Qu arriva-t-il à Caïn?
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Qu'arriva-t-il à Caïn?

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Qu’arriva-t-il à Caïn ? par Bertrand L. Comparet « Qu’arriva-t-il à Caïn ? » est une question que se posent bien des croyants, tout comme des non-croyants. La Bible ne retrace pas la descendance de Caïn sur de nombreuses générations, et pourtant le fait est que Caïn est une personnage tout- à-fait historique sur lequel vous pouvez apprendre pas mal de choses aussi bien en dehors de la Bible que dans la Bible elle-même. Ne laissez personne vous afrmer que les peuples de l’Ancien Testament sont des mythes. Ils ne le sont pas. Ils font défnitivement partie de l’Histoire. La Bible déclare qu’Adam et Ève furent chassés du Jardin versd’Éden l’est , ce qui est rendu évident par les Chérubins placés à l’est du Jardin afn de le garder contre un retour possible d’Adam ou de ses descendants. S’ils étaient allés vers le sud ou vers l’ouest, placer des gardes à l’est n’aurait eu aucun sens. Il est évident qu’ils s’en allèrent vers l’est et, comme nous l’avons vu lors de notre étude sur le déluge de ,Noéla migration d’Adam les amena, lui et Ève, dans le bassin du Tarim, dans ce qui est appelé de nos jours le Sinkiang, à l’extrême nord-ouest de la Chine. Cette prit sans aucun doute un temps considérable, car c’est un très long chemin à parcourir, mais ils avaient le temps à cette époque-là, Adam ayant vécu plus de 900 ans. Dans la contrée où ils s’établirent, Ève donna naissance à deux enfants : Caïn et Abel. Bien des choses ont été perdues dans la traduction King deJamesla Bible .

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Publié le 20 février 2014
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ĀB ĀL. CÔĀ
« Qu’arriva-t-ilà Caïn? »est une question que se posent bien des croyants, tout comme des non-croyants. La Bible ne retrace pas la descendance de Caïn sur de nombreuses générations, et pourtant le fait est que Caïn est une personnage tout-à-fait historique sur lequel vous pouvez apprendre pas mal de choses aussi bien en dehors de la Bible que dans la Bible elle-même.
Ne laissez personne vous affirmer que les peuples de l’Ancien Testament sont des mythes. Ils ne le sont pas. Ils font définitivement partie de l’Histoire. La Bible déclare qu’Adam et Ève furent chassés du Jardin d’Éden  ’ ,ce qui est rendu évident par les Chérubins placés à l’est du Jardin afin de le garder contre un retour possible d’Adam ou de ses descendants.
S’ils étaient allés vers le sud ou vers l’ouest, placer des gardes à l’est n’aurait eu aucun sens. Il est évident qu’ils s’en allèrent vers l’est et, comme nous l’avons vu lors de notreétude sur le déluge de Noé, la migration d’Adam les amena, lui et Ève, dans le bassin du Tarim, dans ce qui est appelé de nos jours le Sinkiang, à l’extrême nord-ouest de la Chine. Cette migration prit sans aucun doute un temps considérable, car c’est un très long chemin à parcourir, mais ils avaient le temps à cette époque-là, Adam ayant vécu plus de 900 ans.
Dans la contrée où ils s’établirent, Ève donna naissance à deux enfants : Caïn et Abel. Bien des choses ont été perdues dans la traduction de laKing James Bible. Genèse 3:15 établit le thème de la Bible toute entière et tout le reste est un déve-loppement de ce thème.
Cela fait également partie de l’histoire de notre peuple d’Israël. Finalement, Dieu appela devant Lui Adam, Ève et Satan afin qu’ils rendent compte de leurs méfaits. Ne tombez pas dans l’erreur de croire que Satan était un serpent, une longue 1 chose pleine d’écailles qui se tortillait sur le sol, comme la KJVet la plupart des traductions de la Bible le laissent supposer, car ce n’est pas ce que dit le texte hébreu. Le mot mal traduit par « serpent » estnachash(nah-khash), dont la racine signifie « enchanteur » ou « magicien ».
