Recherches sur la chancellerie royale au temps de Philippe VI (deuxième article) - article ; n°2 ; vol.123, pg 313-459
148 pages
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1965 - Volume 123 - Numéro 2 - Pages 313-459
147 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Extrait

Robert-Henri Bautier
Recherches sur la chancellerie royale au temps de Philippe VI
(deuxième article)
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1965, tome 123, livraison 2. pp. 313-459.
Citer ce document / Cite this document :
Bautier Robert-Henri. Recherches sur la chancellerie royale au temps de Philippe VI (deuxième article). In: Bibliothèque de
l'école des chartes. 1965, tome 123, livraison 2. pp. 313-459.
doi : 10.3406/bec.1965.449700
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1965_num_123_2_449700RECHERCHES
SUB
LA CHANCELLERIE ROYALE
AU TEMPS DE PHILIPPE VI
{Deuxième article)
L'ÉVOLUTION DE LA CHANCELLERIE (suite)
Deuxième période (1338-1348)
Le cancellariat de Guillaume Flote et le « seel nouvel »
Guillaume Flote. — Gui Baudet étant mort vers le 24 ou le
25 février 1338, sa succession échut selon toute vraisemblance,
nous l'avons dit x, à Guillaume Flote. Ce personnage, après les
recherches menées à son sujet par G. Tessier2 et R. Gazelles 3,
nous est assez bien connu ; il nous suffit donc de rappeler bri
èvement les principales étapes de sa carrière. Sans doute né aux
alentours de 1280 4, fils de ce Pierre Flote qui, conseiller et
garde du sceau de Philippe le Bel, avait été tué à la bataille
de Courtrai le 11 juillet 1302 5, Guillaume avait été destiné à
1. Premier article, publié dans la Bibliothèque de V École des chartes, t. CXXII,
1964, p. 89-176 (p. 1-88 du tiré à part). Sur la mort de Gui Baudet et sur sa
succession comme chancelier, voir p. 170-176 [p. 82-86].
2. Les chanceliers..., op. cit., p. 366-369.
3. La société politique..., op. cit., p. 92-93.
4. Il est en effet certainement majeur lorsqu'il est appelé, le 21 décembre
1301, à rendre une sentence arbitrale entre l'abbé de Cluny et le prieuré de La
Charité dans une cause aux multiples rebondissements (Bibl. nat., n. acq.
lat. 22 75, n° 58 ; renseignement communiqué par notre ami F. Maillard).
5. Sur Pierre Flote, on pourra prochainement consulter la très importante
notice qui lui est consacrée dans les « Documents relatifs aux agents royaux
sous Philippe le Bel », en cours de préparation par R. Fawtier, avec la coll
aboration de Fr.. Maillard.
BIBL. ÉC. CHARTES. 1965. 2 21 314 ROBERT-HENRI BAUTIER
la carrière ecclésiastique : dès 1298, il était chanoine et
archidiacre de Brabant en l'église de Cambrai sans avoir
cependant accédé à la prêtrise. Déjà il possédait d'autres
bénéfices ecclésiastiques, lorsque la mort de son père lai fit
abandonner la cléricature : en 1303, après avoir repris de
l'héritage paternel la seigneurie de Ravel en Auvergne1, il
devenait chevalier du roi. Il allait mener parallèlement une
double carrière de juriste et de diplomate. Entre 1307 et
1313, il siège aux Requêtes de Languedoc et entre sous
Louis X à la Grand'Chambre où il sera maintenu sous les
règnes suivants. Au Parlement, il fait preuve d'activité et
est chargé de diverses missions, notamment sous Philippe V,
où il exerce les fonctions de commissaire réformateur en
Toulousain et en Champagne. Dès 1313, il avait été envoyé
auprès d'Edouard III pour l'amener à conclure une trêve
avec les Écossais ; en accord, avec Jean XXII, il est chargé
de préparer la paix entre la Savoie et le Dauphmé 2 et par
la suite il deviendra, nous le verrons, un véritable spécial
iste des questions délicates que pose le Dauphiné. Employé
par Charles IV dans ses négociations avec tous les pays voi
sins, il est utilisé par Philippe VI dans les affaires les plus
difficiles3 : pendant son cancellariat, il négociera avec le
pape et le dauphin l'acquisition du Dauphiné à la couronne
royale et terminera sa carrière en réussissant l'annexion de
Montpellier au domaine. Par sa première femme, il était
allié à la famille de Mello ; par la seconde, à celle d'Amboise.
