Ralentissement de la croissance potentielle et hausse du chômage - article ; n°1 ; vol.60, pg 109-146
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Revue de l'OFCE - Année 1997 - Volume 60 - Numéro 1 - Pages 109-146
Since 1973, the industrialized countries growth has seriously slown down. In some countries (the United States, Japan), the unemployment rate has not been hited. On the contrary, unemployment has continuously increased in nearly every european countries. Consequently, what part of the growth slowdown is due to the potential output low pace of growth ? Has the equilibrium unemployment rate really increased in Europe ? Is this increase linked to the potential output slowdown ? This paper is a survey of the theoritical and empirical links between potential output and unemployment in the indutrialized countries, especially in Europe. The potential output growth may be defined as the non accelerating inflation rate level of production. Some try to estimate this output on the basis of purely statistical methods. However, other approachs using an explicit production function appear to be well better. According to this point of view, results from the international organisms imply very strong conclusions for Europe : the présent weakness of the potential output growth ( between 2.1 and 2.3 %) and a narrow output gap in 1995 ( -0.3 % for EC, -1.5 % for OECD, -2.2 % for the IMF). But thèse results underestimate the labor and capital capacities as well as technical progress. Four reasons can explain the slowdown of potential output pace. First of ail, we can assume an exogeneous drop of the technical progress (which remains largely misunderstood in spite of empirical investigations using both traditional or endogeneous growth theoritical framework). Secondly, labour market rigidities can be a proper candidate explaining how the slowdown of technical progress has pushed up the unemployment equilibrium, but not as much as observed. A third explanation can be found in a insufficient capital accumulation path, due to the weak profitability of corporate sector (but that explanation does not seem suitable to the european context). At least, actual growth can modify potential growth trend. According our perception, for a long time, actual output follows a slower path than potential output. Déflation tendancy, high level of per­sistant unemployment, limited wages increases, and healthy financial position of corporate sector provide relevant facts to assume that the ouptput shortfall is much more important that is currently admitted. So, potential output does not constraint expansion nor employment. European area appears to be suffering more from a slack demand, wich remains based on unappropriated économie policies.
Depuis 1973, la croissance des pays industrialisés a fortement ralenti. Dans certains pays (Etats-Unis, Japon), le taux de chômage n'a pas été affecté. Au contraire, la quasi-totalité des pays européens ont connu une hausse tendancielle du chômage. Quelle est la part du ralentissement de la croissance qui s'explique par celui de la croissance potentielle ? Le taux de chômage d'équilibre a-t-il augmenté en Europe ? Cette augmentation est-elle une cause ou une conséquence du ralentissement de la croissance potentielle ? Cet article propose une synthèse théorique et empirique des liens entre croissance potentielle et chômage dans les pays industrialisés, et plus particulièrement en Europe. La croissance potentielle peut être définie comme le niveau maximal de production soutenante sans accélération de l'inflation. Si certains cherchent à la mesurer par des méthodes purement statistiques, seule l'approche structurelle par des fonctions de productions explicites est satisfaisante. Sa mise en œuvre par les organismes internationaux aboutit à deux conclusions fortes pour l'Europe : la faiblesse de la croissance potentielle actuelle (de 2,1 à 2,3 % l'an) et le bas niveau de l'écart de production en 1995 (-0,3 % pour la CE, -1,5 % pour l'OCDE, - 2,2 % pour le FMI). Mais ces évaluations sous-estiment les disponibilités tant en ce qui concerne le facteur travail, que le facteur capital et le progrès technique. Quatre causes peuvent être évoquées pour expliquer le ralentissement de la croissance potentielle : une baisse exogène du progrès technique (qui demeure largement inexpliquée dans les études empiriques, qu'elles soient fondées sur des modèles traditionnels de croissance ou sur les divers schémas de la théorie de la croissance endogène) ; les rigidités du marché du travail (qui expliquent que le ralentissement du progrès technique provoque une certaine hausse du chômage d'équilibre, mais celle-ci est inférieure à la hausse constatée du chômage), l'insuffisance de l'accumulation du capital (mais celle-ci n'a pas représenté une contrainte durable en Europe malgré la baisse de la profitabilité des entreprises) ; enfin, l'impact de la croissance effective sur la croissance potentielle. Selon nous, la croissance effective est en Europe depuis de nombreuses années inférieure à la croissance potentielle. L'actuel déficit de production est bien plus important que ceux couramment admis comme en témoignent la tendance à la déflation, le haut niveau de chômage, la faiblesse des hausses de salaires, la bonne situation financière des entreprises. La production potentielle n'est pas actuellement une contrainte à la croissance et à la création d'emplois en Europe. Cette zone souffre essentiellement du manque de dynamisme de sa demande, due à son incapacité à mettre en oeuvre des politiques économiques appropriées.