1. KJV:King James Version of the Bible. (N.D.T.)
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D ĀÇ A Û Ā ÔÛ ĀÔ
B. L. Comparet
Le politiquement correct a pris récemment une gifle grâce à un certain nombre de découvertes archéologiques en Orient qui indiquent que les fondateurs de beau-coup de civilisations orientales, tellement révérées par ces personnes New-Age détestant tout ce qui est Blanc et Européen, étaient en réalité de race Aryenne. Un exemple fameux est l’Iran, qui tire son nom de ses premiers conquérants; jusqu’à 1978, l’un des nombreux titres formels du Shah d’Iran était «Seigneur des Aryens ».
On sait depuis longtemps que, vers le premier siècle après le Christ, la partie nord-ouest de la Chine était habitée par un peuple Caucasien qui parlait une langue ap-e pelée « tokharien » par les experts. Au début du 20siècle, des archéologues fran-çais et allemands qui creusaient dans les provinces du nord-ouest découvrirent des manuscrits écrits dans ce langage et, lorsqu’il déchiffrèrent le code, pour ainsi dire, ils furent stupéfaits de constater les similarités existant entre cette langue d’orient supposément isolée et les anciens langages germanique et celte.
Et maintenant, les universitaires et l’établissement scientifique politiquement cor-rect (PC), qui veulent réécrire l’Histoire pour en faire une Histoire « Afro-centri-que »et se débarrasser des «mâles Blancs européens morts» ont pris encore un autre coup de pied au derrière de la part de la vérité. De récentes excavations dans le Bassin du Tarim, dans la province du Sinkiang, ont mis au jour plus de 100 corps naturellement momifiés de gens qui vivaient là il y a entre 4.000 et 2.500 ans, ÛĀ Û ÇÛÔ A  A ÔÛ Ā  Û ĀÇ   Û ÔĀ ÛÔÛ ÇÛ ’ÔÇÔĀ ÛÛ’Ç.
Les corps étaient incroyablement bien préservés par le climat aride et, selon le New York Times:
« .. .les archéologues purent difficilement croire ce qu’ils virent ».
Les momies avaient de longs nez et des crânes allongés, des cheveux blonds ou roux, des lèvres minces, des yeux enfoncés dans les orbites et autres caractéris-tiques Aryennes parfaitement reconnaissables.
Le docteur H. Mair de l’Université de Pennsylvanie déclara :
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« Du fait que les momies Caucasoïdes du Bassin du Tarim sont presque certainement représentatives de la famille Indo-européenne, et du fait qu’elles datent d’une période suffisamment ancienne pour constituer une évidence de l’expansion des peuples Indo-européens à partir de leur foyer d’origine, on pense que ces découvertes joueront un rôle crucial dans la détermination géographique de ce foyer ».
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Une des momies est celle d’une jeune fille possédant des cheveux blonds et des yeux bleus. Elle fut trouvée dans une grotte et elle est devenue une attraction touristique à Pékin. Elle a été surnommée « La Dame du Tarim » et elle est exposée à la foule des visiteurs du musée dans la capitale chinoise.
Apparemment, il y a 3.000 ans elle était une princesse ou une prêtresse, car elle fut enterrée habillée de vêtements brodés en laine et en cuir, portant de magnifiques joyaux, en compagnie de poteries et d’ornements en or, en argent, en jade et en onyx. Ses restes sont dans un état si remarquable de conservation que cette jeune fille morte semble simplement dormir.
« LeDiffusionnisme peut de nouveau être pris sérieusement», gloussa un histo-rien, Michael Puett de Harvard. Le Diffusionnisme est la théorie selon laquelle les civilisations de l’ancien temps, visiblement avancées, du Moyen-Orient et d’Extrême-Orient bénéficièrent toutes de contacts avec des Aryens : migrants, marchands, tribus, etc, et qu’elles acquirent la grande majorité de leurs connais-sances et de leurs attributs de ces contacts.; cette théorie peut en fait expliquer beaucoup de choses dans l’Histoire : les racines Indo-européennes de la langue hindoustani, la légende aztèque de Quetzalcóatl ou les ruines mystérieuses du Zimbabwe, ruines qui clairement ne furent jamais construites par des Noirs.