Tandis que son frère Artaud devenait abbé de Vézelay, son
1. Ravel, cant. Vertaison, arr. Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme. Le châ
teau avait été donné par Philippe le Bel à Pierre Flote et celui-ci y fit exécuter
dans la grande salle une grande frise héraldique, constituée d'une cinquan
taine de blasons et encore aujourd'hui conservée (cf. M. Laloy, La -frise héral-
tique à Ravel, dans Bulletin historique et scientifique de V Auvergne, t. LXX VII,
1957, p. 41-64).
2. Sur ces missions, cf. Cazelles, op. cit., p. 92. Voir aussi la mention des
comptes se rapportant à ses voyages à Vienne avec le duc de Bourbon en
1326, à Avignon avec Gui Chevrier en 1327, en Savoie et à Vienne, également
avec Gui Chevrier, en février 1329, pour arbitrer une nouvelle phase du conf
lit entre le Dauphiné et le comte de Savoie (R.-H. Bautier, Inventaires des
comptes royaux, op. cit., nos 3, 4, 23, 49, 62). ^
3. Notons que déjà avec le chancelier G. de Sainte-Maure et son propre pré
décesseur Gui Baudet, il fut parmi les négociateurs du traité de Paris du
9 mars 1331 avec Edouard III (Rymer, Foedera, t. II, 2, p. 964, extrait dans
un vidimus de 1337). LA CHANCELLERIE DE PHILIPPE VI 315
propre fils, Pierre, qui sera amiral de France, s'unissait à la
maison de Châtillon, l'un des clans les plus puissants de
la Cour. Guillaume Flote fut l'un des hommes politiques les
plus actifs et l'un des conseillers les plus écoutés de Phi
lippe VI ; dans des circonstances particulièrement difficiles
pour l'État, son long cancellariat revêtit un éclat tout par
ticulier, bien que le travail quotidien de la chancellerie ait
eu à souffrir sans aucun doute des lourdes charges de son
chef.
L'institution du « seel nouvel » et le désordre de la chancell
erie (1338-1343). — Avec Guillaume Flote une nouvelle
période s'ouvre dans l'histoire de la chancellerie royale. En
rompant avec toute la tradition, on institue un second grand
sceau, le « seel nouvel », qui va permettre aux institutions
parisiennes, en l'absence du grand sceau, d'expédier les actes
sans avoir à requérir et à immobiliser le sceau du Châtelet.
Sigillum regium in absentia magni1, comme l'indique sa
légende, c'est le premier exemple des « sceaux ordonnés »
que l'on retrouvera à partir de Charles V.
Le premier acte que nous ayons rencontré où ce sceau est
annoncé est du 13 août 1338 2. Son institution ne peut être
que de quelques jours antérieure à cette première annonce ;
car le 3 août un acte royal, identique à celui du 13 août 3,
était encore passé sous le grand sceau. Le 4 septembre 1338,
un versement de 100 livres sera fait au Trésor pour « l'emo-
n° 1.361), On ce l'appellera qui est l'exact aussi équivalent « seel nouvel de establi « sceau en ordonné l'absence », et du parfois grant aussi » (JJ « pe71,
tit seel » (par exemple, en 1340, JJ 71, n° 357).
2. Bibl. nat., fr. 25996, fol. 171. Le roi réitère au bailli de Rouen et au rece
veur de- Beaumont l'ordre de « faire certaines pourveances de bestail et de larz
pour la nécessité de nostre host » et de les envoyer rapidement à Amiens: «Donné
a Paris le xme jour d'aoust l'an mil CCC XXXVIII, souz nostre novel seel
en l'absence du grant ». Ce mandement est transcrit (ainsi que le mandement
précédent, daté du 3 août) au verso du rouleau de compte du receveur de
Beaumont pour les centaines de têtes de bétail qu'il a procurées à l'ost dans
les vicomtes de Beaumont, de Conches, d'Orbec et de Domfront.
Ce même « sceau nouveau » est annoncé dans des actes du 28 août (Bibl.
nat., coll. Moreau, vol. 229, fol. 58 v°) et du 19 septembre (actes insérés : JJ 71,
n° 184, fol. 135 v° : mandement à des sergents au Châtelet de vendre aux
enchères les biens de feu me Jean de Moret, chanoine de Sens, débiteur du
roi; JJ 72, n° 484, fol. 389).
3. Bibl. nat., fr. 25996, fol. 171 (voir note précédente) : mandement de
forme régulière, dont le sceau n'est évidemment pas annoncé. 316 ROBERT-HENRI BAUTIER
lument du noviau seel du roy1 » (c'est d'ailleurs la seule fois,
à notre connaissance, qu'on comptabilisera séparément les
produits du grand sceau et ceux du sceau nouveau), ce qui
confirme la mise en service de ce sceau

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