Recueil de documents inédits concernant la Picardie, par Victor de Beauvillé.  ; n°1 ; vol.22, pg 281-293
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Recueil de documents inédits concernant la Picardie, par Victor de Beauvillé. ; n°1 ; vol.22, pg 281-293

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Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1861 - Volume 22 - Numéro 1 - Pages 281-293
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Publié le 01 janvier 1861
Nombre de lectures 24
Langue Français
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Extrait

Louis Doüet d'Arcq
Recueil de documents inédits concernant la Picardie, par Victor
de Beauvillé.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1861, tome 22. pp. 281-293.
Citer ce document / Cite this document :
Doüet d'Arcq Louis. Recueil de documents inédits concernant la Picardie, par Victor de Beauvillé. In: Bibliothèque de l'école des
chartes. 1861, tome 22. pp. 281-293.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1861_num_22_1_445798281
BIBLIOGRAPHIE.
Recueil de documents inédits concernant la Picardie, publiés (d'a
près les titres originaux conservés dans son cabinet) par Victor de
Beauvillé, de la Société impériale des antiquaires de France. — Paris. Im
primé, par autorisation deM. le garde des sceaux, ]a l'Imprimerie impériale,
MDCCCLX.
Le nom de M. de Beauvillé n'est pas, nous l'espérons, tout à fait in
connu à nos lecteurs. Ils peuvent se rappeler qu'il est auteur d'une bonne
histoire de ville, dont nous avons eu l'occasion de rendre compte dans cette
Revue1. Aujourd'hui l'infatigable et vaillant travailleur nous donne un
nouveau livre, dont nous nous empressons d'autant plus de signaler l'ap
parition, que ce livre est du nombre de ceux qui servent le mieux les inté
rêts des esprits studieux qui s'adonnent à l'étude des monuments écrits du
passé : nous voulons parler des recueils de pièces historiques. Indépendam
ment de son mérite, commun aux livres de ce genre, celui-ci a encore un
caractère tout particulier. 11 est entièrement composé de pièces inédites t
irées du cabinet de l'auteur, en sorte que c'est au pied de la lettre que l'on
peut dire ici qu'il le donne au public. Amené , par le grand travail qu'il a
consacré à l'histoire de sa ville natale, à rassembler nombre de pièces rela
tives à la province de Picardie, c'est un choix judicieux de ces qu'il
publie aujourd'hui, avec une libéralité dont on doit lui savoir gré. Et d'ail
leurs le cadeau, comme nous espérons le montrer bientôt, n'est pas à dé
daigner.
Ce Recueil de documents inédits concernant la Picardie, par M. de
Beauvillé, forme un beau volume in-4° de plus de 500 pages, qui a été gé
néreusement confié par lui aux somptueuses presses de l'Imprimerie impér
iale. C'est un recueil de cent soixante-douze pièces, rangées par siècle ,
savoir : six pour le douzième siècle ; vingt-deux pour le treizième ; qua
rante et une pour le quatorzième ; soixante pour le quinzième ; trente et
une pour le seizième; huit pour le dix-septième, et enfin trois du dix-hui
tième siècle. Ces pièces offrent des documents de nature très-variée, tels
que des chartes, des ordonnances, des lettres patentes, des montres ou re
vues, des comptes, etc. Presque toutes les villes de Picardie y ont leur con
tingent. Si toutes ces pièces n'ont pas la même importance, et il n'en saur
ait être autrement dans un livre de ce genre, on peut dire pourtant qu'il
n'en est pas une qui n'ait son intérêt propre, au moins au point de vue lo
cal. D'ailleurs il est clair qu'on peut tout tirer d'un recueil de pièces, parée
qu'on peut se mettre à tous les points de vue. Veut-on, par exemple, n'étudier
que les chartes ? On n'aura alors qu'à se préoccuper uniquement de noms
\. T. Y,. p. 18?.. 282
de personnes ou de noms de lieux, de dates, de formules, d'usage et de
style. Que si, au contraire, on recherche de préférence tout ce qui se ratta
che aux institutions, c'est aux ordonnances et aux lettres patentes qu'il
faudra s'adresser ; pour les finances, ce seront les pièces de comptabilité;
pour la guerre, les comptes de fortifications, les marchés passés, les mont
res et revues, etc,, etc. Or il y a de tout cela dans le livre que nous an
nonçons. Nous y trouvons, dès le treizième siècle, une pièce fort remarquab