Le Diffusionnisme a été remplacé ces vingt dernières années par le nouveau dogme PC de l’«invention indépendante», qui soutient qu’il n’y eut jamais de contact entre les Blancs et les civilisations asiatiques ou pré-colombiennes, ou bien s’il y en eut, ce fut mauvais car tous les mâles Blancs sont des «exploiteurs impéria-listes ».
La théorie PC enseigne que ÔÛ dans les sociétés non-Blanches fut inventé par les indigènes, ÔÛ Ā XÇ Ô,qu’il n’y eut aucune idée ou influence d’aucune sorte provenant de contacts avec des Européens, que même s’il y eut des contacts avec des Blancs, cela ne donna rien de bon ni n’apporta aucun bénéfice; et de toute manière, il ne put y avoir de tels contacts, car les mâles Blancs ne sont pas les champions de l’exploration du monde qu’ils sont supposés être, c’est évident! Je suppose que nous avons inventé Leif Ericson et que Magellan était en réalité un Mongol. Ne riez pas : nous avons entendu de telles idioties avancées sérieusement par des « historiens afro-centristes ».
Selon la théorie de l’invention indépendante, la liste des choses que les non-Blancs ont inventées indépendamment inclut les dizaines de dialectes asiatiques : hindi, pendjabi, ouïghour, etc, toutes clairement basées sur un langage-racine Aryen commun. « Pure coïncidence », répondent les professeurs de PC! Les techniques agricoles des Aztèques et des Incas, telles que la rotation des récoltes et la culture en terrasses, tellement similaires aux pratiques romaines et d’Europe médiévale. « Bah ! » répondent les gangsters intellectuels du libéralisme, « les Indiens inven-tèrent ces choses eux-mêmes! ».
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Les pyramides, le calendrier et l’astronomie, la connaissance pratiquement équi-valente à celle des Grecs et des Égyptiens (et les Égyptiens n’étaient Ā des Noirs !), toutes choses qui sont, selon le dogme officiel, des produits de la brillante civilisation maya par elle-même. Par contre, les prédilections pour le canniba-lisme et le sacrifice de jeunes enfants par noyade dans des puits sacrés sont des choses ignorées.
Les yeux bleus et le langage de racine galloise des Indiens Mandan du Missouri ; les mégalithes de style celtique et les tours rondes de pierre de Nouvelle-Angleterre; les ruines Viking de l’Anse Aux Meadows à Terre-Neuve; les inscriptions ru-niques sur le Connecticut’s Dighton Rock et la pierre de Minnesota Kensington; l’organisation Zouloue de Shaka, basée sur le système napoléonien, qu’il apprit d’un chasseur et commerçant Français qui était un vétéran de Napoléon ; les ruines de pierre du Zimbabwe, qui sont totalement différentes de tout ce qui a jamais été trouvé en Afrique Noire et qui ressemble tellement à un fort celtique de l’Âge de Bronze; les caractéristiques Aryennes des statues de l’Île de Pâques – niet, no, nada, nein, pas possible! Selon les universitaires de gauche,  n’a jamais été appris par des non-Blancs par contact entre des cultures du Tiers-Monde et l’homme Aryen. Comment ces universitaires PC vont-ils expliquer ces centaines de momies à yeux bleus et cheveux blonds trouvées en Chine, je ne sais pas, mais je suis sûr qu’ils y arriveront.
L Ô Û SĀ
Dans les collines sèches de cette province de l’Asie Centrale, les archéologues ont mis au jour plus de 100 corps parfois vieux de 4.000 ans. Incroyablement bien préservés, et Caucasiens. Un simple coup d’œil sur les corps suffit à profondément choquer Victor Mair. En 1897, Mair, un professeur de chinois de l’Université de Pennsylvanie, conduisait un groupe à travers les salles d’un musée de la ville chinoise de Urumqi, dans la province du Sinkiang, lorsqu’il s’égara et se retrouva accidentellement dans une pièce lugubre nouvellement ouverte.
Là-bas, sous une vitre protectrice, reposaient les corps nouvellement découverts d’une famille – un homme, une femme et un enfant âgé de deux ou trois ans – chacun d’eux revêtu de longs vêtements de laine pourpre sombre et chaussés de bottes de feutre. « Même encore aujourd’hui j’ai des frissons en repensant à cette première rencontre», dit Mair, «Les Chinois disaient que ces momies avaient 3.000 ans, mais ces corps semblaient avoir été enterrés hier ».
