiel par le crédit bancaire. Les autorités monétaires n'exercent le plus souvent aucun contrôle quantitatif sur le crédit et accordent tout le refinancement nécessaire aux banques. Le crédit étant l'actif financier principal, le taux d'intérêt représente le coût du crédit ; il est déterminé par les banques en fonction de leurs coûts. Les autorités peuvent donc contrôler le taux d'intérêt en jouant sur le coût du refinancement (taux du marché monétaire). Dans une telle économie le taux d'intérêt est le point de passage obligé de la politique monétaire. Des études de politique économique réalisées avec ce modèle conduisent à penser que les politiques de taux d'intérêt élevé en changes fixes sont dépressives et inflationnistes, parce qu'elles opèrent des transferts d'intérêts des entreprises vers les ménages. Ces transferts diminuent l'investissement car ils abaissent les profits plus qu'ils n'augmentent la consommation des intérêts reçus par les ménages. D'autre part la hausse des coûts financiers est inflationniste.
A model of an overdraft economy is estimated on french data. The main features of it can be summarized as follows : the most part of household's savings is held in money. Thus, the size of the bond market is small. The firms which are constrained on the bond market, have to finance their investments mostly by bank loans. Monetary authorities do not control the money supply because the central bank satisfies all commercial banks' demand for refinancing. The government only controls the cost of credit through the discount rate (day to day loan rate), the reserve-deposit ratio, etc... The interest rate is determined by banks on the credit market. In such an economy the interest rate is the only transmission variable of the monetary policy. Then, it is shown that, with a fixed exchange rate, a high interest rate policy is depressive and inflationary, because an increase of interest rate makes income over from firms to households. These interest costs reduce profits and investment more than they rise the consumption of interest income of households. In addition, the rise of financial costs is inflationary.
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Michel Boutillier
Pierre Villa
Politique monétaire en économie d'endettement vue à travaes le
modèle OFCE-annuel
In: Revue de l'OFCE. N°13, 1985. pp. 119-147.
Citer ce document / Cite this document :
Boutillier Michel, Villa Pierre. Politique monétaire en économie d'endettement vue à travaes le modèle OFCE-annuel. In: Revue
de l'OFCE. N°13, 1985. pp. 119-147.
doi : 10.3406/ofce.1985.1041
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1985_num_13_1_1041Résumé
On présente l'estimation sur données françaises d'un modèle d'économie d'endettement dont les
principales caractéristiques résultent des hypothèses suivantes. Les ménages placent l'essentiel de leur
épargne sous forme monétaire. Le marché des titres est donc de petite dimension, ce qui oblige les
entreprises à se financer pour l'essentiel par le crédit bancaire. Les autorités monétaires n'exercent le
plus souvent aucun contrôle quantitatif sur le crédit et accordent tout le refinancement nécessaire aux
banques. Le crédit étant l'actif financier principal, le taux d'intérêt représente le coût du crédit ; il est
déterminé par les banques en fonction de leurs coûts. Les autorités peuvent donc contrôler le taux
d'intérêt en jouant sur le coût du refinancement (taux du marché monétaire). Dans une telle économie le
taux d'intérêt est le point de passage obligé de la politique monétaire. Des études de politique
économique réalisées avec ce modèle conduisent à penser que les politiques de taux d'intérêt élevé en
changes fixes sont dépressives et inflationnistes, parce qu'elles opèrent des transferts d'intérêts des
entreprises vers les ménages. Ces transferts diminuent l'investissement car ils abaissent les profits plus
qu'ils n'augmentent la consommation des intérêts reçus par les ménages. D'autre part la hausse des
coûts financiers est inflationniste.
