Pour une histoire économique et sociale de Bolsena et de son territoire - article ; n°2 ; vol.99, pg 535-561
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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1987 - Volume 99 - Numéro 2 - Pages 535-561
Francis Tassaux, Pour une histoire économique et sociale de Bolsena et de son territoire, p. 535-561. En ouvrant le dossier de l'histoire économique et sociale de Bolsena et de son territoire, l'article établit un premier bilan de nos connaissances et propose quelques perspectives de recherche. Bilan appréciable pour les élites volsiniennes (travaux de M. Corbier, P. Gros et M. Torelli), mais d'une grande maigreur en ce qui concerne l'évolution économique de la cité, même s'il vient de s'enrichir de deux découvertes d'inégale importance : huilerie de Cappuccetto rosso, collection céramique exceptionnelle provenant d'une citerne du forum dont la publication est annoncée. Les premières perspectives de recherche se rapportent d'une part à l'instrumentum domesticum - 18 timbres différents sur tegula, dolium ou fistula montrant la vitalité d'activités manufacturières, souvent liées à l'aristocratie romaine, aux Ier et IIe siècles de notre ère -, d'autre part, à l'existence de propriétés impériales sur le territoire de Bolsena, hypothèse reposant sur quatre inscriptions lapidaires.
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Francis Tassaux
Pour une histoire économique et sociale de Bolsena et de son
territoire
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 99, N°2. 1987. pp. 535-561.
Résumé
Francis Tassaux, Pour une histoire économique et sociale de Bolsena et de son territoire, p. 535-561.
En ouvrant le dossier de l'histoire économique et sociale de Bolsena et de son territoire, l'article établit un premier bilan de nos
connaissances et propose quelques perspectives de recherche. Bilan appréciable pour les élites volsiniennes (travaux de M.
Corbier, P. Gros et M. Torelli), mais d'une grande maigreur en ce qui concerne l'évolution économique de la cité, même s'il vient
de s'enrichir de deux découvertes d'inégale importance : huilerie de Cappuccetto rosso, collection céramique exceptionnelle
provenant d'une citerne du forum dont la publication est annoncée. Les premières perspectives de recherche se rapportent d'une
part à l'instrumentum domesticum - 18 timbres différents sur tegula, dolium ou fistula montrant la vitalité d'activités
manufacturières, souvent liées à l'aristocratie romaine, aux Ier et IIe siècles de notre ère -, d'autre part, à l'existence de
propriétés impériales sur le territoire de Bolsena, hypothèse reposant sur quatre inscriptions lapidaires.
Citer ce document / Cite this document :
Tassaux Francis. Pour une histoire économique et sociale de Bolsena et de son territoire. In: Mélanges de l'Ecole française de
Rome. Antiquité T. 99, N°2. 1987. pp. 535-561.
doi : 10.3406/mefr.1987.1557
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1987_num_99_2_1557FRANCIS TASSAUX
POUR UNE HISTOIRE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE
DE BOLSENA ET DE SON TERRITOIRE
L'objectif de cette communication est d'ouvrir le dossier de l'histoire
économique et sociale de Bolsena, en présentant un premier bilan des
connaissances et des études effectuées dans ce domaine, en y ajoutant
deux découvertes archéologiques récentes et en proposant d'exploiter cer
taines données de l'épigraphie lapidaire et de Y instrumentum domesti-
cum.
L'on partira des aspects les mieux connus, c'est-à-dire ceux de l'his
toire sociale de Bolsena en constatant que, jusqu'à présent, toutes les étu
des qui ont abordé cette question ont porté sur les milieux aristocrati
ques, particulièrement bien représentés dans l'épigraphie lapidaire.
LA SOCIÉTÉ VOLSINIENNE : UNE MEILLEURE CONNAISSANCE DES ÉLITES
La première étude sociale concernant Bolsena remonte à un peu
moins de vingt ans; Mario Torelli, dans son article fondamental sur les
sénateurs originaires d'Étrurie1, montre que Bolsena a produit au moins
cinq familles sénatoriales : une branche des Caecinae à la fin de la Répub
lique, les Seii/Iunii Blaesi au premier siècle de notre ère, les Rufii du IIe
au IVe siècle et les Aconii au IVe siècle. L'identification, dans une inscrip
tion très mutilée, d'un ancêtre du consul de 109 ap. J.-C. A. Cornelius A. f.
Palma Frontonianus est beaucoup moins assurée2. Ainsi est mise en
valeur la promotion relativement tardive de notables volsiniens, mais cet-
1 M. Torelli, Senatori etruschi della tarda repubblica e dell'impero, dans DdA, 3,
1969, p. 285-363.
2 CIL XI 2697 [. . .]s A(uli) f(ilius) Pom(ptina) Pal[. . .]. Bormann, dans son comm
entaire, propose de reconnaître le consul de l'époque trajane, A. Cornelius Palma
ou l'un de ses parents, en raison de la rareté des cognomina commençant par
Palm. En réalité, on connaît au moins 16 possibilités de restitutions différentes.