38 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Olivier Passet
Christine Rifflart
Henri Sterdyniak
Ralentissement de la croissance potentielle et hausse du
chômage
In: Revue de l'OFCE. N°60, 1997. pp. 109-146.
Citer ce document / Cite this document :
Passet Olivier, Rifflart Christine, Sterdyniak Henri. Ralentissement de la croissance potentielle et hausse du chômage. In:
Revue de l'OFCE. N°60, 1997. pp. 109-146.
doi : 10.3406/ofce.1997.1447
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1997_num_60_1_1447Résumé
Depuis 1973, la croissance des pays industrialisés a fortement ralenti. Dans certains pays (Etats-Unis,
Japon), le taux de chômage n'a pas été affecté. Au contraire, la quasi-totalité des pays européens ont
connu une hausse tendancielle du chômage. Quelle est la part du ralentissement de la croissance qui
s'explique par celui de la croissance potentielle ? Le taux de chômage d'équilibre a-t-il augmenté en
Europe ? Cette augmentation est-elle une cause ou une conséquence du ralentissement de la
croissance potentielle ? Cet article propose une synthèse théorique et empirique des liens entre
croissance et chômage dans les pays industrialisés, et plus particulièrement en Europe.
La croissance potentielle peut être définie comme le niveau maximal de production soutenante sans
accélération de l'inflation. Si certains cherchent à la mesurer par des méthodes purement statistiques,
seule l'approche structurelle par des fonctions de productions explicites est satisfaisante. Sa mise en
œuvre par les organismes internationaux aboutit à deux conclusions fortes pour l'Europe : la faiblesse
de la croissance potentielle actuelle (de 2,1 à 2,3 % l'an) et le bas niveau de l'écart de production en
1995 (-0,3 % pour la CE, -1,5 % pour l'OCDE, - 2,2 % pour le FMI). Mais ces évaluations sous-estiment
les disponibilités tant en ce qui concerne le facteur travail, que le facteur capital et le progrès technique.
Quatre causes peuvent être évoquées pour expliquer le ralentissement de la croissance potentielle :
une baisse exogène du progrès technique (qui demeure largement inexpliquée dans les études
empiriques, qu'elles soient fondées sur des modèles traditionnels de croissance ou sur les divers
schémas de la théorie de la croissance endogène) ; les rigidités du marché du travail (qui expliquent
que le ralentissement du progrès technique provoque une certaine hausse du chômage d'équilibre,
mais celle-ci est inférieure à la hausse constatée du chômage), l'insuffisance de l'accumulation du
capital (mais celle-ci n'a pas représenté une contrainte durable en Europe malgré la baisse de la
profitabilité des entreprises) ; enfin, l'impact de la croissance effective sur la croissance potentielle.
Selon nous, la croissance effective est en Europe depuis de nombreuses années inférieure à la
croissance potentielle. L'actuel déficit de production est bien plus important que ceux couramment
admis comme en témoignent la tendance à la déflation, le haut niveau de chômage, la faiblesse des
hausses de salaires, la bonne situation financière des entreprises. La production potentielle n'est pas
actuellement une contrainte à la croissance et à la création d'emplois en Europe. Cette zone souffre
essentiellement du manque de dynamisme de sa demande, due à son incapacité à mettre en oeuvre
des politiques économiques appropriées.
Abstract
Since 1973, the industrialized countries growth has seriously slown down. In some countries (the United
States, Japan), the unemployment rate has not been hited. On the contrary, unemployment has
continuously increased in nearly every european countries. Consequently, what part of the growth
slowdown is due to the potential output low pace of growth ? Has the equilibrium rate
really increased in Europe ? Is this increase linked to the potential output slowdown ? This paper is a
survey of the theoritical and empirical links between and unemployment in the
indutrialized countries, especially in Europe.