Abstract
A model of an overdraft economy is estimated on french data. The main features of it can be
summarized as follows : the most part of household's savings is held in money. Thus, the size of the
bond market is small. The firms which are constrained on the bond market, have to finance their
investments mostly by bank loans. Monetary authorities do not control the money supply because the
central bank satisfies all commercial banks' demand for refinancing. The government only controls the
cost of credit through the discount rate (day to day loan rate), the reserve-deposit ratio, etc... The
interest rate is determined by banks on the credit market. In such an economy the interest rate is the
only transmission variable of the monetary policy. Then, it is shown that, with a fixed exchange rate, a
high interest rate policy is depressive and inflationary, because an increase of interest rate makes
income over from firms to households. These interest costs reduce profits and investment more than
they rise the consumption of interest income of households. In addition, the rise of financial costs is
inflationary.Politique monétaire
en économie d'endettement
vue à travers le modèle OFCE-annuel
Michel Boutillier,
Chargé d'études à l'OECE
Pierre Villa,
CEP REMAP
On présente l'estimation sur données françaises d'un modèle
d'économie d'endettement dont les principales caractéristiques
résultent des hypothèses suivantes. Les ménages placent l'es
sentiel de leur épargne sous forme monétaire. Le marché des
titres est donc de petite dimension, ce qui oblige les entreprises
à se financer pour l'essentiel par le crédit bancaire. Les autorités
monétaires n'exercent le plus souvent aucun contrôle quantitatif
sur le crédit et accordent tout le refinancement nécessaire aux
banques. Le crédit étant l'actif financier principal, le taux d'inté
rêt représente le coût du crédit ; il est déterminé par les ban
ques en fonction de leurs coûts. Les autorités peuvent donc
contrôler le taux d'intérêt en jouant sur le coût du refinancement
(taux du marché monétaire). Dans une telle économie le taux
d'intérêt est le point de passage obligé de la politique monét
aire.
Des études de politique économique réalisées avec ce
modèle conduisent à penser que les politiques de taux d'intérêt
élevé en changes fixes sont dépressives et inflationnistes, parce
qu'elles opèrent des transferts d'intérêts des entreprises vers les
ménages. Ces transferts diminuent l'investissement car ils abais
sent les profits plus qu'ils n'augmentent la consommation des
intérêts reçus par les ménages. D'autre part la hausse des coûts
financiers est inflationniste.
Les phénomènes financiers ne relèvent pas de simples mécanismes
de marché. L'Etat en fixant de manière discrétionnaire le taux du
marché monétaire, le taux des réserves obligatoires, les taux d'intérêt
créditeurs sur les dépôts, en gérant l'encadrement du crédit ou en
fixant le montant des émissions de titres publics agit sur le fonctionne
ment des marchés financiers et plus ou moins directement sur le coût
et la disponibilité des fonds. La sphère financière ne peut donc être
modélisée uniquement à partir des comportements des agents. Il est
Observations et diagnostics économiques n° 13/octobre 1985 119 Michel Boutillier, Pierre Villa
nécessaire de décrire de manière détaillée le système institutionnel où
s'inscrivent les interventions des institutions financières et les moyens
d'action dont l'Etat s'est doté. Notre propos est ici de présenter un
modèle économétrique du système financier français construit selon ces
principes, afin d'étudier l'efficacité de la politique monétaire.
L'article présente tout d'abord la sphère financière du modèle OFCE-
annuel (1>, inspirée des principes de «l'économie d'endettement».
Comme nous le verrons, ce terme ne désigne pas une économie où
l'endettement, quelle que soit sa forme, serait excessif par rapport au
patrimoine réel, mais une économie où la principale source de finance
ment serait le crédit. L'article se poursuit par l'analyse de la formation
du taux d'intérêt qui est le principal canal de transmission de la
politique monétaire. Il s'achève par une discussion de l'impact de la monétaire à partir des simulations du modèle.
Le modèle
L'économie d'endettement
Le modèle reprend la plupart des hypothèses qui concernent le
fonctionnement des marchés, le comportement des agents et la polit
ique monétaire, communément regroupées sous le nom d'économie
d'endettement (voir par exemple Airikkala et Bingham [1] ou Toullec
[12]) et qui ont servi de base à la construction de la plupart des
modèles macroéconométriques français (voir METRIC [2], DEFI [13],
COPAIN [3] et [4]). Nous allons rappeler rapidement ces hypothèses.
Le comportement des entreprises, structurellement endettées, doit
être distingué de celui des ménages qui sont globalement créanciers.
Ces derniers détiennent la plus grande partie de leur épargne sous
forme monétaire (2> de sorte que le marché financier est de petite
dimension. Les entreprises font donc appel, pour l'essentiel, au crédit
bancaire pour financer leurs investissements. Les banques offrent tout
le crédit demandé par les entreprises compte tenu des risques et fixent
le taux d'intérêt en fonction de leurs coûts. Enfin les autorités monét
aires n'exercent aucun contrôle quantitatif sur les banques, mais peu
vent agir à volonté sur les coûts bancaires en fixant le taux du marché
monétaire, les taux de rémunération des dépôts, le taux de réserves
obligatoires ou les règles de l'encadrement du crédit.
Dans cette optique, une fois les équilibres sur les marchés des biens
et du travail réalisés, c'est-à-dire une fois donnés les prix, les salaires,
la répartition des revenus et les capacités de financement des agents,
le secteur financier dans son ensemble joue essentiellement le rôle
(1) Une présentation d'ensemble du mod&#

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