le. C'est une charte de franchise accordée, en 1235, par Enguerrandde
Coucy, aux habitants de Juvigny (canton de Soissons). On y voit, entre au
tres choses, que tout homme qui voudra vendre sa maison sera tenu de
prouver par-devant le villicus, ou maire, et les échevins, qu'il y est contraint
par sa pauvreté ; que quiconque n'habitera pas la maison qu'il a dans la
ville n'en sera pas pour cela exempté des charges communes, à moins qu'il
ne soit homme de guerre (miles), ou clerc. Les héritages en déshérence se
ront tenus par les habitants de la villa pendant un an et un jour, pour être,
au bout de ce terme, dévolus par moitié au seigneur et à l'église. Il y aura
à Juvigny sept échevins. Le seigneur (Enguerrand de Coucy) s'y réserve le
droit d'y établir un marché : In villa, cum mihi placuerit, forum consti-
tuam. Il accorde la liberté de chasser dans tout le territoire de la villa, mais
à la condition de prélever le quart du sanglier ou du cerf tués. Il est à r
emarquer que les seigneurs étaient souventles débiteurs de leurs propres villes.
Par exemple, Roger deBelleval, seigneur de Doullens, devait à cette ville,
en 1243, une somme de quatre livres, qu'elle lui avait prêtée sans intérêts4.
Les chartes en français de la première moitié du treizième siècle sont
rares. Nous en signalerons une ici de l'an 1247. C'est une donation de biens
sis à Juvigny, faite par Raoul de Coucy à l'un de ses sergents, qui se
nommait Mathieu Quatorze. Dans une charte de l'an 1251, il est question
d'une opération de la draperie qu'on nomme ramage et qui consiste, après
qu'ils ont été foulés, à étendre les draps sur un bâti de charpente appelé
rames. Il s'agit d'une veuve, qui vend aux Frères Prêcheurs de Beauvais un
terrain contigu à leur jardin, in quâ pentoria habebat dicta relicta2.
Une pièce, de l'an 1262, nous donne la fondation de la chapelle du château
de la Fère3. En 1331, les échevins d'Arras ont à comparaître en parlement
dans la grande affaire de Robert, comte d'Artois, et, chose singulière, c'est
le bailli d'Amiens qui est chargé de les faire assigner4.
Lorsqu'après la funeste journée de Poitiers il fallut trouver les sommes
immenses nécessaires à la rançon d'un roi de France, on établit sur toutes les
villes du royaume des impôts plus ou moins onéreux, et dont, dans tous
les cas, la perception dut être lente et difficile, puisqu'on la voit se conti-
1. P. 22.
2. P. 25.
3. P. 25.
4. P. 41. 283
nuer jusques assez avant dans le règne de Charles V. On trouvera dans le
livre de M. de Beau ville plusieurs pièces relatives à cet important objet. Et
d'abord, un compte d'un Oudartde Jaussi, receveur des aides établies pour
la rançon du roi Jean, qui est pour les années 1366 et 13671. Évidemment
les villes durent être accablées. Cependant on chercha à leur donner au
moins quelque soulagement. C'est ainsi, par exemple, que plusieurs villes
rie Picardie furent autorisées à garder par devers elles une certaine portion
des sommes levées. Des lettres patentes du roi Jean, du 8 février 1362,
confirmatives d'autres qui avaient été données précédemment, autorisent
la ville de Saint-Quentin à continuer de percevoir pendant un an deux
deniers, sur les douze deniers pour livre auxquels cette ville avait été imposée
pour la rançon du roi ; le produit de ces deux deniers, applicable aux ré
parations et aux fortifications de la ville 2. Des lettres semblables se trou
vent pour la ville de Péronne (3 mars 1362, et 3 février 1379), pour Ham
(1er mars 1367), pour Noyon (6 avril 1372, 13 janvier 1378 et 3 février
1379). On a pour la ville de Ham le montant de ce prélèvement. Les douze
deniers pour livre avaient produit la somme de 5,493 livr. 5 s. p., sur quoi
elle retenait pour son sixième, 913 liv. 17 s. 6 d. p. La pièce est d'autant
plus curieuse qu'elle donne en même temps le tableau de toutes les espèces
de denrées imposées. Chaque nature d'imposition avait été prise à ferme et
adjugée au dernier enchérisseur. Grâce au ciel, ces cas de rançon royale ne
se reproduisaient pas souvent. Mais il n'en était pas de même des rançons
seigneuriales, et bien des villes plus ou moins importantes, bien de simples
seigneuriesmêmes,ont eu plus d'une fois à financer dans de telles occurrenc
es. Nous

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