Problèmes politiques du temps présent

Émile Faguet

Description

y" U,^ -'^^' "^ 'w I» ^'--'^M»O ^^ K.C-\\ EMILE FAGUET , comme parle Montesquieu, entre le souverain et le sujet. De nos jours, le souve- rain, c'est le Parlement; entre lui « sujet », il n'yet le soita que l'administration qui un corps intermédiaire -16 PROBLÈMES POLITIQUES constitué et un peu homogène, et qui ressemble un aristocratie; et, par ce seul fait, l'adminis-peu à une tration est protectrice, un peu, du sujet; elle est, rela- garantie de liberté, d'indépendancetivement, et d'é- elle préserve, dans une certaine mesure, lequité; citoyen de l'omnipotence capricieuse, et impatiente, et Souverain.irritable du Mais cet obstacle est faible, cette barrière fragile. Quelque homogène, et traditionnelle, et solidaire, quel- « constituée » en un mot que soit l'administration,que elle est dépendante. Elle dépend des ministres qui Parlement. Nousdépendent du revenons à nos mou- c'est-à-dire à nos bergers. Elle résiste, il est vrai,tons, à ses ministres, de cette résistance douce, faite de temporisation, qui lalenteur et de est manière dont corps permanents résistent aux pouvoirs qui pas-les sent; mais le dernier mot est encore, nonobstant, aux à leurs maîtres. Depuis quelque temps,ministres et moeurs américaines s'indroduisent chez nous etles grandrisquent de s'y acclimater. Le mot français, qui idée fort juste : « On ne peut pas désorganiserest une l'administration », n'a plus autant de prestige ni de pluspuissance. On ne craint autant de l'administration.

Sujets

• France
• Church and State
• Éducation

Informations

• Publié par: les_archives_du_savoir
• Nombre de lectures: 13
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 14 Mo

Extrait

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^^K.C-\\EMILE FAGUET
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Problèmes
politiques
du temps présent
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Librairie Armand Colin
105, EouJtvard
Saint-Michel, PARIS
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Tous droits de recrodnri;«„ •a'"'•""•
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TaAVANÏ-PROPOS
l^c volume qui suit est le complément de celui
que j'ai publié précédemment sous le titre de Ques-
tions politiques. Il sera probablement le dernier écrit
politiq'ue que je donnerai, du moins d'ici long-
temps. Car dans le précédent et dans celui-ci, je
me trouve avoir donné mon avis sur toutes les
grandes questions qui occupent et divisent les
esprits depuis le milieu jusqu'à la fin du siècle qui
nous quitte.
Ce n'est pas sans mélancolie que je relis ces
pages pour les livrerau public sous leur forme défini-
tive. Ellesme paraissent juste à contrefit de la direc-
tion générale que prend l'histoire de l'Europe à
l'heure où nous sommes. Elles paraîtront, elles me
paraissent à moi-même extrêmement surannées. Ce
sont écrits de vieux libéral, et le libéralisme n'estAVANT-PROPOS
en hausse pour le moment. La faillite du libé-pas
caractéristique mêmeralisme pourrait bien être la
général qu'on lui donnera(lu xix° siècle et le titre
histoires universelles.dans les
Tout me paraît pousser au triomphe de la dénio-
cralie, cest-à-dire au triomphe de l'égalité intégrale.
dans son livre sur les Idées égalitaires, aM. Bougie,
démontré cela avec une ingéniosité qui était peut-
être de trop, tant la chose est évidente comme de
patiente, subtile et du restesoi. Mais l'analyse
consciencieuse est excellente à rendre plus évidente
lévidence elle-même.
M. Bougie, fidèle à une doctrine qui est la mienne
considère leset que j'ai exposée bien des fois, que
faits ne pas des idées, mais les idées desprocèdent
faits, et, en conséquence, faisant abstraction de
l'idée égalitaire, il étudie exclusivement les faits
siècles il lessociologiques de ces trois derniers et
montre aboutissant à l'égalité et la forçant, entous
quelque sorte, à naître et à s'établir. Sur quoi il
triomphe, non sans raison; car si l'égalité n'était
sesquune idée produisant ses effets et développant
conséquences, il suffirait de la réfuter pour en
arrêter l'essor, et il d'en avoir une autre et
aiguiller l'histoire dansde la démontrer juste par
une autre direction : « Réfutons Rousseau et l'éga-