Mais le vrai choc vint quand Mair examina leurs visages de près. Par rapport à la plupart des peuples d’Asie Centrale, ces corps possédaient des caractéristiques caucasiennes, ou européennes, évidentes – cheveux blonds, longs nez, yeux en-foncés dans leurs orbites et crânes dolichocéphales. « J’étais abasourdi », se rap-pelle Mair, «J’étais supposé servir de guide à un groupe, mais je n’arrivais pas
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à quitter cette pièce. La question me taraudait : qui étaient ces gens? Comment arrivèrent-ils ici à une époque si reculée ? ». Les momies que Mair vit ce jour-là ne représentaient qu’une toute petite partie des quelque 100 momies découvertes par des archéologues Chinois sur une période de 16 ans. Elles étaient toutes incroya-blement bien préservées. Elles provenaient de quatre sites funéraires importants dispersés entre les collines arides du Tian Shan (les «Montagnes Célestes»), au nord-ouest de la Chine, et les abords du Désert du Taklamakan, quelques 250 km au sud.
Dans leur ensemble, ces corps, datant de 2000 av JC à 300 av JC, constituent une addition significative au catalogue mondial des momies préhistoriques.
Contrairement aux momies plus ou moins contemporaines de l’ancienne Égypte, les personnes momifiées du Sinkiang n’étaient pas des chefs ou des nobles; ces gens n’étaient pas enterrés dans des pyramides ou autres monuments semblables ni n’avaient été l’objet de procédures de momification délibérée. Ils avaient été préservés simplement par dessiccation dans un sol désertique et asséché, où la température pendant la journée atteint souvent 40° Celsius.
Dans cette chaleur, les corps se desséchèrent rapidement, les cheveux, la peau et les autres tissus restant largement intacts. D’où exactement venaient ces gens d’apparence Caucasienne? Et que faisaient-ils dans une oasis d’un désert lointain en Asie Centrale?
Toute réponse à ces questions va certainement enflammer un débat de grande portée sur le rôle que des étrangers jouèrent dans la naissance de la civilisation e Chinoise. Depuis le 2siècle av. JC, des textes chinois font référence à des peuples étrangers appelés les « Yuezhi » et les « Wusun », qui habitaient sur les lointaines frontières occidentales de la Chine; ces textes disent clairement que ces peuples étaient vus comme des « barbares » apportant des troubles.
Jusqu’à récemment, les experts ont eu tendance à minimiser toute preuve de commerce ou de contact ancien entre la Chine et l’Occident, regardant le déve-loppement de la civilisation Chinoise comme essentiellement un processus local dépourvu d’influence extérieure; évidemment, cette vision des choses est tou-jours extrêmement promue par le régime Chinois en place. Pourtant, certains archéologues commencent à penser que ces supposés barbares pourraient avoir été responsables de l’introduction en Chine d’articles de base comme la roue ou les premiers objets en métal.
Cependant, qui exactement pouvaient être ces étrangers d’Asie Centrale? Quel langage parlaient-ils et d’où venaient-ils? C’est une énigme. Il n’est donc pas surprenant que les experts voient la découverte de ces momies blondes comme un nouveau mystère sensationnel.
Bien que Mair était intrigué par les momies, le climat politique de la fin des années 80 (le massacre de Tian’anmen eut lieu en 1989) garantit que toute approche des
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autorités archéologiques Chinoises serait remplie de difficultés. Il laissa donc de côté cette devinette et il retourna à son domaine d’étude habituel, la traduction et l’analyse des anciens textes Chinois.
Puis, en septembre 1991, la découverte, à une altitude de 1.500 mètres, du corps de l’Homme des Glaces, desséché par les vents puis enterré dans un glacier, rap-pela à la mémoire de Mair les momies desséchées du musée à Urumqi. Et il ne put s’empêcher de se demander si certaines des méthodes scientifiques qui étaient maintenant appliquées à l’Homme des Glaces, y compris l’analyse ADN des tissus préservés, pourraient aider à solutionner le mystère du Sinkiang.
