Poteries canaques et poteries préhistoriques en Nouvelle-Calédonie - article ; n°6 ; vol.6, pg 111-140
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Description

Journal de la Société des océanistes - Année 1950 - Volume 6 - Numéro 6 - Pages 111-140
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1950
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jacques Avias
Poteries canaques et poteries préhistoriques en Nouvelle-
Calédonie
In: Journal de la Société des océanistes. Tome 6, 1950. pp. 111-140.
Citer ce document / Cite this document :
Avias Jacques. Poteries canaques et poteries préhistoriques en Nouvelle-Calédonie. In: Journal de la Société des océanistes.
Tome 6, 1950. pp. 111-140.
doi : 10.3406/jso.1950.1660
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jso_0300-953X_1950_num_6_6_1660POTERIES CANAQUES
ET PRÉHISTORIQUES
EN NOUVELLE-CALÉDONIE
CONTRIBUTION À L'ARCHÉOLOGIE
ET À LA PRÉHISTOIRE OCÉANIENNE.
Un des traits technologiques différenciant la Mélanésie de la Poly
nésie est l'existence générale de la poterie dans le premier domaine
alors qu'elle n'existe pratiquement pas dans le deuxième. On peut se
demander à ce propos s'il n'y a pas simplement là une raison d'ordre
surtout technique : les îles volcaniques — principalement basaltiques
et madréporiques — de l'Océanie tropicale se prêtant fort peu à la
formation d'argiles et de terres à poterie, contrairement aux fragments
continentaux ou aux îles andésitiques des guirlandes mélanésiennes.
Sera envisagé ici le problème des poteries dans l'archipel néocalé
donien, principalement à la lumière des matériaux que j'ai pu y col
lecter à l'occasion de mes itinéraires géologiques.
Les gisements de poteries sont, en Nouvelle-Calédonie, divers, comme
le sont les poteries elles-mêmes. Une première catégorie de gisements,
qui comprend la majorité des gisements de poteries « canaques »
historiques ou protohistoriques, comprend les sites à aptitudes humaines,
soit qu'ils aient été d'anciens emplacements de tribus ou de cases, soit
qu'ils aient constitué des endroits propices au dépôt des morts ou à la
conservation de leurs crânes. Les premiers se trouvent souvent dans les
plaines (pi. I, fig. 1), au voisinage des rivières ou des baies côtières, ou
bien au voisinage des confluences de torrents dans la montagne. A côté
de débris de cuisine plus ou moins abondants formés principalement de
coquilles marines et terrestres, on y trouve presque toujours, dès qu'on
gratte un peu le sol, des tessons de poteries souvent en quantité consi
dérable (exemple : ancienne tribu d'Omboa, sur le chemin de La Foa
à la presqu'île Lebris). Dans les terres défrichées, cela se traduit par SOCIÉTÉ DES OCÉA.NISTES. 112
des zones plus ou moins circulaires tranchant de loin par une teinte
beaucoup plus claire sur le fond brun noir ou brun rougeâtre de
la terre arable, comme c'est le cas au voisinage de Thia près La Foa.
Les sous-bois de Bouraos et autres espèces ligneuses des côtes ou des
îles contiennent également souvent dans leur humus des débris de pote
rie; les plages qui séparent ces sous-bois de la mer n'en présentent par
contre que rarement. — Les seconds comprennent les grottes, les gorges
reculées des creeks, les groupes de banyans et, d'une manière générale,
les anfractuosités des rochers souvent calcaires qui dominent les pay
sages.
Une deuxième catégorie de gisements, celle qui comprend la plupart
des sites à poteries préhistoriques, est constituée par les alluvions
actuelles ou anciennes des rivières ou les talus d'érosion des terrasses
côtières. On y trouve fréquemment, depuis la surface jusqu'à 2 ou
3 mètres de profondeur, plus rarement à des profondeurs beaucoup plus
considérables, pouvant dépasser 6 mètres, des fragments de poteries,
plus ou moins remaniés et épars ou bien formant des lits plus ou moins
denses associés alors souvent à des débris de cuisine et à des traces de
foyers (pierres « brûlées », cendres, etc.) .
Parmi les centaines de tessons de poterie que j'ai pu collecter, cer
tains se différencient très nettement des fragments de poterie canaque
classique. Avant de décrire les différents « styles » de pré ou
Légende de la planche ci-contre. — î . Exemple de gisement de poteries canaques classiques.
