Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes - Année 1984 - Volume 96 - Numéro 1 - Pages 489-535Elisabeth Crouzet-Pavan, ~~Récits, images et mythes : Venise dans l'Iter hiérosolomytain (XIVe-XVe siècles)~~, p. 489-535. Dans l'~~iter~~ hiérosolomytain, la halte vénitienne est presqu'obligatoire, mais, au cours des deux derniers siècles du Moyen Âge, l'appréhension que les pèlerins ont de la ville et les narrations qu'ils laissent à l'usage des autres pèlerins subissent des modifications considérables qui ne sont pas seulement l'effet d'une plus grande prolixité ou d'un plus grand souci du détail. Le pèlerin décrit d'abord Venise comme un espace désarticulé, discontinu, d'où n'émergent pour son regard que quelques lieux privilégiés qui ne correspondent pas aux centres religieux majeurs de la ville. Dans un deuxième temps, avec le XVe siècle, s'opère une progressive constitution de l'image. La visite pèlerine s'étend à un circuit qui touche les églises principales comme les plus excentrées tandis que Saint-Marc (v. au verso) constitue le pôle d'où partent et où reviennent les ambulations. L'espace profane, le site, l'Arsenal, la place, apparaissent pour s'intéger à la description et marquer une autre transformation du regard. Les relations se chargent de l'écho des mythes fondateurs vénitiens, les pèlerins sont intégrés aux grands rituels processionnels. Dès le XVe siècle, les récits pèlerins deviennent un des plus sûrs vecteurs de diffusion de l'image d'elle-même que Venise structure alors. 47 pages Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.