La Chine étant devenue plus réceptive aux experts étrangers, Mair décida de lancer une enquête en collaboration avec des scientifiques Chinois. Il contacta le principal archéologue du Sinkiang, Wang Ninghua, qui avait trouvé la pre-mière des momies en 1978. Avant le travail de Wang dans cette région, les traces d’habitats anciens étaient pratiquement inconnues.
Vers la fin des années 70, cependant, Wang avait commencé une recherche systé-matique d’anciennes cités dans le nord-est de la province du Sinkiang. « Il savait que des peuples anciens auraient situé leurs campements le long d’une rivière afin d’avoir une source d’eau potable à disposition », dit Mair.
Mair déclare que, comme Wang suivait l’une de ces rivières à partir de sa source dans le Tian Shan, «Wang demandait aux habitants locaux s’ils avaient jamais trouvé des fragments de poteries, des objets en bois ou des choses semblables. Finalement, un vieil homme lui indiqua un endroit appelé par les locaux “Qizil-choqa”, c’est-à-dire “Tertre Rouge” ».
Ce fut là que les premières momies furent mises au jour. C’était également le pre-mier site visité l’été précédent par Mair et son collaborateur, Paolo Francalacci, un généticien anthropologue de l’Université de Sassari en Italie.
Atteindre Qizilchoqa impliquait une randonnée difficile et longue vers l’est à par-tir d’Urumqi. Pendant un jour et demi, Mair, Wang et leurs collègues furent se-coués dans leursLand Driversà quatre roues motrices à travers des routes remplies de rochers éparpillés, d’une oasis à une autre. Une partie de leur voyage vers l’est suivait l’ancienne Route de la Soie, qui évolua au second siècle avant JC et qui reliait la Chine à l’Occident.
Ils atteignirent finalement le village de Wupu; des chèvres encombraient le che-min alors qu’ils se faufilaient à travers les rues. Près du village, il y avait un large ravin de couleur verte puis, après que les chercheurs eurent manœuvré dans ce ravin, les pentes de sable du Tertre Rouge devinrent soudain visibles. « Il n’y avait pas grand chose à voir », se rappelle Mair, « environ huit hectares de douces col-lines entourées de fils de fer barbelés. Il y avait là une petite cabane en briques où les outils étaient rangés et où les archéologues visiteurs dormaient. Mais vous
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pouviez voir les dépressions peu profondes dans le sable où se trouvaient les tombes ».
Comme Mair regardait, l’équipe de Wang commença à déterrer plusieurs corps précédemment remis en terre à cause du manque d’installation adéquate dans le musée d’Urumqi pour les conserver.
Mair ne dut pas attendre longtemps. A peine à 60 cm sous le sable, les archéo-logues dégagèrent des nattes de jonc et des rondins de bois recouvrant une cham-bre funéraire en briques de terre. Mair fut surpris par l’apparence des rondins : ils avaient l’air d’avoir été coupés récemment. Puis la première momie émergea du puits. Pour Mair, le moment était pratiquement aussi chargé d’émotion que lors de sa première rencontre avec les momies dans le musée. « Quand vous êtes tout proche de ces momies si bien préservées, vous sentez comme une sorte d’intimité avec elles. C’est presque surnaturel – vous sentez que, d’une certaine façon, la vie persiste, même si vous êtes en train d’examiner un corps desséché ».
Mair et Francalacci passèrent la journée à examiner les corps, Francalacci pré-levant des échantillons de tissu afin d’identifier génétiquement les momies. «Il prenait de petits échantillons à partir de zones non exposées des corps, habituel-lement à l’intérieur des cuisses ou sous les bras. Nous avons également prélevé quelques os, surtout des morceaux de côtes faciles à briser, car les os préservent mieux l’ADN que les tissus musculaires ou la peau ».
Francalacci portait un masque facial et des gants de caoutchouc afin d’éviter toute contamination des échantillons par des pellicules de peau qui pourraient conte-nir son propre ADN. Les échantillons furent placés dans des bocaux, scellés et étiquetés ;Mair prit des photographies et fit un rapport sur la collection.