Remarquer un tesson en place à gauche et au-dessus de l'axe de la tête du marteau; débris
de cuisine (arches, huit res, etc.) et traces de foyers. Côte de la baie Arembo près Bouloupari.
— a. Marmite sacrée de l'ancienne tribu de Ouapane, près de Témala, conservée dans la
collection de Mm* Veuve Martine (Koné). Longueur approximative de la marmite : a A cm. —
3. La même avec la pierre sacrée qu'elle contenait (ibid). — It. Section de poterie canaque
du type le plus grossier. Le dégraissant est un sable fluviatile. Remarquer les grains arrondis
ou émoussés (Échantillon J. A. L. F. 0. 3. Gisement : ancienne tribu d'Omboa, chemin de La
Foa. à la presqu'île Labris. — 5. Section de poterie canaque du type le plus fin. Peu de
dégraissement, argile de qualité supérieure. Echantillon J. A. L. F. T. tilt. Gisement Thia
près La Foa. X a. — 6. Section de poterie préhistorique à ante plate. Remarquer le grain
plus fin que celui des poteries canaques du type le plus grossier. Échantillon J. A. Di, gis
ement : Téremba. X a. — 7. Section de poterie de Vao. Remarquer la plus grande
homogénéité et le fin piquetis blanc dû à l'emploi d'un dégraissant beaucoup plus fin de
sable de quartz laiteux et aussi de calcaire corallien. Contrairement aux précédentes, les
poteries de l'île des Pins font effervescence aux acides. Échantillons J. A. P. 17; gisement
Saint-François, près de Vao. (Ile des Pins) X a. — 8. Section d'anse de poterie préhistorique
à ante ronde. Remarquer l'extrême grossièreté du dégraissant; certain grain atteignant 8 mm.
de longueur; le dégraissant est constitué à la fois par du sable de torrent à peine émoussé,
et aussi par les fragments de roche non décomposée de la «terre» utilisée. Échantillon J; A. M. H.
lit. Gisement : alluvions du confluent de la Moindou et de la Houé près FarinoX a. T. A p. |\2
iy5o. PI. I, p. lia. DE LA SOCIÉTÉ DES OCEANISTES. JotRNAL
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Illustration non autorisée à la diffusion
Illustration non autorisée à la diffusion
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Illustration non autorisée à la diffusion
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Glichéi J. Atu». DE NOUVELLE-CALEDONIE. 113 POTERIES
protohistorique, qui m'ont semblé devoir être distingués, et pour une
différenciation plus aisée, je rappellerai et préciserai donc d'abord les
caractères des poteries typiquement « canaques ».
A. Poteries canaques classiques.
a. Poteries « domestiques ». — Fabriquées par les vieilles femmes
assistées des jeunes filles et des jeunes enfants, les premiers explora
teurs européens ont souvent assisté à leur confection et M. le pasteur
Leenhardt (1904, 14; 1930, 15) a encore vu à l'œuvre une vieille
femme de la Tipindjé qui semble avoir été le dernier « potier »
néocalédonien. Contrairement à une erreur assez répandue (cf. : Luquet,
1926, 18, p. 52), l'art du potier n'était pas l'apanage, au moins à la
fin du siècle dernier, des seules tribus du Nord, encore que sur la côte
Est les tribus du Nord (Pam, Hienghène, Oubatche, etc.) en aient eu
longtemps de monopole et les aient échangées à la plupart des autres
tribus, telle que celle de Houaïlou, où on ne les fabriquait pas. A Canala
et dans la région Bourail-Bouloupari (voir carte fig. i) , j'ai pu, en effet,
être conduit par de très vieux colons ou de très vieux indigènes à
d'anciens gisements de « terre à poterie », dans des dépôts alluviaux
de rivière ou plus souvent au bas de coteaux couverts de niaoulis où
sous les arbres se devinaient encore les petites carrières en miniature,
!qui avaient été creusées dans l'argile d'altération (ex. : échantillon
J. A. 4.777 de ma collection) jaune clair ou grise des « pierres bleues »
(généralement laves ou tufs andésitiques ou doléritiques des formations
permotriasiques) .
Un vieil indigène de Koindé, qui

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