Productivité, efficience et profitabilité des sytèmes de communication en France et Angleterre à la veille de 1914 - article ; n°3 ; vol.14, pg 479-500
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Productivité, efficience et profitabilité des sytèmes de communication en France et Angleterre à la veille de 1914 - article ; n°3 ; vol.14, pg 479-500

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Description

Histoire, économie et société - Année 1995 - Volume 14 - Numéro 3 - Pages 479-500
Abstract The postal service, as well as long-distance communications, emerge as the first historical example of a government-managed enterprise in an industrial society. It is therefore possible to apply to these activities standard measurement procedures as are used for privately-managed, market-constrained industral firms. In this article an attempt is made, in the framework of an Anglo-French comparaison, to explore the possibilities for estimating productivity, efficiency and profitability of mail delivery and the transmission of telegraph and telephone messages. For the period under consideration — that immediately preceding World War One — observed results point to a relative inferiority is of services by the French P.T.T. compared to those of the G.P.O. (the gap of the order of 18 %). Yet the productivity differential tends to fluctuate according to the standard used whether it be volume or value indicators. In addition the monopolistic status of both public companies introduces an unknown bias as far as profitability of these services is concerned. Cross-subsidizing probably blurred the picture in the eye of decision-makers and managers as it does to that of the present-day observer. In the long term, separate and independent organisations left to their own in a competitive albeit regulated setting, might have been better equipped to respond to actual market demand.
Résumé Les postes et communications à longue distance offrent le premier exemple historique, dans le monde né de la révolution industrielle, de gestion de services marchands par la puissance publique. On peut par conséquent tenter de mesurer la productivité et l'efficience de ces activités à l'instar des services industriels du secteur concurrentiel. Dans l'article suivant, on a exploré, dans le cadre d'une comparaison franco-britannique, ces possibilités et défini les modalités d'estimation de la productivité, de l'efficience et de la rentabilité de la distribution du courrier, de la transmission des télégrammes et messages téléphoniques dans les conditions de monopole public. Pour la période considérée — l'immédiat avant-première guerre mondiale — les résultats obtenus pointent en direction d'une relative infériorité des P.T.T. français vis-à-vis des services du General Post Office (de l'ordre de 18 %). Mais le différentiel de productivité varie selon qu'on s'attache à une comparaison d'indicateurs de quantité ou de valeur. La situation monopolistique introduit en outre d'importantes inconnues quant à la rentabilité effective de ces services. La budgétisation des recettes et des dépenses du premier « service public » a entraîné des transferts de subventions qui ont contribué à masquer la réalité aux yeux des gestionnaires et des décideurs de l'époque comme à ceux de l'observateur contemporain. C'est pourquoi il n'est pas sûr que l'existence d'entités séparées et autonomes pour ces trois services n'aurait pas à long-terme, permis de répondre mieux à la demande du public.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean-Pierre Dormois
Productivité, efficience et profitabilité des sytèmes de
communication en France et Angleterre à la veille de 1914
In: Histoire, économie et société. 1995, 14e année, n°3. pp. 479-500.
Citer ce document / Cite this document :
Dormois Jean-Pierre. Productivité, efficience et profitabilité des sytèmes de communication en France et Angleterre à la veille
de 1914. In: Histoire, économie et société. 1995, 14e année, n°3. pp. 479-500.
doi : 10.3406/hes.1995.1786
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_1995_num_14_3_1786Résumé
Résumé Les postes et communications à longue distance offrent le premier exemple historique, dans le
monde né de la révolution industrielle, de gestion de services marchands par la puissance publique. On
peut par conséquent tenter de mesurer la productivité et l'efficience de ces activités à l'instar des
services industriels du secteur concurrentiel. Dans l'article suivant, on a exploré, dans le cadre d'une
comparaison franco-britannique, ces possibilités et défini les modalités d'estimation de la productivité,
de l'efficience et de la rentabilité de la distribution du courrier, de la transmission des télégrammes et
messages téléphoniques dans les conditions de monopole public. Pour la période considérée —
l'immédiat avant-première guerre mondiale — les résultats obtenus pointent en direction d'une relative
infériorité des P.T.T. français vis-à-vis des services du General Post Office (de l'ordre de 18 %). Mais le
différentiel de productivité varie selon qu'on s'attache à une comparaison d'indicateurs de quantité ou
de valeur. La situation monopolistique introduit en outre d'importantes inconnues quant à la rentabilité
effective de ces services. La budgétisation des recettes et des dépenses du premier « service public » a
entraîné des transferts de subventions qui ont contribué à masquer la réalité aux yeux des
gestionnaires et des décideurs de l'époque comme à ceux de l'observateur contemporain. C'est
pourquoi il n'est pas sûr que l'existence d'entités séparées et autonomes pour ces trois services n'aurait
pas à long-terme, permis de répondre mieux à la demande du public.
Abstract The postal service, as well as long-distance communications, emerge as the first historical
example of a government-managed enterprise in an industrial society. It is therefore possible to apply to
these activities standard measurement procedures as are used for privately-managed, market-