Jusqu’ici, 113 tombes ont été mises au jour à Qizichoqa; un nombre équivalent reste probablement à explorer. En se basant sur la datation au carbone 14 par les Chinois et sur le style des poteries peintes trouvées avec les corps, toutes les momies paraissent dater d’environ 1200 av. JC.
La plupart furent trouvées reposant sur leur dos, avec leurs jambes repliées – une position qui permettait aux corps de rentrer dans les petites chambres fu-néraires. Les corps sont totalement vêtus dans des tissus de laine brillamment colorés, chaussés de bottes en feutre ou en cuir et parfois recouverts de manteaux de cuir.
Les hommes possédaient généralement des cheveux châtains ou blonds, tandis que les femmes portaient de longues tresses; une fille avait des marques tatouées bleues sur son poignet. À part des poteries, il y avait dans les tombes de simples objets de la vie courante : peignes en bois, aiguilles en os, fuseaux de tissage, crochets, cloches, pains et autres offrandes de nourriture. Ces objets fournissent des preuves supplémentaires que ces tombes n’étaient pas destinées à des riches;
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si elles avaient été destinées à des aristocrates, remplies de bronzes précieux, elles auraient sans doute été violées depuis longtemps.
Cependant, Wang et ses collègues trouvèrent certains objets étranges, sinon aris-tocratiques, lors de leurs enquêtes au Sinkiang. En un site près de la ville de Subashi, à 500 km à l’ouest de Qizilchoqa, qui date environ du cinquième siècle avant JC, ils déterrèrent une femme portant un chapeau pointu à bords plats, en feutre noir, de 60 cm de long.
Bien que des Occidentaux modernes puissent être tentés d’identifier comme sor-cière une personne portant un tel chapeau, il existe des preuves que de tels couvre-chefs étaient souvent portés par des hommes comme des femmes dans certaines tribus d’Asie Centrale. Par exemple, vers 520 av. JC, le roi perse Darius enregistra dans ses annales une victoire sur les «Sakas aux chapeaux pointus» ;de même, en 1970 au Kazakhstan, juste au-delà de la frontière occidentale de la Chine, la tombe d’un homme d’à peu près la même période contenait un chapeau conique de 60 cm de long constellé de magnifiques décorations faites de feuilles d’or.
Le formidable couvre-chef de la femme de Subashi pourrait donc avoir été un symbole ou insigne ethnique de prestige et d’influence. Subashi se trouve à bonne distance de Qizilchoqa et son site est plus récent d’au moins sept siècles, et pour-tant, de façon frappante, les corps et leurs vêtements sont similaires.
En plus du « chapeau de sorcière », les vêtements trouvés là incluaient des man-teaux de fourrure et des moufles de cuir; les femmes de Subashi portaient aussi des sacs contenant des petits couteaux et des herbes, probablement à usage mé-dicinal.
Un homme typique de Subashi qui, selon d’équipe Chinoise, devait être âgé d’au moins 55 ans, fut trouvé couché près du corps d’une femme dans une chambre funéraire peu profonde. Il portait un manteau fait de peau de mouton, un chapeau de feutre et de hautes bottes en peau de mouton attachées à l’entrejambe par une ceinture. Un autre homme de Subashi montrait des traces d’une opération chirurgicale à la nuque; l’incision était recousue par des sutures faites de crin de cheval.
Mair fut particulièrement frappé par cette découverte, parce qu’il avait connais-sance d’un texte Chinois du troisième siècle après JC racontant la vie de Hua-tuo, un docteur dont les compétences exceptionnelles étaient renommées pour l’extraction et la réparation d’organes malades.
Le texte dit également que, avant l’opération, les patients buvaient un mélange de vin et de poudre anesthésiante, peut-être dérivée de l’opium. L’histoire de Huatuo est des plus remarquables en ce que la notion de chirurgie était hérétique dans l’esprit de l’ancienne tradition médicale chinoise, qui enseignait que la bonne santé dépendait d’un bon équilibre et d’un bon écoulement des forces naturelles
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à travers le corps. Mair se demande si la légende de Huatuo pourrait être reliée à une certaine tradition médicale asiatique perdue pratiquée par le peuple du Sinkiang. Un indice pourrait être que le nom de Huatuo n’est pas commun en Chine et semble proche du mot sanscrit signifiant médecine.