MEFRA - 99 - 1987 - 2, p. 535-561. 536 FRANCIS TASSAUX
te promotion se poursuit tout au long de l'empire jusqu'à la fin du IVe
siècle.
La connaissance de l'aristocratie volsinienne d'époque impériale s'est
enrichie récemment de nouveaux documents épigraphiques de grande
importance, provenant des fouilles de Poggio Moscini. D'abord, la dédica
ce à Pompeius Vopiscus C. Arruntius Catellius Celer Allius Sabinus, étu
diée par Pierre Gros3, complétée par une analyse de l'ensemble des Pom-
pei Vopisci réalisée par Mireille Corbier4, ajoute deux noms à la liste des
familles sénatoriales de Bolsena, les Pompeii/Catelli Celeres, alliés par
adoption à la gens sénatoriale ombrienne des C. Arruntii et aux Allii de
Ferente. Magnifique exemple de l'ascension d'une famille municipale jus
qu'au proche entourage de l'empereur, à travers le jeu des alliances et
des adoptions.
Partant d'une nouvelle inscription de deux curatores aquae d'époque
augustéenne (AE 1983, 395), Mireille Corbier reprend et enrichit la
connaissance de la famille de Séjan, dont l'origine volsinienne, un mo
ment remise en cause, est désormais solidement démontrée5. La récente
contribution de Mario Torelli au colloque consacré à l'ordre sénatorial6
intègre tous ces nouveaux éléments.
La présente commémoration des 40 années de recherche de l'École
française de Rome à Bolsena a été l'occasion de nouvelles études dans
d'autres domaines de l'histoire sociale de la cité, et tout d'abord dans le
milieu des élites, en s'intéressant davantage aux notables municipaux (et
pas seulement à ceux qui se sont hissés jusqu'aux deux ordres supé
rieurs) : c'est l'objet de la brève, mais dense contribution de François
Bérard sur les « grandes familles » de Bolsena, dans le Catalogue de l'expo
sition7; c'est également l'un des intérêts de la communication de A. Tim-
3 P. Gros, Une dédicace carthaginoise sur le forum de Bolsena, dans MEFRA, 92,
1980, 2, p. 977-992.
4 M. Corbier, La «tavola marmorea» de Bolsena et la famille sénatoriale des
Pompeii, dans MEFRA, 93, 1981, 2, p. 1063-1112.
5 M. Corbier, La famille de Séjan à Volsinii : la dédicace des Seii, curatores
aquae, dans MEFRA, 95, 1983, 2, p. 719-756.
6 M. Torelli, Ascesa al senato e rapporti con i tenitori d'origine. Italia : Regio
VII (Etruria), dans Epigrafia e ordine senatorio, Rome, 1982 (= Tituli, 5), p. 275-
299.
7 Fr. Bérard, s.v. Le grandi famiglie, dans Bolsena 1946-1986. Dallo scavo al
museo. Quarantanni di ricerche dell'École française de Rome, Rome, 1986, p. 7-10.
Abrégé : Catalogo. ÉCONOMIQUE ET SOCIALE DE BOLSENA ET DE SON TERRITOIRE 537 HISTOIRE
peri, qui en présentant le mausolée des Canuleii, souligne l'importance de
cette gens décurionale sur la plan local8.
La table ronde a aussi suscité deux communications qui touchent au
domaine social, mais cette fois chronologiquement en amont, puisqu'elles
portent sur la période pré-romaine et sur la romanisation progressive de
cette portion de territoire étrusque ; en outre, elles atteignent des couches
beaucoup plus humbles de la population : le monde des artisans, à travers
les inscriptions sur vases et pesons étudiées par M. Pandolfini9, les af
franchis et les esclaves, à partir de l'étude des «cippes volsiniens» réalisée
par Pietro Tamburini10. Il y a là matière pour une autre approche de la
population de Volsinii dans ses origines, grâce à l'analyse conjointe de
l'onomastique, de Y instrumentum domesticum et des monuments funérair
es.
L'absence d'études économiques sur Bolsena
L'histoire économique de Bolsena n'a jamais été étudiée pour elle-
même, mais seulement évoquée brièvement à l'occasion de la description
des fouilles de Poggio Moscini, de l'analyse du développement urbanisti-
que de la ville ou encore de celui du matériel exhumé. Le seul chercheur
à avoir abordé brièvement les questions économiques est Pierre Gros, à
propos des différentes phases de développement de la ville. En partant
des modifications des espaces publics et du luxe croissant d'habitats pri
vés, il a pu proposer des liens entre l'histoire urbanistique de Bolsena et
les grands traits de l'évolution économique de la cité : médiocrité de la
première ville au IIIe siècle av. J.-C. dont la population reste traumatisée
par la conquête violente et la déportation11, premier essor à partir du
milieu du IIe siècle, due à la création de la Via Cassia qui donne alors à
Bolsena un rôle de relais militaire puis commercial12, nouvel essor au
8 A. Timperi, dans ce volume, p. 609-620

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