The potential output growth may be defined as the non accelerating inflation rate level of production.
Some try to estimate this output on the basis of purely statistical methods. However, other approachs
using an explicit production function appear to be well better. According to this point of view, results
from the international organisms imply very strong conclusions for Europe : the présent weakness of the
potential output growth ( between 2.1 and 2.3 %) and a narrow output gap in 1995 ( -0.3 % for EC, -1.5
% for OECD, -2.2 % for the IMF). But thèse results underestimate the labor and capital capacities as
well as technical progress.
Four reasons can explain the slowdown of potential output pace. First of ail, we can assume an
exogeneous drop of the technical progress (which remains largely misunderstood in spite of empirical
investigations using both traditional or endogeneous growth theoritical framework). Secondly, labour
market rigidities can be a proper candidate explaining how the slowdown of technical progress has
pushed up the unemployment equilibrium, but not as much as observed. A third explanation can be
found in a insufficient capital accumulation path, due to the weak profitability of corporate sector (but
that explanation does not seem suitable to the european context). At least, actual growth can modify
potential growth trend.According our perception, for a long time, actual output follows a slower path than potential output.
Déflation tendancy, high level of per-sistant unemployment, limited wages increases, and healthy
financial position of corporate sector provide relevant facts to assume that the ouptput shortfall is much
more important that is currently admitted. So, potential output does not constraint expansion nor
employment. European area appears to be suffering more from a slack demand, wich remains based on
unappropriated économie policies.:
de la croissance Ralentissement
potentielle et hausse du chômage
Olivier Passet, Christine Rifflart et Henri Sterdyniak
Départements des diagnostics et d'économétrie de l'OFCE
Depuis 1973, la croissance des pays industrialisés a fortement
ralenti. Dans certains pays (Etats-Unis, Japon), le taux de chômage n'a
pas été affecté. Au contraire, la quasi-totalité des pays européens ont
connu une hausse tendancielle du chômage. Quelle est la part du
ralentissement de la croissance qui s'explique par celui de la croi
ssance potentielle ? Le taux de chômage d'équilibre a-t-il augmenté en
Europe ? Cette augmentation est-elle une cause ou une conséquence
du ralentissement de la croissance potentielle ? Cet article propose
une synthèse théorique et empirique des liens entre croissance potent
ielle et chômage dans les pays industrialisés, et plus particulièrement
en Europe.
La croissance potentielle peut être définie comme le niveau maxi
mal de production soutenante sans accélération de l'inflation. Si
certains cherchent à la mesurer par des méthodes purement statist
iques, seule l'approche structurelle par des fonctions de productions
explicites est satisfaisante. Sa mise en œuvre par les organismes
internationaux aboutit à deux conclusions fortes pour l'Europe : la
faiblesse de la croissance potentielle actuelle (de 2,1 à 2,3 % l'an) et
le bas niveau de l'écart de production en 1995 (-0,3 % pour la CE, -
1,5 % pour l'OCDE, - 2,2 % pour le FMI). Mais ces évaluations
sous-estiment les disponibilités tant en ce qui concerne le facteur
travail, que le facteur capital et le progrès technique.
Quatre causes peuvent être évoquées pour expliquer le ralentiss
ement de la croissance potentielle : une baisse exogène du progrès
technique (qui demeure largement inexpliquée dans les études empir
iques, qu'elles soient fondées sur des modèles traditionnels de
croissance ou sur les divers schémas de la théorie de la croissance
endogène) ; les rigidités du marché du travail (qui expliquent que le
ralentissement du progrès technique provoque une certaine hausse du
chômage d'équilibre, mais celle-ci est inférieure à la hausse constatée
du chômage), l'insuffisance de l'accumulation du capital (mais celle-ci
n'a pas représenté une contrainte durable en Europe malgré la baisse
de la profitabilité des entreprises) ; enfin, l'impact de la croissance
effective sur la croissance potentielle.
Selon nous, la effective est en Europe depuis de
nombreuses années inférieure à la croissance potentielle. L'actuel
Cet article s'appuie sur les travaux réalisés par Hélène Baudchon, Philippine Cour,
Henri Delessy, Hervé Le Bihan, Olivier Passet, Christine Rifflart et Henri Sterd

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