Les vêtements de laine portés par les momies peuvent fournir certains indices quant à la provenance exacte du peuple du Sinkiang. Un échantillon de vêtement ramené par Mair fut examiné à l’Université de Pennsylvanie, par l’anthropologue Irène Good, une spécialiste en anciens textiles eurasiens. Examinant le vêtement sous un microscope à faible résolution, elle se rendit compte que le matériel n’était en réalité pas, strictement parlant, fait de laine du tout.
La laine provient de la sous-couche du pelage du mouton; ce matériel semble avoir été tissé à partir du poil extérieur grossier d’un mouton ou d’une chèvre. Malgré la grossièreté des fibres, celles-ci étaient soigneusement teintées en vert, bleu et brun pour en faire un tartan.
Elle étaient également tissées en un patron de serge diagonale, ce qui indique l’usage d’un métier à tisser plutôt sophistiqué. Cette technique, dans son en-semble, pense Good, est «typiquement européenne» et, dit-elle, le textile est « l’exemple le plus oriental de cette sorte de technique de tissage ». Des fragments d’un textile similaire, note-t-elle, ont été retrouvés sur des sites allemands, autri-chiens et scandinaves datant environ de la même époque.
Un autre indice de connexion extérieure frappa Mair comme il errait dans Qizil-choqa. Croisant une tombe non encore explorée, il tomba sur une pièce en bois sortant du sol qui, réalisa-t-il rapidement, avait fait partie d’une roue de charriot.
La roue était fabriquée d’une manière simple mais distinctive, en chevillant en-semble trois planches parallèles de bois sculpté. Ce style de roue est significatif : des charriots possédant des roues pratiquement identiques sont connues pour provenir des plaines ukrainiennes, et ils datent de 3000 avant JC.
La majorité des chercheurs pense maintenant que le lieu d’apparition des vé-hicules tirés ou conduits par des chevaux sont les steppes à l’est et à l’ouest de l’Oural, plutôt qu’en Chine ou au Proche-Orient. Un archéologue, David Anthony, et ses collègues, ont montré par une étude microscopique d’anciennes dents de cheval, que des chevaux étaient déjà attelés en Ukraine il y a 6.000 ans. Les che-vaux ukrainiens, trouva Anthony, montrent une sorte particulière de dentition identique à celle des chevaux qui « mordent le mors ».
Les véhicules de grande stature les plus anciens au monde semblent également trouver leur origine dans les steppes; de récentes découvertes de charriots en bois, avec des roues élaborées à rayons, sont également rapportées par Anthony pour dater d’environ 2000 avant JC. Les charriots semblent n’être apparus en
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Chine qu’environ 800 ans plus tard. Un certain nombre d’objets retrouvés dans les tombes du Sinkiang fournissent d’importantes preuves d’ancienne équitation.
On trouva à Qizilchoqa un mors en bois et des rênes en cuir, une cravache consis-tant en une simple bande de cuir attachée à un manche en bois et une bride en bois avec des sangles en cuir. Ce dernier objet était décoré d’une image du soleil, probablement de nature religieuse, image qui fut également trouvée tatouée sur certaines momies.
À Subashi, les archéologues découvrirent aussi une selle de cuir rembourrée, d’une exquise facture. Le peuple du Sinkiang pouvait-il appartenir à une culture itinérante et équestre, qui se dispersa à partir des plaines de l’Europe de l’Est? Cela expliquerait-il leur apparence Européenne? S’il en est ainsi, se pourrait-il qu’ils parlaient un langage précurseur des langages modernes européens, indiens et iraniens?
Bien que l’idée soit hautement spéculative, un certain nombre d’archéologues et de linguistes pensent que la dispersion des langages Indo-européens peut être reliée à la dispersion graduelle de la technologie des véhicules tirés par des che-vaux à partir de ses origines en Europe il y a 6.000 ans. Les momies du Sinkiang peuvent aider à confirmer ces spéculations. Il est fascinant de constater que des preuves de l’existence d’un langage éteint depuis longtemps, appartenant à la famille Indo-européenne, se trouvent en Asie Centrale.