constrained industral firms. In this article an attempt is made, in the framework of an Anglo-French
comparaison, to explore the possibilities for estimating productivity, efficiency and profitability of mail
delivery and the transmission of telegraph and telephone messages. For the period under consideration
— that immediately preceding World War One — observed results point to a relative inferiority is of
services by the French P.T.T. compared to those of the G.P.O. (the gap of the order of 18 %). Yet the
productivity differential tends to fluctuate according to the standard used whether it be volume or value
indicators. In addition the monopolistic status of both public companies introduces an unknown bias as
far as profitability of these services is concerned. Cross-subsidizing probably blurred the picture in the
eye of decision-makers and managers as it does to that of the present-day observer. In the long term,
separate and independent organisations left to their own in a competitive albeit regulated setting, might
have been better equipped to respond to actual market demand.EFFICIENCE ET PROFITABILITE PRODUCTIVITE,
DES SYSTEMES DE COMMUNICATION EN FRANCE
ET EN ANGLETERRE A LA VEILLE DE 1914
par Jean-Pierre DORMOIS
Résumé
Les postes et communications à longue distance offrent le premier exemple historique, dans le monde
né de la révolution industrielle, de gestion de services marchands par la puissance publique. On peut par
conséquent tenter de mesurer la productivité et l'efficience de ces activités à l'instar des services industriels
du secteur concurrentiel. Dans l'article suivant, on a exploré, dans le cadre d'une comparaison franco-bri
tannique, ces possibilités et défini les modalités d'estimation de la productivité, de l'efficience et de la ren
tabilité de la distribution du courrier, de la transmission des télégrammes et messages téléphoniques dans
les conditions de monopole public. Pour la période considérée — l'immédiat avant-première guerre mond
iale — les résultats obtenus pointent en direction d'une relative infériorité des P.T.T. français vis-à-vis des
services du General Post Office (de l'ordre de 18 %). Mais le différentiel de productivité varie selon qu'on
s'attache à une comparaison d'indicateurs de quantité ou de valeur. La situation monopolistique introduit
en outre d'importantes inconnues quant à la rentabilité effective de ces services. La budgétisation des
recettes et des dépenses du premier « service public » a entraîné des transferts de subventions qui ont
contribué à masquer la réalité aux yeux des gestionnaires et des décideurs de l'époque comme à ceux de
l'observateur contemporain. C'est pourquoi il n'est pas sûr que l'existence d'entités séparées et autonomes
pour ces trois services n'aurait pas à long-terme, permis de répondre mieux à la demande du public.
Abstract
a government-managed The postal service, as enterprise well as long-distance in an industrial communications, society. It is therefore emerge possible as the first to apply historical to these example activi of
ties standard measurement procedures as are used for privately-managed, market-constrained industral
firms. In this article an attempt is made, in the framework of an Anglo-French comparaison, to explore
the possibilities for estimating productivity, efficiency and profitability of mail delivery and the transmis
sion of telegraph and telephone messages. For the period under consideration — that immediately prece
ding World War One — observed results point to a relative inferiority is of services by the French P.T.T.
compared to those of the G.P.O. (the gap of the order of 18 %). Yet the productivity differential tends to
fluctuate according to the standard used whether it be volume or value indicators. In addition the monopoli
stic status of both public companies introduces an unknown bias as far as profitability of these services is
concerned. Cross-subsidizing probably blurred the picture in the eye of decision-makers and managers as
it does to that of the present-day observer. In the long term, separate and independent organisations left to
their own in a competitive albeit regulated setting, might have been better equipped to respond to actual
market demand.
Le secteur des communications ne commença de se développer à l'échelle des Etats
nationaux que dans la seconde moitié du XIXe siècle. Les origines du service postal
peuvent être néanmoins identifiées au XVIIe siècle quand les monarchies européennes
affermèrent à des entreprises familiales l'expédition de leurs ordres et messages sur tout
le territoire de leur obéissance. Ce fut particulièrement le cas en Allemagne, de la maison 480 Histoire Économie et Société
de Thurn und Taxis qui fit fortune en se chargeant de la poste impériale. Mais l'accès
généralisé à la poste et la distribution régulière du courrier ne furent inaugurés qu'avec
la révolution industrielle. En France, les Messageries Nationales, héritières par delà la
tourmente révolutionnaire des Messageries Royales obtinrent en 1798 une concession
qui les mettaient dans une position de monopole de fait jusqu'au moment où le ban
quier Jacques Laffitte lança les Générales en 1817. La distribution quoti
dienne du courrier sur tout le territoire fut inaugurée en Grande-Bretagne en 1832 et en
France en 1840. Cette même année, le « Maître de Poste Général » Rowland Hill intro
duisait le penny postage qui mettait la poste à la portée de virtuellement toutes les
bourses l. Son exemple allait être imité en 1849 par la Seconde République quand le
premier timbre postal français fut émis.
La poste présente, selon certaines analyses économiques, un cas de « monopole
naturel ». En France comme en Angleterre et dans la plupart des pays, le service postal
fut, dès ses origines, un monopole d'Etat. Les raisons d'une telle organisation relèvent
davantage de considérations politique

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