Recherches sur la chronologie des enceintes de Syrie et Mésopotamie - article ; n°3 ; vol.31, pg 254-270
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Description

Syria - Année 1954 - Volume 31 - Numéro 3 - Pages 254-270
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1954
Nombre de lectures 86
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Denis Van Berchem
Recherches sur la chronologie des enceintes de Syrie et
Mésopotamie
In: Syria. Tome 31 fascicule 3-4, 1954. pp. 254-270.
Citer ce document / Cite this document :
Van Berchem Denis. Recherches sur la chronologie des enceintes de Syrie et Mésopotamie. In: Syria. Tome 31 fascicule 3-4,
1954. pp. 254-270.
doi : 10.3406/syria.1954.5000
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1954_num_31_3_5000SUR LA CHRONOLOGIE RECHERCHES
DES ENCEINTES DE SYRIE ET DE MÉSOPOTAMIE
PAR
DENIS VAN BERCHEM
(PL. XXTII-XXIV)
Les Romains désignaient volontiers la frontière orientale de leur empire
par le nom de l'Euphrate f1) et cette appellation, favorisée par l'analogie
avec le Rhin et le Danube, s'est imposée aux historiens modernes (2). Mais
l'Euphrate n'a été une frontière, et encore de façon intermittente, que
dans la partie supérieure de son cours, et elle a cessé de l'être à dater de
298. Il serait tout aussi justifié de parler du « couloir de l'Euphrate ». Ce
fleuve, qui naît dans les montagnes de l'Arménie et se jette dans le Golfe
Persique, après s'être joint au Tigre, décrit vers l'ouest un coude prononcé
qui l'amène à moins de 200 kilomètres de la Méditerranée. De la mer, à
l'embouchure de l'Oronte, jusqu'à l'Euphrate, à la hauteur d'Alep, l'accès
est facile; la route s'élève par paliers successifs, sans offrir nulle part d'obs
tacle sérieux. A l'autre extrémité de ce couloir, dans la région de Bagdad,
qui est aussi celle des anciennes capitales, Babylone, Séleucie du Tigre,
Ctésiphon, l'Euphrate est atteint par la voie séculaire de commerce, qui
amène en Mésopotamie, à travers le plateau iranien, les produits de la
Chine et du Turkestan. L'Euphrate apparaît ainsi, avec les variantes que
constituent le Tigre et la voie intermédiaire Édesse-Nisibis, comme un
axe de circulation entre le monde méditerranéen et l'Asie terrestre et
maritime (3). Entretenant sur ses bords une étroite bande de verdure, elle
ou du Rhin. Les textes anciens (réunis par H Paneg., IX, 18, 4.
(2) V. Chapot, La frontière de l'Euphrate Chapot, op. cit., pp. 145 et s.) ne nous font
de Pompée à la conquête arabe, Paris, 1907. voir que des troupes ou du matériel transportés
(8) L'Euphrate, pas plus que le Tigre, n'est d'amont en aval. Dans l'antiquité comme de
navigable à contre-courant. C'est la raison, nos jours, les embarcations, fabriquées dans
parfois méconnue, de l'absence de toute les régions montagneuses et boisées du Haut-
mention d'une flottille permanente comparable Euphrate et du Haut-Tigre étaient mises à
à celles qui sillonnaient le cours du Danube l'eau à l'endroit où ces fleuves, débouchant SUR LA CHRONOLOGIE DES ENCEINTES . 255 RECHERCHES
conduit le voyageur à travers une steppe dont aucun accident n'anime le
relief.
La nature, qui n'a barré ce couloir d'aucun obstacle, semble l'avoir
voué à l'unité politique. Les États qui s'y sont développés ont toujours
tendu à absorber ses deux extrémités et à se donner ainsi une façade sur
l'Orient, une autre sur l'Occident. Il est caractéristique que les souverains
de ces États aient affiché, par les titres qu'ils se donnaient, leurs prétentions
à l'empire universel : « roi des quatre régions du monde », « roi des rois ».
Centré sur Babylone, l'empire d'Alexandre, succédant à celui des Achémé-
nides, réalisa cette ambition de la façon la plus complète. D'entre tous les
souverains qui se partagèrent cet empire, les Séleucides purent se considérer
comme les plus proches héritiers d'Alexandre, aussi longtemps qu'ils
détinrent les deux extrémités du couloir de l'Euphrate; alors le roi résidait
à Antioche, et son fils aîné, en qualité de vice-roi, à Séleucie du Tigre.