Ce langage, connu du nom de «tokharien »,est enregistré dans des manuscrits datant du huitième siècle de notre ère, et des preuves solides de son existence dès le troisième siècle ont été trouvées. Des inscriptions en tokharien datant de cette période se trouvent également peintes dans les grottes des collines à l’ouest de Urumqi, ainsi que des peintures de chevaliers bravaches portant de longues épées. Les chevaliers sont dépeints avec de longues barbes rousses et des visages typiquement européens.
Les corps du Sinkiang auraient-il été leurs ancêtres, parlant une version antérieure du tokharien? «Ma supposition est qu’ils devaient parler une certaine forme d’indo-européen »,commente Don Ringe, un historien linguiste de l’Université de Pennsylvanie, «mais qu’il se soit agi d’une forme ancienne de tokharien ou d’une autre branche de cette famille, comme par exemple l’indo-iranien, nous ne le saurons probablement jamais ».
Peut-être qu’un langage tout-à-fait distinct aiderait à expliquer pourquoi l’appa-rence et la culture spécifiques du peuple du Sinkiang persistèrent durant de si nombreux siècles. Ils pourraient s’être finalement assimilés avec la population lo-cale – le groupe ethnique principal dans ces contrées, aujourd’hui, les Ouïghours, inclut des personnes avec des cheveux et des complexions inhabituellement clairs.
Cette possibilité sera bientôt l’objet d’une enquête quand Mair, Francalacci et leurs collègues Chinois compareront l’ADN extrait des tissus des momies avec
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QÛ’Ā Ā-- CĀ?
des échantillons de sang et de cheveux prélevés sur les peuples locaux. En plus du mystère de leur identité, il y a aussi la question de ce que faisaient ces gens à cheveux clairs dans une oasis d’un désert éloigné. Probablement jamais suffi-samment riches pour posséder des grands charriots, ils en possédaient néanmoins des petits ainsi que des vêtements bien taillés. Étaient-ils de simples gardiens de moutons et de chèvres ? Profitèrent-ils, ou même avaient-ils le contrôle, de trafics le long de la route qui devint connue plus tard du nom de « Route de la Soie »? Si c’était le cas, ils aidèrent sans doute à propager les premières roues de charriots et certaines techniques de travail du métal en Chine.
« Ultimement, je pense que notre projet peut finir par avoir d’immenses implica-tions concernant les origines de la civilisation Chinoise », déclare Mair, « Par leur incroyable inventivité, les anciens Chinois n’étaient pas coupés du reste du monde et les influences n’allaient pas dans un sens unique, de la Chine à l’Occident ».
Malheureusement, des considérations économiques dictent que les réponses se-ront lentes à venir. Les Chinois n’ont pas d’argent à dépenser pour ces travaux et Wang et son équipe continuent à travailler avec un budget restreint. Aujourd’hui, la plupart des corps et des objets sont stockés dans une cave humide et bondée à l’Institut d’Archéologie d’Urumqi, dans des conditions qui menacent leur préser-vation future. Si les plans de Mair pour un musée peuvent être financés grâce à de l’aide occidentale, peut-être les momies pourront-elles être déplacées ailleurs. Ensuite, finalement, elles recevront l’attention qui permettra de découvrir leurs secrets.
L  
Nous trouvons ce qui suit dans leSecond College Edition, New World Dictionary of the American Language, page 1.300 :
« S : 1. Un serpent, spécialement un serpent grand ou empoi-sonné. 2. Une personne rusée, trompeuse, traîtreuse. 3. Bible : Satan, dans la forme qu’il prit pour tenter Ève. 4. Musique : un instrument à vent obsolète en bois, couvert de cuir ».
L’American Dictionary of the English Language, de Noah Webster 1828, fac-simile première édition, publié par la Foundation for American Christian Education, rapporte que le mot serpent signifie entre autres : « une personne subtile ou ma-licieuse ».
Rappelez-vous que, bien que Satan fut chassé des cieux et que ses ailes furent quelque peu coupées, il avait cependant gardé pas mal de ses pouvoirs angé-liques. Nous ne doutons pas un seul instant qu’il pouvait répondre aux critères de la définition d’un magicien, ou enchanteur. Il pouvait certainement effectuer des
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