Recherches sur une présentation quantifiée des revenus agricoles - article ; n°3 ; vol.3, pg 427-452
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Description

Histoire, économie et société - Année 1984 - Volume 3 - Numéro 3 - Pages 427-452
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 43
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Bernard Garnier
Ronald Hubsher
Recherches sur une présentation quantifiée des revenus
agricoles
In: Histoire, économie et société. 1984, 3e année, n°3. pp. 427-452.
Citer ce document / Cite this document :
Garnier Bernard, Hubsher Ronald. Recherches sur une présentation quantifiée des revenus agricoles. In: Histoire, économie et
société. 1984, 3e année, n°3. pp. 427-452.
doi : 10.3406/hes.1984.1363
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_1984_num_3_3_1363RECHERCHES SUR UNE PRÉSENTATION
QUANTIFIEE DES REVENUS AGRICOLES*
par B. GARNIER et R. HUBSHER
Chambres d'Agriculture et organisations syndicales ont favorisé, depuis un quart
de siècle, la multiplication des centres de gestion et de comptabilité agricole qui per
mettent à un nombre toujours plus grand d'entreprises de mettre en œuvre des mé
thodes scientifiques pour l'établissement de leur budget d'exploitation.
Par une démarchée régressive de bon aloi, les historiens tentent d'appliquer ces
techniques comptables à l'analyse des résultats des entreprises agricoles d'hier, voire
d'avant hier, malgré les difficultés que présente une information de qualité parfois
médiocre (1). A ce défi, ils répondent par une modélisation qui permet l'utilisation
de chiffres moyens déduits d'une multitude de sources éparses. Modélisation empi
rique qu'il convient de systématiser afin que les indices élaborés mesurent la même
chose.
Ces indices — marge brute, revenu agricole, revenu net, revenu perçu — permettent
au moins deux niveaux d'analyse. Le premier évalue le de l'entreprise et de
l'entrepreneur — « revenu social » par excellence — et autorise une appréciation sur
les possibilités de reproduction du système. Le deuxième, le niveau économique,
permet de mesurer la rationalité des choix de l'exploitant, d'estimer l'efficience de
l'entreprise grâce au niveau de profit, surtout il autorise toutes les comparaisons
possibles : géographiques, chronologiques, dimensionnelles. Bref, ce dernier niveau
est essentiel, à terme, pour « grands domaines et petites exploitations » même si,
dans un premier temps, on a une meilleure connaissance des grands domaines.
ÉTABLISSEMENT DU MODELE COMPTABLE
La quantification des résultats de l'entreprise agricole, selon la qualité et la préci
sion des informations possédées, aboutit à deux pôles d'analyse : le bilan comptable,
le compte recettes-dépenses.
(*) Nous tenons à remercier Mesdames M. Baulant, С Beutler, S. Fiette, M-J. Tits-Dieuaide et Mess
ieurs J. Jacquart, G. Postel-Vinay, J. Revel qui, lors de réunions informelles, nous ont fait bénéficier
de leurs conseils, de leurs critiques et pour plusieurs d'entre eux des données qu'ils avaient accumul
ées. Ce texte est extrait de la contribution française au Ville Congrès international d'histoire écono
mique (Budapest, 16-22 août 1982).
1 Cf bibliographie sommaire en annexe. 428 HISTOIRE ÉCONOMIE ET SOCIÉTÉ
Le bilan comptable, le plus riche en informations, permet d'apprécier les résultats
de l'entreprise à un moment déterminé de l'année et fait apparaître de la façon la
plus satisfaisante la santé de cette entreprise car il cumule pour un exercice donné
les résultats antérieurs. En effet, le bilan comptable présente à l'actif l'emploi des
ressources et au passif leur origine. Cette technique comptable, de loin la plus souhai
table, est malheureusement rarement réalisable dans la mesure où pour les périodes
anciennes on ne dispose pas à l'actif de la totalité des actifs circulants et au passif
de la totalité des capitaux de l'entreprise, en particulier de la dette paysanne (2).
A l'opposé, on dispose plus fréquemment de données numériques suffisantes,
notamment lorsqu'on possède des archives privées, pour établir un compte recettes-
dépenses qui est une façon de calculer déterminante pour le paysan.