Cette unité politique fut rompue par les Parthes. Établis dès le me siècle
sur le plateau iranien, ils firent irruption, en Basse-Mésopotamie, vers
140 avant Jésus-Christ, et les derniers Séleucides s'épuisèrent à tenter
de les en déloger. En 64 avant Jésus-Christ, Pompée liquida ce qui restait
du royaume de Séleucus Nicator et Rome se trouva au contact des Par
thes. Ce tête-à-tête commanda désormais l'histoire politique et militaire
des pays mésopotamiens. Les campagnes s'y déroulaient selon un plan
presque invariable, les Romains s'efforçant d'atteindre Ctésiphon et leurs
adversaires Antioche. Périodiquement latente ou virulente, l'idée de
l'empire universel persista dans les deux camps. Du côté romain, elle
s'affirma, entre autres, avec César, Trajan, Constantin; dans l'empire
oriental, elle s'exprimait en permanence dans le titre de « roi des rois » que
portèrent Arsacides et Sassanides. La conquête arabe, enfin, rétablit
l'unité rompue huit siècles auparavant.
Tel est le cadre géographique et historique dans lequel il s'agit de
replacer les monuments dont nous allons parler. L'organisation militaire
de l'Orient gréco-romain a fait l'objet de la thèse de doctorat du regretté
dans la plaine, commencent d'être naviga- lonie, elles y étaient démontées, et le bois dont
blés; la descente accomplie jusqu'en Baby- elles étaient faites vendu à bon prix. 256 SYRIA
Victor Chapot, parue en 1907 (*). On y trouvera signalés et souvent décrits
de visu les très nombreux ouvrages fortifiés qui avaient jusqu'à cette
date retenu l'attention des voyageurs. Pendant le demi-siècle qui a suivi,
la Syrie et la Mésopotamie ont bénéficié d'une exploration archéologique
particulièrement active. Les savants qui y ont été associés se sont trop
rarement intéressés aux enceintes de villes. Deux d'entre elles seulement
ont été intégralement relevées et publiées : Doura-Europos, par M. A. von
Gerkan(2), Amida, par M. A. Gabriel (3). Pour toutes les autres, nous
n'avons encore que les notations hâtives et souvent imprécises de voyag
eurs, ou des descriptions qui ne sauraient passer pour exhaustives (4).
Cet état de choses est d'autant plus fâcheux que ces enceintes, plus que
tous les autres monuments, sont exposées aux déprédations des habitants,
qui en exploitent les matériaux (5). A défaut d'une étude systématique,
qui serait prématurée dans l'état actuel de notre documentation, les pages
qui suivent visent à préciser la date de trois de ces enceintes et à formuler
quelques vues générales propres à faciliter le classement des monuments
de cette catégorie.
I. Palmyre.
Il est particulièrement souhaitable que les divers remparts de Palmyre
fassent l'objet d'un examen approfondi. Jusqu'ici, l'attention s'est portée
principalement sur celui qui enserre le champ de ruines (6). Les courtines
(*) Ouvrage cité p. 254, n. 2. Pour l'époque (Reise in Syrien und Mesopotamien, Leipzig,
hellénistique, voir surtout dans E. Bikerman, 1883, p. 194), avait presque entièrement disparu
Institutions des Séleucides, Paris, 1938, le en 1932 (Gabriel, Voyages, p. 279); à Âmida,
chapitre consacré à l'armée (pp. 51-105). il avait commencé d'être abattu en 1932
(Gabriel, p. 86). A Hiérapolis dont Cumont (2) Dans Excavations atDura-Europos, Prelim.
put encore décrire l'enceinte (Études syriennes, Report, VII & VIII. Season, Yale, 1939, pp. 4-61.
(8) Voyages archéologiques dans la Turquie Paris, 1917, pp. 24 et s.), nous n'avons vu, en
1953, qu'un fossé, jalonné de place en place de orientale, Paris, 1940, pp. 85-182.
pierres de taille. Même constatation, en 1947, (*) Signalons, pour Séleucie de Piérie,
V. Chapot, dans Mém. Soc. nat. Antiquaires à Circesium.
de France, LXVI, 1907, p. 149; pour Séleucie (•) Des plans ont été donnés par A. Gabriel
du Tigre, E. Herzfeld, dans Sarre-Herzfeld, dans Syria, VII, 1926, p. 74; A. Fick dans
Archâol. Reise im Euphrat- und Tigris- Gebiet, Th. Wiegand, Palmyra, Berlin, 1932, p. 37;
II, Berlin, 1920, p. 53; pour Resafa, S. Guyer, A. von Gerkan, dans Berytus, II, 1935, p. 25;
J. Starcky, Guide de Palmyre (Mèl. Universibid., p. 26; cf. Spanner-Guyer, Rusapha,
ité St. Joseph, XXIV), 1941. Voir en o

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