Entre ces deux extrêmes existent toute une série de comptes partiels, éléments
du cycle comptable, s'épaulant mutuellement, comme, par exemple, le compte de
profits et pertes.
Compte tenu de l'impossibilité d'établir le bilan comptable, compte tenu de la
possibilité de dépasser la notion de recettes-dépenses, nous proposons l'utilisation
d'une grille analytique adaptée des comptes d'entreprise tels qu'ils sont utilisés dans
les centres de gestion agricole. Cette grille autorise une analyse économique de l'entre
prise agricole établie à partir de la présentation du produit d'exploitation et d'une
ventilation particulière des charges : charges réelles, de structure et opérationnelles,
et charges supplétives. Rappelons brièvement ce que recouvrent ces notions :
— Charges réelles : ensemble des charges d'exploitation réellement supportées
par l'entreprise (certaines sont toutefois issues d'un calcul, exemple l'amortissement
du cheptel mort). Ces charges réelles se divisent en :
• Charges de structure : charges liées à la disponibilité et à la mise en œuvre de
l'appareil de production (terres, bâtiments, équipements...). Elles ont pour carac-
térisque essentielle d'être à peu près stables d'une année sur l'autre (d'où leur
autre nom : charges fixes).
• Charges opérationnelles : charges liées à l'emploi par chacune des activités de
l'entreprise, des facteurs de production opérationnels. Elles apparaissent, dispa
raissent ou varient avec les différentes activités de l'entreprise (dites parfois charges
variables) .
— Charges supplétives : ensemble des charges correspondant au coût des facteurs
de production, appartenant en propre à l'exploitant, mis par lui à la disposition de
l'entreprise (3).
2. Pour une présentation claire, mais trop fractionnée, de ces notions et de leur agencement,
cf. Institut national de Gestion et d'Économie rurale, Dicovert. Dictionnaire des termes et expres
sions d'économie et de gestion utilisés en agriculture, Paris, 1979.
3. Définitions extraites du Dicovert pp. 97 à 101, sur la ventilation des charges entre ces trois
postes, cf. notre grille. SUR UNE PRÉSENTATION QUANTIFIÉE DES REVENUS AGRICOLES 429 RECHERCHES
LA RECHERCHE DE L'INFORMATION : LES SOURCES
Sans vouloir présenter un catalogue exhaustif des sources susceptibles de fournir
des éléments d'information, nous indiquerons simplement les plus importantes d'entre
elles, les plus accessibles au chercheur, encore que dans cette quête de données éparses,
chaque dépôt d'archives peut receler ses propres richesses.
— Comptes d'exploitation privées
•de particuliers
• Comptes d'institutions (Hôtel-Dieu, Chapitre des Chanoines...).
Ces comptes privés sont un vivier de renseignements permettant de combler les
lacunes des autres sources dont on dispose, à tout le moins d'en contrôler la valeur.
— Sources financières
• Les registres de l'expertise cadastrale.
Ils ont servi à l'élaboration des premières matrices cadastrales (AD, série P) et
constituent une source de premier ordre ; datant du tout début du XIXe siècle, ils
sont légitimement utilisables pour le dernier tiers du X Ville siècle. Entre autres infor
mations, on retiendra le relevé des prix d'un certain nombre de denrées, en particulier
celui des fourrages, sur le marché desservant la commune expertisée (prix moyen
calculé sur les quinze années précédant l'expertise), une description de la nature des
cultures, des engrais, des assolements et des rotations culturales en usage pour les
différentes classes de terre (ce qui permet à la fois de mesurer la décroissance des
rendements et le degré de rationalité économique), la proportion de récolte à la s
emence année commune, la quantité de semence nécessaire pour chaque production
(fourrage compris) par catégorie de terre ; il faut y ajouter les frais de culture (labour,
semence, engrais, sarclage, fauchage, moisson, battage) avec un prix de la main-d'œuvre
parfois indiqué pour l'année 1790, le produit brut (y compris les pailles, le nombre
et le poids des bottes, ainsi que le nombre des bottes de fourrage obtenu pour la pre
mière coupe et pour le regain), le produit net, le tout calculé pour une « mesure »
de terre. Le revenu brut et net des maisons

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